« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

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jeudi 10 avril 2008

Vendre ses livres anciens. Vendre sa bibliothèque.

Amis Bibliophiles Bonsoir,


D'ailleurs avant de commencer, si vous avez des livres à vendre ou à faire estimer, n'hésitez pas à me contacter à: blog.bibliophile@gmail.com. C'est gratuit :)

Ah... vendre, un peu, beaucoup, parce qu'on a besoin d'argent, pour de nouveaux livres ou d'autres choses. Vendre à un libraire (hum... D'ailleurs en passant, j'interroge les libraires du blog : pratiquez-vous aussi le prix garanti, à savoir rachetez vous à un client un livre quasiment au prix auquel vous le lui avez vendu? Certains libraires le font), vendre sur ebay, vendre dans une salle des ventes.
C'est compliqué, et je pense finalement qu'on n'est jamais réellement satisfait à la fin. Mais que dire de l'évêché anglais de Truro, dont je vais aujourd'hui vous narrer les déboires?

En 2004, le diocèse de Truro décide de se séparer de sa collection de livres et de manuscrits pre-1800, il lance un appel d'offres, sans grande publicité il est vrai et un libraire anglais remporte le lot de plusieurs centaines d'ouvrages pour 36 000 Livres Sterling.

Bonne pioche si j'ose dire, puisque celui-ci en tirera plus de 500 000 Livres Sterling en remettant en vente les livres dans des ventes publiques... et même pas en les vendant dans sa librairie. Il fermé sa librairie et pris sa retraite après les ventes.

Interrogés, les responsables du diocèse de Truro, que l'on imagine malgré tout un peu contrits, ont déclaré que le prix leur avait semblé juste puisque personne n'avait demandé à consulter ne serait-ce qu'un seul des ouvrages de la bibliothèque dans les 10 dernières années (il est vrai qu'elle n'était pas cataloguée...), et qu'ils estimaient que la place prise pourrait être utilisée de façon plus pertinente (à part un stock d'or massif, je ne vois pas).

Un exemple? L'un des ouvrages, une bible de Macklin en 63 volumes, qui fût à lui seul vendu pour 47 000 Livres Sterling dans une vente publique anglaise, sans parler de ceux qui apparurent ensuite dans des ventes Sotheby's, dont une édition de 1470 de des Antiquitates Judaicae de Flavius Josephe, qui atteignît 78 000 Livres Sterling.

Ce qui est le plus amusant, c'est que plusieurs libraires firent une proposition au diocèse, et que celui qui l'emporta était justement spécialisé dans les livres religieux anciens : après avoir estimé la bibliothèque, il fût le mieux-disant avec une offre à 36 000 Livres Sterling. J'imagine que comme un grand patron français, il préfère qu'on dise de lui qu'il est un incapable, plutôt que malhonnête.

Ca me laisse rêveur, tous ces libraires qui proposent généreusement moins de 10 fois la valeur d'un livre, et une institution propriétaire des ouvrages qui se mord les doigts après avoir organisé un appel d'offres à la petite semaine. Comme quoi, deux expertises valent mieux qu'une... Mais vous me direz, à raison, qu'ici, ils interrogèrent plusieurs libraires.... Sourire. Sacrés libraires!

Cela me rappelle également cette anecdote bibliophile bien connue, d'un amateur qui gommait le prix de ses livres, en général en enlevant un zéro, pour éviter que son épouse n'en tombe raide morte. Hélas, trois fois hélas, c'est lui qui trépassa le premier et l'épouse pensa faire une bonne affaire en allant vendre les livres au premier libraire venu, mais au prix figurant sur les gardes... Véridique, je ne sais pas. Amusante, c'est certain.

Qu'on ne s'y méprenne point, je ne critique pas les libraires, ils doivent bien vivre, et ils sont un maillon capital de notre univers. Mais je recommande quand même plusieurs estimations si la question se pose pour vous. La vente en salles semble également, pour cette raison, le meilleur moyen.

