Amis Bibliophiles Bonjour,
James Cook (1728 - 1779) est un navigateur, explorateur et cartographe britannique. Il est resté célèbre pour avoir effectué 3 expéditions dans le Pacifique. Il fût notamment le premier Européen à débarquer sur la côte Est de l’Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux îles Sandwich et à Hawaii. Il fut également le premier à faire le tour et à cartographier Terre-Neuve et la Nouvelle-Zélande.
Il a laissé un héritage colossal en termes de cartographie, d’histoire naturelle, d’ethnologie et dans bien d’autres domaines. Ces réussites peuvent sans nul doute être attribuées à son grand sens marin, ses aptitudes poussées pour la cartographie, son courage pour explorer des zones dangereuses afin de vérifier l’exactitude des faits rapportés par d’autres, et sa capacité à mener les hommes dans les conditions les plus rudes ainsi qu’à ses ambitions, cherchant constamment à dépasser les instructions reçues de l’Amirauté.
Cook est mort à Hawaii en 1779 durant une bataille contre des Hawaiiens, alors qu’il commandait sa troisième expédition en quête du passage du Nord-Ouest.
Pour les bibliophiles, les Voyages de Cook sont un monument du livre de voyages. Ils ont faits l’objet d’assez peu d’éditions, et sont particulièrement appréciés pour la qualité du texte, bien sûr, mais aussi l’exceptionnelle illustration qui l’accompagne.
Je vous propose de découvrir ensemble cette œuvre, de façon chronologique, en démarrant aujourd’hui par le premier voyage.
Cette première expédition s’est déroulée entre 1768 et 1771, après que la Royal Society ait confié l’Endeavour à James Cook, avec pour mission principale d’explorer l'océan Pacifique sud et de rechercher un hypothétique continent austral (qu’il ne trouvera pas).
A bord de l’Endeavour, qui est un trois-mâts barque (comparable au Bélem, que l’on peut encore croiser de nos jours, pour ceux qui le connaissent), Cook débarque à Tahiti le 13 avril 1769. Il va y rester quelque temps pour effectuer des mesures astronomiques autour du transit de Vénus.
Une fois ces mesures effectuées, il reprend la mer à la recherche de la Terra Australis. En effet, la Royal Society était convaincue de son existence et la Couronne rêvait d’y faire flotter l’Union Jack avant tout autre drapeau européen (la mission astronomique donnait à Cook l’alibi idéal pour ne pas éveiller la convoitise des autres royaumes européens).
Cook atteignit la Nouvelle-Zélande le 6 octobre 1769 et cartographia l’intégralité de ses côtes néo-zélandaises avec très peu d’erreurs (notamment sur la péninsule de Banks, qu’il prit pour une île, et sur l’île Stewart, qu’il rattacha abusivement à l’île du Sud). Il identifia également le détroit qui allait porter son nom, le détroit de Cook, séparant l’île du Sud de l’île du Nord.
Il mit ensuite cap à l’ouest à la recherche du continent austral. Des vents violents forcèrent cependant l’expédition à maintenir une route nord et les poussant finalement au sud-est du continent australien.
Cook poursuivit sa route vers le nord en longeant la côte, ne la perdant jamais de vue pour la cartographier et nommer ses points remarquables. Il débarqua pour la première fois en Australie, le 29 avril 1771 à Botany Bay où les naturistes de l’expédition (Banks ; Solander et Spöring) découvrirent de nombreuses nouvelles espèces. C’est également le lieu qui fût plus tard choisi par l’Angleterre pour y établir sa première colonie. L’emplacement fût ensuite déplacé de quelques kilomètres dans la baie Sydney Cove, qui est aujourd’hui Sydney.
