Je vous propose ce soir un nouveau portrait de bibliophile, Frédérick, fidèle lecteur du blog, et qui était présent à notre dernier déjeuner, l'occasion du Salon du Grand Palais. Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas un jeu de questions/réponses, mais un autoportrait, ou presque. Je laisse la parole à Frédérick.
"Voici un peu de lecture, une histoire entre ma bibliothèque et le jeune bibliophile de 34 ans que je suis à travers laquelle, je l'espère, d'autres passionnés de livres y trouveront une partie de leur propre histoire passée ou à venir...
Quels sont vos domaines de prédilection?
La magie, l'alchimie, la sorcellerie, matières souvent dédaignées des positivistes, offrent pourtant un vaste et passionnant champ d'étude : celui de l'histoire des idées. Du rêve de ma jeunese à aujourd'hui, ma connaissance de la bibliophilie et plus particulièrement l'étude de ces matières changea fondamentalement ma vie. Je m'étais fixé un but à atteindre, celui de parvenir à avoir l'une des plus belle bibliothèque sur le sujet. A ceux qui pensent que la lecture de ces matières est ridicule, vaine ou même dangereuse, Je ne crains pas de dire que rien n'est certain en ce monde, que la quête mérite de dépoussiérer les livres oubliés, et que je ne crois pas que ces sujets n'ébranle trop ma foi, qui est tout ce qu'il y a de plus orthodoxe. De gauche à droire : grimoire d'honorius, les sorcelleries de Henry de Valois (1589), et les jugements astronomiques de Ferrier (1550) ex. Guaita.
De gauche à droite, le Khunrath (1609) en plein mar. et le J Wier "de l'imposture des diables" (1579) en peau humaine.
Une rencontre majeure façonna ma manière d'aborder la bibliophilie. J'avais osé écrire à Guy Bechtel, grand collectionneur de livres, qui me conseilla avec patience à une époque où l'on a besoin d'un guide. Au départ, on rentre des incomplets, des livres mal reliés. Ces déchets sont les plus onéreux. On les fait restaurer, et on fini par mal les revendre pour de plus beaux... mauvaise affaire à tous égards.
Planche dépliante de Ziarnko qui n'est présente que dans quelques exemplaires du De Lancre "des sorciers".
A mon avis, la bibliophilie est un mélange raisonné de passion et de rigueur. J'étais persuadé au début de ma collection ne jamais revendre un seul de mes livres, trop attaché à l'histoire et au lien étroit qui se créé entre l'objet et l'humain. Et pourtant, le temps passe et le livre que l'on croyait essentiel à sa bibliothèque devient moins nécessaire, puis il passe au second plan. Je crois qu'il est important de savoir se défaire d'un livre pour acheter un meilleur exemplaire ou un livre plus rare. Dans cette logique, il est alors impératif d'être bon gestionnaire afin de ne pas perdre d'argent à la revente et même en gagner le plus possible. J'espère n'en choquer aucun en soutenant que le livre est indissociable de sa valeur, et même si sa valeur est inconnue, incertaine, ou même spéculative. Je veux dire par là que le bonheur passe aussi par la bonne affaire. L'important, me semble-t-il, est de pouvoir toujours racheter un livre ! Alors, ne dilapidons pas ce qui est si dur à gagner.
Où achetez-vous vos livres?
J'ai commencé par acheter en brocante, puis en vente aux enchères. C'est là où l'on trouve des livres à des prix abordables, car c'est l'une des sources d'approvisionement des libraires. Puis j'ai avec acharnement poussé chacune des portes des libraires, qui malgré mon jeune âge, ne me rejetèrent pas tous. La grande majorité ouvrent leur porte aux jeunes bibliophiles. Les plus connus sont tout de même assez intimidants. On a toujours peur de ne pas être à sa place en passant le seuil de ces antres mystérieuses qui semblent absolument impénétrables, et dont les prix des livres font immédiatement fuir. Ne soyons pas trop dur avec les libraires parce que l'on ose pas entrer. C'est une affaire de volonté dans la majorité des cas, et puis il faut ne pas être trop mal habillé, c'est comme ça. De plus, les libraires intelligents savent que leurs clients les meilleurs ne sont plus de toute première jeunesse. Ils ont interêt à bien acceuillir la nouvelle génération qui sera cliente à un moment ou un autre. Bref, j'achète partout ou l'on connaît le mot "livre", et j'en respecte les codes. La brocante, même si elle ne produit plus vraiment de bonnes surprises bibliophiliques, garde encore son charme. Les ventes aux enchères provoquent le grand frisson; A tester absolument, et même pour une bricole convoitée, les sensations sont incroyables, que l'on ai remporté l'enchère ou non). Mais je préfère tout de même la librairie. Il y a un vrai contact et de bons conseils (souvent mais pas toujours, car le libraire est un commercant avec un stock à écouler).
