« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

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samedi 28 août 2010

Vol de livres: Raymond, William, Fidel, l'expert et la Durham ou les tragiques aventures biblio-kleptomanes de Raymond Scott

Amis Bibliophiles bonjour,

Décidément, les escrocs qui gravitent dans le monde du livre ancien sont aussi fantasques et originaux que les bibliophiles: certains escaladent des falaises et découvrent des passages secrets, d'autres usurpent des identités, d'autres encore espèrent quitter une bibliothèque de renom avec deux in-folios dans chaque poche, etc. En voici un nouvel exemple, avec les aventures de Raymond Scott.

2008. Un anglais élégant se présente à la bibliothèque Folger (Etats-Unis) pour faire authentifier un exemplaire de l'EO in-folio des oeuvres de Shakespeare (1623). Cet ouvrage n'est pas rarissime (on en connaît environ 200 exemplaires... mais seulement 40 complets), mais il est très recherché et est évalué à  quelques millions d'euros. 
Shakespeare Folio 1623 Frontispice
La page de titre et le frontispice de l'édition de 1623

La Folger est le bon endroit pour faire authentifier l'exemplaire puisqu'elle en possède 79 autres exemplaires, et on peut penser que l'idée de Scott était de proposer son exemplaire à l'institution.

Las, l'expert de la bibliothèque remarque vite quelques notes manuscrites dans les marges de l'exemplaire, caractéristique d'un exemplaire dérobé en 1998 à la bibliothèque anglais de Durham. L'élégant anglais est aussitôt arrêté et poursuivi.
Raymond Scott prend des forces avant son procès

C'est à ce moment là que le monde va découvrir l'excentrique Raymond Scott, libraire, fils de libraire et personnage fantasque s'il en est. On découvre rapidement que s'il demeure dans une modeste maison à quelques kilomètres de la bibliothèque Durham, et vît d'une mince allocation sociale (100 euros par semaine), Raymond Scott roule en Aston Martin ou en Ferrari (Dino, l'homme a du goût), porte des costumes de luxe et voyage sans cesse à l'étranger, en particulier à Cuba.
Raymond Scott en tenue de campagne

Sur cette île, il a en effet fait la connaissance d'une danseuse de 30 ans, Heidy, qui est de 23 ans sa cadette. On comprend rapidement que celle-ci préfère profiter des largesses de ce capitaliste en goguette que de consacrer leurs rencontres à lui vanter les vertus du communisme à la Fidel. 
Raymond Scott et Heidy, un amour au parfum de vélin

Cet amour au parfum de vélin coûte cher à Raymond, et l'oblige finalement à tenter de mettre en vente le Shakespeare pour subvenir aux besoins croissants de sa jeune capitaliste en herbe.
Raymond Scott arrive au tribunal, avec son assistante

Devant le tribunal où Scott arrive tour en calèche précédé d'un Scotsman, dans une limousine ou déguisé en Che Guevara (pour mieux illustrer la piste cubaine), notre élégant anglais clame, malgré l'évidence, que l'ouvrage est en fait à Cuba depuis plus d'un siècle et que c'est le régime de Fidel qui a empêché son authentification et sa vente à l'étranger. Il a rendu service à la famille de sa fiancée en se dévouant pour faire sortir l'ouvrage de l'île, le faire authentifier et le vendre. Rapidement, les preuves liées aux notes manuscrites viennent confondre Scott qui opte pour une seconde version de la thèse cubaine.
Raymond Scott ou Che Guevara dupé par les enfants de Fidel

Ce sont en fait les parents cubains de sa dulcinée qui ont dérobé le Shakespeare à la bibliothèque de Durham, au terme d'un voyage de milliers de kilomètres, avant de rejoindre leur île et, heureux hasard, que leur fille ne s'éprenne d'un anglais, libraire et habitant à proximité de la bibliothèque de Durham. 
Raymond Scott arrive au tribunal bis, en tête-à-tête avec son conseiller bénédictin

Bref, l'affaire semble mal engagée, d'autant plus que les preuves s'accumulent contre Scott, dont on sait désormais qu'il a été arrêté plusieurs fois pour vol, et notamment pour vol de livres juste avant son procès. Néanmoins, il n'y a aucune preuve du vol... Les employés de la bibliothèque n'ayant rien vu, rien entendu ou presque alors que le livre était présenté dans une vitrine de verre. Pour tout dire, ils ne se sont rendus compte de la disparition de l'ouvrage que quelques jours plus tard. En effet, le voleur avait pris soin de replacer le velours qui protégeait la vitrine des lumières du soleil entre deux expositions. La consigne c'est la consigne et ils n'étaient visiblement pas gênés d'avoir laissé le livre exposé sous le velours pendant quelque temps. C'est beau la conscience professionnelle.

