Amis Bibliophiles Bonsoir,
Je vous propose ce soir de reprendre le chemin de la reliure, avec un article de Xavier, sur l'histoire de la profession de graveur, suivie de celle des fers à dorer. Merci à lui.Jusqu’au XIIIe siècle les estampages se font à l’aide de blocs de bois gravés ; au vu de la difficulté rencontrée pour obtenir un estampage régulier, on eut l’idée d’utiliser du fer doux, puis du cuivre.
Les tailleurs-graveurs sur métal ont gravé en creux les premières plaques ; puis les premiers fleurons de l’époque monastique.
Ces tailleurs-graveurs font aussi des sceaux et des cachets, des fers de livres ; ils font partie de la communauté des fondeurs, chauderonniers, espingliers, balanciers et graveurs de sceaux (en 1467).
En 1705 ; d’autres professions s’occupent de gravure sur métal, les orfèvres, merciers, fondeurs, peintres et sculpteurs, ce qui n’a pas manqué pas de créer une certaine concurrence.
1776 : la réforme générale des corporations réunit les graveurs sur métaux aux fondeurs et doreurs sur métaux. La révolution a aboli les corporations et a permis à tout citoyen, moyennant paiement d’une patente, d’exercer le métier de son choix.
Les fers à Dorer
Les premiers fers à « empreindre » ont vu le jour au XIIe siècle ; ils sont gravés en creux dans du fer doux et représentent des motifs simples.
Au XIVe siècle, apparition des rosaces ; torsades et entrelacs. Jusqu’au XVe siècle ils se sont multipliés par des motifs floraux et par la faune héraldique.
Les fers sont principalement utilisés dans les monastères par les frères relieurs : se sont nos fers monastiques.
La renaissance Italienne du XVI engendre un style différent : la gravure en relief remplace la gravure en creux et apporte une élégance.
Les fers pleins azurés et évidés font encore aujourd’hui l’objet de notre admiration. Ils s’inspirent des vignettes de typographie des célèbres imprimeurs vénitiens : les Alde.
D’autres motifs, ceux là non pas puisés leur inspiration dans l’imprimerie : les entrelacs, se sont les fers Grolier (Jean Grolier de Servières, Vicomte d’Aiguizy, 1479-1565) ; du nom du prestigieux bibliophile.
On retrouvera ces motifs, un siècle plus tard dans les fanfares.
Le XVII est le siècle des tortillons, ou pointillé ; se sont les fers le Gascon (cet inconnu, voir le catalogue de la vente Esmérian T2, partie 2, qui n’éclaire pas plus que Ernest Thoinan) ; les motifs s’inspirent du travail des dentellières.
Le XVIII s’affirme par des motifs de dentellerie, de ferronnerie et de broderie.
La Révolution, attributs vengeurs et philosophiques…, bonnets Phrygiens, tables de lois et piques.
L’Empire, les palmettes et les motifs architecturaux
Restauration et époque Romantique, on redessine les motifs anciens que l’on traite différemment.
Fin XIXe siècle, c’est le BOULEVERSEMENT, il n’y a plus de style, mais autant de styles que de relieurs ; c’est l’avènement des filets droits et courbes. A noter ceux d’art décoratif vers 1925.
1960, la mosaïque de cuir supplante la dorure et la gravure de fers sera occasionnelle.
Au XIVe siècle, apparition des rosaces ; torsades et entrelacs. Jusqu’au XVe siècle ils se sont multipliés par des motifs floraux et par la faune héraldique.
Les fers sont principalement utilisés dans les monastères par les frères relieurs : se sont nos fers monastiques.
La renaissance Italienne du XVI engendre un style différent : la gravure en relief remplace la gravure en creux et apporte une élégance.
Les fers pleins azurés et évidés font encore aujourd’hui l’objet de notre admiration. Ils s’inspirent des vignettes de typographie des célèbres imprimeurs vénitiens : les Alde.
D’autres motifs, ceux là non pas puisés leur inspiration dans l’imprimerie : les entrelacs, se sont les fers Grolier (Jean Grolier de Servières, Vicomte d’Aiguizy, 1479-1565) ; du nom du prestigieux bibliophile.
