Amis Bibliophiles Bonsoir,
La solution était donc le Roman Bourgeois, de Furetière et je félicite particulièrement Martin et Bertrand qui ont tous deux trouvé la réponse.
Décryptage?
La première partie vous mettait sur la piste de Scarron et de son oeuvre le Roman Comique, paru en 1651 (mais "je ne suis pas comique", je suis donc... bourgeois)... Donc c'était le Roman de Scarron... La pièce de titre différe un peu, il vous suffisait de chercher un "Roman", paru 15 ans plus tôt ou 15 ans plus tard.
La querelle représentait la dispute entre Furetière et l'Académie, et le Jeu de Boule des procureurs est une satyre qui clôt le Roman Bourgeois de Furetière. Vous y étiez.
Mais qu'est ce donc que ce Roman Bourgeois?
En 1666, Antoine Furetière (1619-1688) décide de secouer un peu le cocotier des règles académiques, et publie son Roman bourgeois. L'ouvrage est immédiatement décrié par ses pairs parce qu'il rompt avec la tradition romanesque dictée par le bon goût de l'époque en mettant en scène le peuple ordinaire, et non pas un Cid, par exemple.
De plus, l'ouvrage rompt également avec les canons stylistiques de l'époque, mêlant scènes, discours, anecdotes, parodies, ce qui en rend parfois la lecture éprouvante.
Enfin, Furetière y critique violemment les "usages intéressés du mariage bourgeois et les mécanismes de ses ruptures, où la haine et l’avidité jouent les premiers rôles, et il soumettait les robins à une satire virulente".
C'est un ouvrage attachant, "déconstruit", une réelle curiosité qui passe aujourd'hui pour la première rupture dans la tradition romanesque ancienne.
Antoine Furetière, lui, restera dans l'histoire pour avoir été l'Académicien qui, excédé par la lenteur de l'institution, proposa son dictionnaire personnel, avant la parution du monument...
L'entreprise n'étant pas du goût de tous ses collègues académiciens et les accusations devenant de plus en plus aigres, Furetière intente un procès qu'il eût probablement perdu si sa mort n'était venue mettre un terme à la querelle.
Ayant publié en 1684 un extrait de son Dictionnaire, il est exclu de l'Académie le 22 janvier 1685 à une voix de majorité. Toutefois, le roi, protecteur de l'Académie, intervient pour s'opposer à l'élection d'un remplaçant du vivant de Furetière. Lié d'amitié depuis de longues années avec Jean de La Fontaine, il se brouille définitivement avec lui lorsque le fabuliste refusa de prendre parti en sa faveur dans la querelle. Vexé par le sort qui lui est fait, Furetière se lance alors dans la publication de violents pamphlets contre l'Académie et les académiciens, dont le plus célèbre est Couches de l'Académie en 1687.
Ayant publié en 1684 un extrait de son Dictionnaire, il est exclu de l'Académie le 22 janvier 1685 à une voix de majorité. Toutefois, le roi, protecteur de l'Académie, intervient pour s'opposer à l'élection d'un remplaçant du vivant de Furetière. Lié d'amitié depuis de longues années avec Jean de La Fontaine, il se brouille définitivement avec lui lorsque le fabuliste refusa de prendre parti en sa faveur dans la querelle. Vexé par le sort qui lui est fait, Furetière se lance alors dans la publication de violents pamphlets contre l'Académie et les académiciens, dont le plus célèbre est Couches de l'Académie en 1687.
J'ai pour ma part un joli petit exemplaire du Roman Bourgeois, d'une délicatesse absolue, sans défaut, dans une édition de 1714, admirablement illustrée de quelques gravures.
Enfin, si, pardon, il a un défaut, il a été relié par Duru dans une magnifique petite reliure de maroquin vert au chiffre.... Désolé pour les amateurs de brochés!
H
P.S. : le chiffre est non identifié, si l'un de vous a une idée...