H

27 commentaires:

Anonyme a dit…

Les maisons de ventes aux enchères ont réussi la prouesse de convaincre d'une part les vendeurs qu'ils vendent à des prix exceptionnellement élevés et les acheteurs qu'ils pourront acheter des merveilles pour une bouchée de pain.
En fait ce n'est pas si difficile :on communique auprès des premiers sur les ventes réussis et auprès des seconds sur les ventes ratées.

Et surtout on essaye de faire croire qu'il n'y a aucun aléa dans les enchères (qui seraient donc le reflet exact du "prix du marché").

Que penser de cette affaire :
http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/guide_juridique_des_encheres/048_guide_juridique_des_encheres.html
Le même lot vendu 13 000 € à une vente au enchère et revendue 3 mois plus tard par le gagnant 3 fois plus cher à une autre vente aux enchère ?


Une chose est sure : les salles de ventes ont pris au passage une commission de 20 à 30 %, quelque soit le prix de vente.

Je pense que sur l'ensemble d'une bibliothèque, les choses s'équilibrent et qu'au final les prix obtenus lors d'une vente aux enchères sont standard. Un libraire a donc tous les moyens de proposer un prix au moins similaire tout en conservant une marge confortable.

Par ailleurs, quelqu'un m'a dit qu'il était illégal qu'un libraire revende un livre plus de 2 fois le prix qu'il l'avait payé à un particulier. Mais je n'ai pas réussi à trouver un quelconque texte officiel mentionnant cette règle : m'aurait-on menti ?

Eric

Anonyme a dit…

Euh... Eric, c'est une plaisanterie?
La marge habituelle pour un libraire est en moyenne de x2 ou x3, mais elle peut aller jusqu'à x10 ou x1000... qu'il ait acheté le livre à un particulier, un confrère ou dans une salle des ventes.
Ainsi, un livre acheté à 100 euros est la plupart du temps proposé à un acheteur à partir de 200 / 300 euros, mais peut aussi bien l'être à 100000 euros.
Cette loi n'existe pas, et c'est d'ailleurs heureux, elle sonnerait la disparition de l'utile corporation des libraires.
Etienne.

Hugues a dit…

En effet, je dirais que la marge habituelle se situe à x2 ou x3, ce qui est normal, si on tient compte des diverses charges auxquelles est soumise la profession.
Mais le x10 ou plus est aussi assez fréquent, j'ai pu le constater plusieurs fois.
Je ne pense pas qu'une telle loi existe.
Hugues

Anonyme a dit…

Aucune loi ne régit ce commerce, en dehors de celle de l'offre et de la demande.
Et "y a pas photo", comme ils disent : si vous devez vendre, mettez les acheteurs en concurrence, donc en salle de ventes. J'ai probablement tout essayé, et le seul moyen supérieur à la salle de vente est de trouver un particulier intéressé et de lui vendre l'ouvrage au prix qui vous agrée vous-même : vous êtes à ce moment làdans la situation du libraire.

Anonyme a dit…

Trois contre un ! Je ne me laisserai pas faire si facilement :
Extrait des règles de la profession (source SNA, Syndicat National des Antiquaires) :
_____________
Par contre, si un antiquaire - qu’il soit négociant en objets d’art ou en oeuvres d’art originales - profite de ses connaissances pour induire en erreur le vendeur sur la qualité de l’objet qu’il achète, et lui fait une offre sans rapport avec la valeur réelle dudit objet, il s’expose aux conséquences de réclamations fondées.
______________

Certes, le rapport n'est pas fixé et *2 ou * 3 semble raisonnable, mais / 10 ressemble fortement à une offre sans rapport avec la valeur dudit objet. Ce n'est certes pas une loi, mais c'est au moins une règle. Si un juriste bibliophile pouvait m'aider à porter l'estocade en me trouvant un jugement faisant jurisprudence, c'est le moment !
(sourire)

Eric

Anonyme a dit…

Je me demande dès lors ce qu'il faut penser de la jurisprudence Brissaud ? Rappelons que l'experte en livres anciens de Poitiers et son mari avaient sous-évalué des livres dont ils se sont portés par la suite acquéreurs dans leur propre vente.

