Amis Bibliophiles Bonsoir,
Je vous propose ce soir le portrait de Jean-Luc, qui intervient fréquemment et toujours avec une extrême pertinence dans nos débats. L'ennui avec Jean-Luc (sourire), c'est que je suis presque toujours d'accord avec lui (sauf une fois, à dire vrai), mais surtout qu'il fait preuve d'une justesse dans les propos que je lui envie souvent (comme "la possession termine le rêve")... Je vous laisse avec lui.
Bonjour Jean-Luc, pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre librairie ?
La librairie des Colporteurs existe depuis 10 ans, elle a été créée par Loup, mon amie, et moi-même. En ce qui me concerne, la création de la librairie est venue comme l’accomplissement d’un désir fort pour guérir de concessions professionnelles. Après des études de droit et de communication, je m’ennuyais mortellement dans mes emplois successifs. Au début nous n’avons travaillé par catalogues papiers et numériques, par internet aussi. La librairie a vécu ainsi virtuellement pendant 10 ans.
Cette année, nous ouvrons une librairie « en dur », au cœur d’un village aussi curieux que pittoresque : Saint-Emilion. Cet été, nous avons troqué la cire 213 pour la masse et la truelle, nous voulions créer de nos mains une librairie de caractère et je crois que nous y sommes parvenus.
Evidemment, les travaux ont été financés sur la vente d’une partie notre fonds et nous ouvrons avec un choix modeste d’ouvrages, mais il reste de jolies perles à des prix très corrects. Le bibliophile qui fait l’effort de se rendre dans la librairie, qui prend le temps de fouiller, devrait se voir récompensé. La trouvaille et le « dénichage » font partie de ces plaisirs de la bibliophile in situ dont internet nous prive.
Vous qualifiez-vous plutôt de bibliophile libraire ou de libraire bibliophile… ou bien encore autrement ?
Au risque de lasser les lecteurs du blog avec la même rengaine, je redis ce que j’ai déjà écrit ici, il existe un univers, la bibliophilie, et à l’intérieur de cet univers deux comportements majeurs : acheter des livres, vendre des livres. Rares sont ceux qui ne font qu’acheter et encore plus ceux qui ne font que vendre. Ceux dont la profession est de vendre des livres sont appelés « libraires » et j’en suis. Donc, oui, je me considère appartenant à l’univers de la bibliophilie et mon activité, dans cet univers, est d’être libraire.
J’articule les choses ainsi car je crois inapproprié et stérile d’opposer bibliophiles et libraires comme on le fait parfois ici (la nture humaine... NDLR). L’acheteur d’un livre entre en concurrence avec les autres acheteurs de ce même livre, qu’il soit professionnel ou particulier. Voilà la vérité. A mon avis, dire que le libraire est l’ennemi du bibliophile est un grand malentendu qui ajoute à la confusion des débats.
Quels sont vos domaines de prédilection, ou votre approche est-elle éclectique et vous fonctionnez au coup de cœur ?
Le fonds de la librairie est un compromis entre nos coups de cœur et les envies de nos clients. Le choix est donc très large. Plus tard, trois spécialités viendront compléter le fonds généraliste : la « Révolution et les Girondins », « la littérature fantastique » et « la matière des symboles ». Ces catalogues seront prêts dans trois ou quatre ans, pas avant. Plusieurs personnes nous ont reproché de ne pas spécialiser la librairie de Saint-Emilion dans le vin et l’œnologie. Nous avons un rayonnage consacré au vin, mais nous ne souhaitons pas être la librairie du vin. Il faut bien comprendre que l’activité commerciale du village est presque essentiellement tournée vers le vin alors que le lieu est riche d’un passé, d’une histoire, de légendes qui méritent qu’on s’y intéresse.
Où vendez-vous vos livres ?
Dans la librairie, sur Livre Rare Books, sur internet par nos catalogues papier et numérique, et un peu sur eBay sous l’identité « les_colporteurs ». Nous étions sur abebooks mais l’outil est inadapté aux petites librairies, surtout depuis un récent changement qui ponctionne même les frais de port ! Beaucoup de nos confrères sont sur abebooks par instinct de survie mais vendre quatre livres par mois à 40 euros sur ce site, c’est creuser sa propre tombe.
Quel avenir imaginez-vous pour le métier de libraire ?
J’ai déjà tenté de répondre ici même, je n’ai pas changé ma vision des choses. L’ère des librairies est révolue, nous revenons à l’ère des libraires. De fortes personnalités vont émerger à l’image des Damascene Morgand et les Edouard Rahir des siècles passés. Avec cependant des manières de faire inédites. Nous verrons sans doute des Révolutionnaires de la bibliophilie apporter un regard rénové sur le livre ancien, son univers et son intérêt.
Quel est le ou les livres qui vous font rêver ?
