J'espère donc qu'il va faire au moins 250... Il faut bien que le libraire vive! Sans vouloir polémiquer, je ne saisis pas les ... ni le Or. Les livres achetés par les libraires sont destinés à être remis sur le marché et cette rapidité, favorisée par internet, ne me semble pas un problème. Par ailleurs, le fait qu'il n'ait "fait que 100 euros" est plutôt une bonne nouvelle : acheté pas trop cher, mis à prix à 9 euros et une possibilité pour les bibliophiles ebayeurs de l'acquérir à un prix peut-être pas trop élevé... Si on considère que le "bon prix" est celui de la salle alors s'en est fini des libraires! Un anonyme (qui ne connaît pas le vendeur).
Une précision commerciale établie un peu à la serpe : imaginons que le Marot se vende 250. Il faut enlever un peu moins de 10 % (ebay et paypal) et environ 15 % (charges). Il reste environ 190 euros au libraire. Si le livre a été payé 100 + les frais, le bénéfice est donc de 65 euros.
c'est effectivement le travail d'un libraire, de se procurer des livres à un prix qui permette une revente aux clients intéressés. La marge commerciale (qui n'est pas un bénéfice, malheureusement) rémunère ce travail. Donc rien de choquant, effectivement. D'ailleurs, si le libraire gardait son livre trop longtemps, il faudrait qu'il augmente son prix de vente, pour tenir compte de ses frais augmentés. Je me souviens d'une discussion avec un antiquaire chez qui j'avais revu le même meuble, un an plus tôt. "Si vous ne le vendez pas maintenant, vous baisserez le prix ensuite ?" "non, je le monterai.". Sinon il sacrifiait sa marge, et son fonds de commerce.
Je suis tout à fait d'accord. Ce sont les mêmes personnes qui dans un restaurant trouvent que la bouteille de vin est très chère et disent "Eh bé, ils s'embêtent pas ! je trouve la même moins chère en grande surface !" Ils oublient que le restaurateur est déjà soumis à 50% de charges (au minimum) en impôts, donc s'il ne fait que doubler le prix d'achat, il perd de l'argent tout simplement ! Il lui faut passer à 2,5 ou 3 ou 3,5, après chacun est libre. Il en est de même pour les Libraires. Je ne suis ni Libraire, ni restaurateur !
Bien d'accord avec vos derniers commentaires, pour ce Marot venant d'un libraire professionnel c'est tout à fait logique et normal. C'est un peu plus discutable quand un particulier fait tourner sa collection à la même vitesse qu'un libraire ! Achète en SVV et revend la semaine d'après, il y a des bibliophiles semblables au ciel breton, très changeants dans leurs goûts. ;)
Daniel B. libraire cotisant...
Mais revenons à la bibliophilie, j'ai reçu le Cazin, voila un bien beau livre, une fois couvert pour ne pas prendre de risque avec sa belle couverture vergée crème, avant de poursuivre, j' ai bien aimé déjà la dernière phrase de l'introduction:" (...) tant il y a de dévots dans le culte des livres, qui n'aiment pas être dérangés dans leurs convictions." Comme la plupart des lecteurs de ce blog , nous sommes un certain nombre de "dévots du livre" qui aimons être dérangés. Qui sommes dérangés ? :)
Merci Mr Fontaine du dérangement à venir avec la lecture de ce livre dans les jours prochains.
J'en profite si Jean-Paul nous lit : le livre est-il toujours en vente? J'avais souscrit précédemment et cette fois (la bonne) j'ai laissé passer la date. Olivier
PS : pour le reste tout à fait d'accord pour que les libraires gagnent leur vie.
Le "Cazin" est toujours disponible - plus pour longtemps -: vous pouvez le commander sur le site de l'éditeur L'Hexaèdre. Celui-ci sera au marché de la poésie, place Saint-Sulpice, le we prochain : j'y serai le samedi 16 juin à partir de 14 h.
