jeudi 31 décembre 2009

Le manuscrit de Voynich, un mystère de la Bibliophilie

Amis Bibliophiles bonjour,

Terminons cette belle année par un message quelque peu différent. Après le message sur la carte du Vinland (http://bibliophilie.blogspot.com/2009/01/la-carte-du-vinland-un-oopart.html), je vous propose de découvrir aujourd'hui un nouveau mystère bibliophilique, le manuscrit Voynich. Même si le manuscrit de Voynich n'est pas réellement un OOPArt, comme l'est la Carte du Vinland.

Pour mémoire, voici la "définition" de l'OOPArt que j'avais donnée ici même il y a quelques mois (années?): OOPArt est le terme créé par le zoologiste américain Ivan T. Sanderson pour désigner un artéfact archéologique ou historique dont les caractéristiques diffèrent de celles attendues d'un objet appartenant à la zone géographique ou temporelle du site où il a été découvert, au point qu'il est impossible au monde scientifique de le reconnaître comme appartenant réellement à la culture de ce site. Les crânes de cristal par exemple, qupar exemple être des faux, des canulars, liés à des erreurs d'interprétation, ou des objets mis en avant pour défendre des thèses contestables, telles que le créationisme ou l'ufologie.
Le manuscrit de Voynich, pour étrange et mystérieux qu'il puisse être et malgré quelques hypothèses qui ont a un moment voulu faire de lui un canular du début du 20ème siècle, n'est pas un OOPArt, dans un le sens où il n'est ni anachronique, ni un "non-sens" culturel. Au contraire même.

En préambule, je vous prie de m'excuser si certaines informations sont déjà connues de vous, ou si certaines sont déjà dépassées, mais il y a des centaines de milliers de pages d'étude sur le manuscrit de Voynich et en faire la synthèse est illusoire, en tout cas à l'échelle d'un message sur le blog du Bibliophile. Aussi, en 2009, le mystère demeure entier quant à la nature exacte de ce manuscrit puisque les thèses les plus diverses s'affrontent, même s'il une vérité semble se dessiner peu à peu.

Le manuscrit de Voynich donc. De quoi parlons-nous? Le manuscrit de Voynich est un manuscrit ancien de 235 pages écrit à l'aide d'un alphabet inconnu. Selon les estimations les plus couramment admises, il aurait été écrit entre 1450 et 1520. (Le livre est constitué de 235 pages de 15 cm de large et 23 cm de haut. Le manuscrit est en vélin et 42 pages sont manquantes d'après la pagination.)
Ce manuscrit tire son nom d'un de ses anciens propriétaires, Wilfrid M. Voynich, qui l'acquit en 1912 avec une trentaine d'autres manuscrits auprès des Jésuites de Frascati, aux environs de Rome.
A la mort de Voynich en 1930, sa veuve Ethel Lilian Voynich hérita du manuscrit. Elle mourut en 1960 et laissa le manuscrit à son amie proche, Mlle Anne Nill. En 1961, Anne Nill vendit le livre au marchand de livres anciens Hans P. Kraus. Incapable de trouver un acheteur, Kraus en fit finalement, don à l'université Yale en 1969 (Hans P. Kraus ou HPK pour le petit monde de la librairie ancienne du 20ème siècle ouvrît sa librairie à Vienne en 1932, avant de l'installer à New York en 1939. Elle semble avoir fermé en 2003).
Le propriétaire officiel le plus ancien de ce manuscrit était un certain Georg Baresch, un alchimiste qui vivait à Prague au XVIIème siècle. Apparemment Baresch était lui aussi perplexe à propos de ce « Sphinx » qui a « pris de la place inutilement dans sa bibliothèque » pendant des années. Baresch écrivit au réputé jésuite bien connu des bibliophiles Athanasius Kircher pour l'informer qu’il détenait un livre mystérieux qui était écrit dans une écriture inconnue et abondamment illustré avec des dessins de plantes, d’étoiles, de secrets alchimiques. On imagine que Baresch espérait que Kircher pourrait déchiffrer ce manuscrit grâce à son expérience reconnue de « briseur de codes ».

Il lui envoya une copie d'une partie du manuscrit à Rome par deux fois, demandant des indices. Sa lettre destinée à Kircher datant de 1639, qui a été retrouvée récemment par René Zandbergen, est la première allusion au manuscrit trouvée jusqu'alors.
On ne sait si Kircher a répondu mais il semblerait qu'il s'intéressa assez au sujet pour tenter d'acquérir le livre, que Baresch refusa apparemment de montrer.

A la mort de Baresch, le manuscrit passa à son ami Jan Marek Marci (Johannes Marcus Marci), alors proviseur à l'Université Charles de Prague, qui envoya finalement le livre à Kircher, son ami de longue date et correspondant. La lettre d'explication de Marci (1666) est encore jointe au manuscrit. La lettre prétend entre autres que le manuscrit fut, à l'origine, acheté pour 600 talers d’or par l'Empereur Rodolphe II qui pensait que l'ouvrage était le fruit du travail de Roger Bacon. Voici en substance le texte de la lettre:

