« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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jeudi 29 juillet 2010

Caprices d'un Bibliophile... extraits de l'ouvrage d'Octave Uzanne

Amis Bibliophiles bonjour,

Je profite de ces vacances pour me lire les Caprices d'un Bibliophile d'Octave Uzanne et vous en livrer quelques extraits. Quelques informations sur l'édition: un volume in-12 en demi-maroquin à coins vert bouteille, reliure signée "Fock Fils" (jamais rencontré), il s'agît de l'EO parue en 1878 et imprimée le 10 février 1878 pour Edouard Rouveyre. Elle fût tirée à 572 exemplaires et contient une belle eau forte de Lalauze.

Au fil des 140 et quelque pages, Uzanne nous conte les moeurs des bibliophiles et autres bibliomanes à travers une quinzaine de contes ou de nouvelles. Je les présenterai une autre fois plus en détail mais voici quelques passages amusants:

(Il contemple sa bibliothèque): "Ils étaient là, tous alignés, dans une magistrale mitoyenneté, splendides comme à une revue ; les reliures à petits fers brillaient, semblables à de beaux uniformes, les volumes brochés supportaient modestement leur primitif vêtement et le vieux veau brun distillait dans l'air ce vétuste parfum qui enivre si délicieusement les amoureux du Bouquin."

"le dictionnaire de Trévoux me serait tombé sur la tête, que je n'eusse pas subi une commotion plus forte que celle que je ressentis à la vue de mes pauvres livres vilipendés".

"...Je vous possédais donc toujours, ô mes livres chéris ! vous étiez là, sous mes yeux, bien à moi ; je pouvais vous contempler en égoïste et jouir seul à seul de tous vos appas. Vous demeuriez toujours mes heureux tributaires, mes amis, mes consolateurs..."

En tête de "La Gent Bouquinière": Si l'on me demande quel est l'hommele plus heureux, je répondrai : c'est un bibliophile, en admettant que ce soit un homme; d'où il résulte que le bonheur, c'est un bouquin.
P. L. (bibliophile Jacob.)"

"Un Livre doit être relié, selon son esprit, selon l'époque où il a vu le jour, selon la valeur qu'on y attache et l'usage que l'on compte en faire; il doit s'annoncer par son extérieur, parle ton gai, éclatant, vif, terne, sombre ou bigarré de son accoutrement. Rien qu'en le voyantsur les rayons d'une Bibliothèque, l'âme du lecteur doit se remémorer les sensations éprouvées,les douces heures qu'elle a passé à savourer sasagesse ou son esprit; un Bibliophile de goûtse reconnaît à ces détails. Existe-t-il quelquechose de plus horrible à voir qu'une Bibliothèque monochrome ! un Bibliotaphe seul peut en posséder une semblable."

Et une expression digne du Biblio-lexique (y figure-t-elle?): Certains amateurs, bien pensants, ont adopté une couleur particulière pour chaque classe de leur Bibliothèque. Ce sont les Chromo-Bibliotactes"

H

dimanche 25 juillet 2010

La reliure: Les reliures aux petits fers d’Habert de Montmor

Amis Bibliophiles bonjour,

Notre ami vous propose aujourd'hui aujourd'hui un article sur les reliures aux petits fers du bibliophile Habert de Montmor.

Henri-Louis Habert sieur de Montmor, né en 1600 environ, était maître des requêtes et conseiller du roi. Il occupa le 35e fauteuil de l’Académie française en 1634 lors de sa création, nommé en même temps que ses cousins Philippe Habert et Germain Habert, abbé, comte de Cérisy.
reliure maroquin aux petits fers
Catalogue vente Paul-Louis Weiller, Drouoi, 30 novembre 1998, n° 33: Emmius, Graecorum Respublicae descriptae, Elzevir, 1632.

Il tenait un salon, où il recevait les hommes de lettres (Molière, Jean Chapelain, l’abbé de Marolles, Ménage...) et encourageait les savants (Roberval, Gassendi, Rohault, Huygens, Sorbière...), dans un embryon de l’Académie des sciences, “l’Académie Montmor”. Un revers de fortune causé par la faillite de son fils le retira du monde une dizaine d’années si on en croit Ménage. Il est communément admis qu’il n’écrivit rien ce qui n’est pas tout à fait exact puisqu’il préfaça son édition des oeuvres de Pierre Gassendi (qui demeura et mourut chez lui) et composa quelques épigrammes latines et françaises et des devises.

