« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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vendredi 22 février 2008

La Neuvième Porte, un film pour bibliophiles

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Si les romans sur la bibliophilie sont rares, les films le sont encore plus. A part le téléfilm sur Stephen Carrie Blumberg, qui est indisponible en France, et le Nom de la Rose, je ne connais que l'adaptation du roman bibliophile d'Arturo Perez-Reverte, Club Dumas, qui est sorti au cinéma sous le titre "La Neuvième Porte".



Je crois que plusieurs d'entre vous avaient découvert le livre grâce au blog (n'hésitez plus si ce n'est pas encore fait, je rembourse les insatisfaits!), laissez-moi vous parler aujourd'hui du film.

"La Neuvième Porte" est un film de Roman Polanski, sorti en 1999, avec Johnny Depp et Emmanuelle Seigner. Il est disponible en DVD.

Le film n'est pas réellement une adaptation du roman, il serait plus juste d'écrire que Club Dumas a inspiré le scénario de "La Neuvième Porte". D'ailleurs, La Neuvième Porte ne reprend pas l'intrigue principale de Club Dumas, à savoir les références aux Trois Mousquetaires et en particulier a manuscrit de l'un des chapitres, le Vin d'Anjou.

En fait, le long métrage se concentre sur l'intrigue secondaire du roman, à savoir la quête d'ouvrages ésotériques rares, menée par un "traqueur" de livres rares, qui devient Dean Corso, au lieu de Luca Corso dans la version écrite. Néanmoins, la personnalité de ce personnage principal est assez bien retranscrite, ainsi que le chemin vers la Neuvième Porte, à laquelle le bibliophile accédera en rassemblant des livres ésotériques.

L'histoire? Corso, mercenaire des bibliophiles, personnage en clair-obscur, recherche des livres rares pour le compte de bibliophiles fortunés. L'un d'entre eux, Boris Balkan, le lance sur la piste d'ouvrages ésotériques, de New-York à Paris, en passant par Tolède.

Le genre du film? Fantastique assurément, avec une touche de thriller. Est-ce un bon film? Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais il se laisse regarder, notamment par un bibliophile. Je vous le conseille donc, il reste incontournable.

Autre question : dans le personnage assez fascinant de Corso, on retrouve un peu du courtier ou du "rabatteur", mais à une toute autre échelle, et avec une approche différente de celle du marchand. Savez-vous si ce genre de "traqueur" existe dans la vie réelle?

H
P.S. : le film est disponible à partir de 6,50 euros sur amazon.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Ne pas oublier :
- "Tiré à part"(de Bernard Rapp, 1996, avec Terence Stamp)
- "84, Charing cross road" (en américain,1995, avec Anthony Hopkins et Anne Bancroft).

Hugues a dit…

Je ne connais pas "84, Charing cross road", mais "Tiré à part" n'est pas pour moi un film autour de la bibliophilie, mais plutôt autour du monde de l'édition, non?
H

Anonyme a dit…

Tu n'as pas tout à fait tort, mais Terence Tramp, l'éditeur, a des manies de bilio..mane : c'est dans ce film qu'il lèche la colle pour reconnaître une édition !
"84, Charing Cross Road" est l'adaptation au cinéma du "roman" (en réalité histoire vraie) de Helene Hanff qui, en 1949, réclame, depuis New York,des livres introuvables àla librairie Marks & Co, 84, Charing Cross Road à Londres : vingt ans plus tard, les deux correspondants s'écrivent toujours, sur le mode intime..
En 1971? Hélène ira enfin à Londres : son correspondant est mort et la librairie fermée.On a dit que c'était le plus beau film jamais réussi sur les livres.Hélène est morte en 2002 sans un sou, sans héritier.
Livre : Editions Autrement Littérature.
Film : Columbia pictures (seule la Fnac a pu me le procurer).

Anonyme a dit…

Le promeneur du Champ de Mars peut sans doute être ajouté à la liste. D'abord parce qu'il n'y a pas tant de films dont le personnage principal est un bibliophile (en l'occurrence, évidemment,pas que bibliophile...). Ensuite parce qu'il y a une scène qui pose une question cornélienne : quel livre offrir à un bibliophile... avec le résultat que connaissent ceux qui ont vu le film.
Olivier

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Ajoutons également à la liste des films où le livre est mis en exergue, La Reine Margot de Patrice Chéreau (1994).

Film dans lequel, outre la guerre de religion et l'histoire de Navarre et de Margot, on nous montre un beau livre de chasse... un livre qui tue.

Qui tue finalement le roi Charles IX lui-même, empoisonné à la manière "Nom de la rose".

La St-Barthelemy à la sauce Dumas. On aime, ou pas.

Amitiés, Bertrand

Hugues a dit…

Sur ce livre qui tue, c'est en fait une histoire vraie qui a inspiré Dumas, puis Chéreau et Eco.

J'en avais parlé dans ce message :
http://bibliophilie.blogspot.com/2007/05/les-livres-qui-tuent-ou-rendent-fous.html

Il s'agît de l'assassinat de Jean de Bavière via un livre de prières enduit d'un poison lent... On ne sait si la mort fût causée par inhalation, ingestion ou par le toucher mais Jean mourût à Delft en 1424... L'assassinat ne fût naturellement pas revendiqué mais il est repris dans diverses chroniques de l'époque dont la Chronique des duchés de Lorraine et du Brabant, d'Edmond de Dynter.

H

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Un peu d'histoire :

Bien qu'on soit à peu près certain aujourd'hui que Charles IX n'a pas été assassiné par sa mère Catherine de Médicis (lire la très bonne excellentissime biographie par Jean Orieux sur cette reine noire...), on sait en effet aujourd'hui que Charles IX était d'une santé plus que fragile (surtout du point de vue psychologique...) et qu'il ne se remit jamais vraiment d'avoir plus ou moins déclenché et encouragé le massacre de la St-Barthelemy (1572), il avait la tuberculose, vraisemblablement une névrose grave voire une psychose et les remords violents liés à ce drame de l'histoire de France, n'ont fait qu'accélérer sa perte.

Malgré tout, l'hypothèse d'un empoisonnement de Charles IX par sa mère la reine Catherine de Médicis n'est pas gratuite. C'est Bassompierre dans ses mémoires qui dit avoir entendu Louis XIII parler d'un empoisonnement de Charles IX par sa mère... Etrange destinée des rois et reines, des familles royales...

Amitiés, Bertrand

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