« Ce livre que m’a légué un ami intime, je vous le destine, mon très cher Athanasius, aussitôt qu’il est venu en ma possession, car je suis convaincu qu’il ne peut être lu par personne d’autre que vous . Le précédent détenteur de ce livre voulait vous demander votre opinion par lettre, en vous copiant et vous envoyant une partie du livre duquel vous auriez pu lire ensuite le reste, mais il a refusé à ce jour d’envoyer le livre lui-même.
Pour son déchiffrement il devolut un labeur soutenu, comme est apparent de la tentative que je vous envoie présentement, et il abandonna l’espoir de trouver durant sa vie. Mais son labeur aura été vain, tel le Sphinx qui n’obeirait qu’à ses maîtres, Kircher.
Acceptez maintenant cette marque de témoignage , telle qu’elle est et malgré une longue attente, de mon affection pour vous, et percez ses obstacles, s’il y en a, avec votre succès habituel.
Dr Raphaël, précepteur de langue de Ferdinand III, alors Roi de Bohème, m’a dit que le livre évoqué a appartenu à l’empereur Rodolphe et qui offra au titulaire du livre 600 ducats. Il croyait que l’auteur était Roger Bacon, l’anglais. Sur ce point, je suspends mon jugement. C’est votre rôle de définir pour nous quelle vue nous prendrons sur le sujet, vers qui par grâce et bonté je me confie sans réserve, et restant aux ordres de votre révérence »

On perd ensuite la trace du livre pendant 200 ans, mais selon toute vraisemblance il était conservé, comme le reste de la correspondance de Kircher, dans la bibliothèque du collège romain, actuelle université pontificale grégorienne. Il y resta probablement jusqu'à l'invasion de la ville par les troupes de Victor-Emmanuel II d'Italie, qui annexa les États pontificaux en 1870. Le nouveau gouvernement italien décida de confisquer beaucoup de biens de l'Église, notamment la bibliothèque du collège romain. D'après les recherches de Xavier Ceccaldi et d'autres, de nombreux livres avaient été transférés à la hâte juste avant ces événements dans les bibliothèques privées de ses facultés. Ces dernières avaient été exemptes des confiscations. Les lettres de Kircher étaient parmi ces livres et, apparemment, le manuscrit de Voynich aussi, vu qu'il portait encore l'ex-libris de Petrus Beckx, Supérieur général de la Compagnie de Jésus et proviseur de l'université en même temps.
La bibliothèque privée de Beckx fut déménagée à la Villa Mondragone, Frascati, un grand palais près de Rome, acheté par la Compagnie de Jésus en 1866. C'est à cette bibliothèque que Voynich acheta le manuscrit.

Le mystère est donc double à ce jour: après plus de 360 ans, personne n'est encore parvenu à comprendre ou traduire un seul mot des 235 pages, et son auteur reste mystérieux, même s'il existe aujourd'hui des présomptions fortes.
En effet, bien que la piste Bacon ait été écartée par divers chercheurs, elle a permis d'orienter les recherches vers John Dee, qui est probablement la personne qui a vendu le manuscrit à Rodolphe II de Bavière. Dee était un mathématicien et un astrologue de la cour de la reine Élisabeth 1ère, il vivait en Bohème avec son médium Edward Kelley quand ils tentèrent de s'attacher la protection de l'Empereur. Néanmoins, Dee tenait un registre de ses activités, et ce registre ne mentionne pas le manuscrit, ce qui rend l'hypothèse douteuse. (A moins qu'il ne l'ait rédigé sans y faire référence pour favoriser l'hypothèse qu'il s'agisse d'un vrai travail de Roger Bacon).
Kelley

Les chercheurs se sont alors tournés vers Kelley. Kelley était un alchimiste peu ordinaire: il avait annoncé sa capacité à transformer du cuivre en or par le biais d'une poudre secrète qu'il avait découverte dans la tombe d'un évêque au Pays de Galles.
Il affirma également être capable d'invoquer des anges en touchant une boule de cristal et d'avoir de longues conversations avec eux. Dee rapporta ces faits dans des documents manuscrits. Le langage des anges était l'énochien, d'après Énoch, le père biblique de Mathusalem. D'après la légende, Kelley aurait fait un voyage avec les anges et aurait expliqué son périple dans le livre d'Énoch. Plusieurs personnes ont suggéré que comme Kelley avait inventé le livre d'Enoch pour tromper Dee, il aurait également pu fabriquer le manuscrit de Voynich dans le but de le vendre à l'empereur (qui rémunérait déjà Kelley pour ses supposés talents d'alchimiste). Toutefois, si Roger Bacon n'est pas l'auteur de l'ouvrage alors le lien entre Kelley et le manuscrit de Voynich est tout aussi faible que celui concernant Dee. Le mystère reste donc entier.

L'hypothèse Voynich? Certains chercheurs évoquèrent la possibilité que Voynich fût un falsificateur, mais ceci est à écarter définitivement en raison des lettres (Marci notamment et des traces laissées par le manuscrit dans l'histoire).

Autres hypothèses?

