Amis Bibliophiles bonjour,
Quelques miscellanées, ebibliophilie, le mail que j'aurais préféré ne pas recevoir, des recherches sur les ex-libris, et autres...
Le site ebibliophilie continue sa route, il totalisait 600 inscrits début juin pour 190 000 fiches. Il se tourne maintenant vers la Belgique et l'Autriche, ainsi que les pays anglo-saxons. Les avis des internautes sont partagés sur l'intérêt du site et l'approche qui est prise. Nous en reparlerons prochainement.
Le mail que je n'ai pas aimé recevoir, mais qui fait réfléchir.... Il y a quelques jours, je me suis intéressé à un ouvrage vendu par un libraire français. Le livre étant proposé à 3000 euros, je prie le libraire de m'envoyer quelques photographies, en particulier de la reliure et de quelques unes des très belles planches que l'ouvrage contient. La reliure n'étant pas sans défaut, je prends quelques jours pour réfléchir, laps de temps pendant lequel je reçois un autre email du vendeur. De ces emails qui vous glacent, et qui sera le point de départ d'un court échanges de mails:
"Le libraire: - Etes vous toujours intéressé (par l'ouvrage)? car nous avons la possibilité de proposer cet ouvrage par planche à un ressortissant chinois.
Le bibliophile: - Bonjour, Merci pour votre email. Je ne suis hélas pas intéressé par l'ouvrage, dont la reliure ne me convient pas. En tant que bibliophile je ne peux que regretter qu'il soit proposé par planches à un acheteur, mais je vous souhaite bonne chance.
- Cher Monsieur, Nous vous remercions de vos souhaits et de votre réponse. Nous verrons comment cette opération va se déboucler, nous ne sommes pas des spécialistes de la vente planche par planche. Il n'en reste pas moins qu'il faut bien constater qu'il n'y a plus en France de Bibliophiles pour acheter cet ensemble à un prix modique (81euros la gravure). Nous ne pouvons qu'être heureux de voir qu'il y ait des étrangers cultivés pour dénoter leur intérêt. Que voulez-vous, c'est la longue descente d'un pays qui économiquement rejoint le rang qu'il mérite et non celui qu'il pense être le sien. Tout le reste ne sont que pleurnicheries de façade dans lesquelles on se complait en France.".
Dont acte. Le livre sera probablement vendu par planche, c'est un livre rare (un seul disponible aujourd'hui en vente sur internet), à un étranger. Ce qui me laisse rêveur...
Heureusement, il reste des chercheurs qui s'intéressent au livre et à l'image, ainsi Etienne, lecteur du blog, bibliophile et doctorant à l'université de la Sorbonne, en littérature comparée. Parallèlement à ses sujets de recherche, Etienne s'intéresse aux frontispices et me faisait remarquer récemment qu'ils restent encore un sujet éloigné du champ des études littéraires. Etienne souhaite mener une réflexion, une étude critique sur le "topos" que représente le frontispice (XVI/XVIIIe siècle), et cela d'un point de vue plutôt littéraire, "si tant est que la rhétorique du frontispice puisse s'apparenter à une rhétorique qui (comme il le pressent) n'est pas uniquement visuelle, mais déjà d'ordre textuel.
Sa question est la suivante: connaîtriez-vous des ouvrages traitant déjà de ce sujet ? Des catalogues de frontispices "importants"? Des ouvrages critiques? Tout autre document "bibliophilique" (parfum de mystère, de
temporalité longue et d'accumulation patiente qui se dégage de ce terme...) susceptible de l'aider à percevoir l'enjeu de ces travaux? Moi non, et vous?
