Le La Fontaine en maroquin de Smeers (superbe) sort de la vente Le Mouel (pour ceux qui suivent) ... ce sera amusant de voir combien il fera... il a déjà dépassé le prix d'achat frais compris... ce qui prouve une fois de plus qu'un libraire peu faire une marge en salle des ventes même sur les beaux livres. D'autres livres listés dans cet Ebayana sortent aussi de la vente Le Mouel, je vous laisse les repérer.
Voilà exactement le problème que pose l'outil de Yohann, que je n'aime décidemment pas... Demandez-vous à la personne à laquelle vous achetez un pantalon le prix qu'elle l'a payé? Non, et pourtant ici, c'est le cas. La librairie Malais est une très bonne petite librairie, mais indéniablement, pour les bibliophiles qui achètent en salle, aucune fiche ne vaut que le prix d'un ouvrage double... Je maintiens mon idée: cet outil est développé au bénéfice des SVV et des bibliophiles, et au détriment des libraires. Bertrand: vous avez également une belle librairie, mais combien de temps pensez-vous que les bibliophiles vous laisseront faire la x fois culbute (pourtant légitime, il faut bien vivre) sur les prix des ouvrages que vous avez acheté en salle? Connaissez-vous un bibliophile qui, sachant pertinement que vous vendez 900 euros un ouvrage que vous acheté 300 en salles, estimera que votre flair et votre fiche valent deux fois le prix qu'il aurait lui-même pu payer en salle? ou plus simplement, qu'il aurait pu en avoir 3 pour le prix d'un? Je connais beaucoup de bibliophiles, ils aiment les libraires, mais ils aiment bien plus les livres... et comment résister à cet appel... avoir les mêmes livres pour moins cher, ou trois fois plus de livres? Cet outil va faire disparaître les intermédiaires et banalisant la connaissance. Je ne suis pas contre le concept, je constate simplement les dégâts à venir. L.T.
Intéressant Librairie Triste. Je comprends. Je doute.
L'exemple des vide greniers me parait à mettre en parallèle. Il y a dix ans, les professionnels ont hurlé au loup en dénonçant les particuliers qui exposaient dans les vides greniers. Concurrence déloyale. Certes. Les antiquaires et brocanteurs ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis. Qui allait le matin à 5h à la lampe électrique au cul des voitures dans les petits vide greniers de province ? La réglementation a été longue à mettre en place et à appliquer. Que constate-t-on aujourd'hui dans les vide greniers ? Des jouets d'enfants, des fripes et de la m... il faut dire le mot ! La qualité n'est plus là. Les collectionneurs, les chineurs, avec le temps, ce manque de marchandise de qualité, ce sont déplacés sur internet (Ebay, Priceminister, Delcampe, etc). Bien ? Mal ? Le fait est là. Mais les professionnels eux aussi ont migré vers internet (les plus rapides ayant été les mieux en vue et les plus aptes à réussir encore aujourd'hui).
Alors les SVV, ces changements, les prix connus, tout ça, cela ne me semble pas si grave.
Je pense qu'un bon mathématicien (que je ne suis pas) devrait pouvoir nous mmettre en équation ces variables.
Soit "Pv" la probabilité de vendre à un prix "Prv" en salle des ventes un livre.
Soit "Pl" la probabilité de vendre à un prix "Prl" en librairie.
il faut que "Pv" soit supérieur à "Pl" et "Prv" soit supérieur à "Prl" pour que le libraire s'en sorte à tous les coups... (sourire).
Mais si on pose l'instant "tv" (temps de la vente en salle) et "tl" (temps de la vente en librairie), il faut que la probabilité que le client de salle des ventes "Clsvv" soit présent à l'instant "tl" pour saisir l'occasion "prv". Vous voyez ?
En bref, un livre vendu est un livre vendu, et un livre acheté est un livre acheté, peu importe où. En professionnel il m'arrive très souvent d'acheter en seconde main à un collègue libraire un livre que j'avais pourtant repéré en salle des ventes. Et pour cause, une notice mieux faite, une photographie plus précise, un catalogue aguichant, un temps de réflexion que la salle des ventes ne permet pas ou très peu. Bref, qu'on soit amateur ou professionnel, tous les créneaux d'achats et de ventes sont à étudier, aucun n'est à négliger.
Evidemment, tout ceci n'est pas vrai pour la "bouquinerie", les petits livres, livres d'occasion, disons les livres à moins de 50 ou 100 euros voire un peu plus. Mais n'est-ce pas se leurrer que de penser que les choses sont déjà faites, que la messe est dite ? depuis que les Amazon, Priceminister et autres Abebooks ont mis en concurrence frontale des milliers de petits libraires sur la planète ? C'est à mon avis dans ce domaine qu'il y a le plus de soucis à se faire et le mal est déjà fait. Et là l'outil de Yohann ne changera rien.
Un exemple pratique d'acquistion récente. J'achète un livre relié en maroquin. Edition assez rare tirée à 200 ex. environ d'un livre que je veux pour ma bibliothèque personnelle. Je cherche sur le net. J'en trouve un exemplaire relié en maroquin, beau, avec une LAS de l'auteur ajoutée. Prix demandé par le libraire américain : $ 1.500
Finalement le livre arrivera sous peu sur mes rayons perso pour $1.135 euros port compris.
1. la LAS jointe m'a décidé à acheter ce volume sans aller chercher ailleurs le prix éventuel d'un exemplaire meilleur marché car cette LAS le rendait unique.
2. en collectionneur on finit par ne plus forcément à chercher à "faire une affaire", un livre rare est souvent un livre unique. Si je ne saisis pas... c'est l'autre qui le fait !
3. Je ne suis pas certain que cet exemplaire acheté $ 1.135 (soit un peu plus de 800 euros) n'ait pas fait plus cher à la vente Le Mouel s'il y avait été présenté... alors... tout est imaginable.
Pour conclure je dirais que l'avenir il faut le rêver plutôt que de la cauchemarder, c'est plus facile à vivre... et que si demain mes idées idéalistes me mettent sur la paille... je n'aurai qu'à m'en prendre... à moi même.
Ma modeste contribution: depuis que j'ai acheté mon 1er livre dans une salle des ventes, je ne mets plus un orteil chez les libraires: gain de temps, et d'argent. Michel
Merci Michel "gain de temps, et d'argent." Vous vivez dans votre époque, c'est bien. Moi je dis que maintenant avec Drouot Live vous pourrez même enchérir en prenant votre bain.
PS : personnellement visiter un libraire a toujours été un plaisir, que j'y passe en marchand ou en bibliophile. Y voir une perte de temps équivaut pour moi à un simple réflexe de consommateur de base. Mais c'est bien sur tout à fait défendable.
Bertrand: dans "gain de temps", il n'y avait rien contre les libraires, simplement j'habite une petite ville de province où il n'y a qu'un libraire, dont le maigre stock ne bouge pas. Donc oui, acheter en salle, à distance est plus rapide pour moi que de faire le tour de France des libraires. Le gain d'argent, lui est évident sur le long terme ou la quantité (ce qui n'exclue pas la qualité). Quand à enchérir depuis internet au cours de ventes en salles: bien sûr, on ne peut pas être contre ou pour le progrès de façon sélective. Michel
Mais Michel vous savez qu'aujourd'hui plus que jamais vous pouvez en une demi-journée faire le tour de presque tous les libraires de France... en ligne... catalogues PDF... catalogues sur les métamoteurs... catalogues sur site (blog), bref, il y a de quoi faire.
Si internet a bien permis une chose c'est de pouvoir aller chiner partout en peu de temps et avec des outils à disposition, redoutables, et pour les collectionneurs, et pour les libraires.
En toute amitié, discuter sur ce sujet est sans doute fort salutaire pour tout le monde.
100 % d'accord avec Bertrand (pour une fois !) Amis libraires tristes, dites vous bien que le bibliophile s'en fout du prix (dans la limite de ses moyens, évidemment) puisqu'il n'achète pas pour revendre. J'aurais peut-être trouvé l'ouvrage acheté 3000 à 1500 dans une vente en attendant 3 ou 5 ans mais ce n'est pas si sur et de toute manière tous les exemplaires sont uniques à leur façon. Et avec cette mauvaise manie de doubler les prix, dans 5 ans mon livre me couterait peut-être 5000 ou 8000. Moralité les SVV ne font pas vraiment concurrence aux libraires mais elles font plus de pub et puis il y a le jeu de la bagarre avec les autres bibliophiles ... T
Et l'argument du prix peut être valable, je dis bien peut car qui ne m'a pas parfois acheté un livre l'achètera ailleurs 3 ou 4 fois plus cher... salle... ou chez un autre collègue... donc à tous les niveaux, bien être certain que quand on achète en salle un livre à 500... sans les frais... il n'y en a pas d'équivalents voire supérieurs en qualité... chez les libraires... j'ai bien souvent vérifié la chose... ce qui me rend très prudent en salle.