La bibliophilie est un des rares domaines au XXIe siècle où le goût des autres est extrêmement contagieux. Il suffit de lire trois lignes prodigieuses sur un livre inconnu pour que la passion de l’auteur contamine le lecteur (même avis, le bibliophile doit être lecteur, grand lecteur... NDLR). Il y a une sorte de toxicité psychologique de la lecture. La connaissance et la culture génère un désir bibliophile insatiable…
Et les livres que vous possédez déjà et qui vous sont particulièrement chers ?
Là c’est différent. La possession termine le rêve. On passe alors à autre chose, une sorte de fierté à être le gardien bienveillant de livres complices. J’aime beaucoup mon dictionnaire d’architecture signé par Viollet-le-Duc, mon originale de la Guyenne militaire de Léo Drouyn et son rare opus sur l’Entre-deux-mers. Actuellement, j’ai sous les yeux un manuscrit original d’Eugène Sue, les corrections sont passionnantes. Ce sont ceux qui me viennent directement à l’esprit. Posez-moi la question demain et ce sera sans doute d’autres titres.
Vous savez que les lecteurs du blog aiment les histoires, auriez-vous une anecdote à nous raconter ?
Aïe. On prend conscience aujourd’hui qu’internet conserve beaucoup et très longtemps. Verba volant, scripta manent. C’est un problème, si je raconte certaines anecdotes ici, je risque de trahir des secrets pour la postérité. Racontons celle-ci tout de même. Je me suis trouvé une fois au centre d’une transaction ou deux personnes se disputaient une bible du XVIIe siècle qui, visiblement, devait avoir quelques particularités qui m’ont échappées. Par une péripétie un peu compliquée, l’un acheta la bible mais l’autre personne en prit possession. Dans tous les sens du terme. Cette personne n’aura gardé la bible que quelques heures car dès la première nuit elle fut réveillée par une voix qui lui commanda de détruire l’ouvrage. Elle ne put opposer de résistance et, dans un état hypnotique, alla jeter la bible dans le port de Bordeaux. A la suite de quoi, cette personne fit un séjour en hôpital psychiatrique. L’acheteur n’a jamais voulu me dire ce que sa bible perdue avait de si spécial et, quant à moi, j’ai encore un pincement au cœur en imaginant ce bel ouvrage en train de pourrir dans les eaux sombres de la Garonne.
Enfin, vous êtes un visiteur fidèle du blog, qu’en attendez-vous ?
Ce blog est une véritable réussite, il est devenu incontournable et son succès est la preuve que la formule est bonne. Une longue vie est surtout ce que j’en attends. J’y trouve une complicité d’esprit avec pas mal de personnes qui le fréquentent. Des courants littéraires et artistiques des siècles passés sont nés ainsi, de simples frottements des âmes et du plaisir de parler le même langage. Je crois que le meilleur du blog est encore à venir.
Merci Jean-Luc, nous vous souhaitons le meilleur dans ce nouveau et superbe projet.
Hugues
Je vous propose ce soir le portrait de Jean-Luc, qui intervient fréquemment et toujours avec une extrême pertinence dans nos débats. L'ennui avec Jean-Luc (sourire), c'est que je suis presque toujours d'accord avec lui (sauf une fois, à dire vrai), mais surtout qu'il fait preuve d'une justesse dans les propos que je lui envie souvent (comme "la possession termine le rêve")... Je vous laisse avec lui.
Bonjour Jean-Luc, pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre librairie ?
La librairie des Colporteurs existe depuis 10 ans, elle a été créée par Loup, mon amie, et moi-même. En ce qui me concerne, la création de la librairie est venue comme l’accomplissement d’un désir fort pour guérir de concessions professionnelles. Après des études de droit et de communication, je m’ennuyais mortellement dans mes emplois successifs. Au début nous n’avons travaillé par catalogues papiers et numériques, par internet aussi. La librairie a vécu ainsi virtuellement pendant 10 ans.
Cette année, nous ouvrons une librairie « en dur », au cœur d’un village aussi curieux que pittoresque : Saint-Emilion. Cet été, nous avons troqué la cire 213 pour la masse et la truelle, nous voulions créer de nos mains une librairie de caractère et je crois que nous y sommes parvenus.
Evidemment, les travaux ont été financés sur la vente d’une partie notre fonds et nous ouvrons avec un choix modeste d’ouvrages, mais il reste de jolies perles à des prix très corrects. Le bibliophile qui fait l’effort de se rendre dans la librairie, qui prend le temps de fouiller, devrait se voir récompensé. La trouvaille et le « dénichage » font partie de ces plaisirs de la bibliophile in situ dont internet nous prive.
Vous qualifiez-vous plutôt de bibliophile libraire ou de libraire bibliophile… ou bien encore autrement ?
