samedi 9 janvier 2010

Miscellanées de Monsieur H.: trois belles images, une question et un débat sur les reprints

Amis Bibliophiles bonsoir,

J'espère que vous allez bien, la neige s'accumule un peu partout, ce qui est une très bonne occasion de passer un moment avec ses livres.
Saducismus Trimphatus, Glanvill

1. Je vous propose ce soir trois beaux frontispices que m'a envoyés Pierre, qui intervient régulièrement sur le blog sous le pseudonyme de PLC. Si je suis courageux et si vous m'aidez (vous pouvez m'envoyer les images à blog.bibliophile@gmail.com), je vous proposerais prochainement un message "Exposition de Frontispices".

En attendant en voici donc trois très beaux.
Grotius, Magica de Spectris, 1656

Grillandus, 1545

2. Dans son email PLC me suggèrait un sujet de débat ou de réflexion sur les reprints: selon vous, un reprint peut-il être considéré comme un objet de bibliophilie? J'ai un avis partagé, d'un côté j'aime les reprints du 19ème de textes imprimés au 16ème et qui sont introuvables, notamment les petites plaquettes sur des livres de sorcellerie, mais de l'autre, je ne suis pas du tout attiré par les reprints actuels, comme ceux consacrés (par Taschen par exemple) à La Fontaine, Buffon ou Seba, ou bien encore l'ouvrage sur les talismans de Gutenberg Reprints (1983). Et vous, qu'en pensez-vous?

3. Pour terminer, une question de Claude sur le sujet suivant: Claude se pose des questions conçernant une lettre adressée par George Sand à Spœlberch Lovenjoul le 27/6/1876 dont le formule finale est "Merci toujours cher bibliophile et au revoir. Votre amie G S , Bibliophobe."

Sait-on quelque chose concernant cette supposée bibliophobie ou ne s'agit-il que d'une amicale taquinerie ?...(on sait par ailleurs que George Sand qualifiait affectueusement Lovenjoul "d'insupportable bibliophile "...).

H

12 commentaires:

  1. Bonsoir,

    Les réimpressions du XIXe des textes rares du XVe et XVIe siècles ont été tirées avec soins, à très petit nombre, sur beau papier, avec parfois un ou deux exemplaires sur vélin, avec des procédés variés allant de la recomposition avec un caractère nouvellement fondu jusqu'à la reproduction grâce à des procédés photographiques divers. Les initiateurs étaient le plus souvent des bibliophiles qui s'adressaient à leurs pairs. Ces réimpressions furent fréquemment confiées aux meilleurs relieurs du temps. Ce sont aujourd'hui de précieux petits livres rares, témoins d'une époque en bibliophilie. En revanche, je ne suis pas attiré non plus par les fac-similés modernes. J'ai l'impression qu'ils répondent plus à un marché (lequel?) qu'à une préoccupation bibliophile.

    P.s. le bandeau de ce soir est de beaucoup préférable à l'essai de midi.

    Lauverjat

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  2. On connaît bien la bibliophobie féminine.Dans la liste, George (sans "s")Sand est peu connue, mais réelle.

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  3. C'est même George Sand qui emploie pour la première fois ce terme en parlant d'une femme,dans cette lettre à Lovenjoul datée du 27 juin 1875.
    Le mot "bibliophobe" a été utilisé la première fois par Jules Janin en 1870, dans "Le Livre".Il n'en est probablement pas l'inventeur, mais on ne le trouve pas dans la littérature.
    En effet,le bibliographe anglais Dibdin a inventé le mot "bibliophobie" en 1836 pour sa "Bibliophobia".

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  4. C'est une question au médecin (pour préciser la datation) qu'est Jean-Paul : y-a-t-il des maladies sans malades (ou qui cherchent leurs malades)?

    Olivier

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  5. Olivier,
    Non, par définition.
    Par contre, l'inverse est vrai : il y a des malades sans maladie ...
    Pourquoi cette question ? Ici ?
    Quelque chose m'aurait échappé ? C'est probable ...

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  6. Parce que s'il y a bibliophobie en 1836, pourquoi attendre 1875 ou 1870 pour avoir des bibliophobes...?

    ;-)
    Olivier

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  7. Certes, Dibdin décrit la bibliophobie APRES avoir vu des bibliophobes : mais ni lui, ni personne avant 1870 n'écrit le mot bibliophobe. Je suis évidemment intéressé par toute référence...

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  8. Ah le mot et la chose...
    Désolé je suis taquin. L'enfermement dû à la neige sans doute...

    Bonne soirée
    Olivier

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  9. "En règle générale, le processus précède l'apparition du nouveau mot qui le désigne : ainsi, l'idée du bibliobus, mot qui sera inventé en 1930, date de 1883.Si l'existence de certains mots peut paraître évidente, beaucoup n'ont pas été formés faute d'occasion pour les utiliser : ainsi, depuis bibliatrique (art de restaurer les livres), on attend toujours "bibliatre".
    ("Bibliolexique", Editions des Cendres, 2007, p. VIII).

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  10. Il y a quelques mois j'ai acheté (dans un moment d'aberration)un fac-similé du "De Re Metallica". La simple vue de la chose me rend malade aussi l'ai-je relégué au grenier.
    Par contre je viens d'imprimer la microscopie de Ledermüller en français (texte uniquement) pour m'en servir comme glossaire lors de la lecture de l'édition originale en allemand, langue que je lis avec quelque difficulté. Si j'avais pu trouver un fac-similé ça m'aurait simplifié la vie. Le livre vaut surtout par ses 150 planches superbes. Une belle trouvaille sur Ebay.

    René de B l C

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  11. En tant que "chercheur", ou curieux, j'aime bien les fac-similé: ils permettent d'avoir à porté de main de la documentation difficilement accessible. Je dois une bonne part de ma culture en histoire du livre aux fac-similés "grand public" qu'on trouvait dans les maxi-livres (à l'époque où ces magasins existaient encore): j'ai pu lire le Champfleury de Tory, j'ai pu découvrir les planches de l'encyclopédie (e t surtout leur légende, qui est une mine de renseignements), j'ai pu acquérir une copie de la chronique de Nurenberg (même en fac-similé, ça reste beau!).

    Certes, ce n'est pas de la bibliophilie. Mais, ça me semble important, pour la culture... Je distingue (mentalement) "deux" bibliothèques chez moi: l'une de bibliophilie (livres rares et anciens exclusivement), l'autre de livres courants et de documentation. Les fac-similé prennent place dans la deuxième catégorie, au titre de documentation, qui orientent par la suite mes achats.

    Mais bon: de totues façons, Googlebooks va faire disparaitre les fac-similé papier dans quelques mois, alors...

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  12. D'accord avec Gonzalo. Il y a une différence entre les fac-similés d'étude publiés dans ce seul but et les reproductions plus ou moins luxueuses qui tentent de donner le change bibliophilique.

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