Mais savez-vous qui est responsable lorsque quelqu'un achète un livre PLUS cher en salle ? PERSONNE ! Le commissaire priseur et l'expert se dédouanent sur l'acheteur qui a FAIT le prix ! Et l'acheteur, confus d'avoir surpayé un livre... ne s'en vantera pas le plus souvent... surtout pas à sa femme en tous cas (c'est du vécu !! sourire)
Personnellement, même s'il y ades failles, j'épluche (et c'est un plaisir) les catalogues de ventes aux enchères en vérifiant les prix sur addall, que je note dans la marge pour rester raisonnable. Au delà des débats, je pense qu'il quand même assez logique, sur le nombre, de considérer que les ouvrages sont moins chers en salle. Même s'il y a bien sûr des excpetions, dans les deux sens. Et c'est heureux. Hugues Sur l'argument du temps, je souscris, étant très pris. Il m'est plus simple (et c'est moins long) de laisser des ordres ou d'enchérir par téléphone que de me déplacer. Mais je suis assez pris. Hugues
Il serait intéressant de savoir, sur une vente telle que la vente Le Mouel, quelle a été la proportion des lots achetés par des libraires et ceux achetés par des particuliers-collectionneurs ... mais nous ne le saurons pas...
Je pense personnellement que plus de la moitié des lots à a été adjugée à des libraires... je vous laisse conclure ce que vous voulez.
@Bertrand: il serait intéressant de savoir si la vente Le Mouel aurait eu le même succès (sans entrer dans le débat des estimations), si elle n'avait pas eu lieu un mois avant le Grand Palais et l'opportunité qu'il représente pour les libraires, mais par exemple 3 mois après... Hugues P.S. : tes cartons vont partir.
Nous nous sommes en effet posé la question avec Eric lors de la vente. Mais alors si les libraires du SLAM du Grand Palais font des stocks pour dans 1 mois... c'est bien que la librairie ancienne a de l'avenir non ? ... ou qu'elle tente comme elle peut... avec force cartouches... de faire parade... je laisse la réponse aux experts.
Je ne vais pas répéter ce qui vient d'être exposé par les deux partis en présence : pour avoir fréquenté pendant plus de quarante ans les divers lieux de vente de livres anciens, je suis moi aussi plutôt triste du sort de mes amis libraires qui auront de plus en plus de mal à lutter contre la concurrence des salles de vente, malgré le manque de compétence fréquent des commissaires-priseurs en matière de livres anciens. C'est inéluctable.
Triste constat mais on ne peut aller contre le progrès. Les grandes librairies parisiennes proches des grandes SVV tiendront sûrement le cap un certain temps.
Les petits libraires de province devront surement se passer des bibliophiles dans l'avenir. Mais avec qui ces derniers pourront-ils partager leur passion, alors ?
L'avenir est aux blogs bibliophiles sans libraires ;-)) Pierre
Allez Pierre ! Un peu d'optimisme ! Nous avons pour nous l'envie et la passion, cela devrait suffire à survivre heureux. Espérons mais pas seulement, travaillons à faire mieux que ceux qui font plus vite, moins bien.
ça me fait penser que dans les années 60 on imaginait des robots pour faire le ménage à la maison dans les années 2000... en attendant l'aspirateur... c'est moi qui le passe... on nous dit aussi que le livre papier va disparaitre... et puis je vois bien que j'aime mieux lire un livre en papier que ce foutu iPad qui n'est pas foutu de me prouver qu'il est plus pratique que de vulgaires feuilles de papier. On nous dit aussi que les libraires vont disparaitre... alors moi je n'y crois pas (sourire).
Bertrand, j’ai une idée pour faire venir au livre ancien un nouveau public que le prix rebute. Je compte abandonner sur un banc, disons dans les jardins du Cours la Reine, à côté du Grand Palais, un exemplaire d’un ouvrage connu – par exemple, l’Utopie de Thomas More, l’édition de Bâle. Avec un petit mot dans le livre pour indiquer que celui qui le trouve devra en prendre soin, le lire s’il le souhaite, puis le reposer sur un banc du quartier après l’avoir lu.
A raison d’un livre par mois, si d’autres bibliophiles me suivent, nous devrions avoir en circulation de quoi contenter les amateurs et faire baisser les prix dans les ventes aux enchères, non ?
J’ai juste un problème à résoudre avant la mise en œuvre de mon idée : la pluie.
Il faut juste continuer à faire du battage( de qualité), sur internet et des bonnes cartes de visites distribuées un peu partout dans les squares, ce sera plus économiques.
Rien ne se cree, tout se transforme...
Un peu plus de cohésion entre tous les acteurs des livres(=controle) et c'est la mort du libraire. Plus il y a de diversité, plus les gens sont perdus, a contrario, et plus il y a de travail de conseils et d'éducation à faire.
Les apprentis bibliophiles vont en avoir marre d'avoir l'impression de se faire avoir, ou carrement de se faire avoir(=il y a là une nuance) en svv centralisées. Le prix ne fait pas tout.Les libraires qui se donneront la peine de faire de la vraie communication autour d'un livre et non autour d'un "obget marchand", s'en sortiront.
Il y toujours des marchands de voiture de luxe et pourtant la vitesse est limitée et les budgets aussi.
La contamination du tout marchand a envahi tous les domaines, la spécificité des domaines de l'Art et de la culture, doit restée intacte, son caractére à part, pour ne pas entrer encore un peu plus dans ce systéme facile et rapide. Il n'y a que l'education qui puisse faire cela... ça se paie.
C'est bien normal, vu le temps passé à mettre en place une histoire autour d'un livre qui soit proche de la réalité historique et qui en fasse un obget exclusif. La qualité.
J'ai toujours pensé qu'un achat rapide était dommageable pour tout le monde à terme. Le monde feutré du bibliophile en salle des ventes??? Alors, il faut être bien conscient de ce que l'on achéte, en face des vendeurs( pas des libraires, il y a là, une autre nuance), qui s'en donne à coeur joie. Boycott total des enchéres sur le net. c'est une régle.
De la même façon qu'on se fiche bien de ce que l'on consomme (= la mort des petites epiceries de proximité), l'explosion des supermarché, ou ceux qui sont gagnants, sont les intermédiaires, sur le dos des producteurs, qui crévent la dalle, alors que c'est leur production qui compte.... Je vous laisse deviner le systéme qui s'est déjà mis en place.
La réaction des producteurs: vendre directement à la source, en se passant des intermédaires. Un autre choix de vie, qui permet bien souvent d'eviter des côuts supplementaires inutiles. A l'intérieur des prix payé= le travail reel retribué du producteur, aussi cher, presque que le prix payé en supermarché= les couts de fonctionnement.
Cela laisse quelques perspectives de reactions pour les optimistes. Ce qui ne veut pas dire que cette idée soit mauvaise pour recenser là, ou il ne faut pas aller. C'est le meilleur outil que je connaisse, qui va permettre au libraire de se rendre compte que son travail a de la valeur et de pouvoir s'aligner avec les ventes, le sourire et le petit cadeau en plus, qui fait plaisir pour fidéliser.
1. Arthur: pourriez-vous me contacter à blog.bibliophile@gmail.com svp? 2. Bertrand: en 1960 on pensait qu'on ne passerait plus l'aspirateur, mais en 1980 on n'imaginait pas qu'internet existerait. La notion de progrès.... Hugues
l'autre jour, mes filles nous ont fait participer à un truc très tendance : l'earth hour. Pendant une heure on s'est éclairé à la bougie... Super moderne, bien dans l'époque.
Pour ma part les achats de livres anciens se font à 80% sur le net auprès de libraires qui proposent leurs catalogues en ligne. C'est très pratique. 10 % sur catalogue papier reçus, 8% dans une librairie en dur et 2% en salle de vente (en gros)
Je pioche un peu partout. L'avenir du libraire est sur internet, c'est clair. De belles descriptions, des prix corrects et un service de qualité (demande d'informations, livraison...) c'est cela l'avenir. Sans oublier un catalogue papier à intervalle régulier... ;-) Ce que je regrette par contre c'est le fait de ne pas pouvoir fouiller avec mes mains et mes yeux dans une librairie en dur...
Hugues, y-a-t-il quelque chose dans mon commentaire qui vous ait choqué, au point de me demander mon mail? c'est un avis personnel que je donne, avec un constat personnel. Chacun fait et pense bien ce qu'il veut. Je réagis avec energie devant un sujet, où les choix qui se font pour l'avenir de la librairie dépendent de la capacité de chacun à tirer profit d'un certain nombre d'exemples cités, dans d'autres domaines. Là, où cela me parait évident, quand il y a des notions d'argent, la prudence et l'ethique doivent être doublement à leur place. En aucun cas, il ne s'agit de propos contre des personnes. c'est bien le principe de ces forums, ou chacun donne son avis en étant bien élévé et respectueux du travail et des reflexions des autres. En ce qui me concerne, j'achéte en librairie dure, en site sans enchéres, sur internet. Arthur.