Une reproduction photostatique de la première page du manuscrit, réalisée par Voynich vers 1921, montre certaines annotations quasiment imperceptibles qui avaient été effacées. Le texte a pu être rehaussé à l'aide de produits chimiques, et a laissé apparaître le nom de Jacobj `a Tepenec. Il s'agirait de Jakub Horcicky de Tepenec, Jacobus Sinapius en latin.
Ce spécialiste en herboristerie était le docteur personnel de l'empereur Rodolphe II et s'occupait également de ses jardins. Voynich et d'autres personnes après lui, conclurent d'après cette « signature » que Jacobus possédait l'ouvrage avant Baresch, voire qu'il puisse en être l'auteur.
Un doute repose sur cette piste : la signature effacée du manuscrit ne correspond pas aux autres signatures connues de Jacobus comme celle découverte par le chercheur Jan Hurich. Il est tout à fait plausible que cette annotation sur la page fut l'œuvre d'un libraire ou d'une quelconque personne qui eut l'occasion d'étudier ou de posséder le livre. À l'époque de Kircher, Jacobus est le seul alchimiste ou docteur de la cour de Rodolphe II auquel on a consacré une page entière dans les livres d'histoire jésuites. Tycho Brahe est par exemple à peine mentionné. L'application des produits chimiques a tellement dégradé le vélin que la signature est à peine visible. Il est possible que Voynich ait volontairement façonné et endommagé cette signature dans le but de renforcer la théorie attribuant la paternité à Roger Bacon, tout en empêchant d'éventuelles contre-expertises.

Jan Marci? Celui-ci rencontra Kircher alors qu'il était à la tête d'une délégation envoyée par l'université Charles à Rome en 1683.
Au cours des vingt-sept années qui suivirent, les deux érudits s'échangèrent un volumineux courrier scientifique. Le voyage de Marci avait pour but d'assurer l'indépendance de l'université Charles vis-à-vis des jésuites. Ceux-ci géraient le collège Clementinum, qui était un rival pour l'université. Malgré ces efforts, les deux établissements furent fusionnés sous le contrôle des jésuites.
C'est dans ce contexte religieux et politique tendu que Marci aurait pu fabriquer les lettres de Baresch et plus tard le manuscrit de Voynich dans le but de se venger de Kircher, favorable au jésuitisme. La personnalité de Marci et ses connaissances semblent être compatibles avec la réalisation de l'ouvrage. Kircher était convaincu de détenir le savoir, mais il était plus connu pour ses erreurs et sa candeur que pour son prétendu génie. Kircher était donc une cible facile et il s'était déjà fait ridiculiser à une autre occasion. L'orientaliste Andreas Mueller lui avait concocté un manuscrit soi-disant originaire d'Égypte, le contenu était en fait incohérent et volontairement sans aucune signification. Mueller demanda à Kircher d'en faire une traduction. Kircher renvoya alors une traduction complète, ce qui ne manqua pas de le discréditer.
Les seules preuves de l'existence de Georg Baresch sont trois lettres envoyées à Kircher : une par Baresch (1639) et deux par Marci (environ une année plus tard). La correspondance entre Marci et Kircher s'achève en 1665, au même moment que la lettre concernant le manuscrit de Voynich. Cependant, toute cette thèse repose sur la haine de Marci à l'égard des jésuites. Ce sentiment n'est que pure conjecture : Marci était un fervent catholique, il avait lui-même étudié pour devenir jésuite et peu avant sa mort en 1667, il fut nommé membre honorifique de l'ordre.
Là encore, la piste existe, mais aucun élément factuel ne peut la confirmer définitivement.

Ce qui semble certain aujourd'hui, c'est que ces pages indécodables sont le fruit d'un seul auteur, sur des périodes différentes, que ce livre existait déjà sous le règne de Rodolphe II, et que Marci et Kircher au moins ont été en contact avec lui.

En ce qui concerne le sens du texte, là encore nous sommes face à un paradoxe: globalement le sens de l'ouvrage est compréhensible en raison des très nombreuses illustrations et ses grandes parties se détachent assez simplement, mais chaque mot reste encore incompréhensible malgré les efforts de nombreux crytopgraphes, notamment militaires. Le texte est clairement écrit de gauche à droite, avec une marge à droite quelque peu inégale. Les sections les plus longues sont divisées en paragraphes avec parfois des « puces » dans la marge de gauche. Il n'y a aucun signe évident de ponctuation. Le ductus (l'ordre et la direction selon lesquels on trace les traits qui composent la lettre) est fluide ce qui laisse penser que le scribe comprenait ce qu'il écrivait au moment de la rédaction. Le manuscrit ne donne pas l'impression que les caractères ont été apposés un par un, caractéristique qui apparaît dans le cas d'un chiffrement compliqué. L'écriture n'est toutefois pas toujours soigneuse : par endroit, l'auteur doit resserrer les interlignes par manque de place. Ceci est particulièrement visible dans la partie « recettes » avec un texte ondulé qui dénote que le scribe n'était probablement pas un « professionnel ».
Le texte comprend plus de 170 000 glyphes, normalement séparés les uns des autres par de fins interstices. La plupart de ces glyphes sont écrits avec un ou deux traits. Les experts restent divisés concernant l'alphabet utilisé car certains des glyphes sont similaires. On pense toutefois que l'alphabet du manuscrit de Voynich comprend entre 20 et 30 signes. Certains caractères inhabituels apparaissent ici et là, on en dénombre une douzaine de ce type.