Licetus, De Monstris, 1665
J'ai la chance d'avoir déjà la plupart des livres qui me firent rêver il y a quelques années. Curieusement, mon premier gros achat se trouva être le "Compendium Maleficarum', l'édition de 1626, livre qui plus que les autres, me faisait rêver. Il possède de nombreuses et extraordinaires gravures de diables. C'était en plus l'exemplaire de Maître Maurice Garçon, célèbre avocat et grand collectionneur de livres de démonologie. Son ex-libris est d'ailleurs tout à fait amusant : un petit diable tenant en l'air les initiales M.G. Les grands classiques de la sorcellerie de ma bibliothèque proviennent pour la plupart de la collection Frédéric et Anne Max, et notament un Jean Wier, "l'imposture des diables" relié en peau humaine (reliure dont les pores de la peau sont par groupe de trois, caractéristique de la peau humaine, alors que la peau de truie se singularise par une disposition de ses pores par groupe de quatre). Ce livre n'apparaît pas au catalogue de la vente. Il y aurait tellement de livres passionnants à vous décrire, et même des manuscrits dont celui-ci, du 18ème siècle, procès de Gilles de Rais copié sur l'original. Des curiosités sur la lycanthropie (Nynauld, 1615), la mandragore (Deusing, 1659), des grimoires tel "le véritable gremoire" ayant appartenu à Eliphas Levi, le"grimoire du pape Honorius" en somptueuse reliure et véritable édition ancienne (1670) ou bien "l'enchiridion" édition de 1633 en plein maroquin olive d'époque. Je viens de rentrer le Khunrath, bien complet de toutes ses planches, en plein maroquin 18 ème.
Quelques illustrations du compendium maleficarum de Gaccius, 1626.Sans parler des livres du 19ème, toujours avec provenance. Enfin, la bibliographie, que j'adore. Le Caillet, en plein maroquin, exemplaire sur japon offert par l'auteur à Dorbon. Le Yve-Plessis ex.N°7 de Dorbon, etc.
Auriez-vous une anecdote à nous raconter?
Le parcours du bibliophile est jonché d'anecdotes et d'aventures. J'en aurais des dizaines à raconter, car le sujet qui m'occupe est un milieu de charlatans, d'illuminés, mais il y a des gens sincères, passionnants, qui cherchent la vérité... ou plutôt un certain équilibre. J'ai rencontré des gens extraordinaires, mais l'anecdote qui me vient à l'esprit est purement bibliophilique. Il y a quelques mois, j'avais remarqué une vente aux enchères dans le sud de la France. Dans ces contrées chaudes et sèches, on imagine toujours quelque château de vieilles pierres dont les héritiers ignares dispersent aux gré d'une vente la précieuse bibliothèque.