Il faut vous détendre Arthur. Vraiment. Je vous demandais de bien vouloir me contacter parce que j'aime beaucoup entre en contact avec les nouveaux intervenants sur le blog, notamment quand ils exposent leur arguments avec force, pour mieux les connaître, mais aussi pour voir s'il n'y a pas matière à un portrait qui intéresserait les autres lecteurs. je renouvelle donc mon invitation: blog.bibliophile@gmail.com
Après sur le principe des forums, je ne souscris pas à votre avis. Je maintiens ce blog à force de sacrifices, et il ne deviendra pas un de ces forums où on s'étripe ou où l'on divague, ce qui fini toujours par nuire à la qualité des échanges. Donc, dans ces cas là, je sors mes ciseaux, et je l'assume totalement.
Je decline, n'etant pas en accord, tout à fait avec le principe.
Mais, à l'occasion, je changerai peut être un jour d'avis. Les échanges sur votre blog, me semblent toujours bien élévés, et même avec des avis forts, argumentés, cela n'en est que plus captivants. Bonne continuation. Arthur.
Leo Mabmacien :"Je pioche un peu partout. L'avenir du libraire est sur internet, c'est clair. De belles descriptions, des prix corrects et un service de qualité (demande d'informations, livraison...) c'est cela l'avenir. Sans oublier un catalogue papier à intervalle régulier..."
C'est je crois le devenir de la librairie ancienne. Enfin je l'espère parce que c'est dans cette direction que je suis à deux doigts de me lancer :) Par contre à mon avis ce qui devrait beaucoup plus inquiéter les libraires (plutôt que de s'attaquer à l'initiative de Yohann), c'est le vieillissement de leur clientèle...
"Pendant une heure on s'est éclairé à la bougie... Super moderne, bien dans l'époque" Je fais du vélo, je marche autant que possible, je veux bien me chauffer au bois et mettre des petites laines mais jamais au grand jamais je ne voudrais lire mes livres à la bougie, des taches de bougies on en trouve plein les livres anciens et sur les reliures alors non, non et non! j'en appelle sur ce blog à un sursaut de conscience! :))
Bertrand, Pierre, et les autres!... Je ne crois absolument pas au fait que la plupart des clients bibliophiles vont aller s'amuser à rechercher les prix en svv sur internet des livres qu'ils vont continuer j'espère, à acheter dans nos librairies et catalogues internet. N'oublions pas qui sont ces clients, forcément des pouvoirs d'achats supérieurs, cadre, professions libérales, donc très souvent avec des charges professionnelles au delà du raisonnable, et donc très peu de temps pour se faire plaisir...Ils attendent le bon conseil, les petits coup de fil personnalisés pour leur avoir trouvé tel livre en tel condition...ce dans une relation de confiance. Forcément les bibliophiles qui participent à ce blog, ont un peu de temps et sont déjà limite libraires!, ou retraités ou les deux... mais ce n'est pas représentatif de la majorité des bibliophiles, je suis persuadé que cela fausse l'analyse et la perception...quand aux bibliophiles non fortunés ils ont bien besoin de leur gentil libraire pour payer leur grosses pièces en x chèques, procédé que n'acceptera jamais une svv. Restons optimiste. Daniel B.
Cette bible à 25000€, la même édition a été vendue chez Ferraton il y a quelques mois pour... 90€ (est. 75/100€), également en maroquin (havane du 19e). Arf
+1 pour la réflexion de Daniel qui m'ôte les mots de la bouche... Dans le cadre de mon début d'activité (je ne suis que semi-pro pour le moment), je peux témoigner que mes clients, d'abord n'ont pas le temps d'aller aux ventes, même quand elles ont lieu le week-end (ce qui est finalement rare)... Ils me demandent d'y aller pour eux, parfois, au sens strict, et de manière plus générale, j'y vais "pour eux" ; je prends les risques, je collationne, j'assure, je nettoie, je restaure ou fais restaurer au besoin... Et ce n'est qu'un exemple. Cela s'appelle tout bêtement le commerce de détail... Et internet ne semble pas tuer le commerce de détail, me semble t'il... Je suis optimiste (il vaut mieux dans mon cas), et mon expérience récente m'encourage à cet optimisme. Autre exemple : "monsieur, je recherche tel ouvrage". Charge à moi d'effectuer la veille sur Ebay, en salles, chez les libraires, etc. Pour le client, tout est fait, et là encore, vérifié, collationné, pas de prise de risque pour lui... Je ne parle pas de ceux, bien plus nombreux qu'on le pense, qui sont effrayés par les ventes publiques, ceux qui ne veulent pas ou ne "savent" pas acheter en ligne, etc. Comme dans tous commerces, messieurs : le service, le service, encore le service... Intelligemment et agréablement dispensé, il aura toujours une valeur ajoutée. N'y aurait-il que cela qu'il resterait une place pour des libraires soigneux, bosseurs et sympas... Benoît P.
Vous avez probablement raison, ne serait-ce que de ne pas vous laisser abattre .. Mais je ne peux m'empêcher de penser aux grands bibliophiles qui ont constitué de très grandes bibliothèques ... en achetant quasi exclusivement à Drouot, présents eux-mêmes (Petiet, Sickles, etc. pour rester dans l'histoire contemporaine).
Il est bien ce petit Benoit ! (sourire) ... avec un peu de chance, vu qu'on a le même âge ou presque, on finira nos jours dans la même maison de retraite pour miséreux du bouquin... à se raconter nos histoires drôles et pas drôles de la librairie des premières années du XXe siècle. Je nous vois d'ici ! ... Sauf si Alzheimer nous attrape avant !
@Jean-Paul : tu sais on peut vivre de ce métier, petitement certes, sans avoir les plus grands bibliophiles de la planète parmi ses clients. Tu sais, j'aime bien aussi l'amateur qui me paye en 5 chèques parce que le livre il le lire, il le veut vraiment, mais il ne peut le payer autrement. Les billets de banques n'achètent en général que ce qui est à vendre. Le reste s'achète avec le coeur.
PS : j'en profite pour remercier aussi ici publiquement les libraires collègues qui permettent souvent au petit libraire que je suis d'acquérir de jolies pièces dans des conditions facilitantes. Respect et reconnaissance.
Bon c'est pas le tout, demain grand soleil, 24°C annoncés, les éclosions devraient être de la partie, je m'en vais mettre une soie 3F sur mon JMC semi-automatique et vérifier ma JMC 5'9 ...
si je me souviens bien, le colonel Sicklès a été plutôt fraîchement accueilli, non ? ses méthodes dérangeaient largement, et ses premières ventes (pas de sa bibliothèque personnelle) avaient été boycottées, et avaient donné des résultats lamentables à tous points de vue, puisque ça ne l'avait pas découragé.
Je lis depuis maintenant quelques temps les commentaires du blog et je me décide aujourd’hui à intervenir même si sans nul doute l’autorité de certains me fait défaut. Je suis bibliophile régionaliste depuis 30 ans j’en ai 46. Mon mode d’achat a évolué selon le temps. J’ai bien sûr commencé chez les libraires, exclusivement parce que ce sont des professionnels et sauf quelques grincheux ils ont toujours permis et permettent encore par les discutions un approfondissement des connaissances qui peut d’ailleurs être parfois mutuel. J’ai ensuite, d’ailleurs poussé par un libraire, fréquenté les salles de vente. Mais jamais beaucoup. En effet des expériences ratées en ce domaine m’amène à poser pour un achat dans une salle des conditions précises et qui ne supportent aucune exception: Etre présent le jour de la vente pour que l’offre écrite ne puisse plus servir de prix de départ. Avoir vu le livre avant et réserver l’achat à un livre que considère unique c’est à dire que je sais ne jamais revoir ailleurs (reliure, livre truffé....). Reste la grande révolution internet. Et c’est là que ma pratique d’achat chez les libraires physiques à vaciller. Car il faut l’avouer ce moyen est unique au delà de la comparaison des prix pour mettre à porter d’une personne se trouvant à un point géographique donné des ressources que jamais on aurait pu penser avoir à sa disposition. Alors je me suis mis à acheter sur internet et j’ai délaissé les libraires physiques. Et puis j’ai modulé. Le tout internet est un leurre. Certes il permet des facilités certes il permet de bonnes affaires mais il ne remplacera pas le libraire et sa “boutique” et ce à mon sens pour au moins trois raisons. D’abord parce que le libraire physique c’est la possibilité de discuter. Et lorsque je dis cela ce n’est pas une formule de style. Si on reste terre à terre et dans une démarche très bibliophilique la discussion avec le libraire c’est, une fois qu’un minimum de confiance c’est instaurée, la possibilité d’apprendre des choses sur tel ouvrage ou tel autre et donc par voie de conséquence la possibilité d’ouvrir de nouvelles voies et de nouvelles recherches et donc de rendre sa “collection” dynamique. Ensuite le libraire c’est l’achat immédiat d’un livre mais surtout la possibilité d’achats futurs parce que la encore si je me place dans une optique purement mercantiliste et réductrice un libraire qui fait bien son travail et qui “ferre” un client va lui proposer de futurs achats en lui mettant de côté un ouvrage puis un autre. Enfin le libraire c’est la prise en compte des problèmes matériels et quand je dis matériel il faut entendre ......financiers. Et ça compte un libraire qui accepte de faire un crédit, un encaissement en plusieurs fois, une ristourne....... Tout compte fait ma pratique d’achat c’est ainsi beaucoup plus équilibrée: je réserve les salles de ventes aux ouvrages uniques, les sites internet aux ouvrages uniques et très rares (ceux dont je sais que malgré toute leur bonne volonté mes libraires préférés ne pourront peut être jamais avoir ce livre) et j’achète aux libraires sans exclusive privilégiant toujours ces derniers en cas de possibilité de choix.