Et encore une fois, je me plante lamentablement... Il serait peut-être temps pour moi d'arrêter de chercher! :)
RépondreSupprimerPilou :
RépondreSupprimerEnigme spéciale pour vous: "comment s'appelle le chien de Pinpin?"
Hugues
Ahhh, Hugues... Duru!
RépondreSupprimerSacrilège, déreliez-le et faites le brocher!
(allez, détendez-vous les fondamentalistes!)
Etienne
J'espère qu'il n'est pas trop court de marge. La photo cache opportunément les marges hautes et basses. Ah ces relieurs du XIXe, aucun respect pour les marges !
RépondreSupprimerDuru était un des orfèvres relieurs du milieu du XIXè siècle !
RépondreSupprimerArrêtez de lui prêter des allures de rogneur invertébré !
Ses relieures sont fines, élégantes, sobres et le plus souvent les cuirs utilisés ont gardé leur belle couleurs d'origine. Ce qui n'était pas le cas de tous les relieurs de cette époque.
Trautz dont on parlait hier, par exemple, travaillait effectivement fort bien mais il parait tellement la peau pour qu'elle soit fine au niveau des charnières et des mors qu'il n'est pas rare aujourd'hui de voir des Trautz ou Trautz-Bauzonnet en bel état mais avec les plats... détachés ou presque...
Enfin, si Hugues ne veut plus de ses Duru et autres Chambolle et préfère désormais les beaux brochés antiques, il sait à qui s'adresser pour faire un don désintéressé de l'église à ses pauvres...
Amitiés Duresques, Bertrand
Concernant le chiffre, j'ai eu un doute avec le chiffre des barons de Ludre et de Ruble dont j'ai évoqué la bibliothèque justement hier...
RépondreSupprimerMais non, ce ne sont pas ces chiffres.
Par contre, en jetant un oeil au catalogue de leur bibliothèque (1899),j'ai trouvé sous le n°444 un Roman Bourgeois, ouvrage comique, par Furetière. Paris, Guillaume de Luyne, 1666. in-8 avec frontispice gravé, maroquin organe, chiffres sur le dos et aux angles des plats, dentelle intérieure (reliure signée Trautz-Bauzonnet, et datée 1863). Edition originale rare.
Voilà Hugues, pas le seul à posséder un Roman bourgeois rhabillé à la mode du XIXè s.
Amitiés Rublesques, Bertrand
Bonjour Hugues,
RépondreSupprimerJ'avais trouvé "Le jeu de boules des procureurs" ...
A ce soir
Jean-Paul
A EVITER SUR EBAY
RépondreSupprimer"Oeuvres de Colardeau", Paris, Cazin, 1793, 3 vol. in-18 : le portrait-frontispice du tome 1 manque, alors que le vendeur annonce l'exemplaire complet !
Jean-Paul
SUITE EBAY
RépondreSupprimerLe vendeur du Colardeau doit lire le blog.J'espère que ce n'est pas un libraire! Il a retiré prématurément son Colardeau de la vente en cours et, sans changer son descriptif, l'a mis en vente directe à 120 €!!Un peu cher pour un canard boiteux !
Jean-Paul
Bienvenue à Fabrice qui a eu la gentillesse de s'inscrire sur la carte (avis à ceux qui n'osent pas...), et merci à lui pour m'avoir fait découvrir Liane de Pougy !
RépondreSupprimerOn en apprend tous les jours ici.
Amitiés terrestres, Bertrand
Jean-Paul, si vous pouviez mettre les liens, ce serait plus pratique... je n'ai pas retrouvé votre colardeau...
RépondreSupprimerHugues
Bonjour Hugues
RépondreSupprimerIl suffit de taper "oeuvres de colardeau 1793" sur Google : c'est la première occurence.
Jean-Paul
Il l'aura donc vendu 40 euros.
RépondreSupprimerH
Ce n'est pas ce qui apparaissait sur mon écran jusqu'à ce matin...mystères de l'informatique...Sinon, il y a une justice : ça ne valait pas plus de 40 € pour lire le texte.
RépondreSupprimerJean-Paul