Des espacements plus larges divisent le texte en 35 000 mots environ, de taille variable. Il semble que le texte suit des règles phonétiques ou orthographiques : certains caractères doivent apparaître dans chaque mot (à l'instar des voyelles en français), certains caractères n'en suivent jamais d'autres, d'autres peuvent apparaître en double. Etrange système double avec des progressions arithmétiques d'un alphabet multiple ou sustème basé sur une grille de Cardan, ou même langue mandchoue? Je vous laisse continuer les recherches de votre côté si le sujet vous passionne.
Ce côté de l'énigme ne renseigne pas sur l'auteur mais permet quand même de limiter son origine à un nombre réduit d'érudits capables entre le 13ème et le 16ème siècle de lire, écrire et imaginer un système d'écriture complet. En ce qui concerne l'écriture elle-même, et sa datation, elle date sans doute d'avant le style gothique, et les experts pensent qu'il y a peu de chances qu'elle soit postérieure au 15ème siècle.
Voilà pour l'histoire et les tentatives de datation, mais qu'est ce donc dans la pratique pour nous, bibliophiles que nous sommes, que ce manuscrit de Voynich?

L'impression générale dégagée par le manuscrit suggère qu'il devait servir de pharmacopée ou de référence pour de la médecine médiévale. La présence d'étranges illustrations peut également suggérer d'autres sujets et permet de classer ce manuscrit dans les ouvrages alchimiques. Trois grandes parties se détachent: un herbier, un traité alchimique et une partie astrologique. Sur son excellent site (http://www.almaleh.com/voynichf.htm), Francois Almaleh décrit superbement ces trois parties avec les mots suivants:

"1. capter les humeurs (c'est-à-dire le principe de vie) où l'on voit les nymphes jeunes et nues qui communiquent ces humeurs par des tubulures, après des passages dans l'eau et le "feu". Pour garder la vie, il faut capter ce principe de vie, chez les jeunes nymphes.

2. mélanger ces principes de vie avec des herbes et plantes rares.
3. concocter tout cela en fonction de thèmes zodiacaux, c'est à dire en fonction des thèmes astrologiques afin de réunir les meilleurs conditions de réalisation de l'élixir."

Les illustrations dans le manuscrit donnent peu d'indications sur son contenu exact mais permettent d'identifier une demi-douzaine de sections consacrées à des sujets différents avec un style qui varie. Excepté pour la dernière section dont le contenu est entièrement textuel, presque toutes les pages contiennent au moins une illustration. Les sections et leur nom contemporain sont:

Herbier : chaque page contient une plante, parfois deux, accompagnées de paragraphes. Le tout est présenté selon le style européen des herbiers de l'époque. Certaines parties sont des agrandissements et des versions améliorées des esquisses présentes dans la partie pharmacologie.
Astronomie : des diagrammes d'astres comme des soleils, des lunes et des étoiles suggèrent que le contenu porte sur l'astrologie et l'astronomie. Une série de 12 diagrammes représente les symboles des constellations du Zodiaque (deux poissons pour la constellation des Poissons, un Taureau, un soldat avec une arbalète pour le Sagittaire, etc.). Chaque symbole est entouré d'exactement 30 figures féminines, la plupart nues, qui portent une étoile avec une légende. Les deux dernières pages de cette section, le Verseau et le Capricorne, ont été perdues. Quant au Bélier et au Taureau, les pages qui leur sont consacrées sont divisées en deux paires de schémas avec 15 étoiles chacun. Certains de ces dessins sont sur des pages qui peuvent être dépliées.

Biologie ou balnéothérapie : un texte dense et continu parsemé de dessins qui représentent principalement des femmes nues se baignant dans des bassins ou nageant dans un réseau de tubes élaboré. La forme d'une partie de cette plomberie fait penser à des organes. Certaines de ces femmes portent des couronnes.

Cosmologie : des diagrammes circulaires à la signification obscure. Cette section possède également des dépliants. L'un d'entre eux s'étale sur six pages et contient des cartes de 9 « îles » reliées par des chemins avec la présence de châteaux et de ce que l'on estime être un volcan.

Pharmacologie : plusieurs dessins de plantes avec une légende. Les figures décrivent des parties des végétaux (racines, feuilles, etc.) ce qui fait penser à un guide pour un apothicaire. Des objets dans les marges ressemblent à des pots utilisés par les pharmaciens de l'époque, les pages sont clairsemées avec seulement quelques paragraphes de texte.
Recettes : beaucoup de paragraphes assez courts, chacun étant marqué d'une puce en forme de fleur ou d'étoile.

Comme vous pouvez le constater, c'est un travail somptueux, qui est aujourd'hui conservé, avec ses mystères, est conservé à la Bibliothèque Beinecke de l’université Yale... comme la Carte du Vinland, cocasse, non?
Je vous laisse aller plus loin si vous le désirez, la littérature sur le sujet est abondante. Il est en tout amusant de constater que le manuscrit de Voynich a eu un rayonnement important dans notre culture populaire: le « très dangereux » grimoire Necronomicon apparaît dans le mythe de Cthulhu de H. P. Lovecraft. Alors que vraisemblablement Lovecraft a créé le Necronomicon sans connaître le manuscrit de Voynich, Colin Wilson a publié une nouvelle en 1969 appelée The Return of the Lloigor (Le retour du Lloigor), dans Tales of the Cthulhu Mythos (Contes du Mythe de Cthulhu) de la maison d'édition Arkham's House, où un personnage découvre que le manuscrit de Voynich est une copie partielle du grimoire mortel. Depuis, le Necronomicon de la fiction a été assimilé de façon récurrente à cette énigme réelle par d'autres auteurs; Des dessins et des allusions au manuscrit de Voynich ont été inclus dans l'intrigue du film Indiana Jones et la dernière Croisade; L'intrigue de Il Romanzo Di Nostradamus écrit par Valerio Evangelisti met en scène le manuscrit de Voynich comme un travail de magie noire, contre lequel l'astrologue français Nostradamus luttera toute sa vie; Dan Simmons mentionne le manuscrit de Voynich dans Olympos (p. 486), le décrivant comme « un singulier et intéressant manuscrit acheté par Rudolph II le saint Empereur Romain, en 1586 »; et même dans le jeu vidéo Les Chevaliers de Baphomet : le Manuscrit de Voynich, le manuscrit de Voynich est traduit par un hacker qui se fait alors assassiner par des neo-templiers pour protéger les informations contenues, à savoir la localisation d'endroits sur terre où l'on trouverait de « l'énergie géomancienne », etc.