Possesseur d’une riche bibliothèque selon Chapelain et Gui Patin, il était bibliophile et faisait relier très jeune déjà (de 1620 à 1635 environ) à son chiffre des éditions elzéviriennes, le plus souvent réglées, en reliures uniformes délicatement ornées. Ces reliures furent d’abord attribuées par Gustave Brunet et Marius Michel à Le Gascon, réalisées “de genre” Le Gascon pour Devauchelle et rendues par Raphaël Esmérian en 1972 à Macé Ruette (actif dès 1606, mort le 15 octobre 1638).

Collection Michel Wittock deuxième partie, Christie's, 8 novembre 2004, n° 41: Baudier, Induciarum belli Belgici libri tres... Elzevir, 1629

Esmérian étudia 35 de ces volumes parvenus jusqu’à nous. Son catalogue de vente en compte six. Ces charmants petits volumes en maroquin rouge présentent au centre des plats un quadrilobe mosaïqué portant le chiffre d’Habert de Montmor, HLHM et quatre fermesses dorés. Ce quadrilobe est bordé de deux filets dorés et de quatre “gerbes” dorées, le tout dans un encadrement de double filet doré droit et courbe enrichi de fleurons dorés aux angles qui peuvent varier. Le dos à cinq nerfs est orné de compartiments portant des fleurons dorés de ronds et de pointillés délimités par un double filet doré, une dentelle dorée orne les chasses, les tranches sont dorées. Les “gerbes” aux pointillés dorés font ici leur première apparition dans la reliure, elles sont appelées à un grand développement.


Exemplaire sans le chiffre et les fermesses, Valerii Maximi, Amsterdam, 1626.

Une variante de ce décor présente de petits fleurons à la place du monogramme et des fermesses sans que je puisse affirmer si la provenance est la même ou non. Le livre ici présenté possède deux fermoirs et les coupes sont ornés de petits points dorés. Je n’ai pas trouvé d’autre exemple.

Habert de Montmor est mort à Paris le 21 février 1679.

Sa bibliothèque fut vendue en 1682. Les bibliophiles de toutes époques s’enorgueillissent de posséder ses livres : Cigongne, le duc d’Aumale, Rahir, Lebeuf de Montgermont, Esmérian, Paul-Louis Weiller, Jacques Veillard, Michel Wittock...

Merci Lauverjat,

Hugues

mercredi 21 juillet 2010

"Il faut tuer le roi".... Exposition à Chantilly

Amis Bibliophiles bonsoir,

C'est les vacances, si vous avez un peu de temps, je vous recommande les deux expositions qui se tiennent jusqu’au 16 août au domaine de Chantilly.

La bibliothèque du château présente dans le cabinet des livres une exposition sous le titre "Il faut tuer le roi". Pendant ce temps, dans les autres parties du château les collections générales s’attachent à "Henri IV - Portraits d’un règne".

Les pièces réunies dans le cabinet des livres couvrent du moyen-âge à la fin du XIXe siècle. Elle concernent toutes l’idée de régicide ou de tyrannicide, et s’attardent sur les cas célèbres de Jacques Clément, Jean Chastel, Ravaillac, Jacques Damien, et encore Louis Pierre Louvel et Caserio. Vous pourrez admirer des manuscrits enluminés comme ce Miroir historial du XVe siècle de Vincent de Beauvais, un Saint Thomas d’Aquin in-folio de 1467 sur vélin, une E.O. des essais de Montaigne de 1593, l’opuscule sur "le martyre de frère Jacques Clément" de Charles Pinselet, une reliure aux armes du bibliophile de Thou, de nombreuses pièces diverses de toutes époques et quelques objets sur l’assassinat du duc de Berry ou du président Carnot."
La mort de César, les faits des Romains d'après Lucain, Suétone et Salluste, manuscrit, folio 261 v.

H

lundi 19 juillet 2010

Bibliophilie et Sciences: Chevreul et les couleurs

Amis Bibliophiles bonsoir,

Je prépare toujours mon message sur le vade-mecum du bibliophile (enfin, résumé), et Bernard vous propose ce soir un article sur Chevreul et les Couleurs.

