mardi 7 juillet 2009

Bibliophilie physicienne, les écrits de Paulian

Amis bibliophiles Bonsoir,

Jour du bac... je suis certain que vous excellâtes tous un jour en physique, et comme vous avez presque tout oublié, la physique vous rattrape par la bibliophilie. Voici un post de Bernard, le physicien bibliophile, sur le père Paulian.

"Après Nollet et Sigaud de la Fond je vous présente aujourd’hui quelques ouvrages d’un Jésuite oublié Aimé Henri Paulian (1722-1802) qui enseigna la physique à Avignon. Il a été très attaqué par les encyclopédistes. On rencontre ses livres sur ebay et ailleurs. Ils ont été populaires et utilisés surtout dans les collèges jésuites.
Traité de paix entre Descartes et Newton précédé des vies littéraires de ces deux chefs de la physique moderne.

Avignon, Vve Girard. 1763. EO.

3 volumes in-12 ; (2) pp, portrait, X, 405, (1) pp, 2 pl. - IV, 374, (1) pp, 4 pl. - (2), XVIII, 381, (2) pp.

Cet ouvrage est le plus rare de l’auteur. Le premier tome expose les travaux de Descartes, le second ceux de Newton et le troisième cherche à concilier les deux théories. Paulian est newtonien pour « la physique céleste, la lumière et les couleurs » ; il est cartésien pour ce qui concerne « la dureté, l’élasticité, les fermentations et les tuyaux capillaires ». Ce traité sera réédité en 1769 sous le titre : Système général de philosophie.

Dans une lettre de janvier 1764, Voltaire écrit : « Le P. Paulian, jésuite d’Avignon, qui a déjà fait quelques compilations, vient de publier, en trois volumes, un Traité de paix entre Descartes et Newton, avec la vie de ces deux illustres philosophes. Et le titre, et le fond, et la forme de cet ouvrage, sont très dignes d’un moine; mais Descartes et Newton ne méritaient pas un tel médiateur, et certainement ils ne lui ont pas donné de pleins pouvoirs. »
Dictionnaire de physique portatif.

Avignon chez la Veuve Girard. 1760. 2ème édition.

1 volume in-8 ; (2), XXIV, 400, 38 pp, 6 pl.

Le titre complet est : Dictionnaire de physique portatif dans lequel on expose les découvertes les plus intéressantes de newton et les notions géométriques nécessaires à ceux qui veulent se former une idée de la physique moderne. L’édition originale date de 1758.
Dictionnaire de physique.

Avignon, Louis Chambeau. 1761. EO.

3 volumes in-4 ; XVI, L, 620, (2) pp, 5 pl. - (2), XLVIII, 621 pp, 7 pl. - XXIV, 528 pp, 4 pl.

Ce dictionnaire de physique fut le plus populaire au XVIIIème siècle. Dans l'une des préfaces, l'auteur explique que son Dictionnaire de Physique n'a aucune commune mesure avec son Dictionnaire portatif paru en 1758 et qu'il « renferme non seulement ce qu'il y a de plus facile, de plus curieux et de plus intéressant dans la physique expérimentale mais encore ce qu'il y a de plus sûr et de plus relevé dans la physique spéculative ». Outre les articles relatifs aux différentes branches des sciences, il fournit les notices biographiques de nombreux savants et l'exposé de leurs systèmes généraux et particuliers pour former une « histoire critique des ouvrages des physiciens qui ont paru jusqu'à nous ». Le troisième volume se termine par un Projet d’un exercice de physique ; « Quelque étendues que soient les questions qui entrent dans ce Projet d’un exercice de physique, il nous paroît qu’on peut les apprendre dans l’espace de deux ans à tout enfant d’esprit qui aimera l’étude ».

Une vignette, répétée trois fois, représente l’intérieur d’un cabinet de physique.

