Amis Bibliophiles Bonjour,
Comme la semaine dernière… lourd silence après mon énigme d’hier. Seul Jean-Paul a fini par trouver la réponse qui était, « naturellement », le « Cochon Mitré ».
Mais qui est donc le Cochon Mitré?
Ce texte est une violente satire contre les hauts membres du clergé, en particulier l'archevêque de Reims Charles-Maurice Le Tellier (contant notamment ses fredaines avec la duchesse d"Aumont), François de Harlay, archevêque de Rouen puis de Paris ("un Bouc n'a pas plus de poils, que ce Prélat a de Maîtresses"), mais aussi Mme de Maintenon, Louvois, l'Académie française et même le roi Louis XIV.
Il est écrit sous la forme d'un dialogue entre Scarron et Furetière, mais c’est en vérité François Chavigny de La Bretonnière qui l’a écrit. Celui-ci, moine défroqué réfugié en Hollande sous le nom de Lafond, fût finalement arrêté dans des conditions rocambolesques et condamné à finir ses jours dans « une cage de fer de 4 pieds sur 8 au Mont-Saint-Michel »
Furetière conclue le dialogue par « on pourra nommer l"histoire des évêques l'histoire cochonne, comme on dit l’Histoire auguste en parlant de celle des empereurs ».
C’est un texte interdit et l’édition de 1684 a été entièrement détruite. Ceci explique sûrement la raison pour laquelle les deux exemplaires que j’ai eu entre les mains étaient manuscrits. Voici le mien, une copie manuscrite de l’époque, admirable composée : une reliure en plein veau glacé, un texte est proposé dans différentes couleurs, dans un encadrement, entièrement réglé, et avec un joli frontispice : un cochon, debout sur les pattes arrière avec une mitre sur la tête et une crosse d"archevêque, se dirigeant vers une tour une dame l"attend les bras ouverts…
Si vous avez d’autres informations sur cet ouvrage que je pense assez rare, elles sont bienvenues.
H
Comme la semaine dernière… lourd silence après mon énigme d’hier. Seul Jean-Paul a fini par trouver la réponse qui était, « naturellement », le « Cochon Mitré ».
Mais qui est donc le Cochon Mitré?
Ce texte est une violente satire contre les hauts membres du clergé, en particulier l'archevêque de Reims Charles-Maurice Le Tellier (contant notamment ses fredaines avec la duchesse d"Aumont), François de Harlay, archevêque de Rouen puis de Paris ("un Bouc n'a pas plus de poils, que ce Prélat a de Maîtresses"), mais aussi Mme de Maintenon, Louvois, l'Académie française et même le roi Louis XIV.
Il est écrit sous la forme d'un dialogue entre Scarron et Furetière, mais c’est en vérité François Chavigny de La Bretonnière qui l’a écrit. Celui-ci, moine défroqué réfugié en Hollande sous le nom de Lafond, fût finalement arrêté dans des conditions rocambolesques et condamné à finir ses jours dans « une cage de fer de 4 pieds sur 8 au Mont-Saint-Michel »
Furetière conclue le dialogue par « on pourra nommer l"histoire des évêques l'histoire cochonne, comme on dit l’Histoire auguste en parlant de celle des empereurs ».
C’est un texte interdit et l’édition de 1684 a été entièrement détruite. Ceci explique sûrement la raison pour laquelle les deux exemplaires que j’ai eu entre les mains étaient manuscrits. Voici le mien, une copie manuscrite de l’époque, admirable composée : une reliure en plein veau glacé, un texte est proposé dans différentes couleurs, dans un encadrement, entièrement réglé, et avec un joli frontispice : un cochon, debout sur les pattes arrière avec une mitre sur la tête et une crosse d"archevêque, se dirigeant vers une tour une dame l"attend les bras ouverts…
Si vous avez d’autres informations sur cet ouvrage que je pense assez rare, elles sont bienvenues.
H
P.S. : Comme vous le voyez, le Cochon Mitré est bien sûr paru "chez le Cochon", avec une jolie page de titre manuscrite et en couleur, pour faire plaisir à Bertrand.
On connaît deux éditions du Cochon mitré :
RépondreSupprimer- l'une sous la rubrique "Paris, chez le Cochon" (Hollande), sans date, petit in-8° de 32 pages, titre et gravure du cochon compris.
- l'autre, sans lieu d'impression, 1689, in-12 de 28 pages avec la figure.
