« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mardi 20 avril 2010

Bibliophilie et sciences: Pierre et Claude Perrault, frères de Charles Perrault

Amis Bibliophiles bonjour,

Saviez-vous que Charles avait deux frères? Bernard vous propose de les découvrir dans ce nouvel opus de son oeuvre "Bibliophilie et sciences".

Charles Perrault (1628-1703), l’auteur indémodable des contes de notre enfance est bien connu : on lui doit La belle au bois dormant, le petit chaperon rouge, le chat botté, Cendrillon, le petit Poucet, etc. Il était le dernier d’une famille de sept enfants. Parmi ses frères Pierre Perrault (1611- 1680) et Claude Perrault (1613-1688) se sont distingués dans le domaine des sciences.

Le premier, commis de Colbert, devient receveur général des finances de Paris en 1664. Il doit vendre sa charge pour avoir truqué ses comptes… Il se tourne alors vers les Lettres et les Sciences et publie en 1674 un ouvrage fondateur de l’hydrologie moderne : De l’origine des fontaines. Il montre que, sur un territoire donné, seules les précipitations assurent le débit des rivières. Certains pensaient alors que l’eau pouvait revenir de la mer par voie souterraine, en abandonnant le sel en cours de route et rejaillir en forme de source.
Le second était docteur en médecine, grand physicien et mathématicien, anatomiste et architecte. Il fut membre de l’Académie des Sciences dès sa création en 1666. On lui doit de nombreuses monographies sur des animaux. Il mène de pair avec ses travaux d’anatomiste une carrière d’architecte. C’est à lui et à Le Vau que l’on doit la colonnade du Louvre. On lui doit également l’Observatoire de Paris et l’Arc de triomphe du faubourg Saint-Antoine. Il a inventé diverses machines et fait des travaux de balistique.Je vous présente quelques ouvrages de ces deux frères.
ESSAIS DE PHYSIQUE OU RECUEIL DE PLUSIEURS TRAITEZ TOUCHANT LES CHOSES NATURELLES.
Paris, J.B. Coignard. 1680.
3 volumes in-12 ; (24), 351 pp, 2 pl. – (16), 402 pp, 8 pl. – (12), 360 pp, 20 pl.
Un quatrième volume a été édité en 1688.
Cet ouvrage est plus d’anatomie que de physique au sens actuel du terme. Claude Perrault s'attache à démontrer l'influence de l'âme sur toutes les fonctions du corps. Les planches ont été gravées par Le Clerc.

ŒUVRES DIVERSES DE PHYSIQUE ET DE MECHANIQUE.
Leide, Pierre Van der Aa. 1721. EO.
2 volumes in-4 ; portrait, (4) pp, pp 3 à 78, 321 pp (avec pp 160 a,b,c,d), pl I à III, pl I à XI,
VIII pl dans le texte - (4) pp, pp 325 à 876 (avec pp 328 a,b,c,d et 684 a à mn), pl IV à VI.
On trouve dans cette première édition des œuvres de Claude et Pierre Perrault :

- Essais de Physique. Les traités ont pour titres : De la pesanteur des corps, de leur ressort et de leur dureté. Du mouvement péristaltique. De la circulation de la sève des plantes (découverte par Pierre Perrault). Du bruit. De la musique des anciens. De la méchanique des animaux. Des organes des sens. Des organes du mouvement. Des organes de la nourriture. De la génération. Des sens extérieurs.

- Recueil de plusieurs Machines de nouvelle invention dont la première parution date de 1700.[(Paris, J.B. Coignard. In-4 de (12), 44 pp, 11 pl]. Certaines de ces machines ont été inventées pour la construction des colonnades du Louvre. Perrault décrit également une machine à calculer inventée vers 1680 pouvant additionner, soustraire et multiplier.

- Traité de l'Origine des Fontaines de Pierre Perrault paru initialement chez Pierre le Petit en 1674.

