Amis Bibliophiles Bonsoir,
Charles-Joseph Panckouke (1736 - 1798), fils d'un libraire de Lille, fonde une librairie à Paris en 1762, puis une imprimerie en 1774.
Diderot et d’Alembert avaient choisi l’ordre alphabétique pour leur encyclopédie, ce qui obligeait à lire cent articles pour avoir une idée suffisante d’un sujet.
Panckouke décida de reprendre l’encyclopédie et de classer les sujets « par ordre de matières ». Chaque spécialité forme un dictionnaire complet en lui-même et indépendant des autres. Ces matières étaient: L'Agriculture, la Médecine, la Géographie, l'Histoire Naturelle, la Philosophie, le Droit par exemple, mais aussi bien sûr la Physique, la Chimie et les Mathématiques. Panckouke reçut une autorisation de publication en 1780 et fît paraître son premier prospectus publicitaire en 1782. De là sortit la colossale Encyclopédie méthodique par ordre de matières, dite de Panckouke. En fait, alors que Panckoucke commercialisait un nouveau et énième tirage l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, il appris que les libraires Deveria avait un projet concurrent. Il s'associa avec eux, avant de prendre la tête du projet.
Au départ l’éditeur avait prévu 27 dictionnaires. Peu à peu de nouveaux dictionnaires paraissent pour atteindre 54 à la fin de l'entreprise. L’encyclopédie complète est ainsi formée de 210 volumes, dont 157 volumes de texte et 53 de planches. Par ses proportions démesurées, l’ouvrage entier devait coûter trois mille francs aux premiers souscripteurs, elle restait inaccessible à la majorité des curieux de la science. La parution dura jusqu’en 1832 (50 ans !). La publication après la mort de Panckoucke fut assurée par sa fille Thérèse-Charlotte Agasse, veuve de son associé Henri Agasse. Plus de 100 personnes furent employées pour "convertir" les articles de l'ouvrage de Diderot et d'Alembert.
La parution d’un dictionnaire s’étalant sur plusieurs années et les planches de plusieurs dictionnaires paraissant indépendamment des textes dans des volumes de planches séparés, il est très rare de trouver un dictionnaire complet. De plus la révolution fit « disparaître » de nombreux souscripteurs, d’où de nombreuses séries incomplètes sur le marché.
Je vous présente les dictionnaires de physique (édité en 31 ans), de chimie (édité en 28 ans) et de mathématiques (édité en 9 ans)...
Ensemble complet des deux dictionnaires de physique et de chimie, en reliure uniforme d’époque.
La PHYSIQUE.
Paris, Hôtel de Thou. 1793, 1816, 1819, 1822, 1816, 1824.
Texte : 5 volumes in-4: (4), 404, 240 pp. - (4), 424, 2, 425 à 786 pp. - (4), 820 pp. - (4), 926 pp.
Atlas (4) pp, 60 pl, (4) pp, pl 61 à 133.
La CHIMIE
Paris. Panckoucke. 1786 à 1815 pour le texte - 1813-1814 pour les planches.
Texte: 6 volumes in-4 ; (4), VIII, 774 pp. - (2), 786 pp. - (4), 781 pp. - (4), II, 742, (2) pp. - (4), 771 pp. - (4), 362 pp.
Atlas : 24 pp, 31 pl. - 74 pp, 31 pl.Ce Dictionnaire de chimie, édité en 28 ans ; est particulièrement intéressant car sa parution a débuté en pleine « révolution chimique ». Guyton de Morveau fut chargé de le rédiger. Le premier demi-volume du tome I parut le 8 mai 1786. Guyton de Morveau se convertit ensuite à la nouvelle chimie qui abandonnait le phlogistique. Il introduit celle-ci dans le deuxième demi-volume du tome I paru le 23 novembre 1789. Ce dictionnaire contient, à l’article chimie, des pages 262 à 781, un historique très détaillé ce cette discipline. Cet article est terminé par un Essai de Bibliothèque chimique.
Cet ensemble est en reliure « utilitaire » uniforme (Laurenchet).
