« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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dimanche 31 mai 2009

Ebayana

Amis Bibliophiles Bonsoir,

En plus d'une présentation de l'ouvrage d'Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard, que tout bibliophile se doit de lire et que vous trouverez ci-dessous, voici quelques ouvrages repérés sur ebay.

L'Encyclopédie, les 17 volumes de texte, publiés à Livourne... pas cher pour l'instant

Le Bachelier de Salamanque, en maroquin janséniste

Une belle reliure de Devauchelle, mais qui ne trouve pas preneur, ce qui illustre bien qu'une belle reliure sans texte ne présente qu'un intérêt très relatif

La toujours superbe reliure de Kieffer

Le Livre des Secrets d'Alexis Piémontois, Alchimie et Potions... 1576

Un très attachant cahier de dessins du 18ème siècle

Un très bel exemplaire du Brunet, en état parfait, à prix dérisoire

Clarétie, dans un beau maroquin janséniste et aux contreplats ornés d'aquarelles. Joli, pas courant

Molière: l'Etourdi, Elzevir, 1679, relié en plein maroquin

Les Diaboliques, Barbey d'Aurevilly, dans une belle reliure

Le Mercure Armorial, 1650, avec de belles armoiries coloriées

Une superbe reliure de Chambolle-Duru, plein maroquin bleu

Un classique, La Magie Blanche dévoilée de Decremps, 1789

Entre autres... Bonnes enchères.

H

Le crime de Sylvestre Bonnard, Bibliophile

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Rien de mieux qu'un dimanche ensoleillé pour se plonger dans un classique de la littérature française et quand il parle bibliophilie, c'est encore mieux. Nous avions déjà évoqué ici le faible nombre de romans consacrés au livre ancien et rare, et notamment le magnifique Club Dumas de Perez-Reverte et je viens de terminer la lecture apaisante de l'ouvrage d'Anatole France, Le Crime de Sylvestre Bonnard (mon édition? Le Livre de Poche, chiné 50 centimes d'euro). C'est un texte superbe, poétique, simple et délicat dans lequel s'entrecroisent bibliophilie, amour tendre, voyage et les transports amoureux et aimants d'un vieil érudit confronté aux rigueurs sociales du 19ème siècle français. C'est aussi le premier roman d'Anatole France, paru en 1881. 
Sylvestre Bonnard, membre de l'Institut et érudit passe sa vie entre ses livres, dans un appartement qu'il nomme sa "Cité des Livres" et cherche avec ferveur La Légende Dorée de Jacques de Voragine, texte qui rejoint son domaine de recherche. Sa gouvernante, plus rustique mais dévouée se contente d'une Cuisinière Bourgeoise et c'est son chat Hamilcar, qui veille sur les ouvrages adorés, et les protège des rongeurs. 

La lecture d'un catalogue de vente révèle à Sylvestre Bonnard l'existence d'un exemplaire inconnu de lui, et qui de surcroît contient un texte inédit de Jean Toutmouillé: "La Légende dorée de Jacques de Gênes (Jacques de Voragine), traduction française, petit in-4: ce manuscrit du XIVème siècle, contient, outre la traduction assez complète de l'ouvrage célèbre de Jacques de Voragine... Le manuscrit est sur vélin, etc.". Quelle découverte! Elle l'entraînera dans une succession d'événements et de péripéties qui aboutiront au fameux Crime de Sylvestre Bonnard que je vous laisse découvrir vous-même.

Quelques extraits qui ne manqueront pas de résonner dans le coeur de chaque bibliophile: 

Le classique et connu "Je ne sais pas de lecture plus facile, plus attrayante, plus douce que celle d'un catalogue".

"Pourquoi, me dis-je, pourquoi ai-je appris que ce précieux livre existe, si je ne dois le posséder?...".

Ce très joli passage: "Le pauvre sans désirs possède le plus grand des trésors; il se possède lui-même. Le riche qui convoite n'est qu'un esclave misérable. Je suis cet escalve là. Les plaisirs les plus doux, celui de causer avec un homme d'un esprit fin et modéré, celui de dîner avec un ami ne me font pas oublier le manuscrit, qui me manque depuis que je sais qu'il existe. Il me manque le jour, il me manque la nuit; il me manque dans la joie et dans la tristesse; il me manque dans le travail et le repos".

Cette pensée qui m'a très (trop?) souvent traversé l'esprit, il évoque les bouquinistes, mais cela vaut aussi pour les libraires: "...ils sont tous mes amis, et je ne passe guère devant leurs boîtes sans en tirer quelque bouquin qui me manquait jusque là, sans que j'eusse le moindre soupçon qu'il me manquât".

