jeudi 25 octobre 2007

Le débat du mercredi....

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Il m'arrive, dans des accès de bibliomanie, d'acheter des livres qui sortent un peu de mes domaines de prédilections. Il en résulte des rayonnages parfois hétéroclites, qui sont à la fois difficiles à ranger, mais aussi dont je peux me lasser avec le temps...

Je m'interrogeais? De votre côté, pensez-vous qu'une bonne bibliothèque est une bibliothèque cohérente?

Ou se doit-elle simplement de réfléter la personnalité et les goûts de son bibliophile?

Je penche pour la deuxième assertion, et pourtant, souvent, je me dis qu'une belle bibliothèque de voyages, ou de littérature, c'est quand même magnifique...

Et vous?

H

13 commentaires:

  1. Je crois que quelle que soit votre bibliothèque, elle vous reflêtera toujours. Il y aura une certaine cohérence, qui est celle de votre passion et de vos goûts.

    Si vous vous faites une bibliothèque de voyage, c'est un reflet de votre personnalité.

    Donc pour moi, les deux assertions se valent, si c'est vous qui faitent votre bibliothèque.

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  2. Une remarque quand même sur le terme cohérence:
    -est-ce un sens général: le commun des mortels y verra une cohérence, les traits d'une bibliothèque cohérente?
    -est-ce un sens particulier: une cohérence dans votre choix?

    Pour moi, la seconde suffit.

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  3. Je ne vois absolument aucune nécessité à ce qu'une bibliothèque présente la moindre cohérence quand au thème.

    Pour moi je ne vois pas d'inconvénient à mettre sur des rayons des éditions de Descartes à côté des Oeuvres de Victor Hugo.

    La seule chose qui me parait utile et nécessaire c'est une cohérence si l'on peut utiliser ce mot (mais moi je dirais plutôt "goût") pour l'état des ouvrages collectionnés.

    Les grands bibliophiles (Letailleur, Baron Pichon, Nodier, Lignerolles, Double, Ruble, etc) avaient tous un point commun.

    Ne conserver que des exemplaires irréprochables par leur état de conservation et par le fait que les ouvrages soient tous complets.

    Mais encore là, ce n'est valable que pour les plus exigeants d'entre nous dont je suis, d'autres se contenteront (ont-ils tort ou raison ?) d'exemplaires boiteux ou de médiocre qualité, et ils en seront tout autant heureux. Bien leur en fasse !

    Les deux positions cohabitent, ne s'excluent pas mutuellement, et se servent l'une l'autre. Tout ceci étant le meilleur indice pour prouver que la bibliophilie n'est pas une mais si multiple qu'il est souvent malaisé de pouvoir percer les arcanes d'une bibliothèque et les motivations de son "constructeur".

    Amitiés bibliophiliques, Bertrand

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  4. Il est vrai que lors d'une vente par exemple, les bibliothèques "homogènes" sont toujours plus valorisées...
    Mais encore une fois, être bibliophile à des fins d'investissement ou de spéculation me semble être un mirroir aux alouettes.
    Alexandre

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  5. Hugues,

    La carte est encore en panne...

    Jean-Paul

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  6. J'ai vu. Désolé, je n'y peux rien, cela ne vient pas de chez moi.

    H

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  7. Si la cohérence d'une bibliothèque reflète la personnalité du bibliophile, alors on va penser que je suis totalement dérangé! :)
    Personnellement, si un livre me plaît, même s'il n'a pas de rapport avec les buts qui m'ont pousser à constituer ma bibliothèque (à savoir des ouvrages d'histoire pour mon travail), je le prends! C'est bien pour ça qu'aujourd'hui, un quart de ma bibliothèque de livres anciens est constituée de livres de travail, et tout le reste de livres concernant aussi bien la littérature classique, les auteurs modernes, ou la littérature, etc.

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  8. On est bien tous d'accord.

    A l'évidence il n'est pas besoin d'être mono-maniaque pour être le digne héritier d'une lignée de bibliophiles émérites.

    C'est bien d'ailleurs pour cela que l'ami Hugues nous propose le Débat du mercredi... un jeudi soir !

    Soyons fous !

    Amitiés du soir, Bertrand

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  9. Bertrand,

    Il y a longtemps que je l'avais dit, qu'il était fatigué notre ami Hugues : quelle maîtresse que cette "Bibliophilie" !?

    Jean-Paul

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  10. La bibliophilie est une bien vilaine maîtresse, sans doute même une catin ! J'ose le mot !

    Lorsqu'on croit la séduire, la servir devrais-je dire, c'est elle qui nous asservit !

    Nous lui payons un lourd tribu pour ses indéniables charmes difficilement domptables.

    Mais réjouissons-nous. Si cette misère est la nôtre, c'est bien parce que nous l'avons choisie pour éternelle compagne de notre courte vie !

