Amis Bibliophiles Bonsoir,
Les reliures irradiantes pourraient être à la reliure moderne ce que la reliure à l'éventail fût au 17ème siècle, on y retrouve un principe global similaire (un mouvement du centre du plat vers les bords), même si l'exécution est naturellement différente.
Ce sont Paul Bonet et Pierre-Lucien Martin qui en furent les spécialistes, et c'est Pierre Bonet lui-même qui s'est donné la peine de la définir pour nous, réglant définitivement tout débat:
Les reliures irradiantes pourraient être à la reliure moderne ce que la reliure à l'éventail fût au 17ème siècle, on y retrouve un principe global similaire (un mouvement du centre du plat vers les bords), même si l'exécution est naturellement différente.
Ce sont Paul Bonet et Pierre-Lucien Martin qui en furent les spécialistes, et c'est Pierre Bonet lui-même qui s'est donné la peine de la définir pour nous, réglant définitivement tout débat:
La reliure irradiante consiste en "... filets ondulés et très proches les uns des autres s'irradient d'un centre en rythmes concentriques, accrochant la lumière suivant la variation des courbes; ils donnent à l'ensemble un effet giratoire et scintillant qui semble créer relief et mouvement". Amen donc.
Et on a même envie de dire "amène!", tant ces reliures sont désirables, et pourtant vous savez que je ne suis pas amateur de reliure moderne. La première reliure de ce type de Bonet date de la période 1934-1935, et elles sont évidemment extrêmement recherchées, à la fois pour la qualité de la reliure, bien sûr, mais aussi l'exploit technique que réalise le doreur.
H
P.S.: : je n'ai pas trouvé d'image pour illustrer parfaitement le propos. On peut qualifier la reliure présentée comme étant à la fois irradiante et mosaïquée je pense.
Cet article m'inspire deux remarques, la première étant que bien que n'appréciant pas toujours la reliure d'art contemporaine, je trouve que certaines productions voire toutes sont tout de même très belles et très agréables à l'oeil, la deuxième ouvre une piste de réflexion que je vous laisse suivre ou non, elle est la suivante : La reliure a essuyé les modes, les techniques, les artistes des siècles passés, du veau brun estampé à froid sur ais de bois des XVè et XVIè siècle en passant par les reliures d'orfévrerie recouvertes de pierres précieuses enchassées dans des plaques décorées d'or ou d'argent des siècles du moyen-âge, an allant vers les maroquins mosaïqués du XVIè au XVIIIè s, les décors dorés roccocos ou rocailles des romantiques, la reliure parlante ou allusive si l'on préfère de la fin du XIXè et du XXè en finissant par les compositions déstructurées ou au contraire structurées mêlant plexiglas, cuir, plastique et coutures apparentes, les dorues irradiantes ou bien totalement absentes, le tout dans un décor "abstrait" la plupart du temps se voulant "interprétation de l'oeuvre", alors ma question est simple : Peut-on imaginer le futur ? Quelles pistes la reliure d'art n'a-t-elle pas encore exploré ? Que seront les modes "bibliophiliques" de demain en termes de reliures ? A llons nous revenir à un classissisme outré (pourquoi pas ! il faut bien revenir à une "politique de civilisation", comme si nous en étions jamais sorti...), ou bien irons nous inéluctablement vers un futurisme que je n'ai pas la capacité d'imaginer ?
RépondreSupprimerAvez-vous votre avis là dessus ?
Amitiés, Bertrand
Parions que, hélas, les "bibliophiles" du 22ème siècle s'arracheront les reliures charcutières de Jean de Bonnot. Qui sait peut-être même que dans 5 siècles, ils se demanderont si Bonet et Bonnot ne sont la même et unique personne...
RépondreSupprimerPas joli joli...
Etienne
Je pense que vous plaisantez Etienne ... ??
RépondreSupprimerConfondre Bonnot et Bonet, pour un vrai bibliophile j'entends, reviendrait à confondre une Logan avec une Maserati, non ?
Enfin, j'ose espérer que les bibliophiles du futur auront l'intelligence du "beau".
Amitiés, Bertrand
De toutes façons, on en a déjà débatu ici... Au XXIIème siècle, il n'y aura plus de livres papier, donc plus de reliure... Dans cette époque lointaine (et pourtant tellement proche), on demandera aux relieurs de nous faire de beaux petits cuirs de protection pour nos chers ebook...
RépondreSupprimerComme tu le dis Pilou, on en a déjà débattu: le livre papier ne disparaitra jamais. Le livre électronique va se développer. LEs deux vont cohabiter! Mais ne relançons pas le débat. Je parie simplement que le reliure a un grand avenir: les matières vont changer, les gouts aussi, les livres aussi. Tant mieux! J'aime beaucoup les reliures contemporaines quand elle respectent la forme "codex" du livre, forme à laquelle je suis très attaché. Les peu de reliures irradiantes que j'ai pu voir "en vrai" sont parmi les plus belles qu'il m'ait été donné de voir dans ma vie. Elles sont généralement superbes. Malheureusement, pas dans mes prix...
RépondreSupprimerPour ma part, je suis assez pessimiste sur l'avenir de la reliure.
RépondreSupprimerToutefois, en admettant qu'elle se perpétue, je pense qu'elle restera assez classique, les "brillantes avant-gardes" de l'avenir ayant définitivement délaissé le livre, qui ne sera plus aimé que par des nostalgiques du passé; ceux-ci, en bons nostalgiques, se tourneront vers des modèles éprouvés...
Cela impliquerait peut-être une forme de déconnexion de la reliure d'avec les autres domaines artistiques, mais cela ne me paraît pas inenvisageable.
Cela étant, encore une fois, les prophéties des bibliophiles de toutes époques, toujours démenties, invitent à la plus grande réserve: peut-être le déclin de la lecture "sur papier" aura-t-il pour conséquence le développement de ces "livres-objets" qui, pour moi, sont à peine assimilables à des reliures...: un objet de pure décoration, les livres à lire étant stockés sur un engin électronique quelconque.
Guillaumus
STOP LES PESSIMISTES !
RépondreSupprimerSoyez un peu réalistes. Pour ce qui nous concerne tous, y compris les plus jeunes, nous ne serons plus là dans moins d'un siècle. Croyez-vous vraiment que le paysage du LIVRE ANCIEN sera changé à ce point ? A part les prix, qui ne pourront qu'augmenter (loi de l'offre et de la demande), je ne crois pas à vos prédictions. Le LIVRE restera le LIVRE. Le reste ne sera que création technologique qui ne s'approchera de NOS LIVRES que par l'aspect relatif à la lecture, c'est tout.
Longue vie à tous !
Jean-Paul
Ne t'inquiète pas Jean-Paul, je disais ça pour rire!
RépondreSupprimerPersonnellement, je n'arrive pas à accrocher aux reliures irradiantes, tout comme aux autres reliures modernes. Surement mon côté traditionnaliste, mais il est vrai que je préfère une belle reliure de Gruel ou Du Seuil, ou même une belle couverture industrielle illustrée fin XIXe-début XXe.