Amis Bibliophiles Bonsoir,
Ce soir, c'est Gilles qui vous invite à découvrir une petite exposition consacrée à Bauzonnet.
"Le cabinet des livres du château de Chantilly réserve une petite mais superbe exposition sur “les reliures d’Antoine Bauzonnet” qui n’a pas été, me semble-t-il, médiatisée. La majorité des reliures de Bauzonnet de la bibliothèque du duc d’Aumale provient de l’acquisition en 1859 de la bibliothèque d’Armand Cigongne. Le duc d’Aumale possédait 725 reliures signées Traut-Bauzonnet.
Une dizaine de reliures à décor des siècles précédents types des sources d’inspirations du relieur sont exposées en préambule. Ensuite quelques spécimens de Jean-Georges Purgold, maître, puis associé de Bauzonnet ouvrent un panorama sur une soixantaine de reliures de ce dernier. Les signatures des reliures changent avec la situation de famille du relieur, “Bauzonnet-Purgold”, puis “Bauzonnet”, enfin “Bauzonnet-Trautz”. En effet, ouvrier chez Purgold dès 1820 (après une formation dans le jura et malgré un intermède chez René Simier), Bauzonnet épousa sa veuve en 1830. Plus tard Georges Trautz, doreur, entre dans l’atelier et épouse la belle-fille de Bauzonnet avec lequel il s’associe en 1840, jusqu’à la retraite de Bauzonnet en 1847.
Pèle mêle j’ai admiré une reliure doublée d’un décor à la fanfare très pur au chiffre de Nicolas Yéméniz, une reliure “historique” à décor d’entrelacs géométriques mosaïqués de 1839, quelques reliures à l’éventail directement inspirées de Le Gascon, une reliure signée Bauzonnet recouvrant trois tomes d’une série de cinq, les deux premiers signés Thouvenin utilisant les mêmes fers et que l’exposition suppose avoir été confiés par Muller le successeur de Thouvenin pour finir la série.
Au chapitre des regrets, que les titres des livres ne soient pas indiqués et qu’il ne soit pas réalisé de plaquette sur cette présentation.
Pour des raisons de droits d’image je ne peux pas vous fournir de photos de cette exposition qu’il faudra découvrir par vous même, seulement une modeste et pâle illustration personnelle et une reproduction noir et blanc du Devauchelle."
Pour plus d'information sur Trautz, vous pouvez vous rendre ici: http://bibliophilie.blogspot.com/2007/12/gutentag-herr-trautz-portrait-de-trautz.html
Merci Gilles,
H
A-t-on une idée du nombre total de reliures signées "trautz-Bauzonnet" qui circulent dans le monde ?
RépondreSupprimerCette question parce que je suis toujours ébahi du prix remporté par ce type d'ouvrage. Dans ce cas, c'est le travail de l'artiste qui justifie le prix, pas la rareté ? Pierre
Petite précision, les reliures signées Trautz-Bauzonnet sont réalisées par Trautz après la retraite de Bauzonnet et jusqu'à sa mort soit pendant 28 ans. L'atelier Bauzonnet reliait 300 reliures par an en 1839 lit-on dans l'exposition à Chantilly (il employait alors 10 personnes).
RépondreSupprimerTrautz n'a formé aucun successeur et son atelier devait être devenu moins important.
Gilles/Lauverjat
Les prix se justifient aussi parce que le plus souvent, ce n'est pas le journal de Mickey qu'il emballait.
RépondreSupprimerMontag
Georges TRautz (Pforzheim, 1808-Paris, 1879)entra en apprentissage en 1822 et, après avoir parcouru l'Allemagne pour se perfectionner, arriva à Paris en 1830. D'abord chargé de la réalisation du corps d'ouvrage dans le modeste atelier de Kleinhans, rue Mazarine, où il profita des leçons d'un habile doreur nommé Debès, il devint en 1833 ouvrier-doreur chez Laurent-Antoine Bauzonnet (Dole, 1795-Paris, 1882), "le grand maître des filets", dont le duc d'Aumale disait en 1856 : "De tous ces relieurs actuels, Bauzonnet était le seul dont la manière sentit un peu l'artiste".
RépondreSupprimerBauzonnet avait épousé en 1830 la veuve de son associé, Jean-Georges Purgold (Darmstadt, 1784-Paris, 1829), "le prince des relieurs de son temps" selon le relieur et poète Mathurin Lesné (1777-1841). En 1840, Trautz s'associa à Bauzonnet et épousa sa belle-fille, Alexandrine Purgold.Dès lors, les reliures furent signées "Bauzonnet-Trautz". En 1851, Bauzonnet quitta son atelier de la rue du Four (VIe arrondissement)et prit sa retraite : les reliures furent alors signées "Trautz-Bauzonnet".
Las de si mal gagner sa vie, Trautz s'arrêta en 1863, et deux de ses ouvriers, Thibaron et Echaubard, tentèrent, en vain, de lui succéder. C'est alors que "le grand prêtre du pastiche" reprit ses activités en 1866 qui le menèrent à la gloire pour le plus grand bonheur des "Trautzolâtres", dont l'un des plus exclusifs était le comte Alexandre de Lurde (1800-1872). Le duc d'Aumale fut, avec James de Rothschild, un de ses plus importants clients. Trautz employa alors les talents de Wampflug, doreur chez Lortic.
Trautz mourut le 6 novembre 1879 et fut inhumé au cimetière Montparnasse. Il fut le premier relieur à recevoir, en 1869, la croix de la Légion d'Honneur.
Pour la petite histoire, Bauzonnet a été en apprentissage chez un imprimeur de Lons-le-Saunier, Jean-Etienne Gauthier qui est le grand-père de Jean-Albert Gauthier-Villars, le fondateur des éditions du même nom, et l'arrière-grand-père du célèbre Henry Gauthier-Villars, plus connu sous le surnom de Willy, personnalité de la Belle époque et épisodique mari de Colette.
RépondreSupprimerJean-Marc