Encore une fois, ce message est une invitation au voyage, une invitation à découvrir le manuscrit de Voynich. Je vous laisse faire le reste du chemin si cela vous intéresse.

H

Je vous invite à consulter les sources suivantes: wikipedia bien sûr mais surtout http://www.almaleh.com/voynichf.htm, http://www.ms-voynich.com/preambule.html et www.voynich.info, qui conclue par ces termes: "Le manuscrit de Voynich est une invention relativement récente, contenant un texte factice, forgé à l’aide d’un système de remplissage numérique.", et qui offre une solution de déchiffrement (mais ne rêvez, pas de texte déchiffré disponible sur le site). Je vous laisse vous faire votre propre avis...

lundi 28 décembre 2009

Nathan d'Aubigné, le fils palindrome et La Bibliotheca chemica contracta

Amis Bibliophiles bonsoir,

Jean, qui vous avait déjà proposé un texte sur le blog vous propose de découvrir aujourd'hui Nathan d'Aubigné et sa Bibliotheca chemica contracta, ainsi que les textes qui la composent. Cela nous change de la physique! Sourire.

Inutile de vous présenter Théodore Agrippa d'Aubigné, le Lagarde et Michard s’en est déjà chargé; rappelons simplement le jugement d’Anatole France qui le résume avec pertinence : « Bonne lame, bonne plume, mauvais compagnon, sans peur, sans scrupules, poète et brigand, honneur des lettres, peste publique, avec des poussées de rude honnêteté qui lui donnent une mine d'homme antique, de héros de Plutarque. »

C’est son fils Nathan d’Aubigné Sieur de la Fosse qui nous intéresse ici :

Nathan D'aubigne, dit de La Fosse, fils naturel de Théodore-Agrippa d'Aubigné et de Jacqueline Chayer serait né en 1601 à Nancray, dans le Gâtinais.

Le fils palindrome :

Agrippa lui donna pour prénom Nathan, le nom du prophète, et pour surnom Engibaud.
Il s’en explique dans son testament :
"Je le fis nommer Nathan, & lui donnai pour surnom Engibaud, premièrement montrant par le nom qui retourné se trouve de même à retourner le surnom aussi, & trouver celui du père. En second lieu, j'ai voulu que ce nom me fut un Nathan, qui signifie donné, & que le nom du censeur de David representât mon ord peché aux yeux et aux oreilles incessamment.

J'avoue donc Nathan pour mien et fils naturel ; il s'est marié, je l'ai partagé selon sa condition. Au même temps que mon aîné s'est rendu ennemi de Dieu et de son père, a renoncé et trahi l'un et l'autre et a produit infinis exemples d'horreur : l'autre Nathan s'est rendu recommandable par probité de vie, doctrine non commune, m'a accompagné en mes périls contre l'autre. Je lui ai permis de porter lui et les siens le nom d'Aubigné."

Nathan accompagna son père dans son exil. Le 15 juillet 1621, il épousa Claire Pélissari. C'est seulement après son mariage qu'il se décida à embrasser une profession libérale :
Il fut reçu docteur en médecine à l'université de Fribourg en Brisgau. Dès lors, il exerça la médecine dans sa patrie d'adoption qui l'honora, le 20 mars 1627, des droits de bourgeoisie. Sa femme étant morte le 11 sept. 1631, il épousa en secondes noces, le 23 mai 1632, Anne Crespin, fille du conseiller Samuel Crespin. Il décéda en 1669.
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La Bibliotheca chemica contracta.
1653 Genevae

L’ouvrage publié par Nathan d’Aubigné est un recueil de différents traités d’alchimie. La publication de ces compilations débute au milieu du XVIe siècle s’intensifie par la suite avec en point d’orgue l’édition du Theatrum Chemicum en 1602 par Lazare Zetzner.
Son Carmen Aureum sera à son tour repris par Manget dans sa Bibliotheca Chemica Curiosa.
(1702 T 2 p.387-388 )
Bibliotheca chemica, contracta ex delectu et emendatione Nalhanis Albinei, D.M, in gratiam et commodum artis chemica studiosorum, Genevae, 1653 in-8°.

— Cette bibliothèque contient : 1° Une préface ; 2° L’Enigma Hexastichum ; 3° La table d’émeraude ; 4° Joannis Aurelii Augurelli Chrysopieia et vellus aureum, poème auquel l'éditeur en a ajouté un de sa composition : Carmen aureum ad Janum Cnlinam; 5° Cosmopolites novum lumen chymicum et de mercurio et sulphure, Annoncé mais absent de mon exemplaire ; 5° Anonymi (M. d'Espagnet) Enchyridion physicœ restitutœ et arcanum philosophice hermeticœ opus.