Il sont été condamnés en première instance pour atteinte "à la sincérité des enchères". On ne peut donc pas acheter à n'importe quel prix la bibliothèque qu'on est censé espertiser. Il y a un article là, vers le milieu : http://www.artcult.fr/_Lejournaldunfoudart/Fiche/Art-0-1299877.htm

Au fait, quelqu'un sait-il si les époux Brissaud on fait appel de ce jugement ?

Anonyme a dit…

Vous êtes (presque) de mauvaise foi, Eric et Jean-Luc !
Il est bien évident qu'en cas de "faute" du genre "atteinte à la sincérité des enchères", il y a possibilité par le vendeur de poser une "réclamation fondée", ou plus simplement une plainte pour tentative d'escroquerie !
Sinon, je maintiens ce que j'ai dit.

Anonyme a dit…

Bonsoir Jean-Paul,
la jurisprudence Brissaud m'amuse, il suffit de connaitre approximativement la date de l'affaire et les parties, ensuite je consulte les dalloz JCP et autres au cabinet et on aura la réponse à la question, je mise sur le dol intentionnel, peut-être l'obligation de conseil, la faute me semble plus difficile à soulever. Concernant la phrase "il s’expose aux conséquences de réclamations fondées." le mot "réclamation fut elle fondée" ne donne pas la moyen de droit à utiliser, bonne soirée ds l'attente de vous lire

Anonyme a dit…

>Jean-Paul

Oui mes propos sont saupoudrés d'un soupçon de mauvaise foi mais il n'empêche que les experts ont bien essayé d'acheter moins cher que la valeur supposée des ouvrages et qu'ils ont été condamnés pour cela. Au final, c'est bien le coeur du débat de ce soir.

Voici un lien plus instructif que le précédent sur cette affaire : http://www.patrimoinorama.com/index.php?page=lire&id=3740

Anonyme a dit…

j'ai lu en effet cet article, mais on n'a pas la réponse à la question. Sur quelle base, moyen il y a eu condamnation, qd on aura trouvé la date on pourra avoir la publication ( tous les décisions sont sauf cas particuliers publiées), à partir de ce moment on retrouvera ce que le ministère public a retenu pour la condamnation, bonne soirée

Anonyme a dit…

Je pense sincèrement, que si un antiquaire m'achète un livre 100 € et qu'il le revend ensuite 100 000 € (x 1000) -- comme Etienne semble l'avoir souvent vu (demain je crée ma librairie !)--, je peux l'attaquer pour escroquerie en prouvant que le libraire de livre ancien ne respecte par la déontologie de son métier (cf.le texte mentionné mon précédent commentaire).

Eric

Anonyme a dit…

Je ne peux m'empêcher de sourire à vos réactions effarouchées : vous êtes tout de même les premiers à rêver de trouver pour pas cher un ouvrage plus rare que ne le pense le vendeur !
C'est, hélas, à l'image de la vie...une compétition permanente entre ceux "qui savent" et ceux qui "ne savent pas".
Le Droit n'est là qu'en cas de flagrant délit.

Hugues a dit…

Bonjour, trois choses :

1. Je suis surpris que vous en lisiez pas le blog (sourire): le cas Poitiers est évoqué ici, avec les détails et les dates : http://bibliophilie.blogspot.com/2007/12/enchres-et-avec-des-os.html
En l'occurence, ce n'est pas vraiment un problème de "culbute", mais de législation sur les enchères et des règles du "métier" d'expert.

2. Je me suis amusé un jour à regarder en détail les comptes des libraires, vous seriez surpris de constater que certains d'entre eux ne sont pas déclarés comme marchands d'antiquités ou apparentés, mais comme vendeur ambulant, comme les vendeurs qui proposent des fruits et légumes sur les marchés.