Page de titre de l'édition originale du mutus liberPage de titre de mon mutus liber manuscrit (reliure pl. mar vert)
J'ai toujours la flamme en parcourant les catalogues de ces petites ventes de province. Ils sont souvent mal rédigés avec des notices sommaires. C'est pourtant l'une des forces de ces catalogues, car j'ai l'impression qu'il est possible d'y faire une découverte. A cette vente, un lot de 60 gravures de sorcellerie. Le grand frisson, pas de description, la découverte totale. Même un coup de téléphone à l'expert ne m'apporta pas grand chose. Il me donna tout de même un bon indice en décrivant - aussi bien qu'il le pouvait - quelques planches alchimiques "assez anciennes". Je demandais de pouvoir surenchérir par téléphone, afin de ne pas rater le lot pour quelques dizaines d'Euros. Je remportais le tout pour 200 Euros, prix plus que raisonnable me semble-t-il. Il serait toujours possible de revendre les planches les moins bonnes. La description par l'expert des gravures me faisait rêver. - pourquoi pas après tout, trouver un "mutus liber" inconnu ? J'avais tellement eu de chance avec ce livre; j'avais pu en acquérir deux (un original et un manuscrit), alors qu'ils sont absolument introuvables. Le précieux paquet arriva par la poste après de trops longues journées d'attente. Me remémorant mes espoirs de découverte, je faisais défiler les une après les autres des gravures amusantes, mais aucune n'illuminait le lot. Jusqu'à ce que j'arrive à un planche incroyable, inconnue, numérotée 2, puis une troisième, une quatrième.... douze d'une même suite. Je connais assez bien ce qui existe en gravure alchimique, mais là, le mystère totale. Un personnage, sans un mot de texte, cherche le secret de la pierre philosophale à la manière du "mutus liber". Pas beaucoup d'indices 10 planches sur 12 semble-t-il, pas de page de titre. J'avais décidé d'offir une reliure somptueuse à ces planches exceptionnelles, en laissant des feuillets vierges montés sur onglet à la place des deux manques. Il y a quelques jours, un ami érudit me donna la clé de l'énigme. Ses recherches, qu'il avait poussé plus que les miennes, l'emmenèrent vers un manuscrit de la bibliothèque de Lyon, "Opération et génération du grand-oeuvre", manuscrit dont parle en plusieurs endroits Fulcanelli. Mes planches seraient les représentations imprimées de ce manuscrit... qui vient d'être publié, et dont j'attends pour l'heure et avec impatience un exemplaire, qui pourrait confirmer ou infirmer cette piste.
EO de "l'ombre idéale de la sagesse universelle" (1679). Les ex. existants ont deux parties (latin + français). A l'origine, c'était une grande planchein folio, qui a été coupée, puis montée sur onglet, ce qui explique la grande rareté des ex. qui ont subsisté.
Qu'attendez-vous du blog?
Le monde de la bibliophilie est rempli de ce genre d'anecdotes. J'aimerais que vous, lecteurs du blog, me racontiez plus souvent vos aventures. Faites-nous rêver. C'est le privilège du bibliophile, le don d'aimer le beau et de s'évader un moment d'un monde sans saveur, d'où le rêve et le fantastique ont disparu. Si vous ne me croyez pas, regardez autour de vous. Moi, je retourne lire un livre sur la mandragore. Je vais au pays des chimères., c'était le notre, mais plus personne n'y croit.
Merci Frédérick,
H
Une bibliothèque qui donne envie de vendre son âme au diable...
RépondreSupprimerFrédérick ne serait-il pas le digne successeur de Boris Balkan ?
Possède-t-il un exemplaire en maroquin noir du "Neufs portes du Royaume des ombres"... ???
.... Mais c'est vrai, j'oubliais que ce livre n'a jamais existé...
Amitiés, Dean Corso (enfin presque) ou Bertrand pour les intimes.
Bibliothèque qui laisse rêveur...
RépondreSupprimerQue penser de l' "Arbor Mirabilis" de mon confrère Ulrich de Mayence (1486-1558, imprimé à 300 exemplaires en 1556, tous brûlés sauf deux : l'un à Dusseldorf, l'autre à Montségur ?...
Frédérick,
RépondreSupprimer- Surpris, malgré tout, que tant de rigueur (concret) dans la qualité de vos ouvrages puisse être associée à un sujet si propice à l’imaginaire, dans ce qu’il a de plus sombre (abstrait)
- Surpris de vos raisonnements si pertinents (grosse tendance à me prendre pour un abruti depuis cinq minutes !)
- Surpris que vous soyez si jeune et déjà à la tête d’une bibliothèque aussi finalisée. Des perspectives d’amélioration sont–elles envisageables dans les 40 années à venir ?
- Surpris mais admiratif !
- Petit bémol : Le rêve existe encore, je vous rassure, et la vie à une saveur acceptable si l’on choisit le bon condiment. A la mandragore, je préfère la rose. Chantée à l’opéra, dans l’opérette et la chanson populaire, elle me donne un moral d’enfer ! C’est fantastique et ça sent bon…
Cordialement et avec le sourire. Pierre
Un très, très beau portrait, des livres qui font rêver, une passionnante érudition! Chapeau bas!