En mars 1762, Voltaire écrivait : « Un autre jésuite appelé le P. Paulian, d’Avignon, a fait imprimer un Dictionnaire de physique en trois volumes in-4°. Jamais un jésuite ne fera un bon ouvrage, ni de physique, ni de philosophie. L’esprit monastique s’opposera toujours à toute vue grande et profonde dans les sciences. Les jésuites de toute l’Europe ne se sont prêtés à leurs progrès que parce qu’il ne leur a pas été possible de les empêcher. Leur premier vœu serait de bannir la lumière et la science de la terre; le second, d’en usurper les honneurs et la gloire parmi les nations qui en prennent le goût malgré eux. Mais qu’on me montre un seul jésuite qui ait été véritablement utile aux lettres par ses découvertes et par son génie: vous n’en trouverez aucun. Ceux qui ont du génie parmi eux sont obligés de le dénaturer ou de le dérober à l’inquisition de leurs supérieurs, ou bien ils se tournent à l’étude de la science absurde appelée en grec théologie, ou bien ils sont persécutés et malheureux dans leur cloître. M. de La Chalotais, dans son compte rendu au parlement de Bretagne, a judicieusement remarqué que les jésuites étaient au moins de deux siècles en arrière en fait de lumières et de sciences. Ils sont encore à oser prononcer le nom de Newton. L’étude des anciens philosophes se réduit parmi eux à cette absurde scolastique qui a régné pendant tant de siècles barbares, et les grands philosophes modernes n’ont jamais été nommés par un jésuite sans être attaqués ou blâmés. Croyez-vous que jamais le nom de Montesquieu ait été prononcé avec éloge devant les écoliers des jésuites? Voilà cependant les gens qu’on voudrait nous faire regretter en France pour l’instruction de la jeunesse, tandis qu’un des plus cruels fléaux dont une nation puisse être affligée, c’est sans contredit de voir l’éducation de la jeunesse entre les mains de moines avilis par une servitude d’esprit cent fois plus outrageante pour l’honneur que celle du corps. Ainsi quand on vous dit que le P. Paulian est jésuite, vous savez quelle est la physique qu’il peut enseigner dans son dictionnaire. »
Dictionnaire des nouvelles découvertes faites en physique...

Nîmes, Gaude. Avignon, Niel. 1787. EO.

1 volume in-8 ; (4), XXXVIII, (2), 523, (2) pp, 1 pl, 1 tableau.

Cet ouvrage est destiné à compléter le Dictionnaire de Physique dans lequel il sera refondu dans l’édition de 1789. Il contient une violente réfutation du Système de la Nature du Baron d’Holbach et de nouveaux articles, en particulier sur les aérostats et les découvertes récentes sur l’électricité.
L’électricité soumise à un nouvel examen...

Avignon, Vve Girard et F. Seguin. 1768. EO.

1 volume in-12 ; XLVIII, 286, (2) pp, 2 pl.

L’ouvrage est une réponse aux critiques que lui avait faites l’abbé Nollet concernant l’article « Electricité » de son dictionnaire, paru en 1761. La première partie est formée de neuf lettres adressées à l’Abbé Nollet. La seconde partie, écrite en latin, donne la théorie de l’auteur concernant les phénomènes électriques.
La physique à la portée de tout le monde...

Nîmes, J. Gaude. 1791. (2ème édition) - 1790. (EO).

2 volumes in-8 ; 416 pp. - 416 pp, 1 pl.

Amusant ouvrage dans lequel l'auteur, abordant la question de la navigation aérienne si controversée à l'époque, s'en montre un ardent détracteur. On peut en juger en lisant les premières lignes du chapitre consacré au parachute: « Tant d'accidents arrivés à nos nouveaux Icares dans les plaines aériennes, auraient dû naturellement dégoûter les astronautes de ces périlleux voyages. Mais raisonne-t-on, lorsqu'on est téméraire par caractère? On se fait gloire d'affronter les dangers les plus évidents; et l'on crut, en cas de malheur, se garantir de la mort, en se servant d'une machine à laquelle on donna le nom de parachute. » La planche dépliante représente trois sortes de Montgolfières.
Merci Bernard,
H

2 commentaires:

  1. Lu, imprimé, archivé.

    Merci Bernard,

    Eric

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  2. Idem. Pierre

    Je redécouvre grâce à Bernard l'algèbre et la physique que j'avais pratiqué par nécessité pendant mes études.
    Bezout, Lamy, Rivard, Clairaut et Camus n'ont plus de secrets pour moi et je vénère à l'égal de Tartarin notre arithméticien local, le sieur Barreme.
    Je bade (provençal) enfin, tout en tapant sur le clavier, sur mon exemplaire du dictionnaire portatif de Paulian, bien complet de ses 6 planches dépliantes, mis en exergue ici.
    Merci Bernard !

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