Voilà ma pratique, celle d'un bibliophile qui est loin d'êtree un semi-pro et qui pense qu'avec un peu de bon sens il ya de place pour tout le monde si tant est que tous fassent un petit effort.
Merci Christophe pour cette confession d'un bibliophile, confession qui vous honore. Ah si les bibliophiles étaient plus bavards, moins taciturnes, moins solitaires, tous les blogs contribuent, chacun à leur niveau, à changer cela.
En feuilletant le catalogue Weiler, le lot 670 (Buffon en mar vert aux armes de Mme Buffon) me disait qq chose... J'ai trouvé : dans la vente Couppel de Lude du 23/11/2009, on retrouve en n°51 le complément du Buffon en condition identique. A priori, il manque encore 4 volumes à trouver! Pièce exceptionnelle quand même!!! Cordialement,
Je me souviens avoir fais cela avec les Chroniques de Monstrelet de la vente de Pierre Berès... vendu plusieurs dizaines de milliers d'euros... revu il y a quelques temps sur le beau catalogue d'une librairie prestigieuse... toujours émouvant...
Merci à Christophe pour son témoignage qui peut rassurer quelques boutiquiers qui, comme moi, ont choisi cette option justement pour créer un lieux où l'on cause (de livres, en général). Depuis mon installation, j'ai beaucoup progressé grâce à mes clients et en même temps, je crois avoir beaucoup donné. Je ne cache pas que la raréfaction possible de clients bibliophiles dans les librairies physiques m'inquiète si elle se fait au profit d'acheteurs plus généralistes et moins connaisseurs.
Elle va obliger quelques idéalistes à s'éloigner de leur rêve d'excellence. Je dis ceci pour ceux qui vont ou qui veulent franchir le pas… Si avoir une boutique (loyer, etc) consiste à vendre quelques bons petits bouquins de temps en temps et à discuter avec des bibliophiles de passage de leurs achats sur site ou en SVV, ce plaisir va rapidement devenir hors de prix ;-))
Le risque n'est pas que les libraires d'ouvrages anciens disparaissent. Toute une génération de biliophiles internet-compétents gérera derrière ses écrans d'ordinateurs, sur ses sites un marché virtuel du livre rare, objet qu'il ne sera même plus nécessaire de posséder physiquement. Les autres libraires emploieront des vacataires étudiants qui rempliront des fiches à l'heure sur Ebay au milieu de milliers de livres peu cotés. (Ce n'est pas un scénario catastrophe, cela se fait)
Le risque est que les librairies d'ouvrages anciens disparaissent. Mais je peux me tromper ;-)) Pierre
Bonjour à tous!! Je suis le petit nouveau du jour qui vous lit depuis de longs mois mais aujourd'hui, c'est décidé, je cause. Que d'états d'âme chez les libraires.....Je vous comprends, mais il faut relativiser: La crise existe aussi hors du champ de la bibliophilie. En tant qu'amateur de livres anciens, je pratique les achats sur tous les supports: internet, catalogues papier ou PDF, ventes au enchères comme librairies. Pourquoi ne pas profiter de toutes ces opportunités qui s'offrent à nous. Elles ont toutes et je dis bien: toutes!! leurs avantages et leurs défauts. Mes premiers achats se sont déroulés en ventes publiques où, Béotien, j'ai fait l'aquisition de quelque livre incomplet...et j'ai alors découvert les règles du "fallait venir à l'exposition, vous aviez le temps de vérifier..." Les ventes suivantes ont été intéressantes mais je dirai à ceux qui démarrent: 1/ étudiez le catalogue afin de déterminer ce qui vous plait. 2/ faites une estimation du prix de l'ouvrage en fonction des prix pratiqués sur internet divisés par 3 voir plus pour les ouvrages de grande valeur et à partir de ce prix FIXEZ UNE LIMITE A NE JAMAIS DEPASSER. 3/ allez à l'exposition afin de vérifier de visu l'état de l'ouvrage, je dirai même, des ouvrages car souvent il vaut mieux avoir plusieurs cordes à son arc. 4/ Les meilleures affaires, je les ai faites dans des ventes généralistes où "l'expert en tout"n'a pas su reconnaitre la valeur d'un beau livre.C'est plus rare dans des ventes de livres type liquidation d'une bibliothéque d'amateur. 5/ Le jour de la vente , privilégiez les cotés de la salle pour vous installer(on peut tout voir, et il faut tout voir). Le fond est souvent occupé par les libraires ou les brocs. Les sièges de devant voient fréquemment les grands acheteurs des grosses librairies.L'honnêteté du commissaire se voit dès la première enchére: celle ci doit se faire sur une mise à prix inférieure ou égale au prix bas de l'évaluation et non au prix de "l'offre écrite que j'ai reçue". Dans ce cas il est souhaitable de vérifier que les enchères concurrentes ne sont pas le fait d'une chaise vide du fond ....( déja vu!!!). gardez votre limite en tête et bonne chance. Pour ce qui est d'internet il existe des sites : galaxidion , livre rares book, ilab, abebook, ...qui permettent de consulter et même d'acheter en direct des livres au bout du monde sans même sortir de son fauteuil.Il me servent surtout à connaître le prix des ouvrages, à constituer mes propres fiches mais pour cela il y a surtout les grandes bibliothèques.Bien souvent, le livre trouvé sur internet, il est plus sympatique de passer un coup de fil, on peut même y gagner les frais de port.( c'est pareil,le libraire économise la commission du site internet)Pendant toute l'année, les libraires m'envoient des catalogues pour me faire réver.Et je connais même un libraire qui n'est accessible que par son catalogue ou dans sa boutique.
Enfin il y a le jour où je peux m'absenter de chez moi pour aller voir ces libraires dont j'envie le métier. Là, plus rien de virtuel, on est face au livre , on caresse une reliure, on sent les odeurs de fumée, de poussière, de tabac,..de parfum...(OUI de parfum...c'est arrivé). On voit la qualité de l'impression, du papier, des gravures, du vélin ou du cuir et des dorures. Mais aussi, on profite du commentaire sagace du libraire qui vous présente son petit dernier, sa trouvaille, sa rareté, ce livre dont on sent qu'il n'a pas encore décidé s'il allait bien vouloir vous le céder. ......Certes, les temps sont difficiles,.... certes, l'inculture croissante fait que bien des jeunes ne sachant pas lire n'auront qu'un regard bovin face au livre...Mais, messieurs les libraires, ne lachez rien, osez, le beau sera toujours reconnu surtout quand comme un bon livre il a de plus quelque chose à dire. Amitiés bibliophiliques. USSEL
Le La Fontaine en maroquin de Smeers (superbe) sort de la vente Le Mouel (pour ceux qui suivent) ... ce sera amusant de voir combien il fera... il a déjà dépassé le prix d'achat frais compris... ce qui prouve une fois de plus qu'un libraire peu faire une marge en salle des ventes même sur les beaux livres. D'autres livres listés dans cet Ebayana sortent aussi de la vente Le Mouel, je vous laisse les repérer.
RépondreSupprimerB.
Voilà exactement le problème que pose l'outil de Yohann, que je n'aime décidemment pas...
RépondreSupprimerDemandez-vous à la personne à laquelle vous achetez un pantalon le prix qu'elle l'a payé?
Non, et pourtant ici, c'est le cas. La librairie Malais est une très bonne petite librairie, mais indéniablement, pour les bibliophiles qui achètent en salle, aucune fiche ne vaut que le prix d'un ouvrage double...
Je maintiens mon idée: cet outil est développé au bénéfice des SVV et des bibliophiles, et au détriment des libraires.
Bertrand: vous avez également une belle librairie, mais combien de temps pensez-vous que les bibliophiles vous laisseront faire la x fois culbute (pourtant légitime, il faut bien vivre) sur les prix des ouvrages que vous avez acheté en salle?
Connaissez-vous un bibliophile qui, sachant pertinement que vous vendez 900 euros un ouvrage que vous acheté 300 en salles, estimera que votre flair et votre fiche valent deux fois le prix qu'il aurait lui-même pu payer en salle? ou plus simplement, qu'il aurait pu en avoir 3 pour le prix d'un?
