« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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dimanche 30 mars 2014

Miscellannées Bibliophiles: du placement, des bois de Beauvoir, Cahiers rouges, divagations...



Amis Bibliophiles bonjour,

"Seuls les collectionneurs peuvent réussir leur placement". C'est ainsi que débute un article consacré aux livres anciens sur bfmtv.fr. Un article qui n'apporte rien de nouveau, si ce n'est qu'il semble être orchestré par le SLAM, dans le cadre de sa campagne de communication pour faire connaître le Salon du Grand Palais. C'est la première fois que je vois le SLAM s'avancer sur ce terrain miné, qui souligne que c'est finalement "un investissement de père de famille". Stable et peu risqué."


Le reste est un peu plus intéressant, puisque je cite "Pour trouver le "bon prix", il existe des argus qui donnent les résultats des ventes publiques. "Mais les enchères sont typiquement des marchés biaisés, où le prix se fait en fonction de circonstances particulières, absence ou présence d'un ou plusieurs gros acheteurs, prix en général inversement proportionnel au savoir de l'acheteur, impossibilité de dialogue entre acheteur et vendeur...", explique Anne Lamort, la présidente du SLAM."

Bref pour trouver le bon prix, il vaut mieux aller chez un libraire donc. Ce qui ne compte pas pour nos amis libraires, qui eux peuvent aller chercher le bon prix en salle des ventes. Cette approche me surprend, j'aurais plutôt déplacé le débat sur le conseil et la garantie. Aller sur le terrain du prix... c'est délicat.

L'autre partie de l'article, et on y s'attendait un peu, rappelle qu'il faut faire "Attention aux arnaques sur internet". Encore une fois cela ne compte pas pour les libraires qui achètent et vendent sur internet, y compris sur ebay. On se demande quand le microcosme assumera tout ceci, cela me semblerait tout de même plus sain. Mais le monde de la librairie est un monde secret...

Anne Lamort sauve l'article comme souvent, avec une amusante pirouette rappellant que du côté des librairies qui "génèrent la majeure partie des échanges, (mais) avec une tradition de discrétion très étrangère aux principes de marketing". Pas faux, encore que.

L'article continue de faire l'article et insiste sur la fiscalité avantageuse relative à l'investissement dans les livres anciens qui est la même que celle des œuvres d'art. "Ainsi la taxe forfaitaire sur le prix de vente est de 6%, avec 0,5% de CRDS, si le propriétaire ne peut pas justifier de la date d'acquisition de l'œuvre. 


Si le propriétaire le peut, il bénéficiera alors d'un abattement de 5% pour la durée de détention à partir de la 2ème année. Le bien est totalement exonéré au bout de 22 ans. La plus-value imposable est taxée à 19 %, plus 15,5 % de prélèvements sociaux, soit 34,5 %."


Amor libris nos unit.

L'autre façon d'investir, c'est le bois. Le bois c'est du solide, ça c'est sûr, et s'il a une provenance c'est bingo. Et comme j'aime les lecteurs du blog, je ne peux résister à vous signaler LA bonne affaire du moment:



Des brindilles me direz-vous, oui, mais des brindilles qui viennent du Square de Beauvoir à Londres, provenance, nom sulfureux, féminisme à la mode. Il n'y a pas à hésiter. En plus la fiscalité sur le bois est très avantageuse.

Sinon, plus abordable Eric, fidèle lecteur du blog, prépare un ouvrage autour de la bibliophilie! 

"Le recueil « Les Cahiers Rouges de la Bibliophilie » se veut être un livre d’atmosphère. Ainsi, en face d’une citation positive concernant la bibliophilie, se trouve une carte postale ancienne plus ou moins en adéquation avec la citation. Ainsi je souhaite que les amoureux du livre en général prennent leur temps et laissent leur esprit vagabonder.

Ce recueil en couleur est de format A5 et comprend 92 pages. Il est vendu au prix unitaire de 19 euros, frais de port inclus. Les chèques sont à envoyer à mon adresse ci-dessus. Elle figure également sur mon site internet : www.ericguillemot.fr


Le premier tirage peut être imprimé au nom et pour le compte de tout organisme qui le souhaiterait.