Je ne peux que vous conseiller la lecture du Crime de Sylvestre Bonnard, le style est admirable, et avouez que l'on imagine peu les pacifiques bibliophiles que nous sommes commettre un crime. Et pourtant! Ce qui est certain, c'est qu'Anatole France était bibliophile, comme vous le savez sans doute, et cela se vérifie à chaque page, et à chaque ligne, non seulement dans les descriptions des ouvrages anciens, mais aussi parce qu'il sait mieux qu'un autre ce que nous ressentons, cette émotion si particulière face au livre.

Bonne lecture (l'ouvrage est épuisé, mais je suis certain qu'il en existe de belles éditions).

H

mardi 26 mai 2009

La Nouvelle Revue des Livres Anciens sous les presses!

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Voici enfin des images de la Nouvelle Revue des Livres Anciens, elles vont rassurer les inquiets, exciter l'imagination des passionnés, faire patienter les impatients et même hérisser les jaloux...
Comme prévu le traceur a été validé en début de semaine, le calage a eu lieu et les premières pages ont glissé entre les presses. Pour Jean-Paul et moi, c'est un peu comme vivre les instants vécus par de nombreux autres avant nous, de la première Bible (toutes proportions gardées) aux millions d'autres textes imprimés dans l'intervalle. Nous sommes fiers, fatigués, nerveux et un peu inquiets quant à votre jugement, mais le plus important reste que nous approchons du but.
Les cahiers doivent encore sécher et il partent ensuite pour une ultime étape, celle de la couture du dos.
Le pari est presque gagné...

H

lundi 25 mai 2009

Les papiers gaufrés

Amis Bibliophiles Bonsoir,

je cède la parole à Gilles ce soir, pour un message sur les papiers gaufrés.

Pendant que Hugues et Jean-Paul (surtout, en ce moment NDLR) travaillent pour notre plaisir à la NRLA et méritent ainsi leur place au panthéon des bibliophiles, je fais benoîtement scintiller quelques rares contre-plats de papiers dorés et gaufrés.

Ce type de papier qui orne les contre-plats aussi bien que les gardes, a été inventé en Allemagne en 1690. La technique est issue de l’impression sur tissus au moyen de plaques de cuivre gravées telle qu’elle était pratiquée à Augsboug, d’où le nom de "papiers d’Augsbourg" qu’on rencontre parfois. Cette ville restera tout au long du XVIIIe le principal centre de production. La mode de cette garniture de luxe ne perdurant guère au-delà du XVIIIe. 

Les papiers sont le plus souvent signés du maître fabriquant. A Augsbourg citons Johan Michaell Schwidbecher, Georg Christoph Stoy ou Michael Munck. Le décor s’inspire le plus souvent des motifs baroques floraux. En France ces papiers sont rapidement utilisés mais dans la seconde moitié du XVIIIe les relieurs français préfèrent les papiers dorés gaufrés à petits motifs géométriques, (étoiles, losanges...) souvent utilisés sur les almanachs ou en couverture de petits éphémères.
Un article sur ces papiers figure dans le livre de Marie-Ange Doizy "De la dominoterie à la marbrure", Art et Métiers du Livre éditions, Paris, 1996.

Gilles/Lauverjeat

merci
H

dimanche 24 mai 2009

Writers to the Signet et maroquins dispendieux...

Amis Bibliophiles Bonjour,

Suite au message d'hier, Lauverjeat m'envoie gentiment une image des armes de la Society of Writers to the Signet.
Beau prix en effet pour l'Almanach à la Dubuisson, les reliures se taillent la part belle en ce moment sur ebay, même si elles ne renferment pas des textes exceptionnels (enfin, à ma connaissance)... Les prix s'envolent:










De mon côté, je suis allé chiner ce matin aux grandes Puces de Lyon... pas un livre correct à se mettre sous la dent. Décevant. Mais je crois que les libraires lyonnais se cachent ailleurs.

H

samedi 23 mai 2009

Rahir, Rodin et Baudelaire

Amis Bibliophiles Bonjour,

Je suis à la recherche d'informations sur cet ouvrage, "Les Fleurs du Mal", de Baudelaire, il s'agît de l'exemplaire n°95 imprimé en 1918 pour la Société de Amis du livre moderne, et illustré par Rodin.
L'ouvrage contient l'ex-Libris de Rahir et celui de Larousse... et il contient aussi un dessin au fusain (?) signé Rodin qui a été ajouté postérieurement, et qui pourrait être un original. Qu'en pensez-vous? Je n'ai pas le catalogue Rahir, cet ouvrage a-t-il été répertorié lors de la vente?

