« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mercredi 16 avril 2014

Les salons sont-ils l'avenir de la librairie: retour sur le Salon du Grand Palais

Amis Bibliophiles bonsoir,

Au lieu de vous proposer un énième compte-rendu du Salon du Grand Palais: "c'était bien mais", "j'ai aimé ceci mais pas cela", "j'ai acheté ceci, oh regardez comme c'est beau"..., "c'est trop cher", et j'en passe... je me suis dit que j'allais me plutôt demander pourquoi j'allais à ce salon et ce qu'il apporte, ce qu'il m'apporte.

En réalité j'achète assez peu souvent au Grand Palais, une année sur deux je dirais, j'arrive à résister à la fièvre acheteuse lié à l'événement, ou plutôt je ne croise pas de livre qui me tente assez. En fait, avec le temps je me suis rendu compte que je n'allais presque plus au Salon pour acheter mais pour d'autres raisons, très diverses.


Parce que c'est au Grand Palais: oui, c'est tout bête, mais j'aime cet endroit, c'est un "faire venir" essentiel. J'aime l'idée de voir les livres rassemblés dans un temple aussi Auguste (et encore plus cette année), et ne serait-ce que pour avoir le plaisir de venir bibliophiler sous la grande verrière, et bien je viens. Je ne vais plus tellement dans les autres salons, Champerret se bunkerise et se cartepostalise, Olympe de Gouges c'est un peu pareil, à croire que le bibliophile s'épanouit dans les espaces souterrains, sans fenêtres. Terrible. Je n'aimais pas la Mutualité, pour la même raison d'ailleurs.

Parce que j'y retrouve des amis bibliophiles: c'est traditionnellement l'occasion d'improviser un repas de bibliophiles, de partager nos trouvailles, d'évoquer des achats futurs ou passés, de poser des questions, de découvrir de nouveaux types d'ouvrages, d'apprendre; des amitiés solides se sont nouées au fil du temps.

Parce que c'est à mon sens le plus grand rassemblement, et le plus beau, autour du livre ancien. C'est là que sont les plus livres, c'est là qu'on peut en voir le plus en aussi peu de temps, et surtout croiser des exemplaires parfaits, uniques...

Enfin, et c'est le sujet du titre de ce poste, parce que je me demande de plus en plus sérieusement si les salons ne sont pas l'avenir de la librairie. Je m'explique: 

1. Je n'ai plus le temps de fréquenter les librairies, et il faut bien l'avouer pas toujours l'envie. Le "cérémonial" me pèse, l'accueil parfois calme toute envie. Le salon est une occasion unique de déambuler librement dans une petite centaine de librairies, sans pression, face à des libraires qui sont souvent ici plus accueillants que dans leur antre :) 

2. La profusion de l'offre, qui est étourdissante et offre un véritable choix, bien plus que quand on entre dans une librairie. C'est aussi l'occasion de comparer des exemplaires proches, à quelques mètres les uns des autres pour dénicher celui qui nous plaît le plus. 

3. La possibilité de déambuler avec un ou plusieurs amis, et de leur demander conseil ou avis, ce qui serait probablement incongru dans une librairie.

4. La possibilité d'échanger et de s'enrichir auprès de nombreux libraires, de sortir de ses petites habitudes, d'en découvrir de nouveaux, qui viennent de province ou de l'étranger où je n'aurai matériellement pas le temps de me rendre en un week-end.

5. C'est peut-être le seul endroit où on peut voir en aussi peu de temps autant de livres sans avoir à cliquer sur une souris. 

Des bémols, et bien je n'en vois pas. Et vous?

H

P.S.: au fait, je n'ai rien acheté. 

11 commentaires:

Raoul Viergerie a dit…

Il est vrai que des souris, d' après la photo, il n'y en a pas beaucoup au Salon !

Je regrette la belle époque d'un salon au Carrousel du Louvre, avec défilé de lingerie au même moment dans la salle d' a coté ! (véridique)

calamar a dit…

pour moi c'était la première fois ! c'est toujours émouvant une première fois... c'est effectivement impressionnant sur tous les plans : les volumes présentés, les pièces uniques, les livres sur lesquels on cherchait des informations depuis un certain temps, et qu'on peut feuilleter enfin, retrouver des amis, les écouter respectueusement... et acheter, tout de même !
Sans oublier la partie "Dessins et Estampes", bien entendu !
c'était la première fois, mais sans doute pas la dernière !

