Amis Bibliophiles bonsoir,
Il ne se passe quasiment pas un jour sans qu'Aristophil ne soit mentionné dans les médias, c'est triste, et quoi qu'il advienne, le mal est fait, et il est quadruplement fait même.
Le mal est fait pour Aristophil qui aura du mal à se remettre de tout ce qui se passe en ce moment, quoi qu'il advienne. La confiance en effet est rompue. Quiconque se posera désormais la question d'investir dans ce type de produits financiers sera dissuadé en un clic sur Google.
L'étonnant blason d'Aristophil |
Le mal est fait pour les investisseurs, dont on sait encore s'ils pourront récupérer leurs investissements. Près de 18 000 foyers sont concernés (Source Gérard Lhéritier, Nice Matin) et je me mets parfois à leur place aujourd'hui: impossible de joindre Aristophil, site fermé, comme celui du Musée des Lettres et Manuscrits, d'ailleurs. Ca sent la fin de règne.
Le mal est fait pour les 70 salariés d'Aristophil et de ses diverses extensions, qui ne peuvent aujourd'hui être payés, tous les comptes, personnels ou professionnels de la société et de ses représentants, en France, en Belgique et au Luxembourg ayant été saisis (source Libération, 1er décembre 2014). Libération précise également que la société n'a pu clore son exercice 2013 qu'avec cinq mois de retard, et après que M. Lhéritier ait renfloué la société via 35 millions d'euros pris sur ses deniers personnels.
Le mal est fait, enfin et d'une certaine façon pour le marché du livre ancien et surtout pour son image: d'une part parce que je vois difficilement comment l'arrivée des plus de 135 000 livres et manuscrits concernés pourrait se faire sans conséquence pour le marché et ses prix.
Mais aussi, d'autre part, d'une façon un peu plus sournoise: des titres de presse nationaux - et internationaux - se font aujourd'hui l'écho des déboires d'Aristophil et d'une façon ou d'une autre jettent le doute, si ce n'est l'opprobre, sur la probité de ce marché pour ceux qui le connaissent mal.
Ainsi, imaginons un particulier ayant un livre à vendre à un libraire par exemple, exposé à ce type de message dans la presse. Comment croyez-vous qu'il va réagir en réalisant que le montant proposé par le libraire est potentiellement x fois inférieur à la valeur de l'objet, cf. Cellulairement, acheté 300 000 euros chez Sotheby's, et revendu 1,5 million d'euros aux investisseurs d'Aristophil. Le doute est potentiellement semé sur l'ensemble de la chaîne. Parce que le doute est semé, à tort ou à raison, comment faire confiance à un expert ou un libraire. C'est dramatique.
Imaginons un particulier acheteur cette fois-ci. Il est actuellement exposé à un ensemble d'informations qui jettent le doute sur l'ensemble de l'écosystème: dans chaque article sont cités les SVVs, certains libraires... et même des experts. A qui faire confiance dans ce cas? Et ce d'autant plus que lus rapidement, ces articles sèment également le doute sur le potentiel retour sur investissement d'une acquisition. Certains acheteurs se posent toujours la question de la revente à l'achat, mais d'autres plus simplement, et c'est logique, souhaitent quand même ne pas trop en perdre.
Aujourd'hui, à l'aune de ces articles, il est difficile pour le béotien de savoir trier le bon grain de l'ivraie. Cette histoire jette forcément un voile sur le marché, et c'est fort dommage à un moment où il aurait bien besoin de nouveaux entrants et où j'entends chaque jour des libraires se plaindre.
Je vous donne un autre exemple: à force de me voir recevoir des catalogues ou des ouvrages sur mon lieu de travail, mes collègues savent désormais peu ou prou que je suis bibliophile. Nous n'en parlions jamais vraiment, sauf depuis deux semaines, où plusieurs d'entre eux m'ont demandé si j'avais vu passé ces informations, et les mots qui reviennent le plus souvent sont arnaque, Ponzi, experts pourris, libraires complices... et moi en pigeon! :)
Il ne s'agît pas ici de jeter le bébé avec l'eau du bain, ou de faire un amalgame entre tous les experts et tous les libraires... mais comme l'a justement suggéré Benoît dans un commentaire, après un silence assourdissant et qui dure depuis plusieurs années, peut-être serait-il temps que le SLAM s'exprime, ou au moins réagisse. Mise à jour du 03/12: c'est chose faite, le SLAM venant de rédiger un communiqué:
"LA SPECULATION ET LE PATRIMOINE ECRIT.
La presse s'est récemment fait l'écho d'enquêtes en cours sur des fonds d'investissement spécialisés en autographes et livres anciens commercialisés par la société Aristophil. Le Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM) tient à rappeler qu'il a, dès l'origine puis à de multiples reprises, tenté par l'intermédiaire de la presse ou de ses propres canaux d'information de mettre en garde le public et ses adhérents contre de telles propositions financières. Un marché de niche atypique, c'est à dire non surveillé par l'AMF, ne peut répondre à des schémas classiques de fonds d'investissement.
Le code de déontologie du SLAM et de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA) condamne depuis toujours la spéculation comme argument de vente pour une spécialité culturelle qui s'adresse avant tout à des collectionneurs et à des chercheurs.
Anne Lamort
Présidente".
"LA SPECULATION ET LE PATRIMOINE ECRIT.