Sinon, par souscription, les commandes recevront les recueils numérotés par ordre d’arrivée. Fin de la souscription : 15 septembre 2014. Parution papier début novembre 2014. (Les chèques ne seront pas encaissés avant cette date)."


H, fiscaliste en bibliophilie, conseiller en investissements divers.

6 commentaires:

Pierre a dit…

Le livre ancien n'est pas un bon placement pour la majorité des bibliophiles qui meurent avec leur bibliothèque, il faut le savoir.

Il peut être, en effet, un bon placement pour un professionnel dont c'est le métier. Il peut être aussi un bon placement pour l'amateur qui passe une partie de ses loisirs à acheter (moins cher) et à revendre (plus cher) des ouvrages sur tous les supports possibles qui lui sont proposés et chez les libraires eux-mêmes.

C'est plutôt bien d'en parler, à mon avis... Le monde de la librairie n'est plus un monde secret, grâce à vous. Pierre



Hugues a dit…

Merci Pierre.

Je pense que je vendrai ma bibliothèque de mon vivant, si j'ai le temps de me voir mourir. Je vois ça comme une ultime révérence à la bibliophilie, et j'aime l'idée de remettre les livres en circulation pour le plaisir d'autres bibliophiles.

Pour l'investissement: je n'y crois pas du tout non plus :)

Enfin, sur la revente, il y a aussi une catégorie intéressante, celles des bibliophiles qui revendent pour améliorer, essayant de créer un écosystème vertueux autour de leur bibliothèque, et vivre leur bibliophilie sans faire survivre leur famille :)

Hugues

Daniel a dit…

Pierre je ne partage pas la première phrase de votre analyse, si vous partez dans la tombe avec votre bibliothèque, c'est que vous la transmettez à vos enfants, ce sans droit de succession ou presque puisque vous avez ces biens depuis de nombreuses années et que ce sont des objets d'art. Le gros intérêt de l'objet d'art ou du livre reste la transmission. Le seul cas ou ce serait très mauvais est en cas de succession vacante, puisque tout est vendu pour l'état ! D'autre part, pour moi comme pour vous sans doute, j'ai plutôt l'impression que la bibliophilie a été un bon placement au moins en terme de temps investi et de connaissance du livre acquise, puisque ce placement nous a permis de trouver une certaine liberté, de changer de vie professionnelle et cela n'est-ce pas fabuleux ? Nous avons une seule vie, si l'on peut en avoir plusieurs dans la même, c'est mieux, non ? Puisqu'il faut mourir, autant pourir* riche d'expériences multiples ;)

* Le p est juste au-dessus du m sur le clavier et à la relecture j'ai trouvé cette faute de frappe fort amusante, je l'ai laissée, je voulais écrire mourir bien sur

Daniel B.

Anonyme a dit…

Je suis d'accord avec Hugues sur la création d'un système vertueux, les bibliophiles revendant leurs acquisitions pour améliorer leur bibliothèque.

Anonyme a dit…

Daniel B, les livres ou toute autre œuvre d'art n'est pas exemptée de droit de succession, même si on les possède depuis 1000 ans.

Le coup des 5% sur l'actif succéssoral en réintégrant le mobilier, ne fonctionne pas pour une collection, ça sera requalifié par le fisc.

Non, le vrai intérêt, est qu'on refile ca aux héritiers qui le vendent aux black, ou via un compte offshore dans un beau gré à gré organisé par un gros anglo saxon. Même avec 20% de com. on s'en tire mieux qu'avec la tranche marginale à 45% sur la succession (pour tout collectionneur qui se respecte).


calamar a dit…

j'aimais bien les premiers commentaires, mais à la fin, comment dire...
On va rester poli.
Les livres c'est un bon passe-temps, c'est mieux que le loto, et on se fait des amis. (oui, au loto aussi, c'est vrai, des amis de bistrot). Ceci dit, pour améliorer sa bibliothèque, il faut revendre, et là j'ai encore un peu de mal. Mais çà viendra !

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