Scott ne sera donc condamné que pour recel et dégradation d'une oeuvre d'art (il a gratté les cachets), à une peine de 8 ans de prison (énorme, non?).

Difficile de ne pas trouver le personnage sympathique en tout cas. Moi j'aime assez.

H

jeudi 26 août 2010

Ebayana: la Grant Nef des Folz, 1530, un ouvrage de sorcellerie, une encyclopédie lilliputienne et autres ouvrages

Amis Bibliophiles bonjour,

Voici une nouvelle sélection d'ouvrages en vente sur ebay en ce moment. Le site sort progressivement de sa torpeur estivale et l'offre est un peu plus riche:


















Bonnes enchères,

H

mardi 24 août 2010

Quoi de neuf sur Cazin? L'identification d'un graveur, une conférence, et un nouvel ouvrage de référence à paraître, par Jean-Paul Fontaine

Amis Bibliophiles bonjour,

Alors que Jean-Paul prépare une conférence sur Cazin (voir ci-dessous), avant d'enchaîner avec la publication d'un ouvrage entièrement l'imprimeur et éditeur Rémois, il vous propose en avant-première quelques nouvelles découvertes sur le sujet.

"Depuis que les historiens du livre et les bibliographes ont abandonné Cazin aux mains des romanciers et des collecteurs de titres du xixe siècle, les amateurs de ses éditions in-18, dits « cazinophiles », ont toujours des difficultés pour lui en attribuer certaines avec certitude. 

Parmi les découvertes récentes, citons celle concernant le graveur des Poésies de M. Bérenger (Londres [Paris], s.n. [veuve Valade], 1785). 
Poésies de Bérenger, Valade, Cazin
Impression de la veuve de Jacques-François Valade (décédé en 1784), rue des Noyers, absorbée en 1855 par le boulevard Saint-Germain (Ve arrondissement), en 2 vol. in-18.
Poésies de Bérenger, Valade, Cazin
Au tome I, le titre a été dessiné et gravé par C.J.B. Chatelain et porte « Poësies de Mr. Bérenger. », avec la mention « Edition de Cazin » ajoutée en marge inférieure : il précède le titre typographié et suit un frontispice gravé par Chatelain, d’après L. Pignon, avec la légende « J’ai fait un peu de bien j’y songe ... C’est assez ; » et la mention « Edition de Cazin ».

Au tome II, on trouve le même frontispice qu’au tome I ; une virgule est à la place du point qui suit « Londres » au titre.  

Personne ne s’est étonné de voir Jean-Baptiste-Claude Chatelain (Londres, 1710-1771) signer « C.J.B. » des gravures en 1785! Portalis et Beraldi s’interrogent tout de même dans Les Graveurs du dix-huitième siècle (Paris, Morgand et Fatout, 1881, t. I, p. 365) :   

« [...] comment concilier cette date [1771] avec la mention de 12 petites figures très-finement gravées par Chatelain pour un Robinson Crusoé de 1784 (Paris, Cazin) des vignettes pour les ouvrages de Fallet, lePhaéton et les Aventures de Chéréas et Callirhoé (1775) et Mes Bagatelles (1776) ; pour les Poésies de M. Bérenger (Paris, Cazin 1785), de pièces pour les Œuvres de l’abbé Prévost (1783-1784) etc... Il faut donc supposer l’existence d’un autre Chatelain ; Dominique suivant la catalogue Paignon Dijonval, ou F.-B. Chatelain d’après Le Blanc. »   

Mais leurs réponses sont quelque peu étonnantes : « Dominique » et « F.-B. » ne correspondent pas aux initiales « C.J.B. » lues au bas des gravures! 