On retrouvera ces motifs, un siècle plus tard dans les fanfares.
Le XVII est le siècle des tortillons, ou pointillé ; se sont les fers le Gascon (cet inconnu, voir le catalogue de la vente Esmérian T2, partie 2, qui n’éclaire pas plus que Ernest Thoinan) ; les motifs s’inspirent du travail des dentellières.
Le XVIII s’affirme par des motifs de dentellerie, de ferronnerie et de broderie.
La Révolution, attributs vengeurs et philosophiques…, bonnets Phrygiens, tables de lois et piques.
L’Empire, les palmettes et les motifs architecturaux
Restauration et époque Romantique, on redessine les motifs anciens que l’on traite différemment.
Fin XIXe siècle, c’est le BOULEVERSEMENT, il n’y a plus de style, mais autant de styles que de relieurs ; c’est l’avènement des filets droits et courbes. A noter ceux d’art décoratif vers 1925.
1960, la mosaïque de cuir supplante la dorure et la gravure de fers sera occasionnelle.
Roulettes et Palettes
La roulette au filet simple déjà employée au XIIIe siècle, sert à tracer les encadrements et les compartiments contenant les motifs tirés à froid à l’aide de bloc gravés.
Le XVIe siècle voit les roulettes gravées de motifs.
La roulette au filet simple déjà employée au XIIIe siècle, sert à tracer les encadrements et les compartiments contenant les motifs tirés à froid à l’aide de bloc gravés.
Le XVIe siècle voit les roulettes gravées de motifs.
Les plaques
La plaque n’a pas cessé d'être utilisée depuis la fin du XVe siècle, formant généralement le décor central du plat. La plaque a répondu à un besoin d'orner à moindre frais les livres produits en abondance par l'imprimerie naissante.
Au XVe siècle, les sujets sont essentiellement religieux, le plus souvent des scènes du nouveau testament.
Au XVIe siècle, les motifs sont inspirés par les bois à pleine page des livres d'heures, dès la deuxième décennie du XVIe siècle, les plaques à arabesques, déjà en usage en Italie, font leur apparition.
Au milieu du XVIe siècle, on renonce à imiter les décors exécutés à la main. La plaque à une valeur propre avec des milieux et des coins à fond d'azur ; cette innovation fournit l'avantage de pouvoir se servir des mêmes plaques sur des formats différents. Ces plaques restèrent utilisées jusqu'au début du XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, on imprima tant de livres, que les plaques se comptent par milliers. C'est aussi la grande époque des plaques à combinaisons. A l'approche de la révolution les plaques perdent la plupart de leurs qualités, le dessin est moins précis ; elles sont "plus lourdes", et ne reproduisent qu'imparfaitement les décors à petits fers des maîtres de cette époque.
Aux dernières années du règne de Louis XVI, apparaissent les plaques emblèmatiques, aux dessins empruntés à la faïence et aux tentures d'ameublement.
La Révolution, laisse de rares plaques sans bien grand intérêt artistique, ou l'on trouve surtout le faisceau et la hache, le bonnet Phrygien, statue de la liberté, etc.
Le XIXe siècle et l'Empire, voient l’apparition des plaques aux dessins tirés de la Grèce antique et de la Rome impériale, c'est aussi à l'image de ce qui se fait dans les branches de l'art industriel.
La Restauration, a continué quelques temps le style Empire, mais cède le pas aux ornementations gothiques. Avec les Romantiques et les plaques à la cathédrale, viennent ensuite les plaques de style rocaille aux traits plus ou moins lourds.
Dès 1850, avec le développement de la reliure industrielle, on revient aux plaques à personnages, remises au goût du jour, et qui, tirées en plein or, ne donnent pas toujours les meilleurs résultats.
Une presse à balancierAu XVe siècle, les sujets sont essentiellement religieux, le plus souvent des scènes du nouveau testament.
Au XVIe siècle, les motifs sont inspirés par les bois à pleine page des livres d'heures, dès la deuxième décennie du XVIe siècle, les plaques à arabesques, déjà en usage en Italie, font leur apparition.