Mais au delà des espèces animales et végétales, Cook rencontra des aborigènes dès ses premiers pas sur la terre ferme. Lorsque l’Endeavour entra dans la baie, l’équipage aperçut des hommes sur chaque côte. Vers 14 heures, ils mouillèrent près d’un groupe de six à huit maisons. Deux aborigènes s’approchèrent du bateau, ignorant les cadeaux que Cook leur proposait. On tira un coup de mousquet au-dessus de leur tête, blessant légèrement le plus vieux qui se mit à courir vers les maisons. Il revint avec d’autres hommes et jeta des lances vers les blancs, sans en atteindre aucun. Deux coups supplémentaires achevèrent de les chasser. Tous les adultes avaient disparu, mais Cook trouva plusieurs enfants dans les maisons, où il laissa quelques perles en signe d’amitié.
Après ces péripéties, Cook reprît la mer, cap au nord, il talonna l’Endeavour sur un banc de la Grande barrière de corail et fut sérieusement endommagé.
On passa près de sept semaines à réparer sur la plage, période qui fût à nouveau mise à profit par les scientifiques de l’expédition pour identifier de nouvelles espèces.
Le voyage reprît vers le Nord, s’arrêtant notamment à Batavia avant de reprendre la route vers l’Angleterre. Il était de retour le 12 juin 1771. On notera que Cook, s’il perdît quelques membres de son équipage, notamment Spöring, il le préserva du scorbut, qui faisait alors des ravages.
Sur le plan bibliophilique, l’édition originale française est parue en format in-4 chez Saillant et Nyon et chez Panckoucke en 1774, sous le titre « Relation des voyages entrepris par ordre de sa majesté britannique, actuellement régnante ; pour faire des Découvertes dans l’Hémisphère Méridional ». Cook est prénommé Jacques pour l'occasion.
Elle se compose de 4 volumes in-4 proposant 30 cartes et 22 planches. Elle est signée Hawkesworth, un juriste choisi par la Couronne pour rédiger la relation, fondant au passage les journaux personnels de plusieurs membres de l'expédition. On peut regretter qu’il a remanié les textes, mais l’ensemble reste d’une lecture passionnante, notamment sur la partie qui concerne Tahiti, où l’expédition séjourna assez longuement, tissant des liens importants avec la population locale. La relation de Cook débute au milieu du 2ème tome.
Cette édition fût doublée à la même date, chez les mêmes imprimeurs, d’une édition in-8 (8 tomes, généralement proposés en 4 volumes) à laquelle s’ajoute un atlas in-4.
Complets, ces ouvrages sont particulièrement recherchés. Voici quelques images de mon exemplaire en format in-4.
H
P.S. : le portrait n'est pas dans cette édition, il vient de l'édition du second voyage, dont je parlerai bientôt.
James Cook (1728 - 1779) est un navigateur, explorateur et cartographe britannique. Il est resté célèbre pour avoir effectué 3 expéditions dans le Pacifique. Il fût notamment le premier Européen à débarquer sur la côte Est de l’Australie, en Nouvelle-Calédonie, aux îles Sandwich et à Hawaii. Il fut également le premier à faire le tour et à cartographier Terre-Neuve et la Nouvelle-Zélande.
Il a laissé un héritage colossal en termes de cartographie, d’histoire naturelle, d’ethnologie et dans bien d’autres domaines. Ces réussites peuvent sans nul doute être attribuées à son grand sens marin, ses aptitudes poussées pour la cartographie, son courage pour explorer des zones dangereuses afin de vérifier l’exactitude des faits rapportés par d’autres, et sa capacité à mener les hommes dans les conditions les plus rudes ainsi qu’à ses ambitions, cherchant constamment à dépasser les instructions reçues de l’Amirauté.
Cook est mort à Hawaii en 1779 durant une bataille contre des Hawaiiens, alors qu’il commandait sa troisième expédition en quête du passage du Nord-Ouest.
Pour les bibliophiles, les Voyages de Cook sont un monument du livre de voyages. Ils ont faits l’objet d’assez peu d’éditions, et sont particulièrement appréciés pour la qualité du texte, bien sûr, mais aussi l’exceptionnelle illustration qui l’accompagne.
Je vous propose de découvrir ensemble cette œuvre, de façon chronologique, en démarrant aujourd’hui par le premier voyage.