    (Un peu de poésie le soir ne fait jamais de mal dans ce monde de brute... même si elle est mauvaise... la poésie !)

    Amitiés nocturnes, Bertrand

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  11. Et bien moi, je ne suis pas tout à fait d'accord.

    Je n'ai pas envie de me retrouver avec une bibliothèque dans laquelle un "voyage" de Jules Verne jouxte un La Fontaine du 17ème qui cotoie un livre illustré par Mucha, lui-même adossé à une démonomanie de Bodin du 16ème.

    D'une part, parce que même si on a une personnalité "foisonnante", il y a un moment où ces achats représentent plus une bibliomanie rampante qu'un véritable esprit.

    Et d'autre part parce que, mes moyens étant limités, je préfère globalement m'en tenir à quelques domaines, pour essayer d'y regrouper les livres les meilleurs selon mes critères (qui n'ont rien à voir avec la valeur monétaire).

    Pour autant, cela ne limite pas les coups de coeur : on peut avoir des coups de coeur dans ses domaines précis ou à leurs limites, et puis je "m'autorise" bien sûr des achats coups de coeur en dehors de ces domaines, mais avec le temps, et sans y penser, j'ai constaté que cela ne représente finalement pas plus de 20% de mes achats.

    En réalité, je me demande si la vraie question qui se cache derrière ce débat n'est pas celle, justement, de la définition des domaines de prédilection d'un bibliophile. Car nous en avons tous, choisis ou inconscients :

    L'un ne voudra que des ouvrages en état parfait (c'est un de mes critères, ou domaines), l'autre ne vibrera que pour les voyages du 18ème (c'est encore un de mes domaines), mais dans les voyages du 18ème, il y a aussi les utopies ou les voyages intérieurs (c'est encore un de mes domaines, et l'on tombe là dans la littérature), etc, etc.

    Finalement, on achète des livres qui sont dans nos domaines, les domaines proches, ou à l'intersection de domaines... mais je ne pense pas qu'on achètera (de façon régulière j'entends) tout et n'importe quoi. Il y a toujours un fil rouge sous-jacent, perceptible ou non.

    Il faudrait en fait construire pour chacun des bibliophiles une matrice de ses achats, ou élaborer une double analyse, pour ceux qui connaissent, une analyse factorielle des correspondances, et une analyse en composantes principales. C'est une partie de mon métier... mais ce serait trop fastidieux, là, tout de suite.

    Pourtant cet outil marketing (qui repose sur une analyse mathématique et statistique des achats déjà effectués, pour en dégager de grandes tendances), c'est certain, donnerait des tendances précises et intéressantes.

    Pour conclure? Pour ne pas sombrer dans la bibliomanie qui me guette à chaque instant, cachée derrière chaque livre, je n'achète que des livres dans des domaines, certes nombreux, mais bien définis. Il est important de comprendre que ce n'est pas une astreinte, mais une démarche naturelle et instinctive. A côté de cela, je me laisse entraîner dans d'autres achats avec délice, mais cela ne représente que 10 à 20% de mes livres.

    H

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  12. En ce qui me concerne, ma bibliothèque n'a strictement aucune cohérence.
    Si j'ai une certaine préférence pour les ouvrages de philosophie politique (c'est très large), je craque aussi pour les romanciers que j'aime, les artistes que j'aime, les revues etc.

    Est ce le signe d'une bibliomanie rampante? Je ne sais. Je n'en suis pas au point ou cela me pose problème. Disons que je préfère me définir comme un fétichiste du livre, et que je me soucie absolument pas de la cohérence de ma bibliothèque.

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  13. De mon côté, je partage plutôt la conception d'Hugues: après m'être éparpillé, comme tout le monde, je restreins de plus en plus mes centres d'intérêt; à vrai dire, j'en ai deux, mais qui sont tout à fait distincts (l'un concerne les éditions anciennes d'auteurs classiques, l'autre un auteur du XXe), ce qui me permet de toucher à plusieurs choses, tout en restant cohérent.
    Je pense qu'il s'agit surtout d'une conformation d'esprit. Rétrospectivement, je me rends compte que je préfère toujours passer à côté d'une "bonne affaire" dans un domaine qui ne me concerne pas que de laisser échapper un livre, même un peu surcoté, qui rentre dans mon domaine: du coup, même des beaux livres "isolés" dans ma bibliothèque (par exemple l'édition des Voyages de Gulliver de 1838, illustrée par Grandville et reliée par Capé) me paraissent presque des tares.
    Evidemment, cela n'exclut pas un peu de souplesse: la caricature de la recherche de la cohérence était peut-être le colonel Sickles, qui faisait ses acquisitions le "Clouzot" à la main, cochant progressivement les livres qu'il achetait...
    Guillaumus

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