Enfin, et non des moindres.... A l'heure où il est encore nécessaire de boucler le "tour de table" pour financer le Cazin de Jean-Paul et où chacun s'intéresse sur l'édition d'ouvrages pour bibliophiles, j'avais envie de vous parler du magnifique ouvrage publié par notre ami Nicolas Malais, bon libraire de livres anciens mais aussi éditeur. L'ouvrage, présente deux textes inédits d'Edmond Rostand, proposés tête-bêche dans un fort volume: les Lettres à sa fiancée, ou la correspondance inédite qu'Edmond adressa à Rosemonde Gérard, et une pièce inédite du maître, Le gant rouge, en fait sa toute première pièce, qui était réputée perdue.
"Les biographes se bornaient à en mentionner l’existence, sans jamais avoir pu la lire... Rostand attendait beaucoup de sa pièce : elle fut jouée deux semaines et malmenée par la critique. L’écrivain, profondément blessé, n’écrira plus jamais de théâtre en prose ! Il fait disparaître son oeuvre ; s’oppose à une reprise en 1903. Et fuit à jamais ses premiers rêves de triomphe. Miraculeusement redécouverte par Michel Forrier, la pièce mystérieuse connaît ici sa toute première édition. Proche de la folie contagieuse d’un Feydeau ou d’un Labiche, ce vaudeville allègre, se déroulant au Musée Grévin, témoigne du talent d’un tout jeune homme de vingt ans qui ambitionne de devenir une « des futures gloires de la France »!
Tiré à 1600 exemplaires. Un volume bicolore, de 512 p. + 4 calques. Dirigé par Michel Forrier & Olivier Goetz. Couverture vergé. Présentation tête-bêche. Lettres à sa fiancée, (Rosemonde Gérard), 162 p. Le Gant Rouge, 350 p. Préface d’Olivier Goetz. 28,50 euros. Il existe également un tirage de luxe sur papier vergé aigue-marine, auquel on joint un gant de velours rouge.
J'ai la chance d'avoir reçu l'un des exemplaires du tirage de luxe. C'est une merveille absolue. Et quel texte!
Si vous souhaitez avoir plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site de Nicolas (www.lebibliophile.com) ou me contacter pour avoir l'adresse email de Nicolas. Absolument indispensable en tout cas pour les amateurs d'Edmond Rostand (dont je suis).
H
Le dépeçage de livre me choque profondément.
RépondreSupprimerQuand on voit sur le catalogue Emérian le recueil de dessins d'Oudry relié en maroquin bleu d'époque (exemplaire De Bure, Solar, Taylor, Pereire, Roederer et Esmerian) achété par un fonds de pension américain et dispersé à la feuille...
En 1973, un certain nombre de libraires parisiens s'étaient entendus pour l'acheter à plusieurs. Peine perdue!
On retrouve de temps en temps quelques dessins :http://www.christies.com/LotFinder/lot_details.aspx?from=searchresults&intObjectID=4454103&sid=ba099673-1d9f-4af1-8a9f-c362b047e7ab
Je crois bien que le Roland Furieux de la vente Esmerian avec les dessins originaux de Cochin a subi le même sort.
Désespérant tout ça!
Allez bonne fin de we quand même!
Wolfi
Et si c'était tout simplement un coup de bluff sophistiqué de la part d'un commerçant :
RépondreSupprimer1 - d'autres sont intéresses
2 - évitez la destruction d'un œuvre
3 - les chinois se paient notre patrimoine : allez y défendez vous.
a bientot
ps : maintenant si des chinois s’intéressent à notre patrimoine, c'est quand mm mieux que si tout le monde l'oublie ( je suis en train de travailler des statistiques d’évolution de prix des livres : eh bien ce n'est pas terrible ! : ça n’arrête pas de chuter depuis 10 ans, incunables plus que tout le reste, seuls les maroquins aux armes entre 1750-1800 et ceux de 1650 a 1700 s'en sortent un peu... ( d'ailleurs pour moi c'est bien malheureux car je n'arrive pas à me les offrir, ou alors si peu )
a bientot
Yohann
d'ebibliophilie.com
C'est un libraire qui a pignon sur rue, il est donc peu probable qu'il ait tenté quelque chose d'aussi stupide. D'ailleurs, un peu de jugeote et on comprend vite que c'est peut-être la seule chose à ne jamais dire à un bibliophile pour lui vendre un livre. En ce qui me concerne, je n'achèterai plus rien à ce libraire.