Au risque de lasser les lecteurs du blog avec la même rengaine, je redis ce que j’ai déjà écrit ici, il existe un univers, la bibliophilie, et à l’intérieur de cet univers deux comportements majeurs : acheter des livres, vendre des livres. Rares sont ceux qui ne font qu’acheter et encore plus ceux qui ne font que vendre. Ceux dont la profession est de vendre des livres sont appelés « libraires » et j’en suis. Donc, oui, je me considère appartenant à l’univers de la bibliophilie et mon activité, dans cet univers, est d’être libraire.
J’articule les choses ainsi car je crois inapproprié et stérile d’opposer bibliophiles et libraires comme on le fait parfois ici (la nture humaine... NDLR). L’acheteur d’un livre entre en concurrence avec les autres acheteurs de ce même livre, qu’il soit professionnel ou particulier. Voilà la vérité. A mon avis, dire que le libraire est l’ennemi du bibliophile est un grand malentendu qui ajoute à la confusion des débats.
Quels sont vos domaines de prédilection, ou votre approche est-elle éclectique et vous fonctionnez au coup de cœur ?
Le fonds de la librairie est un compromis entre nos coups de cœur et les envies de nos clients. Le choix est donc très large. Plus tard, trois spécialités viendront compléter le fonds généraliste : la « Révolution et les Girondins », « la littérature fantastique » et « la matière des symboles ». Ces catalogues seront prêts dans trois ou quatre ans, pas avant. Plusieurs personnes nous ont reproché de ne pas spécialiser la librairie de Saint-Emilion dans le vin et l’œnologie. Nous avons un rayonnage consacré au vin, mais nous ne souhaitons pas être la librairie du vin. Il faut bien comprendre que l’activité commerciale du village est presque essentiellement tournée vers le vin alors que le lieu est riche d’un passé, d’une histoire, de légendes qui méritent qu’on s’y intéresse.
Où vendez-vous vos livres ?
Dans la librairie, sur Livre Rare Books, sur internet par nos catalogues papier et numérique, et un peu sur eBay sous l’identité « les_colporteurs ». Nous étions sur abebooks mais l’outil est inadapté aux petites librairies, surtout depuis un récent changement qui ponctionne même les frais de port ! Beaucoup de nos confrères sont sur abebooks par instinct de survie mais vendre quatre livres par mois à 40 euros sur ce site, c’est creuser sa propre tombe.
Quel avenir imaginez-vous pour le métier de libraire ?
J’ai déjà tenté de répondre ici même, je n’ai pas changé ma vision des choses. L’ère des librairies est révolue, nous revenons à l’ère des libraires. De fortes personnalités vont émerger à l’image des Damascene Morgand et les Edouard Rahir des siècles passés. Avec cependant des manières de faire inédites. Nous verrons sans doute des Révolutionnaires de la bibliophilie apporter un regard rénové sur le livre ancien, son univers et son intérêt.
Quel est le ou les livres qui vous font rêver ?
La bibliophilie est un des rares domaines au XXIe siècle où le goût des autres est extrêmement contagieux. Il suffit de lire trois lignes prodigieuses sur un livre inconnu pour que la passion de l’auteur contamine le lecteur (même avis, le bibliophile doit être lecteur, grand lecteur... NDLR). Il y a une sorte de toxicité psychologique de la lecture. La connaissance et la culture génère un désir bibliophile insatiable…
Et les livres que vous possédez déjà et qui vous sont particulièrement chers ?
Là c’est différent. La possession termine le rêve. On passe alors à autre chose, une sorte de fierté à être le gardien bienveillant de livres complices. J’aime beaucoup mon dictionnaire d’architecture signé par Viollet-le-Duc, mon originale de la Guyenne militaire de Léo Drouyn et son rare opus sur l’Entre-deux-mers. Actuellement, j’ai sous les yeux un manuscrit original d’Eugène Sue, les corrections sont passionnantes. Ce sont ceux qui me viennent directement à l’esprit. Posez-moi la question demain et ce sera sans doute d’autres titres.
Vous savez que les lecteurs du blog aiment les histoires, auriez-vous une anecdote à nous raconter ?
Aïe. On prend conscience aujourd’hui qu’internet conserve beaucoup et très longtemps. Verba volant, scripta manent. C’est un problème, si je raconte certaines anecdotes ici, je risque de trahir des secrets pour la postérité. Racontons celle-ci tout de même. Je me suis trouvé une fois au centre d’une transaction ou deux personnes se disputaient une bible du XVIIe siècle qui, visiblement, devait avoir quelques particularités qui m’ont échappées. Par une péripétie un peu compliquée, l’un acheta la bible mais l’autre personne en prit possession. Dans tous les sens du terme. Cette personne n’aura gardé la bible que quelques heures car dès la première nuit elle fut réveillée par une voix qui lui commanda de détruire l’ouvrage. Elle ne put opposer de résistance et, dans un état hypnotique, alla jeter la bible dans le port de Bordeaux. A la suite de quoi, cette personne fit un séjour en hôpital psychiatrique. L’acheteur n’a jamais voulu me dire ce que sa bible perdue avait de si spécial et, quant à moi, j’ai encore un pincement au cœur en imaginant ce bel ouvrage en train de pourrir dans les eaux sombres de la Garonne.