RépondreSupprimerJe n'ai aucune attirance pour la sorcellerie, mais vous savez rendre le sujet captivant. Cela m'a d'ailleurs rappelé un séminaire suivi il y a quelques mois sur la sorcellerie, où les références citées ici s'enchainaient (De Lancre, Wier, etc.).
PS/ Je sens Bertrand atteind d'une certaine envie (jalousie?)... Je la partage.
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerje suis heureux de partager avec vous ma passion. Il est vrai que la fin semble un peu désabusé, mais je vous rassure, je suis très équilibré (il le faut face à ce qui est irrationel), et je ne ferai rien comme Guaita qui s'enfermait jour et nuit dans sa bibliothèque.
J'ai beaucoup d'autres livres sur le sujet, tous aussi passionnant, mais je les reserve pour une prochaine fois... et puis ma bibliothèque est loin d'être accomplie.
Bonjour Bertrand,
RépondreSupprimerj'ai bien aimé l'allusion à Balkan (même si c'est un personnage detestable). La neuvième porte était bien meilleure en lecture, mais le film montre tout de même de beaux livres. Il y a des choses vraisemblables, et d'autres fausses. Par exemple, le collectionneur français parle d'une édition originale du dictionnaire infernale... mais donne une date fantaisiste. En revanche, lorsque Corso effectue ses recherches dans une bibliothèque municipale au début du film, il prend un catalogue dans ses mains. En regardant bien, il s'agit de la vente F. et A Max, collectionneurs de livres de sorcellerie... dont je possède de nombreux exemplaires. ça apporte une touche de vraisemblance, rien de plus.
Bonsoir Frédérick,
RépondreSupprimeril y a quelque temps de cela j'ai eu un exemplaire (complet mais en médiocre condition d'époque - reliure fatiguée pour le moins...) de l'ouvrage suivant :
"L'incrédulité savante et la crédulité ignorante au sujet des magiciens et des sorciers" par Jacques d'Autun (Jacques Chevanes), capucin né à Autun (d'où son surnom) et mort à Dijon (1678).
Cet ouvrage est cité dans le Dictionnaire infernal et dans d'autres sources. Je l'avais lu avant de le vendre. C'est en partie une réponse à l'ouvrage de Naudé "Apologie pour tous les grands personnages soupçonnés de magie".
L'édition (la seule je crois) de cette incrédulité savante date de 1671 (Lyon). C'est un in-4.
La possédez-vous et ce livre sort-il des limites de vos recherches.
PS : je vous rassure, je vous pose la question par simple curiosité et sans aucune arrière pensée commerciale puisque mon exemplaire est... vendu.
Amitiés, Bertrand
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerLe rationnel félicite l'irrationnel pour sa superbe collection et son jeune enthousiasme.T'intéresses-tu à cette catégorie marginale , les "fous scientifiques" ? Trouve-t-on encore des manuscrits de sorcellerie? As-tu testé certaines recettes? :-)
RépondreSupprimerAu 28 j'espère.
Bonjour bernard,
RépondreSupprimerje connais surtout, "les fous littéraires", et le plus célèbre d'entre eux à mon avis : Berbiguier de la terre neuve du thym et son livre fameux en trois volumes, rarissime, "les farfadets". Il écrivit, sans un sourire, en trois très gros volumes, comment il voyait des farfadets le harceler. Son histoire est extraordinaire, car il croyait sincèrement aux farfadets, et ceci tout le long de sa vie. Il dépensa son maigre pécule à faire éditer son supplice, et à le faire illustrer par un graveur sans scrupule.
Je crois me souvenir que vous possédez un ouvrage fort sympathique d'un "fou scientifique", ne serait-ce pas celui représentant un homme volant sur une machine en métal encombrée de grands engrenages ?
Bonjour Bertrand,
RépondreSupprimeril existe à ma connaissance deux éditions du Chevannes : la première (que vous citez) de Lyon, 1671. Une seconde sera publiée chez Jean Certe, toujours à Lyon, en 1674.
C'est un livre que j'ai rencontré un pair de fois sur ma route, mais j'attends un bel exemplaire. Il est considéré comme très rare, mais on le rencontre tout de même.
A bientôt à tous, je l'espère, à un prochain déjeuner bibliophilique
Bonjour Bertrand,
RépondreSupprimeril existe à ma connaissance deux éditions du Chevannes : la première (que vous citez) de Lyon, 1671. Une seconde sera publiée chez Jean Certe, toujours à Lyon, en 1674.