RépondreSupprimerLa cote des bons livres, en maroquin aux armes ou pas, continue de monter. L'étude la Librairie Sourget, supportée par Lazard de mémoire, l'avait d'ailleurs démontré. Et surtout, une période de 10 ans est trop courte pour estimer ce genre de choses... Si on veut spéculer à court terme, il vaut mieux acheter des matières premières.
Reste à savoir si c'est pour cela qu'on achète un livre. Moi non. Donc j'accepte l'idée de perdre de l'argent, autant le perdre ainsi d'ailleurs plutôt qu'à la chasse ou sur les greens (même si j'aime le golf).
H
L'etude Sourget portait sur des ouvrages qui n'étaient pas recherchés au XIX.
RépondreSupprimerSi je prends aujourd'hui Apple, Google, Facebook etc... et que je base mon etude sur ces sociétés, suis je droit de dire qu'on est gagnant à tous les coups en bourse ?
D'ailleurs depuis 10 ans, c'est exactement l'inverse qui est vrai.
Sinon, je suis d'accord, 10ans c'est trop court, mais le seul moyen de faire une vrai étude sur un échantillon suffisamment large.
Mais encore une fois : ce n'est pas parce qu'on est astrophysicien qu'on ne peut pas apprécier une nuit étoilée : apprécie les livres, et je trouve mon plaisir à analyser un marché par la mm occasion.
Yohann
ah j'oubliais : on ne peut pas spéculer sur les livres car les frais d'intermediation y sont trop élevés ( entre 20 à 40% vendeurs/acheteurs )
RépondreSupprimer"L'etude Sourget portait sur des ouvrages qui n'étaient pas recherchés au XIX."
RépondreSupprimerNe dites pas n'importe quoi, vérifiez avant d'écrire: le 1er livre présenté dans l'étude Sourget et dont on suit les cours est l'EO du Discours de la Méthode. Le deuxième est le Samuel de Champlain, le 3ème est l'EO du Bourgeois Gentilhomme.
Pouvez-vous vraiment soutenir que ces ouvrages n'étaient pas recherchés au 19ème? Allons...
Michel
Nous cherchons donc un ouvrage à 37 planches à 3000 euros. A priori un sujet qui a un rapport avec la Chine (ou pas)... Hum hum.
RépondreSupprimerC'est une drôle de notion du livre que de le penser au prix de la gravure mais que pensait Malraux du temple khmer dont il ramenait en rapine un bas-relief?
Une nouvelle ironie de l'histoire? Quand je vois les ventes d'art asiatique se multiplier et les sommes astronomiques atteintes (22 millions il y a peu à Toulouse pour une frise exceptionnelle il est vrai) je me dis que la roue tourne...
De quoi réfléchir pour la nuit,
Bonne soirée
Olivier
Cher Michel,
RépondreSupprimerje vous remercie pour votre aimable commentaire.
Vous trouverez sur www.ebibliophilie.com l'EO de la methode dans la partie antérieure à 1950 : 9 cas prix centrés sur 150 frc or - prix Morgand Fatout.
Le moindre de mes ouvrages de littérature en maroquin vaut dans le Morgand Fatout 10x ce prix.( et aujourd'hui presque rien - comme ces petits boileau 1722 en maroquin d'époque, a 800fr/1000fr dans le Morgand, invendus chez Artcurial recemment - 500e de memoire ? )
J'insiste donc pour dire que ces ouvrages n'étaient pas recherchés , ou tout au moins, beaucoup moins qu'aujourd'hui, à l'exemple de Boileau qui était à la mode à l'époque et ne l'est plus aujourd'hui.
Idem pour la plupart des EO.