Les quelques informations concernant ses relations avec un cénacle de philosophes Hermétique, nous sont fournies par Kan en identifiant le destinataire de la dédicace du Carmen Aureum [Carmen aureum Ad Janum Cusinun ]

C’est certainement Jean Mutilliet de Genève dit Cousin Cusinus( 1585.1643), qui semble avoir connu le poète et alchimiste de Bohème Daniel Stolcius, et qui aurait recherché la pierre philosophale avec Nathan d'Aubigné ; différents échanges épistolaires permettent de l’accréditer (1)i
Aurelii Augurelli Chrysopoeia & Vellus Aureum.

AUGURELLO (jean-aurèle), naquit à Rimini, dans la Romagne, en 1454 suivant Mazzuchelli, ou vers 1441 selon l'assertion beaucoup plus probable de Rambaldo degli Azzoni Avogaro.

Dès l'âge de dix-sept ans, il se rendit à Padoue, où, après avoir étudié la langue grecque, l'histoire, les antiquités et la philosophie, il tint vraisemblablement une école d'éloquence pendant quelque temps, car le Trissino lui prodigue de grands éloges pour avoir, le premier, observé les règles tracées par Pétrarque au langage italien.

Ayant acquis l'estime et l'amitié de Nicolas Franco, évêque de Trévise, il suivit ce prélat dans cette ville, où il ne tarda pas a obtenir le droit de bourgeoisie. A la mort de Franco , arrivée en 1499, il alla passer quelque temps à Feltre, puis à Venise, et se mit sur les rangs pour la chaire d'éloquence vacante par la mort de Georges Valla : ses vœux ne furent point exaucés. En 1503 , on le rappela à Trévise pour y professer les belles-lettres, qu'il enseigna effectivement jusqu'en 1509, époque où la guerre excitée par la fameuse ligue de Cambrai lui fit prendre la résolution de se retirer à Venise. A la fin de la guerre, il revint a Trévise, où il obtint un canonicat, et mourut, le 14 octobre 1524 « Mazzuchelli le fait vivre jusqu'en 1537.

Augurello ne fut pas médecin. C'était un poète, dont les vers ont été censurés avec aigreur par Balzac et par Jules-César Scaliger, mais n'en ont pas moins un mérite au-dessus du commun. L'auteur tient une place honorable parmi les meilleurs poètes latins du siècle, et il a surtout réussi de la manière la plus heureuse à imiter les anciens. On l'a accusé de s'être adonné à l'alchimie, et Rambaldo degli Azzoni n'a pas réussi à le disculper. On raconte, à ce sujet, un trait malin de Léon x, qui, ayant reçu la dédicace de la Chrysopée d'Augurello , lui envoya, dit-on, une grande bourse vide, en disant que celui qui savait faire de l'or n'avait besoin que d'une bourse pour le mettre.

« Quand on a le don de la poésie, dit Lenglet du Fresnoy, il est aisé de versifier sur une matière aussi mystique que la science hermétique : plus on donne dans l'énigme, plus on se fait admirer. Comme on n'est point obligé d’expliquer clairement, on ne saurait s'imaginer que l’on puisse écrire aussi élégamment qu'Augurello a fait sur un sujet qu'il n'entendait pas. » Quelque sévère que soit ce jugement, il n'a rien d'exagéré ni d'injuste. La Chrysopée est un ouvrage partout obscur, et souvent inintelligible. On y chercherait d'ailleurs en vain quelque idée qui ne se trouvât pas dans les livres des autres alchimistes. C'est dans l’or lui même, dit Augurello, qu'il faut chercher la pierre philosophale. Voilà sans doute pourquoi il offrit son travail a Léon X, dans l'espoir que la munificence papale le mettrait à même de faire ses recherches ; mais le spirituel pontife ne fut pas dupe de l'artifice, comme l'avaient été tant de princes moins éclairés que lui. (2)ii
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Enchyridion physicae restitutae & Arcanum hermeticae philosophiae opus.

Les deux ouvrages de Despagnet réunis dans la bibliothéca chemica ont une page de titre propre, et une pagination séparée ; la première édition qui est une réunion des deux textes est donnée pour 1623 à Paris chez Nicolas Buon.
Les notices biographiques sur d’Espagnet sont nombreuses ; voir a ce sujet l’introduction de la nouvelle traduction de ses œuvres dans la collection Bibliotheca Hermetica – Denoel éditeur.
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La Bibliotheca Chemica présentée ici est l’édition originale 1653 ; l’édition de 1654 est parfaitement identique à la virgule prés ( Le livre est visible pour l’édition de 1654 sur Google Books en fichier image).
Une 3e édition sera publiée en 1673.
L’ouvrage est référencé chez Caillet N°147 ; Fergusson page 17 ; Lenglet du Fresnoy Histoire de la Philosophie Hermétique T3; Un exemplaire était présent à la vente René Alleau : N° 145."

Merci Jean!

H

mercredi 23 décembre 2009

Revue de Blogs

Amis Bibliophiles bonsoir,

J'inaugure ce soir une nouvelle rubrique, baptisée "Revue de blogs", dont l'objectif est de relayer ici l'actualité de blogs ayant trait aux livres anciens et à la bibliophilie. La liste n'est évidemment pas exhaustive et évoluera au fil des publications.