MEMOIRES POUR SERVIR A L’HISTOIRE NATURELLE DES ANIMAUX
Cet ouvrage constitue le troisième tome, d’ Histoire puis mémoires de l’académie royale des sciences depuis son établissement en 1666 jusqu’en 1699.
Paris, Compagnie des Libraires. 1733. 3 volumes in-4 : (24), 188 pp, 34 pl. - (6) pp, pp 191 à 422, 31 pl. - (7) pp, pp 428 à 670, (3) pp, 39 pl.
Dès sa création l’Académie des Sciences décida de travailler sur l’anatomie animale. On y disséqua indistinctement les animaux, et particulièrement les espèces étrangères, au fur et à mesure que le hasard des décès dans le Jardin du Roi en fournissait. C’est ainsi que les premiers animaux décrits sont le lion, le caméléon, le chameau, l’ours, etc. Les descriptions de 5 animaux sont rapidement publiées [Paris, F. Leonard, 1669 : in-4 de 120 pp, 5 pl]. En 1671 - 1676 deux volumes in folio décrivent 32 animaux. En 1733, l’Académie publie en trois volumes la descriptions de 46 animaux. La première partie décrit 14 animaux, la deuxième 17 et la troisième 15. Les 105 planches dépliantes sont superbes.
Claude Perrault décède d'infection en 1688, après avoir disséqué un chameau au Jardin des Plantes. Est-ce ce chameau le responsable ?

Merci Bernard,

H

10 commentaires:

Pierre a dit…

Ce chameau n'est pas un chameau mais un dromadaire...

Il y avait en effet danger à disséquer des animaux soumis à la putréfaction quand la notion d'antisepsie n'était pas découverte.

Bel article qui nous fait découvrir une fratrie. Docteur Pierre

Bernard a dit…

Je crois qu'à l'époque on ne faisait pas la distinction. La légende de la gravure indique bien chameau.Le chameau a été l'un des premiers à être disséqué.
Bernard

Lauverjat a dit…

à voir de Claude Perrault "les dix livres d'architecture de Vitruve corrigez et traduits nouvellement en François...", éditions de 1673 et revue corrigée et augmentée chez Coignard à Paris en 1684, in-folio, somptueusement illustrées.

Lauverjat

Pierre Bouillon a dit…

À l'époque c'était bien un "chameau". Le chameau n'avait qu'une bosse et le dromadaire en avait deux ! En tout cas c'est ce qu'on lit dans la quatrième édition du Dictionnaire de l'Académie française (1762):
CHAMEAU : s.m. Animal haut de jambes, qui a le cou fort long, la tête petite, les oreilles courtes, & une espèce de bosse sur le dos.
Chameau d'Arabie. Dans le Levan ont se sert beaucoup de chameaux.
DROMADAIRE: s.m. Espèce de chameau qui a deux bosses sur le dos,& qui va fort vite.

Je pousserai mes recherches pour en faire un article de mon blogue.

Pierre Bouiullon

Pierre Bouillon a dit…

Coquilles: lire "Levant"; lire Pierre Bouillon.
Cette affaire de bosses qui se promènent m'a visiblement troublé !
Pierre Bouillon

Pierre a dit…

Vous avez raison, Bernard et Pierre. Je pinaille ce qui prouve que le vétérinaire n'est pas complètement mort en moi... On peut tout à fait dire chameau pour les deux sous-espèces. Pierre

Pierre Bouillon a dit…

Bonjour Hugues,

Avec votre permission,Hugues, j'aimerais utiliser la gravure du chameau qui est au bas de votre article pour en faire un à mon tour sur l'évolution des définitions du mot "chameau". Ce chameau est sur le chemin de la célébrité ! Il va de soi que je donnerai crédit à votre blogue.
Cordialement
Pierre Bouillon

Hugues a dit…

Bonjour Pierre, aucun problème, mais n'oubliez pas également de créditer Bernard, l'auteur de l'article.
Hugues

Anonyme a dit…

Par curiosité j'ai jeté un oeil sur mon Encyclopédie, celle de Diderot, et à dromadaire on renvoie à chameau.
Bon, à chameau il y est dit que celui à une bosse, léger et rapide, est appelé dromadaire et chameau celui à deux bosses, la version lourde, mais en signalant que d'autres font l'inverse.
Je ne suis pas allé voir les figures.
J'ai surtout permis à quelques pages de voir la lumière, certainement pour la première fois depuis qu'elles ont été reliées, ce qui, je pense, est le cas de beaucoup d'encyclopédies...
PLC

Pierre Bouillon a dit…

Merci pour ces précisions.Je donnerais bien trois de mes chameaux pour votre Diderot. :)
Pierre B.

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