3. Comme Jean-Paul, je souris, voire plus devant vos mines effarouchées... Bien sûr que les libraires peuvent faire plus que x2 ou x3 ou x10, et c'est heureux pour eux, voire x1000, pourquoi pas. Pour avoir pas mal fréquenté les salles des ventes (où j'ai vu les libraires acheter), et Brassens (où je les entends aussi acheter à des particuliers), et pour recevoir les catalogues de ces mêmes libraires, avec les livres achetés devant moi en salles... (en général, si je suis témoin, j'écris sur mon catalogue : acheté par libraire untel pour x euros), je peux prfois tracer quelques exemplaires... Cela ne manque pas, le x3 est la règle, mais c'est no limit.
Mais attention, résumer la difficulté d'être libraire à sa capacité à multiplier le prix serait une grosse erreur, comme le souligne Jean-Paul, c'est le savoir-faire, l'expérience, la connaissance et d'autres qualités qui font la différence. Ce sont précisément ces qualités qui font que les libraires sont des éléments capitaux du monde du livre ancien.

Mais Eric, vraiment, ce que tu considère comme illégale ne l'est pas (ou alors tous les libraires sont dans l'illégalité), mais surtout, c'est la règle. le x10, x20 quand on achète une bibliothèque, n'est pas rare. Je te raconterai quelques histoires pendant le déjeuner.

Hugues

Anonyme a dit…

C'est vrai Jean-Paul que je sens un parfum de "faites ce que je dis mais pas ce que je fais" dans les quelques propos relevés plus haut.

J'avoue que cela prête à rire un peu (beaucoup).

Qui ici n'a pas acheté à vil prix en salle des ventes un livre puis revendu quasi immédiatement sur Ebay en faisant un beau X3, X5 voire X10 ??

Une anecdote. Un jour j'étais à Brassens et je discutais avec une libraire qui fait du beau livre ancien en partie supérieure du marché (les spécialistes la reconnaîtront). Je lui disais en fait que je pensais que les GRANDS libraires parisiens qui venaient de temps à autre se fournir à Brassens auprès des autres libraires (ou ailleurs à Drouot par exemple) ne faisaient certainement pas de très grosses marges. Ce que je voulais lui dire, c'est que je pensais bien qu'un gros marchand reconnu, étoilé et membre du SLAM ne pouvait (justement) décemment vendre un livre de qualité, 2, 3 voire 10 fois le prix d'achat. La bouquiniste m'a regardé en rigolant et m'a répondu : "Vous rigolez !!! Les plus gros libraires sont comme les autres." De mon côté j'étais persuadé qu'un grand libraire comme L. B. (spécialisé dans les voyages - et qu'on voit parfois à Brassens tôt le matin), qui achèterait un livre de voyage à 1500 ou 2000 euros, le revendrait dans les 2500 ou 3000 euros avec une marge brute confortable de 20 à 100% !!! Eh bien non ! Elle m'a détrompé, cela ne fonctionne pas comme cela, et c'est valable pour les livres beaucoup plus chers encore.
Par exemple, vous vendez un livre à 10.000 euros à la Librairie S. à Chartres, à combien croyez-vous qu'il sera catalogué ? 11.000 ? 12.500 ? Ne rêvez pas, ce sera sans doute plus proche de 20.000 voire 25.000 euros (si je vous avance ces chiffres ce n'est pas dans le vague - c'est sur expérience d'amis que je vous avance ces chiffres).

Honteux ? Non. C'est ainsi.

Qui peut empêcher la librairie S. d'acheter à une vente Bergé un magnifique ouvrage, dans une condition unique, à 100.000 euros et de la recataloguer à 150.000 euros voire plus, quelques mois plus tard.

Pour information j'ai vendu un ouvrage rare du XVIIè s. dans une reliure de Trautz, à cette même librairie, 500 euros. Retrouvé sur catalogue avec belle notice et belle photo, à 4.500 euros.