Je connais beaucoup de bibliophiles, ils aiment les libraires, mais ils aiment bien plus les livres... et comment résister à cet appel... avoir les mêmes livres pour moins cher, ou trois fois plus de livres?
Cet outil va faire disparaître les intermédiaires et banalisant la connaissance. Je ne suis pas contre le concept, je constate simplement les dégâts à venir.
L.T.
Intéressant Librairie Triste. Je comprends. Je doute.
RépondreSupprimerL'exemple des vide greniers me parait à mettre en parallèle. Il y a dix ans, les professionnels ont hurlé au loup en dénonçant les particuliers qui exposaient dans les vides greniers. Concurrence déloyale. Certes. Les antiquaires et brocanteurs ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis. Qui allait le matin à 5h à la lampe électrique au cul des voitures dans les petits vide greniers de province ? La réglementation a été longue à mettre en place et à appliquer. Que constate-t-on aujourd'hui dans les vide greniers ? Des jouets d'enfants, des fripes et de la m... il faut dire le mot ! La qualité n'est plus là. Les collectionneurs, les chineurs, avec le temps, ce manque de marchandise de qualité, ce sont déplacés sur internet (Ebay, Priceminister, Delcampe, etc). Bien ? Mal ? Le fait est là. Mais les professionnels eux aussi ont migré vers internet (les plus rapides ayant été les mieux en vue et les plus aptes à réussir encore aujourd'hui).
Alors les SVV, ces changements, les prix connus, tout ça, cela ne me semble pas si grave.
Je pense qu'un bon mathématicien (que je ne suis pas) devrait pouvoir nous mmettre en équation ces variables.
Soit "Pv" la probabilité de vendre à un prix "Prv" en salle des ventes un livre.
Soit "Pl" la probabilité de vendre à un prix "Prl" en librairie.
il faut que "Pv" soit supérieur à "Pl" et "Prv" soit supérieur à "Prl" pour que le libraire s'en sorte à tous les coups... (sourire).
Mais si on pose l'instant "tv" (temps de la vente en salle) et "tl" (temps de la vente en librairie), il faut que la probabilité que le client de salle des ventes "Clsvv" soit présent à l'instant "tl" pour saisir l'occasion "prv". Vous voyez ?
En bref, un livre vendu est un livre vendu, et un livre acheté est un livre acheté, peu importe où. En professionnel il m'arrive très souvent d'acheter en seconde main à un collègue libraire un livre que j'avais pourtant repéré en salle des ventes. Et pour cause, une notice mieux faite, une photographie plus précise, un catalogue aguichant, un temps de réflexion que la salle des ventes ne permet pas ou très peu. Bref, qu'on soit amateur ou professionnel, tous les créneaux d'achats et de ventes sont à étudier, aucun n'est à négliger.
Evidemment, tout ceci n'est pas vrai pour la "bouquinerie", les petits livres, livres d'occasion, disons les livres à moins de 50 ou 100 euros voire un peu plus. Mais n'est-ce pas se leurrer que de penser que les choses sont déjà faites, que la messe est dite ? depuis que les Amazon, Priceminister et autres Abebooks ont mis en concurrence frontale des milliers de petits libraires sur la planète ? C'est à mon avis dans ce domaine qu'il y a le plus de soucis à se faire et le mal est déjà fait. Et là l'outil de Yohann ne changera rien.
à suivre....
(la suite)
RépondreSupprimerUn exemple pratique d'acquistion récente. J'achète un livre relié en maroquin. Edition assez rare tirée à 200 ex. environ d'un livre que je veux pour ma bibliothèque personnelle. Je cherche sur le net. J'en trouve un exemplaire relié en maroquin, beau, avec une LAS de l'auteur ajoutée. Prix demandé par le libraire américain : $ 1.500
Finalement le livre arrivera sous peu sur mes rayons perso pour $1.135 euros port compris.
1. la LAS jointe m'a décidé à acheter ce volume sans aller chercher ailleurs le prix éventuel d'un exemplaire meilleur marché car cette LAS le rendait unique.
2. en collectionneur on finit par ne plus forcément à chercher à "faire une affaire", un livre rare est souvent un livre unique. Si je ne saisis pas... c'est l'autre qui le fait !
3. Je ne suis pas certain que cet exemplaire acheté $ 1.135 (soit un peu plus de 800 euros) n'ait pas fait plus cher à la vente Le Mouel s'il y avait été présenté... alors... tout est imaginable.
Pour conclure je dirais que l'avenir il faut le rêver plutôt que de la cauchemarder, c'est plus facile à vivre... et que si demain mes idées idéalistes me mettent sur la paille... je n'aurai qu'à m'en prendre... à moi même.
Bonne soirée,
B.
Ma modeste contribution: depuis que j'ai acheté mon 1er livre dans une salle des ventes, je ne mets plus un orteil chez les libraires: gain de temps, et d'argent.
RépondreSupprimerMichel
Merci Michel "gain de temps, et d'argent." Vous vivez dans votre époque, c'est bien. Moi je dis que maintenant avec Drouot Live vous pourrez même enchérir en prenant votre bain.
RépondreSupprimerPS : personnellement visiter un libraire a toujours été un plaisir, que j'y passe en marchand ou en bibliophile. Y voir une perte de temps équivaut pour moi à un simple réflexe de consommateur de base. Mais c'est bien sur tout à fait défendable.
B.
Bertrand: dans "gain de temps", il n'y avait rien contre les libraires, simplement j'habite une petite ville de province où il n'y a qu'un libraire, dont le maigre stock ne bouge pas.
RépondreSupprimerDonc oui, acheter en salle, à distance est plus rapide pour moi que de faire le tour de France des libraires.
Le gain d'argent, lui est évident sur le long terme ou la quantité (ce qui n'exclue pas la qualité).
Quand à enchérir depuis internet au cours de ventes en salles: bien sûr, on ne peut pas être contre ou pour le progrès de façon sélective.
Michel
Mais Michel vous savez qu'aujourd'hui plus que jamais vous pouvez en une demi-journée faire le tour de presque tous les libraires de France... en ligne... catalogues PDF... catalogues sur les métamoteurs... catalogues sur site (blog), bref, il y a de quoi faire.
RépondreSupprimerSi internet a bien permis une chose c'est de pouvoir aller chiner partout en peu de temps et avec des outils à disposition, redoutables, et pour les collectionneurs, et pour les libraires.
En toute amitié,
discuter sur ce sujet est sans doute fort salutaire pour tout le monde.
B.
Effectivement Bertrand, vous avez raison, et je le fais, mais reste l'argument irréfutable du prix.
RépondreSupprimerMichel
100 % d'accord avec Bertrand (pour une fois !)
RépondreSupprimerAmis libraires tristes, dites vous bien que le bibliophile s'en fout du prix (dans la limite de ses moyens, évidemment) puisqu'il n'achète pas pour revendre.
J'aurais peut-être trouvé l'ouvrage acheté 3000 à 1500 dans une vente en attendant 3 ou 5 ans mais ce n'est pas si sur et de toute manière tous les exemplaires sont uniques à leur façon. Et avec cette mauvaise manie de doubler les prix, dans 5 ans mon livre me couterait peut-être 5000 ou 8000. Moralité les SVV ne font pas vraiment concurrence aux libraires mais elles font plus de pub et puis il y a le jeu de la bagarre avec les autres bibliophiles ...
T
Et l'argument du prix peut être valable, je dis bien peut car qui ne m'a pas parfois acheté un livre l'achètera ailleurs 3 ou 4 fois plus cher... salle... ou chez un autre collègue... donc à tous les niveaux, bien être certain que quand on achète en salle un livre à 500... sans les frais... il n'y en a pas d'équivalents voire supérieurs en qualité... chez les libraires... j'ai bien souvent vérifié la chose... ce qui me rend très prudent en salle.
RépondreSupprimerMais savez-vous qui est responsable lorsque quelqu'un achète un livre PLUS cher en salle ? PERSONNE ! Le commissaire priseur et l'expert se dédouanent sur l'acheteur qui a FAIT le prix ! Et l'acheteur, confus d'avoir surpayé un livre... ne s'en vantera pas le plus souvent... surtout pas à sa femme en tous cas (c'est du vécu !! sourire)
B.
Personnellement, même s'il y ades failles, j'épluche (et c'est un plaisir) les catalogues de ventes aux enchères en vérifiant les prix sur addall, que je note dans la marge pour rester raisonnable.
RépondreSupprimerAu delà des débats, je pense qu'il quand même assez logique, sur le nombre, de considérer que les ouvrages sont moins chers en salle. Même s'il y a bien sûr des excpetions, dans les deux sens. Et c'est heureux.
Hugues
Sur l'argument du temps, je souscris, étant très pris. Il m'est plus simple (et c'est moins long) de laisser des ordres ou d'enchérir par téléphone que de me déplacer. Mais je suis assez pris.