Bonsoir, je ne suis pas bibliophile, tout juste un collectionneur éclairé; il m'est difficile de ne pas réagir devant tant de contre-vérités. Il est tard, je ferai un mail circonstancié, au vinaigre, demain. Cordialement
Qu'un libraire achète des livres pour les revendre, quoi de plus normal. Qu'au passage, il dégage une marge, je trouve ça plutôt logique. Ce qui me gêne un peu dans le cas de ce Marot c'est que la plus value censée être apportée par le libraire est difficile à voir : il a ajouté "rarissime" à la notice, mais par contre il a passé sous silence le fait que le volume ne contient qu'une partie de l'édition de 1542 et qu'il est donc incomplet ... Philippem
D'accord Philippem mais ne soyons pas plus royaliste que le roi... Vous pensez que pour de nombreux exemplaires de livres vendus dans la "haute librairie" ;), connus et répertoriés car passés dans de grandes collections depuis dizaines d'années, le libraire apporte systématiquement une plus-value intellectuelle de qualité? Il a trouvé le livre et le propose sur le marché (et pour certains livres très rares ce n'est pas rien!). Sinon, je suis bien d'accord avec vous sur l'aspect incomplet.
le vendeur ne dit pas qu'il est incomplet mais dit ce qu'il contient donc à l'acheteur de savoir.
Acheter aux enchères, en salle ou sur ebay, et revendre aux enchères, en salle ou sur ebay, est TRES courant. Ce sont deux media de ventes, chacun avec ses avantages et ses inconvénients. Celui qui n'est pas content n'a qu'à acheter à notre place. On est là pour vivre, pas pour faire oeuvre de bienfaisance (comme le croient certains qui nous font des offres ridicules parfois).
Un libraire qui a acheté, ces derniers temps, 90% de sa marchandise aux enchères
Les 9 dixième des livres de la vente Marie C. était incomplets, taché ou à l’état d’épaves. A la 3ème vente encore plus qu’à la seconde vente et beaucoup plus qu’à la première à croire que la Maison Gicquello avait classé cette bibliothèque en premier choix, second choix, tout venant …
C’était une bonne occasion de faire des achats à bon marché pour les libraires et à revendre avec une bonne marge à des clients pas trop regardants sur la qualité. J’étais à cette dernière vente et je me serais précipité sur ce Marot s’il avait été complet. Un autre Marot, imprimé au XVIème s. à Rouen par du Petit Val , complet, n’a guère fait plus, ce qui m’a un peu étonné car Mr Bertran était dans la salle. Il n’est plus à vendre puisqu’il est dans ma bibliothèque ! :))
Raphaël du Petit Val, marchand libraire puis imprimeur à Rouen, installé en 1587 dans la rue aux Juifs, à l'enseigne de l'ange Raphaël, devant la grande porte du Palais de Justice. Ses publications sont toujours soignées. Il avait un faible pour le format in-12. Il fut le premier à imprimer toute la production poétique et dramatique de son temps. Imprimeur du roi en 1596, il mourut le 5 janvier 1614. Sa marque représente le jeune Tobie qui, sur l'indication de l'ange Raphaël, arrache d'un énorme poisson le fiel qui servira à rendre la vue à son père.
Merci Jean Paul, je vais pouvoir compléter ma fiche. Mon édition de Marot est de l'année où du Petit Val est devenu imprimeur du Roi.
J'ai appris récemment que cette Marie C était une ancienne chartiste, décédée l'année dernière à plus de 90 ans, elle n'avait pas de gros moyens mais affectionnait les XVIème. Comme quoi on peut se constituer une belle bibliothèque avec des livres à moins de 62 000 euros.
Souvent les bibliothèques constituées avec de petits moyens ont plus d’âme, d'amour, et de cohérence que celles réalisées avec de gros moyens. Ces dernières sont parfois un assemblage de pièces exceptionnelles sans grande homogénéité. Quand elles allient les deux, alors là, respect, mais ce n'est finalement pas si courant.
Ce profil ne m'étonne pas. J'avais lu les catalogues effectivement comme l'a dit Lauverjat il y avait des pièces très rares et, comme l'a dit Textor, l'état n'était pas toujours irréprochable. Olivier
Le Marot vient de passer en vente (vente Marie C, 3e partie, 22 mai 2012) et se retrouve déjà sur ebay... Or il n'a fait que 100€ à la vente Marie C.
RépondreSupprimerJ'espère donc qu'il va faire au moins 250... Il faut bien que le libraire vive! Sans vouloir polémiquer, je ne saisis pas les ... ni le Or. Les livres achetés par les libraires sont destinés à être remis sur le marché et cette rapidité, favorisée par internet, ne me semble pas un problème. Par ailleurs, le fait qu'il n'ait "fait que 100 euros" est plutôt une bonne nouvelle : acheté pas trop cher, mis à prix à 9 euros et une possibilité pour les bibliophiles ebayeurs de l'acquérir à un prix peut-être pas trop élevé...