Le célèbre libraire rémois et janséniste François Godard est soupçonné d'en être l'éditeur.
Ce pamphlet fut réimprimé à 110 exemplaires en 1850 (Paris, Panckoucke, rue des Poitevins : in-12 de vi-24pp.).
Jean-Paul
Jean-Paul,
RépondreSupprimerParlez-vous des copies manuscrites ou des impression réelles (dont celle de 1684)?
De plus, partout on cite François Chavigny de La Bretonnière comme auteur et nons votre rémois...
H
J'ajoute d'ailleurs que mon exemplaire contient un texte supplémentaire à la fin, donnant l'identité de l'auteur : Chavigny... et non Godard.
RépondreSupprimerH
Hugues,
RépondreSupprimerJe me suis absenté une heure, excusez mon retard à répondre.
Vous confondez auteur et éditeur : l'auteur est d'ailleurs soit La Bretonnière, qu'on connaît un peu, ou un nommé Chavigny (d'après notamment Lalanne) qu'on ne connaît pas du tout. L'éditeur, celui qui a financé l'impression et la distribution, serait Godard, bien connu des historiens du livre prohibé au XVIIe s.
L'édition de 1684 est totalement inconnue ou perdue. Je vous ai donné les deux éditions de 1689, imprimées. Je ne connaissais pas l'existence d'exemplaires manuscrits comme le vôtre.
Amitiés
J Paul
Pardon, j'avais en effet mal lu (la fatigue, etc.).
RépondreSupprimerMon exemplaire précise dans une notice écrite de la même main que le texte, et à la suite de celui-ci que l'auteur est Chavigny, ainsi que les circonstances étonnantes de son arrestation (il fût convaincu par un joailler, qui était en fait au service de Louvois) de se présenter à la frontière avec la France où il fût arrêté... il est mort après avoir passé de très nombreuses années au Mont-Saint-Michel.
Il semble bien que Chavigny et La Bretonnière ne font qu'un : ainsi, si l'on s'en réfère au site livresinterdits.org, la note d'Edouard Fournier le précise au tome VI de ses Variétés historiques et littéraires, en avant-propos de son édition du Cochon mitré, pp. 209-244.
Sur Chavigny lui-même, son arrestation sur dénonciation d'un joailler nommé Alvarès et son enfermement dans une cage de bois au Mont St-Michel, voir Ravaisson, Archives de la Bastille, tome 8, pp. 336-341.
Mon édition est manuscrite, et indique "A Paris, chez le Cochon, 1689".
Si vous n'avez jamais vu de version manuscrite, c'est plutôt encourageant en ce qui concerne sa rareté. Elle est exquise en tout cas.
Hugues.
(qui doit changer de lunettes)
Hugues,
RépondreSupprimerLe site "livres interdits" dit bien que l'auteur peut être La Bretonnière, Chavigny de La Bretonnière ou Chavigny. Seul Cioranescu (souvent pris en défaut) donne l'édition de 1684, d'Amsterdam, entièrement détruite, sans donner sa source. Brunet prétend que l'édition datée 1689 serait l'édition princeps. Mais Edouard Fournier pense que l'édition sans date serait de 1688, d'après la préface...(?)D'après l'exemplaire de la BM de Reims que j'ai aussi vu, l'impression de 1850 est due à Jules Chenu, bibliophile parisien.
Amitiés du soir
Jean-Paul
Jean-Paul : ce sont les mêmes je pense.
RépondreSupprimerJe suis allé sur Gallica pour consulter le Ravaisson. Il est catégorique, Chavigny de la Bretonnière est bien une seule et même personne.
Après qu'on l'ait appelé parfois Chavigny, parfois Chavigny de la Bretonnière(ou comme d'autres parfois Sarkozy, Sarközy ou Sarközy de Nagy-Bocsa) est autre chose.
Ravaisson cite d'ailleurs un courrier de Louvois à Desgrez "Je vous adresse des ordres du Roi pour aller prendre à la bastulle la Bretonnière, dit Chavigny, etc".
La quantité de précisions qu'il donne sur le sujet semble donner foi à ses informations. Donc, a priori, sur ce point nous pouvons être plutôt formels :Chavigny, et La Bretonnière sont bien la même personne.
En ce qui concerne les éditions, de mon côté, j'ai eu deux copies manuscrites anciennes, indubitablement antérieures à la réédition.
H
J'ai fait le même constat que Hugues sur le fait que ce sont les mêmes..