Hugues
Il serait intéressant de savoir, sur une vente telle que la vente Le Mouel, quelle a été la proportion des lots achetés par des libraires et ceux achetés par des particuliers-collectionneurs ... mais nous ne le saurons pas...
RépondreSupprimerJe pense personnellement que plus de la moitié des lots à a été adjugée à des libraires... je vous laisse conclure ce que vous voulez.
B.
@Hugues : moi aussi je suis très pris. Je dois me libérer du temps pour pouvoir aller à la pêche à la mouche.
RépondreSupprimerB.
@Bertrand: il serait intéressant de savoir si la vente Le Mouel aurait eu le même succès (sans entrer dans le débat des estimations), si elle n'avait pas eu lieu un mois avant le Grand Palais et l'opportunité qu'il représente pour les libraires, mais par exemple 3 mois après...
RépondreSupprimerHugues
P.S. : tes cartons vont partir.
Nous nous sommes en effet posé la question avec Eric lors de la vente. Mais alors si les libraires du SLAM du Grand Palais font des stocks pour dans 1 mois... c'est bien que la librairie ancienne a de l'avenir non ? ... ou qu'elle tente comme elle peut... avec force cartouches... de faire parade... je laisse la réponse aux experts.
RépondreSupprimerB.
Je ne vais pas répéter ce qui vient d'être exposé par les deux partis en présence : pour avoir fréquenté pendant plus de quarante ans les divers lieux de vente de livres anciens, je suis moi aussi plutôt triste du sort de mes amis libraires qui auront de plus en plus de mal à lutter contre la concurrence des salles de vente, malgré le manque de compétence fréquent des commissaires-priseurs en matière de livres anciens. C'est inéluctable.
RépondreSupprimerJe n'aurai que deux mots à dire : "Nous vaincrons !" (sourire)
RépondreSupprimerB.
Triste constat mais on ne peut aller contre le progrès. Les grandes librairies parisiennes proches des grandes SVV tiendront sûrement le cap un certain temps.
RépondreSupprimerLes petits libraires de province devront surement se passer des bibliophiles dans l'avenir. Mais avec qui ces derniers pourront-ils partager leur passion, alors ?
L'avenir est aux blogs bibliophiles sans libraires ;-)) Pierre
Allez Pierre ! Un peu d'optimisme ! Nous avons pour nous l'envie et la passion, cela devrait suffire à survivre heureux. Espérons mais pas seulement, travaillons à faire mieux que ceux qui font plus vite, moins bien.
RépondreSupprimerB.
ça me fait penser que dans les années 60 on imaginait des robots pour faire le ménage à la maison dans les années 2000... en attendant l'aspirateur... c'est moi qui le passe... on nous dit aussi que le livre papier va disparaitre... et puis je vois bien que j'aime mieux lire un livre en papier que ce foutu iPad qui n'est pas foutu de me prouver qu'il est plus pratique que de vulgaires feuilles de papier. On nous dit aussi que les libraires vont disparaitre... alors moi je n'y crois pas (sourire).
RépondreSupprimerB.
Bertrand, j’ai une idée pour faire venir au livre ancien un nouveau public que le prix rebute.
RépondreSupprimerJe compte abandonner sur un banc, disons dans les jardins du Cours la Reine, à côté du Grand Palais, un exemplaire d’un ouvrage connu – par exemple, l’Utopie de Thomas More, l’édition de Bâle. Avec un petit mot dans le livre pour indiquer que celui qui le trouve devra en prendre soin, le lire s’il le souhaite, puis le reposer sur un banc du quartier après l’avoir lu.
A raison d’un livre par mois, si d’autres bibliophiles me suivent, nous devrions avoir en circulation de quoi contenter les amateurs et faire baisser les prix dans les ventes aux enchères, non ?
J’ai juste un problème à résoudre avant la mise en œuvre de mon idée : la pluie.
Textor
Il faut juste continuer à faire du battage( de qualité), sur internet et des bonnes cartes de visites distribuées un peu partout dans les squares, ce sera plus économiques.
RépondreSupprimerRien ne se cree, tout se transforme...
Un peu plus de cohésion entre tous les acteurs des livres(=controle) et c'est la mort du libraire. Plus il y a de diversité, plus les gens sont perdus, a contrario, et plus il y a de travail de conseils et d'éducation à faire.
Les apprentis bibliophiles vont en avoir marre d'avoir l'impression de se faire avoir, ou carrement de se faire avoir(=il y a là une nuance) en svv centralisées. Le prix ne fait pas tout.Les libraires qui se donneront la peine de faire de la vraie communication autour d'un livre et non autour d'un "obget marchand", s'en sortiront.
Il y toujours des marchands de voiture de luxe et pourtant la vitesse est limitée et les budgets aussi.
La contamination du tout marchand a envahi tous les domaines, la spécificité des domaines de l'Art et de la culture, doit restée intacte, son caractére à part, pour ne pas entrer encore un peu plus dans ce systéme facile et rapide.
Il n'y a que l'education qui puisse faire cela... ça se paie.
C'est bien normal, vu le temps passé à mettre en place une histoire autour d'un livre qui soit proche de la réalité historique et qui en fasse un obget exclusif.
La qualité.
J'ai toujours pensé qu'un achat rapide était dommageable pour tout le monde à terme.
Le monde feutré du bibliophile en salle des ventes???
Alors, il faut être bien conscient de ce que l'on achéte, en face des vendeurs( pas des libraires, il y a là, une autre nuance), qui s'en donne à coeur joie.
Boycott total des enchéres sur le net. c'est une régle.
De la même façon qu'on se fiche bien de ce que l'on consomme (= la mort des petites epiceries de proximité), l'explosion des supermarché, ou ceux qui sont gagnants, sont les intermédiaires, sur le dos des producteurs, qui crévent la dalle, alors que c'est leur production qui compte.... Je vous laisse deviner le systéme qui s'est déjà mis en place.
La réaction des producteurs: vendre directement à la source, en se passant des intermédaires. Un autre choix de vie, qui permet bien souvent d'eviter des côuts supplementaires inutiles. A l'intérieur des prix payé= le travail reel retribué du producteur, aussi cher, presque que le prix payé en supermarché= les couts de fonctionnement.
Cela laisse quelques perspectives de reactions pour les optimistes.
Ce qui ne veut pas dire que cette idée soit mauvaise pour recenser là, ou il ne faut pas aller.
C'est le meilleur outil que je connaisse, qui va permettre au libraire de se rendre compte que son travail a de la valeur et de pouvoir s'aligner avec les ventes, le sourire et le petit cadeau en plus, qui fait plaisir pour fidéliser.
Arthur.
1. Arthur: pourriez-vous me contacter à blog.bibliophile@gmail.com svp?
RépondreSupprimer2. Bertrand: en 1960 on pensait qu'on ne passerait plus l'aspirateur, mais en 1980 on n'imaginait pas qu'internet existerait.
La notion de progrès....
Hugues
C'est vrai ! Et internet ne résout pas les problèmes d'aspirateurs... (sourire).
RépondreSupprimerSi cela se trouve le progrès dans 50 ans sera de s'éclairer à la bougie et de lire des livres en papier. Qui sait ?
B.
l'autre jour, mes filles nous ont fait participer à un truc très tendance : l'earth hour. Pendant une heure on s'est éclairé à la bougie... Super moderne, bien dans l'époque.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerPour ma part les achats de livres anciens se font à 80% sur le net auprès de libraires qui proposent leurs catalogues en ligne. C'est très pratique. 10 % sur catalogue papier reçus, 8% dans une librairie en dur et 2% en salle de vente (en gros)
Je pioche un peu partout. L'avenir du libraire est sur internet, c'est clair. De belles descriptions, des prix corrects et un service de qualité (demande d'informations, livraison...) c'est cela l'avenir. Sans oublier un catalogue papier à intervalle régulier... ;-) Ce que je regrette par contre c'est le fait de ne pas pouvoir fouiller avec mes mains et mes yeux dans une librairie en dur...
Hugues,
RépondreSupprimery-a-t-il quelque chose dans mon commentaire qui vous ait choqué, au point de me demander mon mail?
c'est un avis personnel que je donne, avec un constat personnel.
Chacun fait et pense bien ce qu'il veut.
Je réagis avec energie devant un sujet, où les choix qui se font pour l'avenir de la librairie dépendent de la capacité de chacun à tirer profit d'un certain nombre d'exemples cités, dans d'autres domaines. Là, où cela me parait évident, quand il y a des notions d'argent, la prudence et l'ethique doivent être doublement à leur place.
En aucun cas, il ne s'agit de propos contre des personnes. c'est bien le principe de ces forums, ou chacun donne son avis en étant bien élévé et respectueux du travail et des reflexions des autres.
En ce qui me concerne, j'achéte en librairie dure, en site sans enchéres, sur internet.