Les MATHÉMATIQUES
Paris, Panckoucke. Texte : 1784 - 1785 - 1789, 1792 - Atlas :[ 1795].
Texte : 3 volumes in-4 : (4), CXIV, 721, (1) pp. - (4), 787 - (6), XXVIII, 56, 184 pp, (4), 316 pp, 16 pl.
Atlas : 108 pl.
Sous la direction de d’Alembert, ont participé à l’ouvrage : Condorcet, Bossut, Lalande, Diderot, Charles, Jean Bernoulli, de la Chapelle, etc. Le premier volume débute par un intéressant « Discours Préliminaire » rédigé par l’abbé Bossut, véritable histoire des mathématiques que l’auteur développera plus tard dans son Histoire générale des mathématiques parue en 1810. Condorcet traite des mathématiques sociales et des probabilités ; par exemple il rédige les articles Assurances et Arithmétique politique. Il fait suivre l’article probabilité, extrait de l’édition originale de l’encyclopédie et attribué à Diderot, d’un long article où il expose ses travaux et ceux de Laplace. Lalande a complètement réécrit les articles astronomiques de l’encyclopédie, rédigés initialement par d’Alembert.
Le troisième volume débute par un long prospectus de l’éditeur qui rend compte aux souscripteurs des difficultés rencontrées, présente les résultats obtenus, énumère les volumes en chantier, etc. Ce prospectus est précédé d’une Table des objets contenus dans le mémoire sur l’encyclopédie qui se trouve à la tête de ce tome troisième, première partie des mathématiques. Cette table est très rare ; je ne l’ai rencontrée que dans cet exemplaire.
La dernière partie du troisième volume a pour titre : Dictionnaire des jeux faisant suite au tome III des mathématiques. Il contient 16 planches.
Charles-Joseph Panckouke (1736 - 1798), fils d'un libraire de Lille, fonde une librairie à Paris en 1762, puis une imprimerie en 1774.
Diderot et d’Alembert avaient choisi l’ordre alphabétique pour leur encyclopédie, ce qui obligeait à lire cent articles pour avoir une idée suffisante d’un sujet.
Panckouke décida de reprendre l’encyclopédie et de classer les sujets « par ordre de matières ». Chaque spécialité forme un dictionnaire complet en lui-même et indépendant des autres. Ces matières étaient: L'Agriculture, la Médecine, la Géographie, l'Histoire Naturelle, la Philosophie, le Droit par exemple, mais aussi bien sûr la Physique, la Chimie et les Mathématiques. Panckouke reçut une autorisation de publication en 1780 et fît paraître son premier prospectus publicitaire en 1782. De là sortit la colossale Encyclopédie méthodique par ordre de matières, dite de Panckouke. En fait, alors que Panckoucke commercialisait un nouveau et énième tirage l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, il appris que les libraires Deveria avait un projet concurrent. Il s'associa avec eux, avant de prendre la tête du projet.
Au départ l’éditeur avait prévu 27 dictionnaires. Peu à peu de nouveaux dictionnaires paraissent pour atteindre 54 à la fin de l'entreprise. L’encyclopédie complète est ainsi formée de 210 volumes, dont 157 volumes de texte et 53 de planches. Par ses proportions démesurées, l’ouvrage entier devait coûter trois mille francs aux premiers souscripteurs, elle restait inaccessible à la majorité des curieux de la science. La parution dura jusqu’en 1832 (50 ans !). La publication après la mort de Panckoucke fut assurée par sa fille Thérèse-Charlotte Agasse, veuve de son associé Henri Agasse. Plus de 100 personnes furent employées pour "convertir" les articles de l'ouvrage de Diderot et d'Alembert.
La parution d’un dictionnaire s’étalant sur plusieurs années et les planches de plusieurs dictionnaires paraissant indépendamment des textes dans des volumes de planches séparés, il est très rare de trouver un dictionnaire complet. De plus la révolution fit « disparaître » de nombreux souscripteurs, d’où de nombreuses séries incomplètes sur le marché.
Je vous présente les dictionnaires de physique (édité en 31 ans), de chimie (édité en 28 ans) et de mathématiques (édité en 9 ans)...