Je n'ai pas porté plainte et c'est heureux ! Nous ne sommes pas en Chine où le titre de République Populaire n'a guère le parfum de la liberté !

Tout cela pour dire que chacun doit être assez grand pour "décider" en son âme et conscience.

Personne ne force jamais personne à vendre un bien.

Personne ne force jamais personnes à acheter un bien.

C'est cela aussi la liberté.

Bonne journée,

Albert

Anonyme a dit…

Damned ! je m'apperçois que c'est Bertrand qui est en intitulé de mon dernier commentaire et Albert qui le signe !!!

Je suis pris. Albert = Bertrand pendant les vacances... Jean-Paul l'aura sans doute deviné.

Albert réagira désormais en bibliophile et Bertrand en libraire.

Une petite schizophrénie sans danger.

Albert-Bertrand

Anonyme a dit…

Je lis ton dernier commentaire Hugues. C'est le libraire qui écrit. C'est exact que les libraires qui font les salons et les marchés (cela peut aller du plus petit marché aux fripes et aux légumes en province, jusqu'au plus grand salon de livres du Grand Palais) sont inscrits en préfecture sur la liste des revendeurs ambulants (comme le sont les maraîchers, les fripiers, les marchands de bonbons) et c'est une obligation légale. La carte de revendeur ambulant doit même être revalidée en préfecture tous les deux ans. J'y suis soumis alors que je ne fais qu'un seul salon par an (salon antiquités brocante). Le libraire est également soumis au livre de police qui répertorie chaque achat afin que la gendarmerie puisse tracer les objets revendus (lutte contre le recel). Outre la comptabibilité traditionnelle et quelques autres obligations liées à une boutique par exemple, cela fait du libraire comme du bouquiniste, un marchand comme les autres.

Pour faire suite aux messages ci-dessus, j'ai un ami antiquaire qui travaille en magasin sur une place passante d'une petite ville de Bourgogne. Eh bien, il m'a avoué lui-même qu'il en avait marre d'acheter aux particuliers qui lui proposaient des objets, de meubles, directement en boutique et qui habitaient le coin, parce que systématiquement ou presque, ces personnes passent et repassent les jours suivants la vente de l'objet devant la boutique pour "vérifier" le prix de vente !!! Ce n'est pas sain tout ceci.

Demande-t-on à Bolloré combien lui coûte un plein en carburant de son Yacht ?

Demande-t-on à NS si ces repas chez Yiou (resto Thaï) sont à la charge du contribuable ?

Liberté, liberté chérie ! FREE TIBET !!!

Amitiés, Bertrand

Anonyme a dit…

Autre exemple vécu, Albert-Bertrand et les autres amis du blog : lors de ma dernière vente en salle publique (septembre 2005), j'ai proposé une rare plaquette du XIXe (estimée 500-600 € dans mon catalogue), dont un exemplaire était vendu sur son catalogue par un grand libraire parisien 3000 € ; "que croyez-vous qu'il arriva ? Ce fut le vendeur qui creva"...: un autre libraire parisien a eu ma plaquette au téléphone pour 500 € + les frais...
j'ai retrouvé cette plaquette sur Abebooks à 2000 € en juin 2006 (je suis en train de penser que je n'ai pas vérifié aujourd'hui si elle a été vendue, mais peu importe).
Tout cela est normal, dans un pays capitaliste libre, et ne me choque pas.

Anonyme a dit…

Cette plaquette est toujours à vendre au même prix !
Faudrait aussi parler de l'investissement, rentable ou non, que font les libraires...

Anonyme a dit…

Hum, on dirait que la discussion tourne au "faut-il brûler ou non les libraires sur la place publique ?"

En tant que libraire professionnel, ce débat me mettra mal à l'aise tant qu'on aura pas fait un distinguo entre les différentes catégories de libraires.

C'est très important comme nuance car je connais (en toute honnêteté) des libraires qui émargent à x 10 et qui au final ont des revenus inférieurs au smic et quelques-uns qui vendent peu, font des marges raisonnables, et sont richissime.