C’est Haim Burstin, docteur d’État ès lettres et sciences humaines, spécialiste d’histoire de la Révolution française, professeur invité au Collège de France en 2002, professeur d'histoire moderne à l’Université de Milan, qui semble avoir découvert en 2005 le véritable auteur de ces gravures : « Claude-Jean-Baptiste Chatelain, graveur, 42 ans, collège de Reims, rue Chartière 11 », électeur et membre du comité de la section du Panthéon-Français en 1792. 

J-P Fontaine

Jean-Paul proposera prochainement une conférence à l'hotel de la Poste de Bouillon le 30 septembre dans le cadre du 250e anniversaire de l’impression à Bouillon du Journal Encyclopédique de Pierre Rousseau.
Ce sera pour lui est l’occasion de faire le point des connaissances sur Hubert-Martin Cazin (1724-1795), libraire éditeur à Reims et à Paris, qui fut en relation d’affaires avec Pierre Rousseau dès son installation à Bouillon en 1760 et qui fit appel aux presses de la Société Typographique de Bouillon en 1785. 

Connu notamment sur le marché du livre prohibé, mais pas uniquement, Cazin développa, bien qu’il n’en ait pas été le créateur, un format d’édition particulier, précurseur de notre futur livre de poche, le in-18. La conférence aborde cette caractéristique d’édition fascinante, et explique, à l’aide de nombreux exemples dont quelques inédits, la difficulté d’établir avec certitude l’attribution d’un ouvrage à une maison d’édition au XVIIIe siècle, - celle de Cazin en particulier -, contrariée en cela par le règne de la contrefaçon. 

Jean-Paul Fontaine, est docteur en médecine, historien du livre, éditeur. Fondateur de la revue Le Bibliophile Rémois (1985-2004), il est actuellement rédacteur auprès de plusieurs revues littéraires, auteur du Livre des Livres (Hatier, 1994) et autres travaux sur l’histoire de l’imprimerie, co-éditeur de La Nouvelle Revue des livres anciens (depuis 2009). Il travaille actuellement à un ouvrage sur Cazin et ses éditions authentiques, dont la parution est prévue en 2011. Nous serons là!


H

lundi 23 août 2010

La découverte de la typographie en Europe occidentale

Amis Bibliophiles bonjour,

Une fois n'est pas coutume, je cède la plume à Jean-Paul.... qui vient utilement compléter nos connaissances en matière de typographie.

Pour faire écho à l'article de Textor sur le blog de Bertrand, rappelons qu’il fut naturel que des esprits ingénieux aient eu l’idée de graver dans le bois ou bien dans une autre matière non plus des textes entiers, dits « xylographiques », mais des lettres séparées permettant de constituer tous les mots et phrases qu’on voudrait. De nombreux chercheurs se mirent à la besogne et, l’invention une fois réalisée, plusieurs villes se sont disputé l’honneur d’en avoir été le berceau ; seules méritent encore l’attention aujourd’hui : Haarlem, Mayence, Strasbourg et Avignon.

Des essais de typographie furent tentés effectivement à Avignon dès 1444. C’est ce que révèlent 23 actes notariés, rédigés en latin entre le 4 juillet 1444 et le 4 août 1446, passés devant maître Antoine Agulhacii, puis maître Jacques de Brieude (A.D. Vaucluse). Depuis l’incendie de Strasbourg en 1870, au cours duquel furent détruites les pièces du procès Gutenberg de 1439, ces actes sont les plus anciens documents qui existent concernant l’histoire de l’imprimerie occidentale.

Un orfèvre originaire de Prague, Procope Waldfoghel, dit « de Bragansis », installé à Avignon en 1444, possédait le matériel permettant d’enseigner à plusieurs associés successifs l’art d’écrire artificiellement (« ars scribendi artificialiter »). Il leur demandait de ne pas révéler le procédé et leur emprunta, ainsi qu’à d’autres créanciers, des sommes apparemment insuffisantes pour mener à bien ses recherches et obtenir des résultats pratiques commercialisables.

A la date du 4 juillet 1444, Waldfoghel possédait deux alphabets en acier, deux formes en fer, un instrument en acier appelé vis et 48 formes en étain : il possédait donc des poinçons, des matrices, une presse et des caractères.

Le 10 mars 1446, Waldfoghel s’engagea à fabriquer 27 lettres hébraïques toutes tracées, bien et justement taillées en fer, selon la science et la pratique de l’écriture mécanique qu’il a enseignées.
Il s’engagea également à livrer les lettres avec les engins nécessaires de bois, d’étain et de fer.

