Plaquette de bronze
(51,5 x 40,5 mm) de Tautenhayn.
Parue en
1894, année de la mort de Helmholtz,
à l'occasion
de la 66e réunion des naturalistes et médecins allemands à Vienne.
Dans
la seconde moitié du XIXe siècle, Hermann von Helmholtz (1821-1894) fut
peut-être le plus grand scientifique
allemand. Il a étudié des matières aussi
différentes que la thermodynamique, l'hydrodynamique, l'électricité, la physique météorologique, la
physiologie, et plus particulièrement la théorie de l'acoustique et l'optique
physiologique. Je vais vous présenter les premières traductions françaises de
ses trois ouvrages majeurs.
Mémoire sur la
conservation de la force...
Paris, Victor Masson.
1869. 1ère édition française.
1 volume petit in-4 ;
(4), III pp, pp 5 à 137, (3) pp.
Exemplaire du Comte de
Gramont avec son ex-libris.
Dans Über die Erhaltung der Kraft (Berlin, G. Reimer, 1847, 72 pp), Helmholtz, qui n’a alors que vingt-six ans, donne, pour la première fois, une démonstration mathématique du nouveau principe de conservation de l'énergie mécanique. Le traducteur, Louis Pérard, professeur de physique à l’Université de Liège, indique en préface : « … il a embrassé d’un large coup d’œil toutes les possessions du savoir humain et toutes ses lacunes ; il a indiqué les points vers lesquels doivent désormais converger les efforts des chercheurs… J’ai cru faire une chose utile également en ajoutant comme introduction à cet important travail, un Exposé élémentaire de la transformation des forces de la nature que M. Helmholtz a pris, il y a quelques temps, pour sujet d’une conférence publique ». Cette conférence a eu lieu le 7 février 1854.
Optique physiologique.
Paris, Masson. 1867.
1ère édition française.
1 volume in-8 ; (4), XI, 1057, (3) pp, 11 pl.
Cet exemplaire
provient de la bibliothèque d’André Masséna, Duc de Rivoli, Prince
d’Essling , et est relié à son chiffre couronné.
L’édition
originale allemande de ce volume, parue en 1867, sous le titre Handbuch der
physiologischen Optik, constitue le neuvième tome de l’Encyclopédie de
physique de Karsten. La traduction française parue la même année est due à
Émile Javal et Th. Klein. Helmholtz en a relu toutes les épreuves. Les
traducteurs ont intercalé en leur lieu et place les suppléments de la dernière
livraison de l’édition allemande. Les bibliographies ont été enrichies.
L’ouvrage est partagé en trois parties : Dioptrique de l’œil – Des
sensations visuelles – Des perceptions visuelles.
Ce
traité transforma la compréhension du
phénomène de la vision. Helmholtz fournit entre autres une explication du
mécanisme de l'accommodation de l’œil, et précise la théorie des trois couleurs
exposée par Thomas Young en 1801. Il indique pour la première fois avec
précision qu’il existe une différence entre les couleurs observées par Newton
dans son spectre et celles qui sont disposées sur une préparation blanche à
l’aide de pigments. Les couleurs du spectre se mélangent par addition, alors
que celles des pigments le font par soustraction.
Théorie physiologique
de la musique fondée sur l’étude des sensations auditives.
Paris, V. Masson.
1868. 1ère édition française.
1 volume in-8 ; (6),
544 pp.
Cette
première traduction française, par G. Gueroult, de l’édition originale de Die
Lehre von den Tonempfindungen parue en 1863, a été revue par Helmholtz
avant publication : « Pour pouvoir répondre moi-même, autant que
possible, de la fidélité de la traduction, j’ai revu les épreuves, et même, en
quelques endroits, j’ai fait des modifications au texte original ou ajouté des
éclaircissements. De même à la fin du volume, il a été ajouté quelques nouveaux
suppléments relatifs à des questions de physique ou de mathématiques ».
Les seize suppléments originaux occupent les pages 487 à 534.
On
doit à Helmholtz la notion de timbre d’un instrument de musique et l’importance
des harmoniques en musique. Il étudie le phénomène de résonance de l’air dans
une cavité. Son dispositif expérimental est bien connu des acousticiens sous le
nom de résonateurs de Helmholtz. (Un exemple de résonance de Helmholtz est la
résonance du son créé lorsque l’on souffle dans le haut d’une bouteille vide).
On
doit à Helmholtz d'autres avancées scientifiques.
En électricité, par exemple, son nom reste attaché
à un dispositif constitué de deux bobines circulaires utilisées
en physique pour créer des champs magnétiques quasi-uniformes relativement
faibles avec peu de matériel. Les élèves de terminale le connaissent bien.
A
bientôt pour de nouvelles découvertes de physiciens!
Bernard
Grâce à toi Bernard, nous devenons de moins en moins ignorants.
RépondreSupprimerRené
Bernard est le Gandalf de la transformation de la Force.
RépondreSupprimerT
Ouf, je ne suis pas Sauron!
RépondreSupprimerBernard
C'est pas Yoda plutôt qui manipule la Force?
RépondreSupprimerBernard, merci pour cet article, vous travaillez pour la librairie ancienne, je viens de commander la Théorie physiologique de la musique d'Helmholtz pour ma petite bibliothèque musicale personnelle. Vivement sa réception. Une exception aux livres anciens en rentrant un XIXe mais vous m'avez mis l'eau à la bouche...Si vous avez d'autres suggestions d'ouvrages scientifiques et musicaux en même temps, je suis preneur. Merci.
RépondreSupprimerDaniel B.
Pour Daniel: Chladni et son traité d'acoustique ( Courcier 1809)
RépondreSupprimerTrès bonne idée, merci. Les figures dessinées par ces noeux sans vibration sont toujours spectaculaires. http://www.dailymotion.com/video/xqylnt_figure-de-chladni_tech#.URkNX6WzJ8E
RépondreSupprimerDaniel B.