L'avantage de la bonne compagnie c'est qu'on a encore plus de plaisir à la retrouver qu'à la quitter. Il en va de même pour l'amitié, et je n'en ai que d'autant plus de plaisir à démarrer la présentation avec le blog de mon ami Bertrand:

Ainsi, si vous vous rendez sur le blog du Bibliomane Moderne, dont je suis un lecteur fidèle et que je vous conseille vivement (http://le-bibliomane.blogspot.com/), vous découvrirez les résultats d'un sondage mené par Bertrand sur le nombre de bibliophiles dans le monde. 50% des interrogés estiment cette population totale entre 10 000 et 100 000 bibliophiles (25% penchent pour 10 000). Il me semble que C. Galantaris avait évoqué un nombre total de 10 000 pour la France (dans un article du Figaro?), mais cela date déjà de quelques années. Ce chiffre me convient bien, et du coup, j'imagine que si on ajoute les populations des principaux pays de la vieille Europe on doit déjà approcher les 50000.... et la centaine de milliers pour le monde entier. Après, reste à savoir ce qu'est un bibliophile sérieux. Encore une fois, si on se réfère à Christian Galantaris, inutile d'espérer l'être avant 40 ans. Je ne suis donc pour ma part qu'un bibliophile en culottes courtes!

Au delà de cet article, vous pourrez découvrir les autres articles passionants du Bibliomane Moderne, notamment un article sur une reliure de Gruel, l'un des grands relieurs du 19ème, même s'il reste souvent un peu chargé à mon goût (mais c'est très personnel). Comme le dit justement Bertrand, je pense que l'épisode Gruel-Engelmann et les livres publiés à cette époque ont pas mal nuit à une réputation pourtant établie d'un relieur à la technique irréprochable.

C'est en tout cas un plaisir pour moi que de démarrer cette nouvelle rubrique par le blog de Bertrand, avec lequel, malgré des apparences qui furent parfois trompeuses pour beaucoup, y compris pour nous-mêmes, je partage la même passion, mais aussi une amitié solide qui sait dépasser les aléas. Nul doute que les ponts entre ces deux blogs seront nombreux dans les mois à venir.

Autre blog, autre sujet intéressant, le bibliofil de notre ami Jean-Luc, avec ce message sur l'état du marché sur ebay: http://blog.100antiquebooks.com/index.php?post/2009/12/14/Marche-du-livre-ancien-sur-eBay-au-premier-trimestre-2009-2010. Les données qui sont présentées, sur les livres qui se sont vendus le plus cher et les libraires les plus actifs sont également très instructives. Je ne mettrais qu'un bémol, sur la notion de livre les plus convoités: je ne suis pas certain que l'on puisse résumer la notion de livre le plus convoité à celui ayant recueilli le plus d'enchères, dans la mesure où un livre peut être très disputé entre deux enchérisseurs, qui surenchérissent l'un sur l'autre, mais finalement peu suivi. Alors qu'un autre est suivi par un grand nombre de personnes, même si le nombre des enchères, notamment parce que des montants élevés sont atteints très vite, reste limité. Peut-être serait-il intéressant d'utiliser le critère des livres les plus suivis via la page pulse.ebay.fr, qui est toujours instructive. Il sera passionant de suivre ces évolution de marché sur les périodes à venir: Jean-Luc, à vous de jouer!

Enfin, et ce sera tout pour aujourd'hui, je vous invite à découvrir les Miscellanées de la bibliothèque dauphinoise de Jean-Marc (http://bibliotheque-dauphinoise.blogspot.com/). Un blog spécialisé, certes, mais qui illustre parfaitement ce que peut-être une passion bibliophilique quand la bibliographie s'en mêle!

De la lecture en perspective pour ces soirées d'hiver, pour ceux qui ont déjà terminé la NRLA! (Bertrand, ton exemplaire avec envoi est en route, j'ai du retard, comme pour tout en ce moment... demain ne comptez pas sur moi, je n'ai encore aucun cadeau pour mes proches).

Joyeux Noël à tous, nous aurons l'occasion de nous retrouver avant les fêtes de fin d'année.

H

P.S. : ceux qui me connaissent bien auront compris combien ce message, anodin en apparence, est un moment important pour moi et pour un ami proche. J'ai envie de dire, et vous voudrez bien excuser cette formule si peu bibliophilique "pu....! Ca fait du bien de retrouver son pote!").

lundi 21 décembre 2009

Quelques chiffres sur le blog.

Amis Bibliophiles bonjour,

Quelques chiffres sur le blog en cette fin d'année:

Vous êtes un peu plus de 300 à consulter le blog chaque jour, avec une durée moyenne de visite de 3 minutes et 20 secondes.

Pour les 3 derniers mois, cela représente environ 8000 visiteurs par mois, comme vous pouvez le constater ci-dessous (avec un pic à 9000 visiteurs en mars dernier). Comme vous pouvez le constater également, la fréquentation baisse fortement en été.
Au total depuis la création du blog, près de 200 000 visiteurs sont passés sur ses pages. Merci beaucoup pour votre fidélité.

Il est amusant de noter que si les bibliophiles français représentent 74% du total des visites, les visiteurs américains (11%), belges (5%) et suisses (3%) sont également nombreux à venir sur le blog chaque jour.

Côté contenu: 780 messages et 6242 commentaires. Plus de 2000 photos.

H

Débat: le catalogage des bibliothèques d'amateurs...