Les livres de fêtes étaient recherchés : Strasbourg 1744 : 1350frcs or, 12000/17000e aujourd'hui, soit au mieux de la stagnation.
Alors oui, d'accord, ces livres étaient recherches, mais on était pas prêt à payer pour ...
;-)
Il y a des modes, et rien n'y fait.
Ce qui est recherché aujourd'hui ne le sera pas forcement plus tard.
Et le seul moyen de dire si cela baisse ou monte est d'étudier des échantillons très larges.
Les assurances pourraient certainement donner de précieuses indications.
Pour ma part, je pense que le marché est baissier sur une tendance longue, car les élites sont de moins en moins issus de cursus littéraires. Et comme toujours quelques alien feront mentir la tendance globale.
Mais ce n'est pas un mot grossier, que de penser que le marché baisse, et c'est bien la plus belle preuve de passion que de continuer à acheter en étant convaincu de perdre de l'argent - pas de deception possible dans ces circonstances.
y
Cela fait sourire... Je ne vais plus sur ebibliophilie, notamment parce que c'est truffé d'erreurs et que je n'aime pas le côté maroquinerie, sans parler du reste...
RépondreSupprimerMais vous devez avoir raison, après tout vous avez scanné des catalogues et Lazard a fait une étude. Vous êtes ingénieur, waouh, ils ne sont que banquiers, et n'hésitent jamais à prendre le risque de ruiner une réputation bien établie.
Je ne suis pas fan ou client de Patrick Sourget, mais pour qui fréquente un peu les salles, le constat est évident... Après je vous laisse à vos scans, je commence à mieux comprendre ce qui se raconte ici et là. Et quand ce que vous écrivez ici et là, sous une bibliophilie systématiquement emprunte de conditions économiques, on comprend encore mieux. Bonne maroquinerie, bonnes reliures aux armes (la panacée, peu importe le texte), bon scan et chapeau bas.
Michel.
?!
RépondreSupprimerJe vous ai fait du tord dans une autre vie ?
ici ou la ? ;-)
ma bibliophilie, cher Monsieur est emprunte d'economie car c'est un domaine intéressant d'une part, et d'autre part quand je fais le choix de partir en vacances ou d'acheter un livre, oui, c'est bien une décision économique que je soupèse attentivement.
Et puis on achète ce qu'on veut
"on" vous connais pas, mais l'on vous souhaite tout de mm une bonne soirée.
y
correctif : un malentendu peut-etre sur alien : il ne s'agit pas d'un personne mais d'un cas statistique n'evoluant comme l'ensemble auquel il appartient.
RépondreSupprimerrien de critique vis à vis des banquiers naturellement.
y
Les incunables ont la cote en baisse? tant mieux, on pourra en acheter plus pour le même prix !
RépondreSupprimerDe surcroit, je trouve que c'est normal: qui lit encore le latin abrégé des universitaires du moyen age ? C'est tout simplement du chinois.
Quant aux chinois, c'est une habitude culturelle qu'ils ont de manger des mets pré-découpés, rien de choquant à ce qu'ils demandent qu'on leur détache les gravures ... La pratique du dépeçage a toujours existé. Il faudrait que Yohann puisse nous dire qu'elle en a été l'effet sur la cote. A mon avis, elle l'a fait monter en retirant des ouvrages du circuit.
Textor
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerLes études sur les frontispices sont rares et dispersées. On peut commencer par lire Gérard de Lairesse, "Le Grand Livre des peintres" (Paris, Moutard, 1787, t. I, p.252-259) et Thierry Sarmant, "Les Frontispices des livres de médailles" (in Bibliothèque de l'Ecole des chartes,2000, t.158, p.69-95).
RépondreSupprimerMais vous savez certainement tout cela.
Eric, ce qui revient cher aujourd'hui à Bécherel, c'est le prix des crèpes que (presque) tous les libraires vendent dans leurs échoppes.