Le 5 avril 1446, Waldfoghel possédait certains instruments ou appareils pour écrire artificiellement, tant en fer qu’en acier, en cuivre, en laiton, en plomb, en étain et en bois. A la fin de l’acte, un ancien associé jura sur les saints Evangiles que l’art d’écrire artificiellement est vrai et très vrai, facile, possible et utile à celui qui veut s’y appliquer.

A la date du 26 avril 1446, Waldfoghel possédait 408 lettres gravées en fer (« quadraginta octo litteris gravatis in ferro ») : des matrices ou des poinçons dont le nombre lui permettait de fondre toutes les lettres d’étain nécessaires pour imprimer des livres.

Pourtant, aucune allusion au papier, à l’encre, au livre, à sa commercialisation. On a l’impression qu’il s’agit d’un système mécanique léger. 

Waldfoghel disparut d’Avignon au début de l’été 1446 et ne reparut nulle part. Bien qu’on ne connaisse pas de production typographique attribuable à Waldfoghel, Avigon serait donc la première ville de France qui reçut « l’art nouveau ».

J.-P. Fontaine

Merci Jean-Paul.
Hugues

mardi 17 août 2010

Miscellanées de Monsieur H.: Gutenberg sur votre iphone, rififi à Drouot, victoire juridique d'ebay

Amis Bibliophiles bonjour,

Le blog bibliophile se réveille doucement, Bertrand et moi avions repris la plume, Philippe Gandillet est de quart chez Pierre et nous informe qu'il est désormais présent sur facebook (d'ailleurs en passant, pensez-vous que le Blog du Bibliophile doive ouvrir un profil facebook?), et la petite équipe de la NRLA s'est déjà remise eu travail après avoir profité des vacances pour cogiter un peu et préparer le numéro 4. Nous avons d'ailleurs listé quelques idées que je vous soumettrai dans les semaines à venir.

Mais que se passe-t-il dans le microcosme bibliophilien? Comme chaque année, seule la vente de 4 jours qui se déroule à Montignac fin août peut vous permettre de vous sustenter.: vente montée, ce n'est pas un mystère, catalogue énorme, comme d'habitude, mais cela reste un plaisir de le parcourir sur une plage, ou dans son jardin.

Du côté des ventes aux enchères, l'actualité a été importante cet été. D'une part l'Union des commissionnaires de l’Hôtel des ventes Drouot (les fameux cols bleus rouges, ou "Savoyards") a été mise en examen pour association de malfaiteurs, complicités et recels de vols en bande organisée comme personne morale dans l’enquête sur les détournements d’œuvres d’art, ce qui pourrait signer la fin de cette corporation de 110 commissionnaires co-optés. 

Les savoyards sont chargés de la présentation (pendant les ventes), mais aussi et surtout du transport et de la manutention des objets mis en vente (environ 800 000 par an, au cours de 2000 ventes). Il semblerait qu'ils aient profité de ces fonctions pour détourner des objets lorsqu'ils débarrassaient pour le compte de commissaires-priseurs des appartements ou de belles demeures... dont par exemple un Gustave Courbet disparu en 2004 chez un particulier, déclaré volé... et qu'un Savoyard proposa quelques mois plus tard à un expert dans l'un des estaminets qui jouxtent l'hôtel des ventes.

Cette découverte a déclenché une vague de perquisitions et l’OCBC (Office central de lutte contre le trafic des biens culturels) a finalement interpellé une douzaine de commissionnaires avant de mettre en examen 8 savoyards et un commissaire-priseur suspecté d’avoir été peu regardant lors de ses ventes et d’avoir écoulé des objets provenant de ces trafics. Un Chagall, un Picasso, des diamants et d'autres objets d'art (des livres?) seront ensuite retrouvés par l'OCBC au domicile d'un col rouge et dans leur entrepôt de Bagnolet. Les comptes bancaires des commissionnaires viendront rapidement confirmer les soupçons en démontrant que ceux-ci avaient un train de vie bien au-dessus de leurs moyens. 

L'Union des commissionnaires de l'hôtel des ventes (l'UCHV). Cet organisme, regroupant les 110 manutentionnaires de l'Hôtel Drouot sera interdite d'exercer à partir du 1er septembre. La nouvelle semble anecdotique, mais elle pourrait remettre en question la réouverture de l'hôtel des ventes en septembre. Sans manutentionnaires, pas de vacations. 