Cette première expédition s’est déroulée entre 1768 et 1771, après que la Royal Society ait confié l’Endeavour à James Cook, avec pour mission principale d’explorer l'océan Pacifique sud et de rechercher un hypothétique continent austral (qu’il ne trouvera pas).
A bord de l’Endeavour, qui est un trois-mâts barque (comparable au Bélem, que l’on peut encore croiser de nos jours, pour ceux qui le connaissent), Cook débarque à Tahiti le 13 avril 1769. Il va y rester quelque temps pour effectuer des mesures astronomiques autour du transit de Vénus.
Une fois ces mesures effectuées, il reprend la mer à la recherche de la Terra Australis. En effet, la Royal Society était convaincue de son existence et la Couronne rêvait d’y faire flotter l’Union Jack avant tout autre drapeau européen (la mission astronomique donnait à Cook l’alibi idéal pour ne pas éveiller la convoitise des autres royaumes européens).
Cook atteignit la Nouvelle-Zélande le 6 octobre 1769 et cartographia l’intégralité de ses côtes néo-zélandaises avec très peu d’erreurs (notamment sur la péninsule de Banks, qu’il prit pour une île, et sur l’île Stewart, qu’il rattacha abusivement à l’île du Sud). Il identifia également le détroit qui allait porter son nom, le détroit de Cook, séparant l’île du Sud de l’île du Nord.
Il mit ensuite cap à l’ouest à la recherche du continent austral. Des vents violents forcèrent cependant l’expédition à maintenir une route nord et les poussant finalement au sud-est du continent australien.
Cook poursuivit sa route vers le nord en longeant la côte, ne la perdant jamais de vue pour la cartographier et nommer ses points remarquables. Il débarqua pour la première fois en Australie, le 29 avril 1771 à Botany Bay où les naturistes de l’expédition (Banks ; Solander et Spöring) découvrirent de nombreuses nouvelles espèces. C’est également le lieu qui fût plus tard choisi par l’Angleterre pour y établir sa première colonie. L’emplacement fût ensuite déplacé de quelques kilomètres dans la baie Sydney Cove, qui est aujourd’hui Sydney.
Mais au delà des espèces animales et végétales, Cook rencontra des aborigènes dès ses premiers pas sur la terre ferme. Lorsque l’Endeavour entra dans la baie, l’équipage aperçut des hommes sur chaque côte. Vers 14 heures, ils mouillèrent près d’un groupe de six à huit maisons. Deux aborigènes s’approchèrent du bateau, ignorant les cadeaux que Cook leur proposait. On tira un coup de mousquet au-dessus de leur tête, blessant légèrement le plus vieux qui se mit à courir vers les maisons. Il revint avec d’autres hommes et jeta des lances vers les blancs, sans en atteindre aucun. Deux coups supplémentaires achevèrent de les chasser. Tous les adultes avaient disparu, mais Cook trouva plusieurs enfants dans les maisons, où il laissa quelques perles en signe d’amitié.
Après ces péripéties, Cook reprît la mer, cap au nord, il talonna l’Endeavour sur un banc de la Grande barrière de corail et fut sérieusement endommagé.
On passa près de sept semaines à réparer sur la plage, période qui fût à nouveau mise à profit par les scientifiques de l’expédition pour identifier de nouvelles espèces.
Le voyage reprît vers le Nord, s’arrêtant notamment à Batavia avant de reprendre la route vers l’Angleterre. Il était de retour le 12 juin 1771. On notera que Cook, s’il perdît quelques membres de son équipage, notamment Spöring, il le préserva du scorbut, qui faisait alors des ravages.
Sur le plan bibliophilique, l’édition originale française est parue en format in-4 chez Saillant et Nyon et chez Panckoucke en 1774, sous le titre « Relation des voyages entrepris par ordre de sa majesté britannique, actuellement régnante ; pour faire des Découvertes dans l’Hémisphère Méridional ». Cook est prénommé Jacques pour l'occasion.