RépondreSupprimerT
Pour ce qui est du dépeçage on ne peut être que contre, pour la fuite du patrimoine et l’épouvantail Chinois ou Américain, j'ai une opinion bien différente. Il faut considérer l'ensemble de la masse des livres anciens, par définition fini, comme un patrimoine mondial...Comme exemple, j'ai encore en tête le cas d'une vingtaine d'antiphonaires imprimés du XVIIe au XIXe, qui dormaient dans l'arrière salle humide d'un presbytère, où les curés successifs les avaient remisés, avec des gouttières qui tombaient sur les plats et dont un certain nombre étaient déjà à jeter! Je les avais presque achetés, et au nom de la conservation du patrimoine du village la vente ne s'est finalement pas faite. Ces livres auraient été bien mieux aux quatre coins du monde chez des collectionneurs ou dans des fonds de grandes bibliothèques américaines ou chinoises que sous les gouttières de nos arrières salles françaises. Si la mondialisation du marché présente des inconvénients pour les livres à gravures et atlas qui sont parfois détruits quand ils sont déjà incomplets, elle participe à mon avis à la sauvegarde du patrimoine livresque.Par définition un collectionneur qui achète un livre va vouloir le conserver, le valoriser et éventuellement le transmettre en bonne condition.
RépondreSupprimerUne consolation ,j'ai poussé l'association paroissiale à les changer de place en attendant une décision définitive. :))
Daniel B.
Célèbre histoire de dépeçage :
RépondreSupprimerLes dessins à la plume et au pinceau, à l'encre noire et au lavis, avec des rehauts de blanc à la gouache, sur papier bleu, d'environ 30 x 25 cm. réalisés par Jean-Baptiste Oudry vers 1730 pour les Fables de La Fontaine, avaient été répartis en 2 volumes par l'artiste pour les vendre vers 1751 à l'amateur d'art Montenault. Ils passèrent ensuite entre plusieurs mains avant d'arriver dans celles de Raphaël Esmerian en 1946 qui les revendit en 1973 : le premier volume a été acquis par la Caisse de retraite des chemins de fer britanniques,.... le second a été démembré et les dessins vendus séparément...
Oudry contribuerait donc à assurer la retraite des cheminots anglais? Marrant. Ça donne envie d'en savoir plus.
RépondreSupprimerSi les fonds de pension n'investissaient que dans ce genre de placements le monde ne serait pas ce qu'il est en ce moment.
En même temps ça ferait monter les prix...
Pervers ce système... ;-)
Bonne soirée
Olivier
Bizarre cette vindicte de Michel contre l'analyse de Yohann et je passe sur les commentaires méprisants contre la "maroquinerie" et le point Godwin de la bibliophilie atteint (haro sur ceux qui achètent des reliures et pas le contenu qu'ils ne lisent jamais... attaque éculée et tellement peu nuancée!).
RépondreSupprimerIl est toujours possible de citer quelques exemples de livres qui flambent en salle mais l'analyse de Yohann est assez juste. D'abord concernant la pseudo analyse Sourget qui se fonde sur un échantillon de livres aujourd'hui à la mode (cela a été dit) et dont les prix ont beaucoup augmenté. Cette mode passera probablement et reviendra peut-être. Pourquoi ne prend-il pas comme exemple les livres à figures XVIIIe? Les Elzévir? Les romantiques illustrés? On s'est battu pour ces livres il y a quelques décennies ou un siècle et on se bat beaucoup moins aujourd'hui...
Autre exemple, prenez le catalogue Rochebilière, grand bibliophile mais peu argenté, c'est précisément toutes ces éditions originales françaises en plusieurs états qu'il a pu réunir dans la deuxième moitié du XIXe alors que les riches bibliophiles se battaient pour d'autres livres...
