Amis Bibliophiles Bonsoir,
"T'as pas 10 euros?". Voilà ce qui suffisait pour repartir de ces deux jours de la 6ème vente du fonds de la librairie Pierre Berès avec un petit morceau d'histoire.
10 euros. C'est en effet le prix auquel sont partis les deux lots les moins chers de la vente. Pour le reste, sans bourse bien garnie, il était délicat de se frayer un chemin entre les adjudications toutes plus disputées les unes que les autres, par une salle comble, et une douzaine de téléphones.
C'était clairement l'événement bibliophilique de la semaine : on pouvait se voir remettre sur sa bonne mine des ouvrages de quelques milliers d'euros pendant quelques minutes au cours de l'exposition, pour les contempler et rêver, on pouvait mettre un visage sur la plupart des grands libraires français et européens, présents dans la salle, et imaginer quels grands noms se cachaient derrière les enchères téléphoniques les plus élevées.
Que vous dire de plus? De mon humble avis, les prix ont été très soutenus, et pour répondre à une question posée sur le blog il y a quelques jours, très au delà des estimations du catalogue. Le sommet de la vente a été atteint avec le très attendu exemplaire de Paradis artificiels, Opium et haschich, exemplaire de Charles Baudelaire, abondamment annoté par Baudelaire lui-même en vue de ses conférences de Bruxelles (lot 449), qui a atteint la "coquette" somme de 375 000 euros, sans les frais (environ 21%).
Mais, curieusement, on pouvait aussi trouver dans le catalogue des lots estimés à 20 ou 30 euros, et qui furent vendus de la même façon! Comme je le disais plus haut, vous pouviez donc repartir de la vente avec un petit morceau du mythe Berès en poche : pour 10 euros, vous rentriez chez vous avec sous le bras 4 volumes de la revue "Le Studio"n Londres, 1898-1905, dans une élégante reliure Bradel de l'époque.
D'autres prix à la volée? 4200 euros pour un Songe de Poliphile, l'édition de 1600, mais seulement 100 euros pour deux volumes in-12 en veau moucheté de Zayde, Histoire Espagnole, par la Comtesse de La Fayette (1725), ce qui est à mon avis moins cher que sur ebay, en passant.
7800 euros pour les Contes et Nouvelles en vers de La Fontaine (1685, exemplaire de 1er tirage en maroquin de l'époque), 8200 euros pour un De L'esprit de Helvetius en maroquin citron (EO, tirage 1B), 36000 euros pour l'Encyclopédie en format in-folio, plein veau.
Globalement, je pense que la grande majorité des lots sont partis à plus de 3000 euros. Un moment difficile donc pour un bibliophile qui tient un blog et qui avait souligné quelques ouvrages dans son catalogue.
Mais voilà, je ne reviens pas bredouille! J'ai acheté un ouvrage que je ne connaissais pas, dans un domaine qui n'est pas habituellement mien, mais je suis quand même très satisfait de mon "exemplaire Berès", ma petite portion du mythe.
C'est le lot 150 : Nicolas Pradon, "Le Triomphe de Pradon", Lyon, 1684, un volume in-12 en maroquin rouge, curieusement signé "Duru et Chambolle", avec un beau frontispice. Le voici. Il est en état parfait. Le prix? 150 euros! Aucun regret donc!
Voici quelques photos:
Si vous avez vous aussi assisté à la vente, n'hésitez pas à ajouter votre commentaire.
Ce que j'en retiens en quelques mots? Pour emprunter à Pibi son style télégraphique : Grand moment de la bibliophilie - stop - Enchères très soutenues - Stop - Prix très/trop élevés - Stop - 10 lots à moins de 200 euros - Stop - Mais je m'en suis bien tiré :) - Stop.
H
P.S : en marge de la vente se tenait le dîner des bibliophiles du blog, je vous en parle demain, avec un débat en cadeau!
"T'as pas 10 euros?". Voilà ce qui suffisait pour repartir de ces deux jours de la 6ème vente du fonds de la librairie Pierre Berès avec un petit morceau d'histoire.
10 euros. C'est en effet le prix auquel sont partis les deux lots les moins chers de la vente. Pour le reste, sans bourse bien garnie, il était délicat de se frayer un chemin entre les adjudications toutes plus disputées les unes que les autres, par une salle comble, et une douzaine de téléphones.
