« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mardi 15 septembre 2015

Portrait de relieur, Pierre François Labitte: relieur, libraire, instituteur et serpent!

Amis Bibliophiles bonjour,

Le XIXe siècle voit la consécration de relieurs célèbres au sommet de leur art, portés au pinacle par les bibliophiles. Il n’en reste pas moins une majorité d’artisans relieurs anonymes pour lesquels la vie fut laborieuse et difficile.

Pierre François Labitte est né à Gournay-sur-Aronde aujourd’hui dans l’Oise le 23 ventôse de l’an II. Il est fils de Jean François Labitte, instituteur. Instituteur à son tour, à Tricot, département de l’Oise, il y épouse à l’âge de vingt-quatre ans, le 29 octobre 1817, Marie Margueritte Hallot de neuf ans son aînée. Ils ont deux fils nés à Tricot, Cyr François Florent, né le 4 août 1818 et Théophile Alexandre Désiré né 14 mai 1823.

En 1827, nous retrouvons la famille installée à Senlis. Pierre François y exerce le métier de relieur. Il se qualifie toujours d’instituteur bien qu’il ne soit pas certain qu’il exerce encore cette profession. Il est également serpent à la cathédrale, fonction pour laquelle il est rémunéré 200 francs par an par la fabrique.


Le serpent est un instrument à vent qui accompagne le plain-chant des offices religieux. Le corps de l’instrument est en bois recouvert de cuir et l’embouchure est en cuivre. L’instrument adopte une forme en « S » qui lui donne son nom et celui de l’instrumentiste.

En 1841, la famille habite au 8, rue Saint-Hilaire à Senlis. À partir de 1845, Pierre François exerce, conjointement à la reliure, le métier de libraire. Nous perdons sa trace en 1856.

À cette date son fils aîné, Cyr François, relieur depuis 1847 au moins, reprend l’atelier de reliure à la même adresse où il vit seul.

Nous avons retrouvé un unique livre relié par lui et signé de son tampon « Labitte Hallot relieur à Senlis ». Il s’agit d’un guide Roret, sur l’art du praticien, petit in-8, soigneusement relié en veau vert. 



Les plats sont encadrés d’un filet doré et d’une roulette dorée à la mode de 1820, le dos à nerf est orné de fleurons dorés et du titre doré. L’un d’entre eux représente curieusement une grappe de raisins. La décoration est appliquée sans génie.


Qu’il nous soit permis ici de former l’hypothèse que les Labitte aient travaillé pour Régnier, imprimeur libraire de Senlis qui proposait à cette époque des livres reliés bien qu’il n’y ait pas de trace d’un atelier de reliure intégré.

Cyr François avait hérité d’autres qualités paternelles puisqu’il était également serpent et basse de la cathédrale en 1844, fonctions qu’il dut quitter après un différend avec le curé. En revanche, il y jouait toujours de la contrebasse aux enterrements en 1870.

Cyr François Florent Labitte meurt à son domicile le 18 avril 1878, comme le témoignent son frère et un chantre de l’église.

Le frère cadet Alexandre Théophile Désiré Labitte, était commis libraire chez son père en 1845. Il signe « Labitte fils ». Il avait épousé, le 12 mars 1845 à Senlis, une modiste, Adèle Louise Elisabeth Liefquin. Le couple a quitté Senlis en 1851, laissant à la garde des grands-parents une petite fille, Blanche Maria, âgée de six ans. Alexandre Théophile Désiré s‘est installé à Paris, 4, rue Hautefeuille, où il exerce la profession de libraire éditeur en 1878.


Lauverjat

1 commentaire:

Pierre a dit…

Un nom que l'on n'oubliera pas : Labitte Désiré. Pierre

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