Enfin, quand à l'évolution "baissière" du marché (ces appréciations boursières nous éloignent bien de la passion mais elles ont aussi leur intérêt...), elle est évidente et la diminution du nombre de bibliophiles aussi. Cela n'affecte probablement pas le prix de très beaux livres qui continuent de monter mais sur la masse... Un dernier exemple : il y a 50 ans, un jeune avocat ou médecin était volontiers bibliophile aujourd'hui, s'il se pique d'art, il achète des photographies ou des originaux de BD.... Je caricature un peu mais c'est globalement vrai. Il suffit par ailleurs de regarder les statistiques évoquant le temps passé à lire par les Français depuis 40 ans.
S.D.
Le point "culminant" de tout bibliophile est le texte+le maroquin d'époque+le tirage papier/gravures+la provenance.
RépondreSupprimerMépriser la "maroquinerie" sous prétexte que c'est cher est un non sens bibliophilique!
De même, tout ramener à l'argent parait bien réducteur, mais on ne peut malheureusement pas occulter le sujet (en tout cas pour moi, car mon budget n'est pas extensible à l'infini)!
Alors est ce que ça monte ou ça descend...
Chacun constate aisément que les grosses pièces se vendent à des prix de plus en plus conséquents.
De toute façon, ce qui est indéniable, c'est que l'offre décroit de façon inéluctable (il n'y a qu'à regarder les ventes anciennes), et les moyens financiers augmentent et se mondialisent.
Alors même s'il y a moins de collectionneurs qui s'orientent vers la bibliophilie, mécaniquement, le mouvement inflationniste parait inévitable.
Pour parler un peu bibliophilie, est ce que quelqu'un connait l'histoire des dessins de Cochin cette fois-ci qui ont servi à graver les planches du La Fontaine d'Oudry? Je vois que certains sont bien au courant des petites histoires...
Cordialement,
Wolfi
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerC'est Montenault qui, venant d'acheter les dessins d'Oudry, les fait redessiner par Cochin pour pouvoir les faire graver, afin de permettre l'édition célèbre en 4 volumes (Desaint et Saillant,1755-1760)
RépondreSupprimer276 planches à redessiner .... en combien de temps ?
RépondreSupprimerEn fait, les Fables ne sont plus illustrées par Oudry, mais par Cochin, sans oublier les culs-de-lampe par Lesueur, rarement signalés par les catalogues.
Effectivement, les dessins de Cochin sont très "fignolés", tout le contraire de ceux d'Oudry qui sont juste esquissés parfois.
RépondreSupprimerMais ces dessins de Cochin (j'en ai vu en vente 2/3 fois ces 15 dernières années), ont ils été vendus à la feuille dès le début?
Je ne retrouve nulle part leur trace...
Je ne suis pas si sur que les prix soient à la baisse, j'achetais des livres vers 1985, un ingé débutant gagnait alors 10000 f/mois et une EO de Rameau Traité harmonie 1722 1500 f, un dictionnaire musique Rousseau in 8 année de l' EO 400 f, Raynal Mémoire philo deux indes 10 volumes IN8 300 f sans atlas, chez des libraires de province et Parisien.(Je n'achetais pas en salle des ventes). A ce jour je peux dire sans me tromper que ce sont au moins les même prix en euros soit multiplié par 6,5 en 25 ans.Hors si un livre en 85 coûtait 400 f et vaut 400 euros aujourd'hui, le salaire d'un cadre débutant qui était de 10000 f n'est pas à ce jour de 10000 euros mensuel! mais plutôt 2500 euros et encore...Je dirai donc que les livres sont au moins 4 fois plus cher qu'il y a 25 ans pour un bibliophile débutant.Il ne faut pas s'étonner que la bibliophilie soit difficile d'accès aux plus jeunes. Je m'excuse auprès des grands marketeurs et économistes qui lisent et participent au blog...qu'ils me pardonnent mes raisonnements de bistrot, mais ces raisonnements me parlent plus que les grandes études précitées de S. et Y. :) Le livre reste sans doute un bon placement pour qui sait l'acheter judicieusement! :)...Je vais retourner à mon verre de rosé bien frais!...la chaleur me rend zing, pardon dingue :)...