Enfin, les observateurs ajoutent que ceci ne pourrait être qu'une première vague, entraînant la mise en examen d'autres maillons de la chaîne.

Autre perturbation dans le ciel des salles des ventes, Le Tribunal de grande instance de Paris a rendu, le 25 mai 2010, un jugement donnant raison aux sociétés « eBay » et « PayPal » dans le litige qui les opposait au Conseil des ventes volontaires de meubles aux enchères publiques, lʼautorité française de régulation des ventes aux enchères. Le Conseil des ventes volontaires avait en effet engagé une procédure fin 2007 dans le but de faire reconnaître qu'« eBay » avait le statut de société de ventes volontaires et qu’elle serait, dès lors, tenue de solliciter un agrément spécifique pour pouvoir exercer son activité en France. Le Tribunal a écarté ces demandes, après avoir considéré que le site ebay.fr est un site de courtage en ligne. Le juge a débouté le CVV de l’intégralité de ses demandes et a condamné le CVV à payer un total de 6 000€ à titre de dommages et intérêts et frais d'avocats. Cette décision confirme selon eBay son statut de place de marché en ligne mettant en relation acheteurs et vendeurs. 

O Tempora! O mores! Pendant ce temps, alors que nous débattions ici il y a encore quelque temps de l'avenir du livre électronique, amazon vient d'annoncer que les ventes de livres électroniques viennent de dépasser les ventes de livres à couverture rigide, à un index de 143. (1,43 e-book vendu pour chaque livre à couverture rigide vendu). Ce résultat est généré par le succès des tablettes, ipad et autres kindles.

Signe que tous les tabous se lèvent, La Bayerische Staatsbibliothek vient d'annoncer qu'en plus de la mise en lifne sur google books, cette vénérable institution va prochainement proposer 52 de ses ouvrages anciens sur ipad et iphone. Pour les visionner, il suffit de télécharger une application gratuite (http://itunes.apple.com/de/app/famous-books-treasures-bavarian/id380668385?mt=8&partnerId=2003"&tduid=6f4ba76ebf5455e1c249ab1f0718539b&affId=1777697), pour découvrir ces merveilles. Vous pourrez notamment découvrir leur exemplaire de la Bible de Gutenberg, avouez que sur un ipad, ça en jette un max!

(sur?)Vivons avec notre époque!

H

dimanche 15 août 2010

Ebayana: L'Eloge de la Folie, Merian, Alciat, Desnos, Héraldique et quelques belles reliures

Amis Bibliophiles bonsoir,

Les vacances sont presque terminées pour moi, je me replonge progressivement dans quelques catalogues et sur internet. Voici déjà une première sélection d'ouvrages actuellement en vente sur ebay:




















Bonnes enchères,

H

jeudi 5 août 2010

Bibliophilie et Sciences: Newton, Musschenbroek et s’Gravesande

Amis Bibliophiles bonsoir,

Le bibliophile du Blog du Bibliophile étant en vacances, c'est Bernard qui vous propose ce soir un nouvel opus de sa désormais célèbre saga "Bibliophilie et Sciences". Aujourd'hui Newton, Musschenbroek et s’Gravesande.

Les idées de Newton ont été enseignées en Hollande avant de l’être en France. Les cours de physique les plus célèbres sont ceux de deux professeurs, Musschenbroek et s’Gravesande. Leurs ouvrages ont rapidement été traduits en français et ont été utilisés en même temps que ceux de Nollet.

En 1726, Musschenbroek fait paraître en latin ses Elémens Physico Mathématiques. Cet ouvrage est réimprimé en 1734 avec quelques légers changements. Il en donne une version hollandaise en 1736, réimprimée en 1739. La première traduction française est due à Pierre Massuet (1698-1776), naturaliste et historien, qui étudia la médecine à Leyde et s'établit à Amsterdam.

Essai de Physique. Leyden, Samuel Luchtmans. 1739. 2 volumes in-4 ; portrait, XXV, (3), 502 pp, 12 pl ( I à XI avec V*). - (2) pp, pp 503 à 914, (30) pp, 18 pl ( XII à XXIX) – 63 pp, 4 pl - 8, (2) pp.
Cet ouvrage a été réédité en 1751.