RépondreSupprimerAlex
Autant pour moi...mes notes datent un peu..
RépondreSupprimerJPAUL
Très jolie cette page de titre en couleur. Est-ce que les gravures sont également présentes dans le manuscrit?
RépondreSupprimerPar contre, je dirais que l'écriture date du milieu ou plus sûrement même de la fin du XVIIIème siècle. Peut-être que je me trompe, mais ça ne ressemble pas à de l'écriture fin XVIIème. Ce qui n'enlève d'ailleurs rien au livre! :)
mais arrêtez avec vos histoires de fin XVIIIè !! Vous allez finir par me l'énerver mon Hugues !
RépondreSupprimerDéjà que je viens de lui dire que son manuscrit n'était pas strictement d'époque, mais plutôt comme le dit Pilou vers 1770...
Enfin, c'est tout de même une belle pièce.
Courage, Hugues, on te soutient !
Amitiés pre-somnambilesques, Bertrand
Bertrand,
RépondreSupprimerbile ou bulles ...esques ? Il est temps d'aller rejoindre Morphée !
JPaul
En effet, il est 18ème, bande de jaloux (il n'y a pas de gravures à part la gravure en frontispice, elle est présente dans mon exemplaire.
RépondreSupprimerHugues
Jaloux, très sûrement! D'ailleurs, si vous ne savez pas quoi en faire de ce petit manuscrit, vous savez où me trouver (il n'y a qu'à regarder la carte!)...
RépondreSupprimerEt voilà,
RépondreSupprimerUn jour de dialogue et ce blog est déja la troisième entrée de Google lorsuq'on y tape "cochon mitré". Nul doute que si quelqu'un glissait et, par là-même, associait au quadrupède quelque chose comme "Britney Spears" (comme je viens de le faire) ou "Paris Hilton" (je récidive), que le blog sera premier ce soir et aura fait découvrir la bibliophilie à de nombreux curieux.
Dire qu'Hugues se demandait comment augmenter le trafic sur son blog... De l'imagination que diable! ;-)
Bien à vous tous,
Olivier
Je ne rajouterais qu'un mot (et par goût personnel) :
RépondreSupprimerMichelle Pfeiffer
Bonne soirée à tous,
Amitiés bibliophiliques, Bertrand
Mmmmmmh... Natalie Portman... On va finir par faire de ce blog le n°1 de tous les critères de recherche!
RépondreSupprimerJ'ai du mal à vous suivre ...Suis-je fatigué ?
RépondreSupprimerJean-Paul
Vous n'êtes pas fatigué Jean-Paul, ce sont simplement quelques petits cochons non mitrés qui rêvent.
RépondreSupprimerH
J'ai bien peur Jean-Paul qu'il n'y ai rien à suivre...
RépondreSupprimerallez j'en rajoute un p'tit qui va faire exploser le compteur Google :
Karen Victoria Silvstedt (mais uniquement pour les connaisseurs et bibliophiles de haut vol bien évidemment...)
Oh la ! Je crois que le cochon mitré a agi sur nous de bien vilaine façon.
Amitiés, Bertrand
Vous n'êtes que des amateurs:
RépondreSupprimerbibliophilie + Britney Spears + sex tape
Avec ces mots clefs, d'ici 2 jours, la bibliophilie sera une nouvelle position du Kama Sutra....
Entre le débat ou ébats ? du cochon, mitré les références répétées aux icônes de la luxure ( rajoutons Clara Morgane pour faire bonne figure ) le bandeau du blog qui nous représente tel un croisement contre nature entre les Pieds Nickelés et la famille Adams, je constate que l’image du bibliophile n’est pas trop valorisée en ce moment sur ces pages à l’exception de l’article de Isa sur le Roman de la Rose.
RépondreSupprimerJ’espère Huges que vous allez vous ressaisir et nous présenter à l’avenir quelques ouvrages de stoïciens, de docteurs de la foi, et de morale (A quand un article sur la vie de Le Boutillé de Rancé réformateur de la Trappe ?) ;-)
Votre dévoué Dédé.
Quant à Clara...
RépondreSupprimerJ'y avais bien songé pour faire plaisir au Maître...
Mais la correction m'a freiné là où vous avez osez !
Je pense que tous les efforts pour un référencement optimal auront été faits cette semaine !
Amitiés démitrées, Bertrand
Docteurs de la quoi?
RépondreSupprimerH