C'est un livre que j'ai rencontré un pair de fois sur ma route, mais j'attends un bel exemplaire. Il est considéré comme très rare, mais on le rencontre tout de même.
A bientôt à tous, je l'espère, à un prochain déjeuner bibliophilique
Bonsoir,
RépondreSupprimerMerci pour cette fenêtre ouverte sur un monde fascinant et trop méconnu.
Nouvelle lectrice du blog je dévore les articles précédents, celui-ci confirme la qualité des autres.
Ca casse sèvére comme collec'!
RépondreSupprimerMoi qui m'abrutis dans l'opium de ma collection mono-thématique "coiffes arrachées et coins émoussés" et qui commençais une épatante "frontispice manquant- charnières éclatées- épidermures (sur le premier plat exclusivement")via Ebay (sortez les fusils les aficionados, je vous offre ma poitrine !), je me demande finalement si ces blogs sont bien hygièniques pour les coeurs et les esprits fragiles (comme les miens s'entend...)
Vous nous indiquez la voie. Belle leçon, Maestro.
Admirations bibliophiliques.
Montag
PS : avez-vous croisé votre collection avec celle de Durtal ?
L'ouvrage dont tu te souviens a pour titre: LE PHILOSOPHE SANS PRÉTENTION, OU L’HOMME RARE. OUVRAGE PHYSIQUE, CHIMIQUE, POLITIQUE ET MORAL, paru en 1775.
RépondreSupprimerSon auteur est Louis-Guillaume de La Folie (ou Follie) (1739-1780).
Il décrit dans cette utopie scientifique l’arrivée sur terre d’un habitant de Mercure dans une machine volante animée par l’électricité. Cet étonnant aérostat, décrit et représenté en frontispice, est considéré comme la première machine volante électrique : « Je me figurais une machine avec des ailes, … mais quelle fut ma surprise, lorsque arrivé sur la plate forme, je vis deux globes de verre de trois pieds de diamètre, montés au-dessus d’un petit siège assez commode. Quatre montants de bois couverts de lames de verre soutenaient ces deux globes. La pièce inférieure qui servait de soutien et de base au siège était un plateau enduit de camphre et couvert de feuilles d’or. Le tout était entouré de fils de métal ».
Plutôt que "fou", je dirais romancier(J.Verne du XVIII). Je trouve le titre savoureux!
Montag,
RépondreSupprimerPourriez-vous me contacter svp?
blog.bibliophile@gmail.com
Merci
H
Personne n'a réagi sur la reliure en peau humaine ... personnellement cela m'a interpellé... est-ce quelque chose de courant dans le monde de la bibliophilie ? c'est vraiment hyper macabre...
RépondreSupprimerC'est GENIAL, une reliure en peau humaine sur un tel sujet ! J'EN VEUX UNE !
RépondreSupprimerAmitiés
Xavier
Igor,
RépondreSupprimerLa reliure en peau humaine est moins choquante qu'il n'y paraît. Si, si, je vous assure.
J'avais commis un article sur le sujet :
http://bibliophilie.blogspot.com/2007/06/les-reliures-en-peau-brrr-humaine.html
Bonne lecture
Hugues
Oui, et puis la matière première cours les rues...;-)
RépondreSupprimerLes plus anciennes ne remontent pas au delà du XVIII, l'Angletterre et les USA en sont également assez riches, c'est en grande-Bretagne que se rencontrent les plus anciennes, datant de la seconde moitié du XVIII.
source : de Crauzat (I, page 135 et suivantes)-La reliure Française de 1900 à 1925.
On en voit de temps en temps en vente, mais ça reste assez rare.
Xavier
Pour Frédérick
RépondreSupprimerAs-tu vu que le dernier numéro des "Cahiers de science et vie" de Juin est totalement consacré à la sorcellerie et aux sciences occultes?
un spécialiste n'y apprendra pas grand chose, mais pour les autres...
Amitiés. Bernard
bonjour bernard,
RépondreSupprimernon, je n'ai pas vu le n° des "cahiers des sciences et vie". Je vais y jeter un oeil.
frédérick
bonjour bernard,
RépondreSupprimerje n'avais pas répondu à ta question, à savoir si j'avais déjà tenté quelque expérience occulte.