Merci à vous

Par ailleurs, un lecteur du blog me pose la question suivante:  "Qu'était la Society of Writers to the Signet? Une société d'écrivains de la fin du 19ème siècle, mais qui regroupait quel genre d'écrivain? Quel serait la signification de "signet" dans ce contexte?"

H

jeudi 21 mai 2009

Miscellanées de Monsieur H., Ebayana, Nouvelle Revue des Livres Anciens

Amis Bibliophiles bonsoir,

La Nouvelle Revue des Livres Anciens va bien: le traçage chez l'imprimeur était prévu hier chez l'imprimeur mais nous avons repéré une coquille qui a décalé le démarrage du travail. Le traçage et le calage auront donc finalement lieu lundi 25 mai, avec une sortie des presses dans la foulée. C'est un grand moment pour nous et bien la preuve que l'on peut sortir une revue... à trois. Expérience que nous ne recommandons pas cependant! Forcément, nous sommes plutôt fiers, même si c'est votre jugement qui nous importera le plus. Ce qui est certain, comme le dit justement Jean-Paul, c'est que cette Revue ne ressemblera à aucune Revue, magazine ou Bulletin sur les Livres Anciens et la Bibliophilie ayant paru. Vous voulez plus d'informations? Un scoop? En voici un, une information que nous n'avons encore jamais divulgée... chaque exemplaire pèse 350 grammes. 

Le Salon du Livre Ancien organisé par le SLAM au Grand Palais aura lieu les 19, 20 et 21 juin à Paris. Je le ferai dans les règles, mais je lance d'ores et déjà une invitation pour un déjeuner des bibliophiles le samedi. Pour tous les souscripteurs de la NRLA qui le souhaitent, ce sera aussi l'occasion de leur remettre en mains propres leur exemplaire.

J'en profite pour revenir rapidement sur un incident qui a émaillé la longue vie du blog la semaine passée: les esprits se sont un peu calmés et c'est tant mieux. Les corbeaux sont toujours désagréables et personnellement j'ai toujours préféré les merles, surtout quand ils sont blancs. Aussi je voulais simplement ajouter une chose: Jean-Paul a du caractère et peut être abrupt, mais d'une part nous sommes tous les deux sous pression en ce moment, et il ne faut pas oublier ce qu'il a apporté au blog au cours de ces années (déjà); les gens intelligents auront bien compris que 1. on peut être en désaccord sur un point sans être en désaccord sur tout, 2. que les commentaires de Jean-Paul étaient plutôt l'expression d'une intégrité, comme il la conçoit, plutôt que d'un intégrisme, vilain mot que l'on devrait éviter d'employer dans un domaine aussi délicat et léger que la bibliophilie. Chacun à sa conception de la bibliophilie, elles peuvent donc être différentes, mais un bibliophile différent n'est pas moins un homme, et mérite notre respect à ce titre. Débat clos.

Une longue discussion avec un libraire ami, tenant pignon sur rue et page sur la toile, m'a confirmé que le marché était plutôt difficile en ce moment et que si les acheteurs répondent toujours présents pour les livres d'exception (ce qui n'est pas prêt de changer), ce sont les livres "moyens" ou "plus courants" qui souffrent un peu de la crise financière et nécessitent des ajustements financiers. Il a notamment évoqué le cas d'un libraire de sa connaissance qui n'a pas écoulé de livre important depuis deux mois et se console en achetant en ce moment, notamment sur ebay, parce que les prix, justement seraient moins soutenus. Encore faut-il avoir les reins solides. Je manque de temps pour aller en salles en ce moment, ou rendre de longues visites aux libraires, donc je ne sais que penser de ces avis. Reste que j'ai participé à quelques ventes le week-end passé, mais sans pouvoir en tirer de conclusion: si les prix m'ont semblé soutenus sur certains, ils le furent moins sur d'autres, comme souvent. Ebay? Difficile de se faire un avis sur les prix dans cette grande foire permanente. Elle abrite quelques perles, mais il est difficile de comparer choux et carottes. Ainsi, les 35 feuillets de la Chronique de Nuremberg pour 4300 euros me laissent-ils rêveur, mais incapable de dire si c'est le prix, trop cher ou pas assez. 

Il y a malgré tout quelques jolies choses sur ebay, que je surveille en ce moment, une sélection éclectique, la voici:

Nos amis de la Librairie le Feu Follet/Les Filles du Feu proposent quelques jolis reliures de maroquin sur des ouvrages modernes:







Chose assez curieuse, deux reliures attribuables à Dubuisson, mais avec des prix très très différents et qui illustrent bien la relation entre l'état de l'ouvrage et sa valeur, pour deux exemplaires "proches":












Voilà, vous avez (presque) tout mon ebay sous les yeux. Bons achats éventuels.

H

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