Si vraiment on doit parler du métier (mais est-ce bien le débat ?), il faudra briser bien des idées préconçues.

Enfin, oui, libraire ancien est un métier, pas une activité de bienfaisance bénévole. Oui, mes connaissances et ma culture accumulée sur des années de recherches ont un prix. Ce prix, c'est la rémunération que j'obtiens entre l'achat et la vente. Où est le mal ?

Anonyme a dit…

Tout à coup je me sens moins seul à m'exprimer quelques fois en tant que libraire ici, grand merci Jean-Luc de participer et d'apporter votre point de vue sur le sujet.

Je suis d'accord avec le fait qu'il serait bon de différencier les libraires entre eux. Comme on distingue bouquiniste, libraire d'occasion, libraire, petit libraire, Grand libraire...

sachant que comme le dit Jean-Paul très justement, dans ce monde capitaliste libre, c'est le petit poisson qui nourrit le gros, sans l'un ou l'autre, tout le système s'effondre.

A bientôt,

Amitiés, Bertrand

Anonyme a dit…

Il n'y a aucun mal, Jean-Luc.Pour moi, tout est clair, je ne vais pas me répéter. Mais, effectivement, on a quitté le débat propoosé par Hugues.

Anonyme a dit…

Effectivement, on quitte le débat proposé par Hugues. Pour le recentrer :

Vendre sa bibliothèque implique 2 cas :

1. on connait précisément la valeur des ouvrages que l'on souhaite vendre.

2. on ne connait pas la valeur des livres que l'on veut vendre (on a hérité par exemple d'une bibliothèque, on est pas bibliophile).

Dans le cas 1. le vendeur peut s'adresser aux meilleurs acheteurs en connaissance de cause et ne doit pas regretter son geste et doit par ailleurs l'assumer pleinement (ce qui a été visiblement le cas de Jean-Paul).

Dans le cas 2. le vendeur doit s'entourer de conseils, prendre divers avis, être patient, tester différents canaux de vente afin d'essayer d'en tirer le meilleur profit. Dans le cas 2. le vendeur aura sans doute souvent des regrets, néanmoins, comme je le disais plus haut, personne n'oblige personne, ni à acheter ni à vendre quoi que ce soit.

Pour revenir à mon commentaire précédent, j'ai oublié dans ma parabole à 2 francs 50 cents de dire que les gros poissons nourrissent bien évidemment aussi les petits poissons, par un jeu de vases communiquant évident.

Amitiés, Bertrand

Hugues a dit…

Je n'avais pas réellement lancé de débat, mais je suis heureux de voir que les interventions sur le blog sont toujours aussi dynamiques! C'est sympa et surtout très intéressant.
J'interviens juste un instant pour souligner ma position : les libraires jouent un rôle capital dans notre passion, ils doivent être reconnus, soutenus, défendus, et pas un seul instant je ne leur jette la pierre.
Aurait-on idée de demander le même type de comptes à une enseigne de la grande distribution qui saigne les producteurs à coups de marges arrières, ou à d'autres financiers propriétaires de yachts, non?
Vive les libraires!
Et comme je le pense souvent, le bon prix pour un livre, c'est celui que vous êtes prêt à mettre. Si un libraire achète 100 euros un livre et qu'il trouve un acheteur qui est heureux de le payer 1000 euros, et bien cela fait 2 heureux. Et n'oublions pas que cela ne signifie pas que le libraire se met 900 euros dans la poche, il a une entreprise, il paie des taxes, il nourrit une famille et même, il achète aussi des livres qu'il va stocker pendant quelques années avant de leur trouver un acheteur... et cette fois-ci avec une marge très réduite. (globalement, justement, je connais peu de libraires qui "roulent" en yacht...)
Je n'avais fait mon commentaire que pour souligner que ce que disait Eric me semblait comment dire, euh, impossible.
Hugues.
P.S. : je rappelle d'ailleurs aux libraires qui participent au blog qu'ils peuvent m'envoyer leur nouveau catalogue et que je ferai de mon mieux pour le diffuser auprès des lecteurs.