RépondreSupprimerSi on considère que le "bon prix" est celui de la salle alors s'en est fini des libraires!
Un anonyme (qui ne connaît pas le vendeur).
Une précision commerciale établie un peu à la serpe : imaginons que le Marot se vende 250. Il faut enlever un peu moins de 10 % (ebay et paypal) et environ 15 % (charges). Il reste environ 190 euros au libraire. Si le livre a été payé 100 + les frais, le bénéfice est donc de 65 euros.
RépondreSupprimerc'est effectivement le travail d'un libraire, de se procurer des livres à un prix qui permette une revente aux clients intéressés. La marge commerciale (qui n'est pas un bénéfice, malheureusement) rémunère ce travail.
RépondreSupprimerDonc rien de choquant, effectivement.
D'ailleurs, si le libraire gardait son livre trop longtemps, il faudrait qu'il augmente son prix de vente, pour tenir compte de ses frais augmentés.
Je me souviens d'une discussion avec un antiquaire chez qui j'avais revu le même meuble, un an plus tôt.
"Si vous ne le vendez pas maintenant, vous baisserez le prix ensuite ?"
"non, je le monterai.".
Sinon il sacrifiait sa marge, et son fonds de commerce.
Je suis tout à fait d'accord. Ce sont les mêmes personnes qui dans un restaurant trouvent que la bouteille de vin est très chère et disent "Eh bé, ils s'embêtent pas ! je trouve la même moins chère en grande surface !" Ils oublient que le restaurateur est déjà soumis à 50% de charges (au minimum) en impôts, donc s'il ne fait que doubler le prix d'achat, il perd de l'argent tout simplement ! Il lui faut passer à 2,5 ou 3 ou 3,5, après chacun est libre.
RépondreSupprimerIl en est de même pour les Libraires.
Je ne suis ni Libraire, ni restaurateur !
Bien d'accord avec vos derniers commentaires, pour ce Marot venant d'un libraire professionnel c'est tout à fait logique et normal. C'est un peu plus discutable quand un particulier fait tourner sa collection à la même vitesse qu'un libraire ! Achète en SVV et revend la semaine d'après, il y a des bibliophiles semblables au ciel breton, très changeants dans leurs goûts. ;)
RépondreSupprimerDaniel B.
libraire cotisant...
Mais revenons à la bibliophilie, j'ai reçu le Cazin, voila un bien beau livre, une fois couvert pour ne pas prendre de risque avec sa belle couverture vergée crème, avant de poursuivre, j' ai bien aimé déjà la dernière phrase de l'introduction:" (...) tant il y a de dévots dans le culte des livres, qui n'aiment pas être dérangés dans leurs convictions." Comme la plupart des lecteurs de ce blog , nous sommes un certain nombre de "dévots du livre" qui aimons être dérangés. Qui sommes dérangés ? :)
Merci Mr Fontaine du dérangement à venir avec la lecture de ce livre dans les jours prochains.
J'en profite si Jean-Paul nous lit : le livre est-il toujours en vente? J'avais souscrit précédemment et cette fois (la bonne) j'ai laissé passer la date.
RépondreSupprimerOlivier
PS : pour le reste tout à fait d'accord pour que les libraires gagnent leur vie.
Olivier,
RépondreSupprimerLe "Cazin" est toujours disponible - plus pour longtemps -: vous pouvez le commander sur le site de l'éditeur L'Hexaèdre. Celui-ci sera au marché de la poésie, place Saint-Sulpice, le we prochain : j'y serai le samedi 16 juin à partir de 14 h.
Thank you so much, to share with us this knowledge, I really liked your post you made on your blog, let me describe my self...
RépondreSupprimerRegards,
Guideplease
Bonsoir,
RépondreSupprimerje ne suis pas bibliophile, tout juste un collectionneur éclairé; il m'est difficile de ne pas réagir devant tant de contre-vérités.
Il est tard, je ferai un mail circonstancié, au vinaigre, demain.
Cordialement
Qu'un libraire achète des livres pour les revendre, quoi de plus normal. Qu'au passage, il dégage une marge, je trouve ça plutôt logique. Ce qui me gêne un peu dans le cas de ce Marot c'est que la plus value censée être apportée par le libraire est difficile à voir : il a ajouté "rarissime" à la notice, mais par contre il a passé sous silence le fait que le volume ne contient qu'une partie de l'édition de 1542 et qu'il est donc incomplet ...