Amis Bibliophiles bonjour,

Comme promis, j'ai quelques sujets de débats et de discussions pour les jours à venir, et la période des fêtes durant laquelle nous aurons tous peut-être un peu plus de temps.

On l'a vu la bibliographie, même privée, est à la mode ces derniers temps et la question que peut se poser chaque amateur est de savoir s'il est nécessaire de dresser systématiquement une fiche de ses ouvrages? C'est en tout cas une question que Gonzalo et moi nous posons.

La réponse est me semble-t-il évidente, et forcément affirmative et pourtant je crois savoir que nous sommes peu à mettre ceci en pratique. En ce qui me concerne, j'avoue que c'est le temps qui me fait défaut et qui fait que je n'ai pas de fiche dans un très grand nombre de mes livres. Pour autant, quand le livre est acheté chez un libraire j'accorde beaucoup d'importance à ce qu'il contienne une fiche et c'est d'ailleurs pour moi un gage de la qualité du travail du libraire (au moins à partir d'un certain prix - je peux en effet comprendre que le libraire n'ait pas non plus le temps de faire une fiche pour chaque "bouquin"). Certains libraires ne font pas de fiche, d'autres décrivent l'ouvrage dans leur catalogue mais hélas quand vous recevez le livre convoité, il ne contient pas de fiche alors qu'il serait si simple d'insérer la description déjà rédigée. D'autres enfin, et ce sont mes préférés, prennent le temps de rédiger une fiche précise, de la réduire à la taille de l'ouvrage et de la glisser entre le premier plat et le faux-titre. On touche là à la perfection quand la fiche est bien faite.

Pour autant, la fiche du libraire n'est pas toujours suffisante. Chaque amateur peut avoir envie d'ajouter quelques lignes à lui, ce que je fais parfois, quand j'ai finalement identifié les armes, ou trouvé de nouvelles informations.

Dans le cas d'un livre acheté en salles des ventes, lors d'une vente cataloguée, je photocopie en général la page de la notice (si elle est correctement rédigée), je la découpe et je l'insère dans l'ouvrage, en attendant mieux.

Il ne m'est arrivé que très rarement de "ficher" moi-même un livre, par manque de temps, et dans ce cas j'utilise le modèle des descriptions bibliographiques, et j'ajoute en général un commentaire historique sur l'auteur, voire une citation si j'ai lu le livre et si un passage m'a particulièrement marqué.

Et vous? Cataloguez-vous systématiquement chaque ouvrage entrant? Cela vous semble-t-il nécessaire et si oui, à quoi ressemblent vos fiches? A des fiches de libraires, à des notices de catalogues, avez-vous une norme? Si vous avez des exemples, n'hésitez pas à m'en envoyer (blog.bibliophile@gmail.com) et je les diffuserai. J'ajouterai les miens dès que je pourrai.

Alors... pour résumer?
1. Les fiches sont-elles utiles?
2. En faites-vous?
3. A quoi ressemblent-elles?

H

samedi 19 décembre 2009

Ebayana + appel à votre culture

Amis Bibliophiles Bonjour,

Avant de vous proposer la sélection du week-end et pour changer un peu, j'aimerais avoir votre avis sur cette huile sur panneau, que j'ai chinée ce matin. Prix très faible, et selon l'avis d'une restauratrice de l'école de restauration de tableaux de Châteaurenard croisée quelques minutes plus tard avec le tableau sous le bras, il s'agît d'une oeuvre du 18ème.

Seulement voilà, je suis incapable d'identifier la scène, s'il s'agît d'une référence mythologique ou biblique. L'un de vous aurait il avis? Merci. Des animaux de tous continents: éléphant, cheval, cicognes, lion, tigre, girafe, chat, souris, singe, licorne même. Les détails sont soignées, avec un arrière-plan très profond.


L'Histoire Naturelle de Buffon, ici Les Oiseaux, 18 volumes 18ème

Nicolas de Fer, Introduction à la fortification, l'une des vedettes du moment

Une reliure en plein maroquin de Charles Meunier, sur une parodie de Rostand

Pour les bibliopégimanes, deux autres belles reliures, mais aux prix de réserve semble-t-il élevés:

Une reliure doublée de Maylander sur un texte de Huysmans

Une reliure doublée de Marius Michel, au décor complexe, avec l'ex-libris doré de Béraldi, bibliopégimane entre tous

Une reliure de Georges Cretté, sur un texte de Roger Martin du Gard

La Semaine Sainte aux Armes Royales de la semaine...

Une reliure très pastiche: un ouvrage du 17ème, dans un maroquin 19ème aux armes de Colbert...

Autre reliure du 17ème, très décorée, en maroquin rouge

Du côté des textes:

Lafitau et les moeurs des sauvages américains, rare et très intéressant. Question... la collation?

Mon ouvrage préféré en ce moment sur ebay: Les Contemporaines ou Avantures des Plus Jolies Femmes, par Restif de la Bretonne, avec les gravures de Binet!!

Le Catalogue de la bibliothèque de Jérôme Pichon. Très utile, ça fait rêver..

Le Voyages dans les Alpes, de Saussure. Superbe et complet

Le Bibliophile. Revue artistique et documentaire du livre ancien et moderne, collection complète

Les Essais de Montaigne, exemplaire de la Trémoille, édition de 1619

Autre vedette, Le miroir du monde d'Ortelius, 1579, en français!

Bonne chance,
H