Anonyme a dit…

Je suis en complet accord avec le der nier commentaire de Hugues. Le prix d'un livre est celui que l'acheteur est prêt à donner, ce qui explique les fluctuations de la valeur d'un ouvrage au cours des ans. Avec internet, nous avons beaucoup de possibilités de comparer l'offre et la demande.

Anonyme a dit…

Vous m'avez convaincu. Le consensus semble total, libraires inclus, sur le fait que si je propose un livre à ces derniers, le prix proposé sera le plus dérisoire possible. Dans ces conditions, la vente aux enchères est la meilleure solution.
Eric

Gonzalo a dit…

Si je trouve, sur la table d'un bouquiniste sur un marché au livre un imprimé de Granjon en caractères de civilités mis à prix à 20 euros, considérant que le bouquiniste est incompétent, je l'achète!
Si je le trouve et qu'il ne me plait pas, je suis fort tenté de l'acheter et de le passer sur ebay (si si, je vous jure, chacun ses défauts...).

Faudrait-il empêcher les libraires, dont le métier consiste à profiter de l'incompétence des autres, de faire ce que font TOUS les acheteurs (c'est à dire: acheter quand ça vaut le coup, ne pas acheter quand ça ne vaut pas le coup)?

C'est absurde!
A l'heure d'internet, le moindre vendeur peut avoir en dix clics la cote approximative d'un livre.... Tant pis pour ceux qui ne le font pas et qui sont lésés!

Que les libraires profitent, ca n'est pas choquant!

Toutefois, une nuance: il y a les libraires qui achètent en profitant de l'incompétence des vendeurs, pratique que j'approuve, et il y a les libraires qui, sollicités pour une expertise, sous-évalue volontairement l'objet qu'on leur propose pour l'acquérir à bas cout.
-> Toujours faire expertiser un livre par plusieurs libraires différents, sans dire préalablement que vous êtes vendeur! Faites donc jouer la concurrence!

Pierre a dit…

Le dernier mot du professeur Rollin

Je n’ai aucune expérience de vendeur de livres mais j’achète pour ma bibliothèque des ouvrages en espérant faire de bonnes, voir très bonnes affaires virtuelles si, un jour, je les revends. Je ne savais pas qu’il y avait une éthique à respecter !

Le mal est faible puisque mon domaine d’arnaque se situe toujours dans le rayon « petits bras ». Mais on pourrait, en effet, imaginer sur Ebay, en plus du prix plancher, un prix seuil au dessus duquel le vendeur dirait « Non ! Là, on arrête, je vais trop gagner ! » ou bien des affiches obligeant le libraire d’anciens, par soucis de transparence, à donner le prix d’achat de ses ouvrages… (conversion obligatoire en euros pour les ouvrages non vendus depuis 6 ans). Bon ! On perdrait un peu en rêve car à vouloir pasteuriser le produit « livre », on en ferait un produit alimentaire mais l’intention est louable…

Le plus utopique reste cependant d’imaginer un libraire ayant pour éthique de reprendre le livre à son prix d’achat si la lecture du dit ouvrage ne lui convient pas ou si l’enthousiasme qu’il avait montré lors de son achat s’était estompé face aux inévitables vicissitudes de notre éphémère et triste vie aux vallées remplies de larmes… mais je m’éloigne du sujet comme à mon habitude ! Je soupçonne Hugues de la plus vile mauvaise foi pour nous soumettre de telles idées ! Essayons, rien qu’une seconde, de transposer ce concept à nos propres professions et esquissons ensuite un sourire amusé… (vous pouvez me proposer des exemples, j’ai l’humeur badine ce soir)

Si l’affaire est vraiment trop bonne vous pouvez toujours vous en sortir avec cet aphorisme: « Un moment de honte est si vite passé ! ». Sourires.

Cordialement. Pierre

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