Pierre a dit…

Je n'y suis pas allé cette année et je le regrette. Ce sera pour une prochaine fois. J'y vais comme Hugues pour "bader ", bien sûr, pour toucher des livres mythiques, pour comparer...

Je mets un point d'honneur à acheter des ouvrages (à prix raisonnables) à cette occasion: c'est facile, il y a le choix. Sans cela, les salons comme les villages du livre disparaitront. Pierre

Frédéric Harnisch - In-4° a dit…

Pour toutes les raisons évoquées (sauf peut-être la première) je ne manquerais pour rien au monde le Salon du Grand Palais. Et j'y vais vais même plusieurs fois, généralement au vernissage puis un ou deux autres jours, afin de bien savourer tout ce qui s'offre à nous, y compris les estampes qui sont un complément très bien trouvé aux livres.
Non seulement c'est un des très rares endroits où l'on peut voir autant de livres, mais surtout d'une qualité et d'une diversité rares qu'on ne peut trouver trouver que dans les réserves des très grandes bibliothèques.
Tout cela rend ce salon précieux.
Je n'ai rien acheté non plus, si ce n'est une bibliographie et deux bricolettes aux très bonnes Éditions des Cendres.
Vivement l'an prochain !

andré a dit…

Oui, vivement l'an prochain. En attendant nous pourrons aller fin Mai à St Sulpice. C'est une tellement belle place parisienne, avec son église rendue célèbre par le Da Vinci Code ... et puis ça commence à ressembler à l'été et aux vacances!

Olivier a dit…

Je n'y étais pas (again... mais j'ai un mot de mon médecin)
Cela me désole d'autant plus que si je suis d'accord avec tout ce que dit Hugues.
Dans mon village (Toulouse) le salon du livre a été annulé cette année (faute de combattants...).
Evidemment rien de comparable avec le Grand Palais mais les salons du livre d'outre-périphérique (provinciaux) restent l'occasion de croiser des livres et des libraires que l'on ne connaît pas...
Bref si c'est la panacée pour le bibliophile, il semble que les libraires ne s'y retrouvent pas forcément...
Quand la demande cherche l'offre, quoi...

Bonne soirée,
Olivier

Sam. a dit…

Comme dans le marché, beaucoup de livres à des prix ridiculement hauts par rapport à la qualité du produit proposé (+ de 1000 EUR non relié pour des Gus Bofa).

Bref.....

calamar a dit…

c'est à chaque acheteur de voir si les prix proposés lui conviennent. Je ne vois rien de choquant à ce que les prix soient outrageusement trop élevés sur un stand : rien ne me force à y acheter. Et çà facilite la visite... c'est un stand où je ne m'attarde pas.
S'il y en avait effectivement de cette espèce, ce n'était pas la règle. J'y allais dans un état d'esprit "acheteur", et je n'ai pas été déçu. Il y avait beaucoup de livres à des prix intéressants, et les autres, on peut se contenter de les regarder, c'est gratuit.

Anonyme a dit…

Je n'ai pas ressenti la même chose durant ce salon. Voir ici : http://www.lamesure.org/article-a-quand-le-nouveau-salon-international-du-livre-ancien-123297848.html

Anonyme a dit…

Pas de stand dédié à Internet ???
- D10. LRB y présentait sa plateforme.
Pas moyen d'acheter un livre à moins de 400 € ?!?
- Stand B9-D12 : à la découverte du livre ancien. Des centaines de livres à moins de 150 euros confiés par les libraires exposants. Et franchement ne rien trouver sur les autres stand pour 400 euros ...
Pas d'activisme intelligent ?
- vous avez aussi du manquer les visites guidées. Je vous suggère de vous y inscrire l'année prochaine cela vous aidera à découvrir pleinement les richesses de ce salon et à combler, peut-être, le profond vide que vous avez ressenti ;)

calamar a dit…

ah oui, je suis bien d'accord avec Anonyme ! cher Autre Anonyme, je trouve vos critiques bien négatives, et peu fondées. Il n'y avait pas de stand dédié au téléphone. Et pourtant c'est un instrument utile. Ni de stand d'oculiste, ou de manucure. Et là, çà aurait eu tout son sens, puisque tout de même, le mieux c'est de voir et de toucher. Et çà aurait pu vois servir, puisque vous n'avez pas vu de livres à moins de 400 euros, alors qu'il y en avait un peu partout, il fallait les écarter pour pouvoir approcher un livre normal (à 5 ou 10000 euros, quoi).

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