C'était clairement l'événement bibliophilique de la semaine : on pouvait se voir remettre sur sa bonne mine des ouvrages de quelques milliers d'euros pendant quelques minutes au cours de l'exposition, pour les contempler et rêver, on pouvait mettre un visage sur la plupart des grands libraires français et européens, présents dans la salle, et imaginer quels grands noms se cachaient derrière les enchères téléphoniques les plus élevées.
Que vous dire de plus? De mon humble avis, les prix ont été très soutenus, et pour répondre à une question posée sur le blog il y a quelques jours, très au delà des estimations du catalogue. Le sommet de la vente a été atteint avec le très attendu exemplaire de Paradis artificiels, Opium et haschich, exemplaire de Charles Baudelaire, abondamment annoté par Baudelaire lui-même en vue de ses conférences de Bruxelles (lot 449), qui a atteint la "coquette" somme de 375 000 euros, sans les frais (environ 21%).
Mais, curieusement, on pouvait aussi trouver dans le catalogue des lots estimés à 20 ou 30 euros, et qui furent vendus de la même façon! Comme je le disais plus haut, vous pouviez donc repartir de la vente avec un petit morceau du mythe Berès en poche : pour 10 euros, vous rentriez chez vous avec sous le bras 4 volumes de la revue "Le Studio"n Londres, 1898-1905, dans une élégante reliure Bradel de l'époque.
D'autres prix à la volée? 4200 euros pour un Songe de Poliphile, l'édition de 1600, mais seulement 100 euros pour deux volumes in-12 en veau moucheté de Zayde, Histoire Espagnole, par la Comtesse de La Fayette (1725), ce qui est à mon avis moins cher que sur ebay, en passant.
7800 euros pour les Contes et Nouvelles en vers de La Fontaine (1685, exemplaire de 1er tirage en maroquin de l'époque), 8200 euros pour un De L'esprit de Helvetius en maroquin citron (EO, tirage 1B), 36000 euros pour l'Encyclopédie en format in-folio, plein veau.
Globalement, je pense que la grande majorité des lots sont partis à plus de 3000 euros. Un moment difficile donc pour un bibliophile qui tient un blog et qui avait souligné quelques ouvrages dans son catalogue.
Mais voilà, je ne reviens pas bredouille! J'ai acheté un ouvrage que je ne connaissais pas, dans un domaine qui n'est pas habituellement mien, mais je suis quand même très satisfait de mon "exemplaire Berès", ma petite portion du mythe.
C'est le lot 150 : Nicolas Pradon, "Le Triomphe de Pradon", Lyon, 1684, un volume in-12 en maroquin rouge, curieusement signé "Duru et Chambolle", avec un beau frontispice. Le voici. Il est en état parfait. Le prix? 150 euros! Aucun regret donc!
Voici quelques photos:
Si vous avez vous aussi assisté à la vente, n'hésitez pas à ajouter votre commentaire.
Ce que j'en retiens en quelques mots? Pour emprunter à Pibi son style télégraphique : Grand moment de la bibliophilie - stop - Enchères très soutenues - Stop - Prix très/trop élevés - Stop - 10 lots à moins de 200 euros - Stop - Mais je m'en suis bien tiré :) - Stop.
H
P.S : en marge de la vente se tenait le dîner des bibliophiles du blog, je vous en parle demain, avec un débat en cadeau!
Je me console....avec le catalogue en papier glacé.
RépondreSupprimerBravo Hughes
Tout a été dit - stop - bien rentré dans ma campagne - stop - bredouille de Bérès - stop - pas grave - stop - me rattraperai la prochaine fois - stop - Bertrand
RépondreSupprimerLes résultats de la vente sont ici : http://www.pba-auctions.com/images/catalogues/ventes_2007/resultats07/r171207_pba.pdf
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore passé au scanner le feuillet rectificatif, ceux que le PDF intéressent peuvent me laisser un commentaire.
Encore du rêve, et le rêve est peut être la chose qui sauvera la bibliophilie. Merci, pour ses belles choses. Quand à Bertrand, il aura sa part de rêve lors d'autres ventes...
RépondreSupprimerJe prépare un article sur les dernières recherches européenne sur les cires de conservation et les savons, sur la demande de Bertrand. Je promet des surprises et l'argumentation est étayé sur des recherches scientifiques. Michel.