Non, car je les réprouve, quand bien même elles ne donneraient aucun résultat. L'acte en lui même est infâme, mais il y a encore des gens qui pratiquent la sorcellerie aujourd'hui. J'ai d'ailleurs failli acheter il y a peu deux petits grimoires d'invocations à lucifer datant des années 1970-1975. On trouve encore des manuscrits de sorcellerie du 18ème, mais rarement avant.
A vrai dire, j'aime assez aborder ces questions, car personne n'ose y répondre. L'historien pourtant se doit de se poser la question ultime : et le diable apparaît-il ?
Il me semble que la réponse (oui ou non) change dans un cas comme dans l'autre les données du problème. Bien sûr, il est impossible de répondre, mais on peut tout de même contourner le problème en se demandant : les sorcières croyaient-elles voir sincèrement le diable ? Car il faut oser le dire, face au délire persécuteur de l'inquisition et surtout des tribunaux civiles, on exagère toujours la vérité au profit du politiquement correct. Et bien si, les sorcières ont bien existé, et cela depuis l'antiquité, et certaines étaient même de vraies empoisonneuses... mais je m'éloigne du sujet.
Je laisse la parole aux blogeurs en espérant que ces questions ne laissent personne indifférent.
Frédérick
Indifférent ?
RépondreSupprimerBien au contraire Frédérick !
Je trouve ces questions de Dieu, Diable et Sorcières, particulièrement intéressantes et passionnantes, qu'on y adhère ou non.
Je pense que le paranormal n'est paranormal que jusqu'à ce que la science arrive à en extirper les incompréhensibles ressorts. N'est-ce pas Bernard ?
Ne paraissait-il pas "paranormal" à un homme du XVIè ou du XIXè s. de marcher sur la lune ou d'aller explorer le soleil ?
Explorer les méandres de la pensée sera de même. Explorer les complexités du cerveau humain, ses délires, ses capacités infinies seront un des enjeux de la "science" de demain...
Vaste sujet... un peu loin de la bibliophilie... je l'admets.
Amitiés, Bertrand
Bonjour, je vais attrister Frédérick. le porc (ou truie) tanné à un système pileux former de trois point en triangle. C'est d'ailleurs la caractéristique de la peau de porc. La peau humaine je ne sais pas. Par contre, nous possédons des peaux de porc et il n'y a aucune ambiguïté. Cordialement, Michel.
RépondreSupprimerPas d'avis sur la question, mais Monsieur Galantaris, avec qui j'avais eu l'occasion d'en parler m'avait dit que la peau humaine se reconnaissait au fait qu'elle forme des quadrilatères.
RépondreSupprimerY-a-t-il un médecin dans la salle???
:)
H
Bonjour,
RépondreSupprimerc'est vrai qu'il y a deux sons de cloches. Je me réfère à un article sur la question passé dans la partie "dossier" de la gazette de drouot. Je cite "Christian Galantaris explique que, à la loupe, les pores humains sont triangulaires, alors que ceux de la truie sont quadrangulaires".
Il y a également une photographie d'un livre relié en peau humaine. L'exemplaire est absolument identique au mien. Dans mon exemplaire, il y a une note de la main d'un précédent propriétaire qui dit que "l'exemplaire serait en peau humaine".
Tout ceci, bien sûr, n'est pas une preuve, mais c'est ce qui m'a conduit, jusqu'à présent, à croire à l'authenticité de la reliure.
Cependant, je n'ai aucune certitude, car ce n'est pas la première fois que l'on me dit que les pores humains sont quadrangulaires, assertions fondées à chaque fois sur de vagues souvenirs.
mais bon sang, y-a-il un médecin dans la salle !
Quel très beau portrait, je suis bouche bée. Bien que ce ne soit pas mon domaine de prédilection (mais celui de mon mari, moi ce serait plutôt la gastronomie :) j'avoue que je suis admirative devant ces ouvrages à l'air mystérieux.
RépondreSupprimerSi l'on m'avait dit que des reliures en peau humaine (brrr, j'en ai froid dans le dos) mèneraient à des triangles et des quadrilatères... Bertrand, les mathématiques te poursuivent *clin d'oeil*
Bonsoir à tous
RépondreSupprimerje reviens à vous encore une fois.
Appel à tous les bibliophiles... Qui peut apporter avec certitude la preuve du nombre de pores sur la peau humaine (s'il vous plaît, ne vous mutilez pas, même si c'est pour la science... bibliophilique).
