« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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jeudi 7 février 2013

Bibliophilie et Sciences: Helmholtz, figure marquante de la science allemande

Amis Bibliophiles bonsoir,



Plaquette de bronze (51,5 x 40,5 mm)  de Tautenhayn. 
Parue en 1894, année de la mort de Helmholtz, 
à l'occasion de la 66e réunion des naturalistes et médecins allemands à Vienne.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Hermann von Helmholtz (1821-1894) fut peut-être le plus grand  scientifique allemand.  Il a étudié des matières aussi différentes que la thermodynamique, l'hydrodynamique,  l'électricité, la physique météorologique, la physiologie, et plus particulièrement la théorie de l'acoustique et l'optique physiologique. Je vais vous présenter les premières traductions françaises de ses trois ouvrages majeurs.



Mémoire sur la conservation de la force...
Paris, Victor Masson. 1869. 1ère édition française.
1 volume petit in-4 ; (4), III pp, pp 5 à 137, (3) pp.
Exemplaire du Comte de Gramont avec son ex-libris.

Dans Über die Erhaltung der Kraft (Berlin, G. Reimer, 1847, 72 pp), Helmholtz, qui n’a alors que vingt-six ans, donne, pour la première fois, une démonstration mathématique du nouveau principe de conservation de l'énergie mécanique. Le traducteur, Louis Pérard, professeur de physique à l’Université de Liège, indique en préface : «  … il a embrassé d’un large coup d’œil toutes les possessions du savoir humain et toutes ses lacunes ; il a indiqué les points vers lesquels doivent désormais converger les efforts des chercheurs… J’ai cru faire une chose utile également en ajoutant comme introduction à cet important travail, un Exposé élémentaire de la transformation des forces de la nature que M. Helmholtz a pris, il y a quelques temps, pour sujet d’une conférence publique ». Cette conférence a eu lieu le 7 février 1854.



Optique physiologique.
Paris, Masson. 1867. 1ère édition française.
1 volume in-8 ; (4), XI, 1057, (3) pp, 11 pl.
Cet exemplaire provient de la bibliothèque d’André Masséna, Duc de Rivoli, Prince d’Essling , et est relié à son chiffre couronné.

L’édition originale allemande de ce volume, parue en 1867, sous le titre Handbuch der physiologischen Optik, constitue le neuvième tome de l’Encyclopédie de physique de Karsten. La traduction française parue la même année est due à Émile Javal et Th. Klein. Helmholtz en a relu toutes les épreuves. Les traducteurs ont intercalé en leur lieu et place les suppléments de la dernière livraison de l’édition allemande. Les bibliographies ont été enrichies. L’ouvrage est partagé en trois parties : Dioptrique de l’œil – Des sensations visuelles – Des perceptions visuelles. 

Ce traité  transforma la compréhension du phénomène de la vision. Helmholtz fournit entre autres une explication du mécanisme de l'accommodation de l’œil, et précise la théorie des trois couleurs exposée par Thomas Young en 1801. Il indique pour la première fois avec précision qu’il existe une différence entre les couleurs observées par Newton dans son spectre et celles qui sont disposées sur une préparation blanche à l’aide de pigments. Les couleurs du spectre se mélangent par addition, alors que celles des pigments le font par soustraction.


Théorie physiologique de la musique fondée sur l’étude des sensations auditives.
Paris, V. Masson. 1868. 1ère édition française.
1 volume in-8 ; (6), 544 pp.

Cette première traduction française, par G. Gueroult, de l’édition originale de Die Lehre von den Tonempfindungen parue en 1863, a été revue par Helmholtz avant publication : « Pour pouvoir répondre moi-même, autant que possible, de la fidélité de la traduction, j’ai revu les épreuves, et même, en quelques endroits, j’ai fait des modifications au texte original ou ajouté des éclaircissements. De même à la fin du volume, il a été ajouté quelques nouveaux suppléments relatifs à des questions de physique ou de mathématiques ». Les seize suppléments originaux occupent les pages 487 à 534.

On doit à Helmholtz la notion de timbre d’un instrument de musique et l’importance des harmoniques en musique. Il étudie le phénomène de résonance de l’air dans une cavité. Son dispositif expérimental est bien connu des acousticiens sous le nom de résonateurs de Helmholtz. (Un exemple de résonance de Helmholtz est la résonance du son créé lorsque l’on souffle dans le haut d’une bouteille vide).

On doit à Helmholtz d'autres avancées scientifiques.   

En électricité, par exemple, son nom  reste attaché  à un dispositif constitué de deux bobines circulaires  utilisées  en physique pour créer des champs magnétiques quasi-uniformes relativement faibles avec peu de matériel. Les élèves de terminale le connaissent bien.

A bientôt pour de nouvelles découvertes de physiciens!

Bernard 

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Grâce à toi Bernard, nous devenons de moins en moins ignorants.

René

Textor a dit…

Bernard est le Gandalf de la transformation de la Force.
T

Bernard a dit…

Ouf, je ne suis pas Sauron!
Bernard

Hugues a dit…

C'est pas Yoda plutôt qui manipule la Force?

Daniel a dit…

Bernard, merci pour cet article, vous travaillez pour la librairie ancienne, je viens de commander la Théorie physiologique de la musique d'Helmholtz pour ma petite bibliothèque musicale personnelle. Vivement sa réception. Une exception aux livres anciens en rentrant un XIXe mais vous m'avez mis l'eau à la bouche...Si vous avez d'autres suggestions d'ouvrages scientifiques et musicaux en même temps, je suis preneur. Merci.

Daniel B.

Bernard a dit…

Pour Daniel: Chladni et son traité d'acoustique ( Courcier 1809)

Daniel a dit…

Très bonne idée, merci. Les figures dessinées par ces noeux sans vibration sont toujours spectaculaires. http://www.dailymotion.com/video/xqylnt_figure-de-chladni_tech#.URkNX6WzJ8E

Daniel B.

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