RépondreSupprimerDaniel B.
Corrections après vérifications (on ne peut tout savoir de mémoire) : 1755-1759, 4 vol in-fol.,1 frontispice et 275 figures par Oudry reprises par Cochin et interpretés par 42 graveurs, 209 culs-de-lampe par Le Sueur.
RépondreSupprimerLe tome I fut présenté au roi par Jean-Louis Regnard de Montenault le 27 avril 1755, 3 jours avant la mort d'Oudry.
Tant que l'on est sur le sujet des fables, j'essaierai de faire un petit topo sur cette édition avec notamment une question quasi métaphysique qui me turlupine depuis pas mal de temps : comment reconnait-on les tirages (je ne parle pas du 1er/2eme tirage des gravures, mais du papier)? Je ne trouve que de l'approximatif dans les différentes bibliographies...
RépondreSupprimermais peut-être n'ai-je pas les bons ouvrages!
Wolfi
Eric,
RépondreSupprimerL'etude est en cours.
Je donnais juste quelques observations issues des courbes excel et des premiers classements par thématique sur la base des 200000 lots traités à ce jour. ( en fait moins, car il faut éliminer les "sans résultats" )
Ce que je donne sont mes premières observations, il me faut encore injecter Alde et Sotheby's, Versailles et Auxerres dans les tableaux - soit pret de 30000 lignes supplémentaires ( et comme je pense qu'il y a eu un tranfert du haut de gamme vers Alde, il est probable que ca modère un peu la conclusion )
En fait, LES conclusions, car comme nous sommes nombreux a le penser il y a des modes.
J'espère pouvoir produire une vraie publication d'ici 5 mois et la faire lire par plusieurs professionnels du livre, ainsi que si possible à un matheux de l'Ensae pour valider la méthode.
Si nous trouvons le temps nous prévoyons aussi quelques mini publications sur la pensée économique et politique de quelques anciens auteurs intéressants en ces temps de crise eco...
par le littéraire de la bande.
donc pas moi ;-)
yohann
Et comme les chiens ne font pas des chats : http://camillesourget.com/edition-originale-grand-meaulnes-bat-records/
RépondreSupprimerJe crois que le débat est embrouillé par l'absence de catégorisation du marché du livre ancien. On ne pas, en toute rigueur, mélanger des pommes et des oranges.
Par contre je suis preneur de toute étude un peu sérieuse sur le sujet. Pas pour spéculer (pour moi ma bibliothèque est un actif immobilisé... pour longtemps) mais pour en savoir plus sur l'évolution de la bibliophilie.
Bonne soirée,
Olivier
independamment du dépeçage, le livre en cuir est un matériel dégradable dans le temps, tout comme le papier.
RépondreSupprimerLes incunables sont en meilleur état, quand ils n'ont pas été malmenés (!), que les livres des cents derniéres années.
Nous entrons dans un débat philosophique. Et les chinois et autres accédants à la nouvelle fortune, prennent le même chemin que les pays industrialisés depuis le même temps.
Votre libraire a raison: la france se veut un pays supérieur et cultivé... Mais se fait déculoter partout et vend pour le profit jusqu'à ces sources d'eau.
Anonyme consterné.
Quant à l'évolution du prix des livres anciens, je voudrais seulement apporter mon petit grain de fleur de sel de Guérande en citant cet aphorisme de Pierre Dac : Les prédictions sont toujours difficiles, surtout lorsqu'elles concernent le futur.
RépondreSupprimerRené
Votre libraire a raison: la france se veut un pays supérieur et cultivé... Mais se fait déculoter partout et vend pour le profit jusqu'à ces sources d'eau.
RépondreSupprimerEt qui est le collaborateur de cette déculottée ? Belle hypocrisie tout de même car ce libraire moraliste ne s'est pas empêché de réaliser sa vente ...