Les sciences conservent. Michel Eugène Chevreul (1786-1889), vécu 103 ans. Son centenaire a été commémoré en 1886. A l’occasion une médaille a été exécutée par Roty. Le corps de la médaille représente Chevreul vieux assis dans un fauteuil, une plume à la main, devant lui la déesse de la Science et inscrit tout autour « La jeunesse française au doyen des étudiants ».
Chevreul, alors directeur des teintureries à la manufacture des Gobelins, se penche sur la théorie des couleurs. Il divise les couleurs en deux groupes: les couleurs primaires, bleu, jaune, rouge (aujourd’hui : bleu, vert, rouge), et les couleurs secondaires obtenues par mélange de deux primaires. Il découvre que chaque couleur tend à colorer de sa couleur complémentaire les couleurs avoisinantes, c'est la loi du contraste simultané et la constitution du cercle chromatique. « Tous les phénomènes que j’ai observés dépendent d’une loi très simple, qui, dans le sens le plus général, peut être énoncée en ces termes : dans le cas ou l’œil voit en même temps deux couleurs contiguës, il les voit les plus dissemblables possibles, quant à leur composition optique et quant à la hauteur de leur ton… or deux couleurs juxtaposées o et p diffèreront le plus possible l’une de l’autre, quand la complémentaire de o s’ajoutera à p et la complémentaire de p s’ajoutera à o… ». Il publie ses idées dans un ouvrage, objet de huit leçons publiques, faites aux Gobelins dans le courant de janvier 1836 et DE LA LOI DU CONTRASTE SIMULTANÉ DES COULEURS ET DE L’ASSORTIMENT
Paris, Pitois Levrault. 1839.1 volume in-8 ; XV, 735 pp, 2 pl – Atlas de 40 pl.
Son titre complet est : De la loi du contraste simultané des couleurs et de l'assortiment des objets colorés, considéré d'après cette loi dans ses rapports avec la peinture, les tapisseries des Gobelins, les tapisseries de Beauvais pour meubles, les tapis, la mosaïque, les vitraux colorés, l'impression des étoffes, l'imprimerie, l'enluminure, la décoration des édifices, l'habilement et l'horticulture. Cet ouvrage eut une influence considérable sur l'évolution de la peinture. Se référant à Chevreul, les Impressionnistes éviteront les mélanges sur la palette, et préfèreront poser directement sur la toile de petites touches de teintes primaires ou secondaires, enconfiant à l’œil le soin de reconstituer les couleurs intermédiaires. Ces pratiques seront utilisées de façon plus systématique encore par Seurat et les néo-impressionnistes, comme le reconnaîtra Signac dans son livre D'Eugène Delacroix au Néo-Impressionnisme (1899).

Une luxueuse seconde édition, revue par le fils de Chevreul, a paru aux frais de l’état, à l’occasion du centenaire de la révolution, cinquante ans après l’édition originale.

Paris, Imprimerie Nationale. 1889.1 volume grand in-4 ; (8), XVI, 571 pp, 49 pl, 2 tableaux.


En complément de la Loi du contraste simultané des couleurs, Chevreul publie dans le tome 33 des Mémoires de l'Académie des sciences son plus rare ouvrage :

EXPOSÉ D’UN MOYEN DE DÉFINIR ET DE NOMMER LES COULEURS D’APRÈS
UNE MÉTHODE PRÉCISE ET EXPÉRIMENTALE.
Paris, F. Didot. 1861.1 volume in-4 ; (6), LXXIII pp, pp [1] à 944 - Atlas in folio : [2], 1 pl avec partie mobile, 14 pl colorées.


Il publie également dans les mêmes Mémoires :
COMPLÉMENTS DES ÉTUDES SUR LA VISION DES COULEURS (1879, tome 41).

MÉMOIRE SUR LA VISION DES COULEURS MATÉRIELLES EN MOUVEMENT DE ROTATION (1883, tome 42).

Sur son blog, Bertrand demandait un jour si les bibliophiles élargissaient leur domaine par des objets ayant plus ou moins de rapport avec ce domaine. Vous avez vu une médaille ; voici le faire part de décès de Chevreul « décédé à Paris le 9 Avril 1889 dans sa 103ème année. »

Merci Bernard,
H

jeudi 15 juillet 2010

Ebayana: Philippe d'Orléans, Cazin, Elzevir, Richelieu, pestiféré, Confucius et lesautres

Amis Bibliophiles bonsoir,

Voici une sélection d'ouvrages sur ebay:

























Bonnes enchères,

H

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