vendredi 2 novembre 2012

Bibliophilie et Sciences: les ouvrages d'Esnault-Pelterie, pionnier de l'astronautique

Amis Bibliophiles bonsoir,


Le  21 juillet  1969 l'astronaute Neil Armstrong pose pour la première fois le pied sur la lune. Le 6 août 2012 le robot américain Curiosity arrive sur Mars.  Au 16 août 2012, la sonde Voyager, lancée en 1977 ( il y a 35 ans!), sort du système solaire.  Elle est l'objet le plus distant de la Terre jamais envoyé dans l'espace. Un ingénieur français avait anticipé ces voyages interplanétaires.



Robert Esnault-Pelterie (1881-1957) fut un ingénieur aéronautique génial. Il fut concepteur, constructeur, pilote, entrepreneur, a inventé l'aileron en 1904, le moteur en étoile en 1906, le manche à balai en 1907, et construit le  premier avion  à structure métallique. II lance en 1909 le premier Salon international de l'aéronautique, ancêtre du Bourget. Dès 1912, Robert Esnault-Pelterie  imagine le vol spatial. Ses conférences, comme celle de New York en 1931, accompagnée du film de Fritz Lang, La femme sur  la Lune, rencontrent un écho mondial. Malheureusement l'aide qu'il reçoit est insuffisante pour qu'il puisse achever la construction de la première fusée française avant la défaite de 1940. Malade, Robert Esnault-Pelterie s'exile en Suisse et meurt deux mois après le vol inaugural de Spoutnik.


L’exploration par fusée de la très haute atmosphère et la possibilité des voyages interplanétaires.
Paris, Au siège de la Société Astronomique de France. 1928. EO.
1 volume in-8 ; VII, (1), 96 pp.
Exemplaire de 1er tirage : la faute, 2 au dénominateur de l’équation 224 page 56, n’est pas corrigée comme elle l’est au 2ème tirage.

Cette conférence, faite à l’Assemblée Générale de la Société Astronomique de France le 8 juin 1927, a eu un impact mondial. Ce volume est un très rare tiré à part du Supplément au Bulletin de Mars 1928 de la Revue de la Société Astronomique de France. Il constitue le premier traité de calcul scientifique des possibilités d’envoi d’une fusée dans l’espace au moyen de moteurs à réaction.  L’auteur prévoit ici la possibilité d’utiliser l’énergie nucléaire : « Si nous arrivions à disposer de la totalité de l’énergie qui constitue la matière… nous aurions devant nous des possibilités immenses… à condition de savoir tirer l’énergie des transmutations atomiques… sans nous faire sauter, et avec nous, le globe terrestre tout entier… Du train ou vont les choses, on arrive à se demander si les hommes actuels n’assisteront pas aux premiers voyages sidéraux ».


L’astronautique.
Paris, Lahure. 1930. EO.
1 volume in-8 ; (2) pp, portrait, (2), 248 pp, 9 tableaux et 1 vignette d’errata collée au début.
Exemplaire sur grand papier avec un envoi autographe de l’auteur.

En 1930, l’auteur publie l’astronautique, somme des connaissances de l’époque sur la propulsion et la navigation spatiale. Le terme astronautique est utilisé ici pour la première fois. En effet, pour définir le domaine traité, et intituler son ouvrage, l’auteur avait d’abord pensé utiliser le terme « sidération » par analogie avec aviation. Trouvant le mot peu convaincant il demanda à son ami Rosny Ainé, s’il pouvait adopter le terme « astronautique » que ce dernier venait d’inventer dans l’un de ses romans de science-fiction. Il fut l'un des premiers, sinon le premier, à prévoir l'utilisation de l'énergie atomique pour la propulsion des fusées interplanétaires. Cet ouvrage, qui a eu un retentissement mondial, est à l’origine de l’astronautique moderne.


L’astronautique. Complément.
Paris. 1935. EO.
1 volume in-8 ; 93, (8) pp, 1 tableau, 1 page d’errata dactylographiée.

Cette communication a été faite à la société des ingénieurs civils de France le 25 mai 1934. Un possesseur de la brochure  a collé sur la page de titre l'annonce de la mort de l »auteur. Je vous l'assure, ce n'est pas moi !!!!

Bernard

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