Arthur.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerIl faut vous détendre Arthur. Vraiment. Je vous demandais de bien vouloir me contacter parce que j'aime beaucoup entre en contact avec les nouveaux intervenants sur le blog, notamment quand ils exposent leur arguments avec force, pour mieux les connaître, mais aussi pour voir s'il n'y a pas matière à un portrait qui intéresserait les autres lecteurs. je renouvelle donc mon invitation: blog.bibliophile@gmail.com
RépondreSupprimerAprès sur le principe des forums, je ne souscris pas à votre avis. Je maintiens ce blog à force de sacrifices, et il ne deviendra pas un de ces forums où on s'étripe ou où l'on divague, ce qui fini toujours par nuire à la qualité des échanges. Donc, dans ces cas là, je sors mes ciseaux, et je l'assume totalement.
Hugues
C'est bien aimable à vous.
RépondreSupprimerJe decline, n'etant pas en accord, tout à fait avec le principe.
Mais, à l'occasion, je changerai peut être un jour d'avis.
Les échanges sur votre blog, me semblent toujours bien élévés, et même avec des avis forts, argumentés, cela n'en est que plus captivants.
Bonne continuation.
Arthur.
Leo Mabmacien :"Je pioche un peu partout. L'avenir du libraire est sur internet, c'est clair. De belles descriptions, des prix corrects et un service de qualité (demande d'informations, livraison...) c'est cela l'avenir. Sans oublier un catalogue papier à intervalle régulier..."
RépondreSupprimerC'est je crois le devenir de la librairie ancienne. Enfin je l'espère parce que c'est dans cette direction que je suis à deux doigts de me lancer :)
Par contre à mon avis ce qui devrait beaucoup plus inquiéter les libraires (plutôt que de s'attaquer à l'initiative de Yohann), c'est le vieillissement de leur clientèle...
Ce vieillissement me parait plutôt un avantage pour la rotation des stocks !
RépondreSupprimerT
Mais si l'augmentation de l'offre se fait au détriment de la demande ça va être dur de vendre :D
RépondreSupprimer"Pendant une heure on s'est éclairé à la bougie... Super moderne, bien dans l'époque"
RépondreSupprimerJe fais du vélo, je marche autant que possible, je veux bien me chauffer au bois et mettre des petites laines mais jamais au grand jamais je ne voudrais lire mes livres à la bougie, des taches de bougies on en trouve plein les livres anciens et sur les reliures alors non, non et non!
j'en appelle sur ce blog à un sursaut de conscience! :))
Lauverjat
Bonne fête Hugues
RépondreSupprimerBertrand, Pierre, et les autres!...
RépondreSupprimerJe ne crois absolument pas au fait que la plupart des clients bibliophiles vont aller s'amuser à rechercher les prix en svv sur internet des livres qu'ils vont continuer j'espère, à acheter dans nos librairies et catalogues internet. N'oublions pas qui sont ces clients, forcément des pouvoirs d'achats supérieurs, cadre, professions libérales, donc très souvent avec des charges professionnelles au delà du raisonnable, et donc très peu de temps pour se faire plaisir...Ils attendent le bon conseil, les petits coup de fil personnalisés pour leur avoir trouvé tel livre en tel condition...ce dans une relation de confiance. Forcément les bibliophiles qui participent à ce blog, ont un peu de temps et sont déjà limite libraires!, ou retraités ou les deux... mais ce n'est pas représentatif de la majorité des bibliophiles, je suis persuadé que cela fausse l'analyse et la perception...quand aux bibliophiles non fortunés ils ont bien besoin de leur gentil libraire pour payer leur grosses pièces en x chèques, procédé que n'acceptera jamais une svv.
Restons optimiste.
Daniel B.
Cette bible à 25000€, la même édition a été vendue chez Ferraton il y a quelques mois pour... 90€ (est. 75/100€), également en maroquin (havane du 19e). Arf
RépondreSupprimerJe crois Daniel que vous résumez assez bien la situation.
RépondreSupprimerB.
+1 pour la réflexion de Daniel qui m'ôte les mots de la bouche... Dans le cadre de mon début d'activité (je ne suis que semi-pro pour le moment), je peux témoigner que mes clients, d'abord n'ont pas le temps d'aller aux ventes, même quand elles ont lieu le week-end (ce qui est finalement rare)... Ils me demandent d'y aller pour eux, parfois, au sens strict, et de manière plus générale, j'y vais "pour eux" ; je prends les risques, je collationne, j'assure, je nettoie, je restaure ou fais restaurer au besoin... Et ce n'est qu'un exemple. Cela s'appelle tout bêtement le commerce de détail... Et internet ne semble pas tuer le commerce de détail, me semble t'il... Je suis optimiste (il vaut mieux dans mon cas), et mon expérience récente m'encourage à cet optimisme. Autre exemple : "monsieur, je recherche tel ouvrage". Charge à moi d'effectuer la veille sur Ebay, en salles, chez les libraires, etc. Pour le client, tout est fait, et là encore, vérifié, collationné, pas de prise de risque pour lui... Je ne parle pas de ceux, bien plus nombreux qu'on le pense, qui sont effrayés par les ventes publiques, ceux qui ne veulent pas ou ne "savent" pas acheter en ligne, etc. Comme dans tous commerces, messieurs : le service, le service, encore le service... Intelligemment et agréablement dispensé, il aura toujours une valeur ajoutée. N'y aurait-il que cela qu'il resterait une place pour des libraires soigneux, bosseurs et sympas...
RépondreSupprimerBenoît P.
Daniel, Benoît,Bertrand,
RépondreSupprimerVous avez probablement raison, ne serait-ce que de ne pas vous laisser abattre ..
Mais je ne peux m'empêcher de penser aux grands bibliophiles qui ont constitué de très grandes bibliothèques ... en achetant quasi exclusivement à Drouot, présents eux-mêmes (Petiet, Sickles, etc. pour rester dans l'histoire contemporaine).
Il est bien ce petit Benoit ! (sourire) ... avec un peu de chance, vu qu'on a le même âge ou presque, on finira nos jours dans la même maison de retraite pour miséreux du bouquin... à se raconter nos histoires drôles et pas drôles de la librairie des premières années du XXe siècle. Je nous vois d'ici ! ... Sauf si Alzheimer nous attrape avant !
RépondreSupprimer@Jean-Paul : tu sais on peut vivre de ce métier, petitement certes, sans avoir les plus grands bibliophiles de la planète parmi ses clients. Tu sais, j'aime bien aussi l'amateur qui me paye en 5 chèques parce que le livre il le lire, il le veut vraiment, mais il ne peut le payer autrement. Les billets de banques n'achètent en général que ce qui est à vendre. Le reste s'achète avec le coeur.
PS : j'en profite pour remercier aussi ici publiquement les libraires collègues qui permettent souvent au petit libraire que je suis d'acquérir de jolies pièces dans des conditions facilitantes. Respect et reconnaissance.
Bon c'est pas le tout, demain grand soleil, 24°C annoncés, les éclosions devraient être de la partie, je m'en vais mettre une soie 3F sur mon JMC semi-automatique et vérifier ma JMC 5'9 ...
Bonne journée,
Bertrand Bibliomane moderne
si je me souviens bien, le colonel Sicklès a été plutôt fraîchement accueilli, non ? ses méthodes dérangeaient largement, et ses premières ventes (pas de sa bibliothèque personnelle) avaient été boycottées, et avaient donné des résultats lamentables à tous points de vue, puisque ça ne l'avait pas découragé.
RépondreSupprimerJe viens de regarder la partie de la collection Weiller qui sera vendue le 8 avril prochain... eh bé ! des très beaux livres...
RépondreSupprimerJe vous laisse, je refais mes comptes pour voir si pour les numéros 547 et 548 il y a moyen de faire quelque chose...
B.
Je lis depuis maintenant quelques temps les commentaires du blog et je me décide aujourd’hui à intervenir même si sans nul doute l’autorité de certains me fait défaut. Je suis bibliophile régionaliste depuis 30 ans j’en ai 46. Mon mode d’achat a évolué selon le temps. J’ai bien sûr commencé chez les libraires, exclusivement parce que ce sont des professionnels et sauf quelques grincheux ils ont toujours permis et permettent encore par les discutions un approfondissement des connaissances qui peut d’ailleurs être parfois mutuel. J’ai ensuite, d’ailleurs poussé par un libraire, fréquenté les salles de vente. Mais jamais beaucoup. En effet des expériences ratées en ce domaine m’amène à poser pour un achat dans une salle des conditions précises et qui ne supportent aucune exception: Etre présent le jour de la vente pour que l’offre écrite ne puisse plus servir de prix de départ. Avoir vu le livre avant et réserver l’achat à un livre que considère unique c’est à dire que je sais ne jamais revoir ailleurs (reliure, livre truffé....). Reste la grande révolution internet. Et c’est là que ma pratique d’achat chez les libraires physiques à vaciller. Car il faut l’avouer ce moyen est unique au delà de la comparaison des prix pour mettre à porter d’une personne se trouvant à un point géographique donné des ressources que jamais on aurait pu penser avoir à sa disposition. Alors je me suis mis à acheter sur internet et j’ai délaissé les libraires physiques. Et puis j’ai modulé. Le tout internet est un leurre. Certes il permet des facilités certes il permet de bonnes affaires mais il ne remplacera pas le libraire et sa “boutique” et ce à mon sens pour au moins trois raisons. D’abord parce que le libraire physique c’est la possibilité de discuter. Et lorsque je dis cela ce n’est pas une formule de style. Si on reste terre à terre et dans une démarche très bibliophilique la discussion avec le libraire c’est, une fois qu’un minimum de confiance c’est instaurée, la possibilité d’apprendre des choses sur tel ouvrage ou tel autre et donc par voie de conséquence la possibilité d’ouvrir de nouvelles voies et de nouvelles recherches et donc de rendre sa “collection” dynamique. Ensuite le libraire c’est l’achat immédiat d’un livre mais surtout la possibilité d’achats futurs parce que la encore si je me place dans une optique purement mercantiliste et réductrice un libraire qui fait bien son travail et qui “ferre” un client va lui proposer de futurs achats en lui mettant de côté un ouvrage puis un autre. Enfin le libraire c’est la prise en compte des problèmes matériels et quand je dis matériel il faut entendre ......financiers. Et ça compte un libraire qui accepte de faire un crédit, un encaissement en plusieurs fois, une ristourne.......