Merci à tous d'avance.
Bonjour, photographie envoyer à Hugues du système pileux du porc. Cordialement, Michel.
RépondreSupprimerPour les amateurs d'art "épidermo-humano-créatif" voici un bel exemple...
RépondreSupprimerhttp://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.pointsdactu.org/IMG/jpg/388.jpg&imgrefurl=http://www.pointsdactu.org/article.php3%3Fid_article%3D920&h=2048&w=1072&sz=919&hl=fr&start=2&um=1&tbnid=FCUsdCXsi_mXRM:&tbnh=150&tbnw=79&prev=/images%3Fq%3Dpeau%2Bhumaine%2Bvue%2Bde%2Bpr%25C3%25A8s%26um%3D1%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26channel%3Ds%26rls%3Dorg.mozilla:fr-FR:official%26sa%3DN
Rien à voir avec les livres et la reliures mais bon... avec une loupe... qui sait ?
Amitiés épidermiques, Bertrand
modeste contribution aux reliures en peau humaine, dans ce livre pas de réponse comment distinguer une peau de truie d'une peau humaine ; mais la photo du chapitre complet de l'ouvrage de : Ernest de Crauzat-La reliure Française de 1900-1925
RépondreSupprimerhttp://issuu.com/bibliopegimane/docs/reliures_en_peau_humaine
vous pouvez imprimer, sauvegarder, zoomer, ....
Amitiés
xavier
Bonsoir, la peau humaine tannée est bien avec quatre pore en forme de quadrilatère (plutôt un losange ). Désoler Frédérick. Cordialement, Michel.
RépondreSupprimerJ'en ai peur en effet, j'ai de mon côté retrouvé la notice de Galantaris sur la fameuse Danse des Morts en peau humaine que j'avais perdue aux enchères :
RépondreSupprimerRELIURE EN PEAU HUMAINE. - LA DANSE DES MORTS, dessinée par Hans Holbein, gravée sur pierre par Joseph Schlotthauer…, expliquée par Hippolyte Fortoul. Paris, J. Labitte, (1842] ; pet. in-8 carré, reliure de l'époque peau humaine naturelle légèrement brunie, filets à froid gras et maigre en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné de caissons de filets à froid, pièce vieux rouge, tête dorée, non rogné.
La longue étude de Fortoul sur les danses des morts est suivie des 53 figures de Hans Holbein le jeune finement lithographiées d'après les bois des Icones mortis de l'édition de Bâle, 1554. Elles sont ici tirées sur papier de Chine appliqué.(…/…)
UN RARE ET IMPRESSIONNANT SPECIMEN DE RELIURE EN PEAU HUMAINE RECOUVRE LE VOLUME. La spécifité de la peau est attestée par un aspect très particulier (pores formant des carrés, alors que sur la peau de truie ils forment des triangles) et par une inscription d'époque accompagnant le volume : " J'ai un exemplaire de cet ouvrage relié en peau humaine, non rogné, tranche supérieure dorée. Ce fragment de peau humaine a été détaché d'un sujet à l'amphithéâtre de la clinique de Paris par M. Vl[adimir (?)] Tr… en 185.. La " clinique de Paris " désigne l'hôpital de la faculté de Médecine alors abrité dans le cloître du couvent des Cordeliers.
Des reliures de ce genre existaient au XVIIIe siècle (Alfred Franklin, Les anciennes bibliothèques de Paris, en cite deux). Elles sont généralement de plus petit format (in-12).
La Bibliothèque nationale détient aussi un exemplaire de la Danse des Morts de Holbein relié avec la peau tatouée d'un matelot, reliure exécutée pour l'imprimeur-bibliophile Ambroise Firmin-Didot (Legs Halphen). Un passage du Journal des Goncourt relate avec force détail le goût qu'avait de ces reliures Richard Hankey, le bibliophile anglais résidant à Paris. Il existe une petite bibliographie sur le sujet qui sera remise à l'acquéreur sur demande.
H
merci à tous de ces précisions.
RépondreSupprimerAprès vérification, mon exemplaire porte les caractéristiques de la peau de truis (en triangle). Merci de la photo envoyée par Hugues. Indiscutablement, elle coorespond au dessin des pores de mon exemplaire et donc provenant de la truie.
Dommages...