Essai de physique. Leyden, S. Luchtmans. 1751. 2 volumes in-4 ; portrait, XXIII, 3, 495 pp, 12 pl. - (3) pp, pp 494 à 882, (26) pp, 18 pl, 60, 8 pp, 4 pl, 1 carte.

Musschenbroek fait réimprimer en 1741 ses Elémens de Physique, avec quelques changements et quelques corrections. Il donne encore en 1748 les Institutions de Physique avec un abrégé des nouvelles découvertes. En 1760 il décide de faire imprimer un ouvrage plus ample. La partie mécanique est considérablement augmentée. Les plus grands changements se trouvent dans le chapitre sur l’électricité. Musschenbroek meurt le 19 septembre 1761 ; l’édition est terminée par un disciple, Jean Lulolfs, en 1762, sous le titre Introductio ad philosophiam naturorum . Cet ouvrage est le dernier état du cours de Musschenbroek. Il a été traduit en français par Sigaud de La Fond. Le premier volume est précédé de l’édition originale du Discours sur la meilleure manière de faire des expériences de Deslandes, lu à l’Académie d’Utrecht le 17 mars 1730.

Cours de physique expérimentale et mathématique... Paris, Ganeau, Pineau. 1769. 3 volumes in-4 ; XLVIII, (4), 472 pp, 26 pl. - (4), 510 pp, 16 pl, 1 tableau - (4), 503, (1) pp, 22 pl, 1 carte.
 
Wilhelm Jacob s’Gravesande (1688-1742), savant hollandais, fait en 1715 un voyage en Angleterre pendant lequel il se lie avec les savants de ce pays. Il devient, en 1717, professeur à l'Université de Leyde où il enseigne successivement les mathématiques, l'astronomie et la philosophie. Il est l’un des premiers à adopter et à propager les théories de Newton.
S’Gravesande entreprend une adaptation des Principia afin que l'œuvre de Newton soit accessible à l'enseignement et au grand public. Cette adaptation implique l'ajout de démonstrations empiriques antérieures à l'explication théorique, mathématique des phénomènes. La première édition de Physices Elementa Mathematica, Experimentis Confirmata, date de 1720-1721.
La première traduction française, de la troisième édition latine de 1742, est due à Elie de Joncourt (1697-1765), professeur de philosophie et de mathématique. Cette édition est très augmentée par rapport à la première.

Élémens de physique démontrez mathématiquement et confirmez par des expériences, ou introduction à la philosophie newtonienne. Leide, Jean Arn Langerak, Jean et Herman Verbeek. 1746. 2 volumes in-4 ; (4), LXXIII, 534 pp, 52 pl. - (14), 460, (18) pp, pl 53 à 127.
En 1747 paraît une autre traduction due à Charles François Roland de Virloys (1716-1772), architecte, professeur de physique et de mathématique. Cette traduction est moins estimée que la précédente et les planches sont moins belles.

Élémens de physique ou introduction à la philosophie de newton... Paris, C.A. Jombert. 1747.
2 volumes in-8 ; (8), IV, 356, (2) pp, 25 pl. - (2), IV, 478, (2) pp, 25 pl.

H
Merci Bernard,
On trouve en fin de volume : « Description de nouvelles sortes de machines pneumatiques tant doubles que simples. Avec un recueil de plusieurs expériences, curieuses et instructives que l’on peut faire avec ces machines par Mr Jean van Musschenbroek, qui fait lui-même ces pompes à Leiden » puis la « Liste de diverses machines de physique, de mathématiques, d’anatomie, et de chirurgie qui se trouvent chez Jean van Musschenbroek à Leyden. »
Pieter van Musschenbroek (1692-1761), physicien hollandais, exerçe d'abord la médecine, puis est successivement professeur de philosophie, de mathématiques et de médecine à Duisburg, à Utrecht, et enfin à Leyde en 1740. Il est l'élève et l'ami de Willem Jacob Gravesande. Il contribue puissamment par ses leçons, ses découvertes et ses ouvrages à introduire en Hollande la philosophie expérimentale et le newtonianisme ; on estime surtout ses recherches sur l'électricité, la cohérence des corps, le magnétisme, la capillarité, le pyromètre. En 1746 il réalise la célèbre expérience de la bouteille de Leyde, ancêtre du condensateur, ce qui accélère les recherches sur l’électricité.

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