RépondreSupprimerTout compte fait ma pratique d’achat c’est ainsi beaucoup plus équilibrée: je réserve les salles de ventes aux ouvrages uniques, les sites internet aux ouvrages uniques et très rares (ceux dont je sais que malgré toute leur bonne volonté mes libraires préférés ne pourront peut être jamais avoir ce livre) et j’achète aux libraires sans exclusive privilégiant toujours ces derniers en cas de possibilité de choix.
Voilà ma pratique, celle d'un bibliophile qui est loin d'êtree un semi-pro et qui pense qu'avec un peu de bon sens il ya de place pour tout le monde si tant est que tous fassent un petit effort.
Christophe
Merci Christophe pour cette confession d'un bibliophile, confession qui vous honore. Ah si les bibliophiles étaient plus bavards, moins taciturnes, moins solitaires, tous les blogs contribuent, chacun à leur niveau, à changer cela.
RépondreSupprimerB.
En feuilletant le catalogue Weiler, le lot 670 (Buffon en mar vert aux armes de Mme Buffon) me disait qq chose...
RépondreSupprimerJ'ai trouvé : dans la vente Couppel de Lude du 23/11/2009, on retrouve en n°51 le complément du Buffon en condition identique. A priori, il manque encore 4 volumes à trouver!
Pièce exceptionnelle quand même!!!
Cordialement,
Wolfi
"..voir si pour les numéros 547 et 548 il y a moyen de faire quelque chose..." sûrement : lire la notice et aller à l'expo!
RépondreSupprimerLauverjat
et rêver... (sourire)
RépondreSupprimerJe me souviens avoir fais cela avec les Chroniques de Monstrelet de la vente de Pierre Berès... vendu plusieurs dizaines de milliers d'euros... revu il y a quelques temps sur le beau catalogue d'une librairie prestigieuse... toujours émouvant...
B.
Merci à Christophe pour son témoignage qui peut rassurer quelques boutiquiers qui, comme moi, ont choisi cette option justement pour créer un lieux où l'on cause (de livres, en général). Depuis mon installation, j'ai beaucoup progressé grâce à mes clients et en même temps, je crois avoir beaucoup donné. Je ne cache pas que la raréfaction possible de clients bibliophiles dans les librairies physiques m'inquiète si elle se fait au profit d'acheteurs plus généralistes et moins connaisseurs.
RépondreSupprimerElle va obliger quelques idéalistes à s'éloigner de leur rêve d'excellence. Je dis ceci pour ceux qui vont ou qui veulent franchir le pas… Si avoir une boutique (loyer, etc) consiste à vendre quelques bons petits bouquins de temps en temps et à discuter avec des bibliophiles de passage de leurs achats sur site ou en SVV, ce plaisir va rapidement devenir hors de prix ;-))
Le risque n'est pas que les libraires d'ouvrages anciens disparaissent. Toute une génération de biliophiles internet-compétents gérera derrière ses écrans d'ordinateurs, sur ses sites un marché virtuel du livre rare, objet qu'il ne sera même plus nécessaire de posséder physiquement. Les autres libraires emploieront des vacataires étudiants qui rempliront des fiches à l'heure sur Ebay au milieu de milliers de livres peu cotés. (Ce n'est pas un scénario catastrophe, cela se fait)
Le risque est que les librairies d'ouvrages anciens disparaissent. Mais je peux me tromper ;-)) Pierre
Je ne résiste pas:
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=aSOmAH93DTg
On sent qu'il l'a lu.
Michel
Et il est encore plus compétent dans le plagiat !...de Wikipedia !Même pas capable de distinguer les bonnes sources des mauvaises ...
RépondreSupprimerBonjour à tous!!
RépondreSupprimerJe suis le petit nouveau du jour qui vous lit depuis de longs mois mais aujourd'hui, c'est décidé, je cause.
Que d'états d'âme chez les libraires.....Je vous comprends, mais il faut relativiser: La crise existe aussi hors du champ de la bibliophilie.
En tant qu'amateur de livres anciens, je pratique les achats sur tous les supports: internet, catalogues papier ou PDF, ventes au enchères comme librairies.
Pourquoi ne pas profiter de toutes ces opportunités qui s'offrent à nous. Elles ont toutes et je dis bien: toutes!! leurs avantages et leurs défauts.
Mes premiers achats se sont déroulés en ventes publiques où, Béotien, j'ai fait l'aquisition de quelque livre incomplet...et j'ai alors découvert les règles du "fallait venir à l'exposition, vous aviez le temps de vérifier..."
Les ventes suivantes ont été intéressantes mais je dirai à ceux qui démarrent:
1/ étudiez le catalogue afin de déterminer ce qui vous plait.
2/ faites une estimation du prix de l'ouvrage en fonction des prix pratiqués sur internet divisés par 3 voir plus pour les ouvrages de grande valeur et à partir de ce prix FIXEZ UNE LIMITE A NE JAMAIS DEPASSER.
3/ allez à l'exposition afin de vérifier de visu l'état de l'ouvrage, je dirai même, des ouvrages car souvent il vaut mieux avoir plusieurs cordes à son arc.
4/ Les meilleures affaires, je les ai faites dans des ventes généralistes où "l'expert en tout"n'a pas su reconnaitre la valeur d'un beau livre.C'est plus rare dans des ventes de livres type liquidation d'une bibliothéque d'amateur.
5/ Le jour de la vente , privilégiez les cotés de la salle pour vous installer(on peut tout voir, et il faut tout voir). Le fond est souvent occupé par les libraires ou les brocs. Les sièges de devant voient fréquemment les grands acheteurs des grosses librairies.L'honnêteté du commissaire se voit dès la première enchére: celle ci doit se faire sur une mise à prix inférieure ou égale au prix bas de l'évaluation et non au prix de "l'offre écrite que j'ai reçue". Dans ce cas il est souhaitable de vérifier que les enchères concurrentes ne sont pas le fait d'une chaise vide du fond ....( déja vu!!!).
gardez votre limite en tête et bonne chance.
Pour ce qui est d'internet il existe des sites : galaxidion , livre rares book, ilab, abebook, ...qui permettent de consulter et même d'acheter en direct des livres au bout du monde sans même sortir de son fauteuil.Il me servent surtout à connaître le prix des ouvrages, à constituer mes propres fiches mais pour cela il y a surtout les grandes bibliothèques.Bien souvent, le livre trouvé sur internet, il est plus sympatique de passer un coup de fil, on peut même y gagner les frais de port.( c'est pareil,le libraire économise la commission du site internet)Pendant toute l'année, les libraires m'envoient des catalogues pour me faire réver.Et je connais même un libraire qui n'est accessible que par son catalogue ou dans sa boutique.
Enfin il y a le jour où je peux m'absenter de chez moi pour aller voir ces libraires dont j'envie le métier. Là, plus rien de virtuel, on est face au livre , on caresse une reliure, on sent les odeurs de fumée, de poussière, de tabac,..de parfum...(OUI de parfum...c'est arrivé). On voit la qualité de l'impression, du papier, des gravures, du vélin ou du cuir et des dorures. Mais aussi, on profite du commentaire sagace du libraire qui vous présente son petit dernier, sa trouvaille, sa rareté, ce livre dont on sent qu'il n'a pas encore décidé s'il allait bien vouloir vous le céder.
......Certes, les temps sont difficiles,.... certes, l'inculture croissante fait que bien des jeunes ne sachant pas lire n'auront qu'un regard bovin face au livre...Mais, messieurs les libraires, ne lachez rien, osez, le beau sera toujours reconnu surtout quand comme un bon livre il a de plus quelque chose à dire.
Amitiés bibliophiliques. USSEL
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RépondreSupprimerVous êtes la reine, Sandrine
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