RépondreSupprimerPhilippem
D'accord Philippem mais ne soyons pas plus royaliste que le roi... Vous pensez que pour de nombreux exemplaires de livres vendus dans la "haute librairie" ;), connus et répertoriés car passés dans de grandes collections depuis dizaines d'années, le libraire apporte systématiquement une plus-value intellectuelle de qualité? Il a trouvé le livre et le propose sur le marché (et pour certains livres très rares ce n'est pas rien!). Sinon, je suis bien d'accord avec vous sur l'aspect incomplet.
RépondreSupprimerle vendeur ne dit pas qu'il est incomplet mais dit ce qu'il contient donc à l'acheteur de savoir.
RépondreSupprimerAcheter aux enchères, en salle ou sur ebay, et revendre aux enchères, en salle ou sur ebay, est TRES courant. Ce sont deux media de ventes, chacun avec ses avantages et ses inconvénients. Celui qui n'est pas content n'a qu'à acheter à notre place. On est là pour vivre, pas pour faire oeuvre de bienfaisance (comme le croient certains qui nous font des offres ridicules parfois).
Un libraire qui a acheté, ces derniers temps, 90% de sa marchandise aux enchères
PS: je ne cautionne pas ce libraire, il devrait dire que ce tome est incomplet, c'est lui qui est censé être l'expert, pas l'acheteur
RépondreSupprimerLes 9 dixième des livres de la vente Marie C. était incomplets, taché ou à l’état d’épaves. A la 3ème vente encore plus qu’à la seconde vente et beaucoup plus qu’à la première à croire que la Maison Gicquello avait classé cette bibliothèque en premier choix, second choix, tout venant …
RépondreSupprimerC’était une bonne occasion de faire des achats à bon marché pour les libraires et à revendre avec une bonne marge à des clients pas trop regardants sur la qualité. J’étais à cette dernière vente et je me serais précipité sur ce Marot s’il avait été complet. Un autre Marot, imprimé au XVIème s. à Rouen par du Petit Val , complet, n’a guère fait plus, ce qui m’a un peu étonné car Mr Bertran était dans la salle. Il n’est plus à vendre puisqu’il est dans ma bibliothèque ! :))
Textor
Raphaël du Petit Val, marchand libraire puis imprimeur à Rouen, installé en 1587 dans la rue aux Juifs, à l'enseigne de l'ange Raphaël, devant la grande porte du Palais de Justice.
RépondreSupprimerSes publications sont toujours soignées. Il avait un faible pour le format in-12. Il fut le premier à imprimer toute la production poétique et dramatique de son temps.
Imprimeur du roi en 1596, il mourut le 5 janvier 1614.
Sa marque représente le jeune Tobie qui, sur l'indication de l'ange Raphaël, arrache d'un énorme poisson le fiel qui servira à rendre la vue à son père.
Textor,
RépondreSupprimerQui est M. Bertran ?
Philippem
librairie Bertran... à Rouen!
RépondreSupprimerSur l'état des livres des ventes Marie C., Textor a parfaitement raison. Mais il y avait des pièces introuvables, pour le coup, mon relieur est ravis.
Lauverjat
Merci Jean Paul, je vais pouvoir compléter ma fiche. Mon édition de Marot est de l'année où du Petit Val est devenu imprimeur du Roi.
RépondreSupprimerJ'ai appris récemment que cette Marie C était une ancienne chartiste, décédée l'année dernière à plus de 90 ans, elle n'avait pas de gros moyens mais affectionnait les XVIème. Comme quoi on peut se constituer une belle bibliothèque avec des livres à moins de 62 000 euros.
Textor
Souvent les bibliothèques constituées avec de petits moyens ont plus d’âme, d'amour, et de cohérence que celles réalisées avec de gros moyens. Ces dernières sont parfois un assemblage de pièces exceptionnelles sans grande homogénéité. Quand elles allient les deux, alors là, respect, mais ce n'est finalement pas si courant.
RépondreSupprimerDaniel B.
Ce profil ne m'étonne pas. J'avais lu les catalogues effectivement comme l'a dit Lauverjat il y avait des pièces très rares et, comme l'a dit Textor, l'état n'était pas toujours irréprochable.
RépondreSupprimerOlivier