Elle se compose de 4 volumes in-4 proposant 30 cartes et 22 planches. Elle est signée Hawkesworth, un juriste choisi par la Couronne pour rédiger la relation, fondant au passage les journaux personnels de plusieurs membres de l'expédition. On peut regretter qu’il a remanié les textes, mais l’ensemble reste d’une lecture passionnante, notamment sur la partie qui concerne Tahiti, où l’expédition séjourna assez longuement, tissant des liens importants avec la population locale. La relation de Cook débute au milieu du 2ème tome.
Cette édition fût doublée à la même date, chez les mêmes imprimeurs, d’une édition in-8 (8 tomes, généralement proposés en 4 volumes) à laquelle s’ajoute un atlas in-4.
Complets, ces ouvrages sont particulièrement recherchés. Voici quelques images de mon exemplaire en format in-4.
H
P.S. : le portrait n'est pas dans cette édition, il vient de l'édition du second voyage, dont je parlerai bientôt.
Bibliophile veinard Hugues !
RépondreSupprimerQuel bel exemplaire !
La longue vue est-elle celle de Cook ? (sourire).
Pour info, j'avais noté en parcourant le programme TV pour la semaine le programme suivant :
Sur la chaîne franco-allemande Arte : http://www.arte.tv/fr/James-Cook/A-l-antenne/1961252.html
Docu-fiction en 4 parties, qui m'a l'air bien fait (il faut voir). Diffusé le 1er avril (voire les horaires). Je vais les enregistrer sur mon HD et vous dirai ce que j'en ai pensé.
Dans le même esprit j'ai regardé hier matin un autre docu-fiction de qualité proposé par la chaîne National Geographic sur la colonie anglaise de Jamestown (Virginie - 1607) autrement connu comme l'épisode de la rencontre de John Smith et de Pocahontas.
A suivre.
Amitiés, Bertrand
Merci Bertrand,
RépondreSupprimerJ'ai déjà vu le Cook diffusé sur Arte. il est correct.
Pour ceux qui ne peuvent pas regarder Arte, vous pouvez voir les épisodes 2, 3 et 4 sur l'excellent site Arte+7 :
http://plus7.arte.tv/fr/searchPage/1698106,templateId=noncache.html?search=capitaine
Il n'y a qu'à cliquer sur "regarder".
Hugues
je me coucherai encore une fois moins bête ce soir, je ne connaissais pas ce site Arte+7 ! Super, merci.
RépondreSupprimerAmitiés, Bertrand
A voir également, dans le même ordre d'idée la Relation post-mortem des Voyages de la Pérouse. On y apprend d'ailleurs que les îles Hawaii auraient été découverte avant que Cook n'y mette le pied (je ne me rappelle plus exactement par qui d'ailleurs... faute professionnelle de ma part. Par un Espagnol je crois, mais à vérifier).
RépondreSupprimerA lire, puisque tu parles du passage de Vénus devant le Soleil en 1769 le roman historique absolument excellent de Jean-Pierre Luminet, Le Rendez-vous de Vénus. Merveilleusement documenté, historique tout en restant agréable à lire, un des meilleurs livres sur les grandes conquêtes scientifiques, astronomiques et autres de cette décennie 1760-1770 et au-delà d'ailleurs de ces bornes chronologiques.
Le navire employé par Cook avait été choisi pour sa tenue en mer et sa capacité de tonnage, laissant au navire une grande autonomie. Et, contrairement aux Français, qui se ruinaient à construire des frégates, rapides mais tellement handicapantes, Cook s'est rabattu sur un bon gros charbonnier, qui faisait le transport de charbon entre le nord de l'Angleterre et la Tamise... Voilà à quoi on reconnaît un marin!
Bonsoir,
RépondreSupprimerUn peu ds la continuité je l'espère de l'article, il y a un salon http://www.aubance.net/Le-Salon-du-livre-ancien-invite-au-voyage_a1474.html qui se tiendra ce we. Pour le situer c'est près d'Angers.
Bonn soirée et bonne semaine
Emmanuel
Je ne peux que répéter ce qu'a dit Bertrand : quel bel exemplaire !
RépondreSupprimerRomain