Ensemble complet des deux dictionnaires de physique et de chimie, en reliure uniforme d’époque.
La PHYSIQUE.
Paris, Hôtel de Thou. 1793, 1816, 1819, 1822, 1816, 1824.
Texte : 5 volumes in-4: (4), 404, 240 pp. - (4), 424, 2, 425 à 786 pp. - (4), 820 pp. - (4), 926 pp.
Atlas (4) pp, 60 pl, (4) pp, pl 61 à 133.
La CHIMIE
Paris. Panckoucke. 1786 à 1815 pour le texte - 1813-1814 pour les planches.
Texte: 6 volumes in-4 ; (4), VIII, 774 pp. - (2), 786 pp. - (4), 781 pp. - (4), II, 742, (2) pp. - (4), 771 pp. - (4), 362 pp.
Atlas : 24 pp, 31 pl. - 74 pp, 31 pl.Ce Dictionnaire de chimie, édité en 28 ans ; est particulièrement intéressant car sa parution a débuté en pleine « révolution chimique ». Guyton de Morveau fut chargé de le rédiger. Le premier demi-volume du tome I parut le 8 mai 1786. Guyton de Morveau se convertit ensuite à la nouvelle chimie qui abandonnait le phlogistique. Il introduit celle-ci dans le deuxième demi-volume du tome I paru le 23 novembre 1789. Ce dictionnaire contient, à l’article chimie, des pages 262 à 781, un historique très détaillé ce cette discipline. Cet article est terminé par un Essai de Bibliothèque chimique.
Cet ensemble est en reliure « utilitaire » uniforme (Laurenchet).
Les MATHÉMATIQUES
Paris, Panckoucke. Texte : 1784 - 1785 - 1789, 1792 - Atlas :[ 1795].
Texte : 3 volumes in-4 : (4), CXIV, 721, (1) pp. - (4), 787 - (6), XXVIII, 56, 184 pp, (4), 316 pp, 16 pl.
Atlas : 108 pl.
Sous la direction de d’Alembert, ont participé à l’ouvrage : Condorcet, Bossut, Lalande, Diderot, Charles, Jean Bernoulli, de la Chapelle, etc. Le premier volume débute par un intéressant « Discours Préliminaire » rédigé par l’abbé Bossut, véritable histoire des mathématiques que l’auteur développera plus tard dans son Histoire générale des mathématiques parue en 1810. Condorcet traite des mathématiques sociales et des probabilités ; par exemple il rédige les articles Assurances et Arithmétique politique. Il fait suivre l’article probabilité, extrait de l’édition originale de l’encyclopédie et attribué à Diderot, d’un long article où il expose ses travaux et ceux de Laplace. Lalande a complètement réécrit les articles astronomiques de l’encyclopédie, rédigés initialement par d’Alembert.
Le troisième volume débute par un long prospectus de l’éditeur qui rend compte aux souscripteurs des difficultés rencontrées, présente les résultats obtenus, énumère les volumes en chantier, etc. Ce prospectus est précédé d’une Table des objets contenus dans le mémoire sur l’encyclopédie qui se trouve à la tête de ce tome troisième, première partie des mathématiques. Cette table est très rare ; je ne l’ai rencontrée que dans cet exemplaire.
La dernière partie du troisième volume a pour titre : Dictionnaire des jeux faisant suite au tome III des mathématiques. Il contient 16 planches.
Comme vous le constatez, cet ouvrage a constitué un véritable travail de Titan, qui a "usé" bien des souscripteurs: ils étaient 5000 en 1782, mais plus que 3000 en 1793 (gageons qu'un certain nombre d'entre eux sont passés sur l'échafaud). Le dernier volume est paru en 1832.
Bernard
De mon côté, j'ai une mine de renseignements, compte-tenu de mon dada, avec le dictionnaire de Finances en 3 tomes, dans sa couverture d'origine cartonnée d'attente avec les étiquettes de titre d'origine :
RépondreSupprimerTome 1, 9ème livraison (1784)
Tome 2, 15ème livraison (1785)
Tome 3 (en 2 volumes : 1ère et 2° partie), 20ème livraison (1787).
Xavier