Enfin, vous êtes un visiteur fidèle du blog, qu’en attendez-vous ?
Ce blog est une véritable réussite, il est devenu incontournable et son succès est la preuve que la formule est bonne. Une longue vie est surtout ce que j’en attends. J’y trouve une complicité d’esprit avec pas mal de personnes qui le fréquentent. Des courants littéraires et artistiques des siècles passés sont nés ainsi, de simples frottements des âmes et du plaisir de parler le même langage. Je crois que le meilleur du blog est encore à venir.
Merci Jean-Luc, nous vous souhaitons le meilleur dans ce nouveau et superbe projet.
Hugues
Il est des portraits qui donnent envie de devenir libraire (mais comme je l'ai dit à un libraire, je n'ai jamais pu noyer les petits chats = (en l'occurrence) vendre les livres qui m'importent) ...
RépondreSupprimerJ'ai dû vous croiser, lors d'un salon du sud-ouest ou à regarder se noyer une bible dans la Garonne...
Ce qui est sûr c'est que je vous lis sur ebay ce qui n'est pas rien...
Bon vent, aux colporteurs
Beau portrait, qui donne envie de se faire libraire quand le poids des "concessions professionnelles" se fait si fort.
RépondreSupprimerEt rassurant, car, fidèle aux libraires, plus qu'aux librairies, j'aime voir mis en valeur ce beau métier.
Si un jour je passe à Saint-Emilion, je n'hésiterai pas à pousser la porte des colporteurs. Mais Saint-Emilion est vraiment loin de mes montagnes !
Au passage, je signale que la Dauphiné, et plus particulièrement les Hautes-Alpes, ont été une pépinières de colporteurs libraires, qui se sont souvent sédentarisés. On peut citer le père de Champollion à Figeac ou Victor Lagier à Dijon, Carlhian, libraire à Paris (Carlhian-Goeury, pour ceux qui connaissent) ou les ancêtres de l'éditeur Gauthier-Villars, à Lons-le-Saunier.
Jean-Marc
Merci Jean-Luc pour cette belle vision des libraires d'aujourd'hui et de demain. Que de complicité non dite sur ce blog !L'aenir vous appartient.
RépondreSupprimerQuel beau portrait et quelles belles photos! Si je passze par St Emilion, je passe par chez vous!
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerCe beau portrait va donner bonheur et espérance aux bibliophiles et aux impétrants libraires. Jean-Luc fait partie avec Bertrand (in memoriam… son impertinence nous manque !) de ces jeunes libraires aux caractère trempé et à la curiosité aiguisée ; j’allais écrire de ces jeunes libraires à la tête bien pleine et à la tête bien faite comme aurait dit l’illustre voisin.
Je constate aussi, dans les deux cas, que l’art de manier la pioche, la truelle ou la visseuse-dévisseuse leurs a permis de faire une notable économie de gros œuvres à l’origine de la réalisation de ce projet. Avis aux possesseurs de deux mains gauches !
Je confirme que tenir boutique ouverte est un luxe à l’égal de celui de l’entretien d’une danseuse… Mais quel plaisir (tenir boutique ouverte, bien sûr) ! Une enseigne décorative, de belles étagères et des ouvrages choisis, mis en valeur dans un bel écrin est un défi qui mérite semble t’il qu’on s’y attache.
Je félicite encore Jean-Luc, dont l’article sur les « nouveaux libraires » trône en bonne place à côté du « nouvel économiste » sur ma table de nuit, pour le charme évident de sa boutique. Je retournerai, sans nul doute, visiter St Emilion pour de nouvelles raisons.
Très cordialement. Pierre
Merci à tous, vos commentaires vont droit au coeur du jeune libraire de 42 ans que je suis... Comme les vendanges ont bien commencé ici, dès que le vin sera tiré, je rassemblerai quelques bouteilles de Saint-Emilion qui formeront une cuvée spéciale "Blog du bibliophile". Nous trouverons certainement un jour une occasion de les boire ensemble :-) Encore merci et bon week-end à tous.
RépondreSupprimerEtant négociant en vins, mon prochain passage à St Emilion passera bien sûr par la librairie des colporteurs... d'ailleurs, j'aime beaucoup les livres de colportages, et le cachet de la librairie semble se prêter à de plaisantes découvertes.
RépondreSupprimerBonne réussite à Jean-Luc.