Au milieu du XVIe siècle, on renonce à imiter les décors exécutés à la main. La plaque à une valeur propre avec des milieux et des coins à fond d'azur ; cette innovation fournit l'avantage de pouvoir se servir des mêmes plaques sur des formats différents. Ces plaques restèrent utilisées jusqu'au début du XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, on imprima tant de livres, que les plaques se comptent par milliers. C'est aussi la grande époque des plaques à combinaisons. A l'approche de la révolution les plaques perdent la plupart de leurs qualités, le dessin est moins précis ; elles sont "plus lourdes", et ne reproduisent qu'imparfaitement les décors à petits fers des maîtres de cette époque.
Aux dernières années du règne de Louis XVI, apparaissent les plaques emblèmatiques, aux dessins empruntés à la faïence et aux tentures d'ameublement.
La Révolution, laisse de rares plaques sans bien grand intérêt artistique, ou l'on trouve surtout le faisceau et la hache, le bonnet Phrygien, statue de la liberté, etc.
Le XIXe siècle et l'Empire, voient l’apparition des plaques aux dessins tirés de la Grèce antique et de la Rome impériale, c'est aussi à l'image de ce qui se fait dans les branches de l'art industriel.
La Restauration, a continué quelques temps le style Empire, mais cède le pas aux ornementations gothiques. Avec les Romantiques et les plaques à la cathédrale, viennent ensuite les plaques de style rocaille aux traits plus ou moins lourds.
Dès 1850, avec le développement de la reliure industrielle, on revient aux plaques à personnages, remises au goût du jour, et qui, tirées en plein or, ne donnent pas toujours les meilleurs résultats.
La dorure aujourd’hui Paul Bonet
G.Cretté, le maître des filets, élève de Marius-Michel
Une prouesse technique, Henri Mercher
Merci Xavier!
Merci Xavier!
Hugues
Sources :
-Les photos des roulettes sont tirées du bel ouvrage de Eugène de Verbizier et de son Traité de dorure sur cuir, Paris, 1990, 2 vol. in-4 en feuilles ; il reste des exemplaires chez l’auteur, au 75 rue Buffon, Paris 5, tél : 01.43.37.53.68
- Marcel Garrigou-Les maîtres de la reliure. Georges Cretté, Grand in-4 en feuilles
-Julien Fléty- La gravure des fers à dorer, Paris, Technorama, 1984, in-8, 166p
-Pascal Alivon- Styles et modèles. Guide des styles de dorures et de décoration des reliures ; Artnoville, 1990, in-8, 175pp.
- Raphaël Esmerian-Bibliothèque....Paris, Blaizot et Guérin, 1972-1974, 5 parties en 6 vol. in-4, 2éme partie, partie 2 : Douze tableaux synoptiques sur la reliure au XVIIe siècle, étude de R. Esmerian sur les fers à dorer.
Sources :
-Les photos des roulettes sont tirées du bel ouvrage de Eugène de Verbizier et de son Traité de dorure sur cuir, Paris, 1990, 2 vol. in-4 en feuilles ; il reste des exemplaires chez l’auteur, au 75 rue Buffon, Paris 5, tél : 01.43.37.53.68
- Marcel Garrigou-Les maîtres de la reliure. Georges Cretté, Grand in-4 en feuilles
-Julien Fléty- La gravure des fers à dorer, Paris, Technorama, 1984, in-8, 166p
-Pascal Alivon- Styles et modèles. Guide des styles de dorures et de décoration des reliures ; Artnoville, 1990, in-8, 175pp.
- Raphaël Esmerian-Bibliothèque....Paris, Blaizot et Guérin, 1972-1974, 5 parties en 6 vol. in-4, 2éme partie, partie 2 : Douze tableaux synoptiques sur la reliure au XVIIe siècle, étude de R. Esmerian sur les fers à dorer.
La dernière reliure est époustouflante : quel travail, quelle beauté !
RépondreSupprimerMoi qui n'ai (pour le moment) doré que des pièces de titre, je suis bouche bée devant de telles réalisations.
Merci Xavier pour ce bel article :)
Merci pour ce magistral résumé. J'ai appris beaucoup de choses. Vive le blog et grand merci à Hugues qui le fait vivre!
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