La presse s'est récemment fait l'écho d'enquêtes en cours sur des fonds d'investissement spécialisés en autographes et livres anciens commercialisés par la société Aristophil. Le Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM) tient à rappeler qu'il a, dès l'origine puis à de multiples reprises, tenté par l'intermédiaire de la presse ou de ses propres canaux d'information de mettre en garde le public et ses adhérents contre de telles propositions financières. Un marché de niche atypique, c'est à dire non surveillé par l'AMF, ne peut répondre à des schémas classiques de fonds d'investissement.
Le code de déontologie du SLAM et de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA) condamne depuis toujours la spéculation comme argument de vente pour une spécialité culturelle qui s'adresse avant tout à des collectionneurs et à des chercheurs.
Anne Lamort
Présidente".
C'est extrêmement délicat, c'est difficile, d'autant que certains membres du SLAM seront potentiellement concernés par les développements de l'histoire, mais c'est vital pour continuer à faire connaître et aimer le livre ancien. C'est le rôle d'un syndicat professionnel de s'exprimer sur ces sujets, de défendre ses membres et son industrie. Des amateurs ont forcément vendu ou acheté des livres via les acteurs cités, et je ne parle pas seulement d'Aristophil. Pour certains, il est vraisemblable que cela a un goût amer.
Du reste, quand on relit la définition du SLAM sur son site internet, la prise de position est légitime.
Le Syndicat National de la Librairie Ancienne et Moderne
(SLAM) créé en 1914, est l'une des plus importantes et anciennes
Associations de libraires de livres anciens au monde, précédée seulement par
l'Association Britannique le ABA fondé en 1906. Une de ses vocations est de
faire connaître au public le monde du livre ancien.
Il est le seul représentant de la librairie ancienne en France. Ses
interventions sont nombreuses tant auprès des pouvoirs publics qu'auprès des
organismes privés et des libraires. Ses actions sont également nombreuses pour
la promotion de la librairie et la connaissance du livre. Il regroupe près de
250 libraires, marchands d'autographes et d'estampes, dont la compétence et la
probité sont attestées par des conditions d'admission difficiles. Tous vous
garantissent :
- Compétence et connaissance
- L'authenticité des livres, manuscrits et autographes
- Honnêteté et professionnalisme, et de bons rapports commerciaux partout à travers le monde.
Experts dans leurs domaines, ils assurent le maintien de la tradition bibliophilique et préparent la bibliophilie de demain. Ils sont le rouage essentiel de la connaissance et de la préservation du patrimoine. Ils vous conseillent dans vos achats ainsi que pour la valorisation ou la vente de votre bibliothèque. Leurs catalogues de vente sont également des outils bibliographiques précieux.
- L'authenticité des livres, manuscrits et autographes
- Honnêteté et professionnalisme, et de bons rapports commerciaux partout à travers le monde.
Experts dans leurs domaines, ils assurent le maintien de la tradition bibliophilique et préparent la bibliophilie de demain. Ils sont le rouage essentiel de la connaissance et de la préservation du patrimoine. Ils vous conseillent dans vos achats ainsi que pour la valorisation ou la vente de votre bibliothèque. Leurs catalogues de vente sont également des outils bibliographiques précieux.
Les mots clefs de cette affaire (Tracfin, Ponzi, expert, saisie, librairie perquisitionnée, Sade volé à la famille de Noailles et acquis par Aristophil, documents de De Gaulle réclamés par les Archives Nationales), avérés ou pas, jettent forcément un discrédit sur ce marché et une partie de ses acteurs. C'est très triste.
Il est bon que le SLAM réagisse enfin et il me tarde de voir quelles seront les applications pratiques de cette prise de position.
Les moyens sont nombreux, et c'est ce qu'on attend d'un syndicat professionnel: campagne de publicité, lobbying, exposition, conférences, non pas sur le sujet mais sur celui qui nous passionne, le Livre. Non pas s'exprimer sur ce qui secoue le microcosme et même plus, mais justement ramener l'amour du livre à ses fondamentaux.
H
Si 135 000 lots passent en vente, allez disons 135 ventes au total et je suis large... il est peu probable que les prix soient soutenus.
RépondreSupprimerCela va être l'hallali.
Et si tant de lots passent en vente à vil prix, quel intérêt d'acheter chez les libraires?
Cette histoire n'a pas fini de faire du mal.
Alexandrinus
On pourra encore acheter chez les libraires si c'est eux qui achètent les livres... Je ne crois pas que les particuliers soient en mesure - à eux seuls - d'absorber une telle vente à moins qu'il n'y ait une possibilité de spéculation rapide. Ils feraient alors, à titre privé, ce qu'ils condamnent chez les autres !
RépondreSupprimerNous verrons tout ceci dans deux, trois, quatre ans ou plus lorsque l'affaire sera jugée. En attendant les particuliers pourraient peut-être brader leurs beaux livres pour tester le marché ?
Pierre ;-))
Libraires frileux, vous étiez où pour défendre l'article de Que Choisir qui tirait la sonnette d'alarme ? Qu'avez vous fait pendant ces années fastes d'Aristophil ? On ne vous a pas beaucoup entendu. Ce blog s'est aplati de façon honteuse à la première menace ... c'est comique de demander aujourd'hui de verser une larme sur les 18000 gogos qui se sont fait rouler et de pleurer encore sur le manque à gagner à venir. Pitoyable.
RépondreSupprimerSupion.
Je vais juste poser une question qui se posera sans doute devant les tribunaux : pour obtenir des prix aux enchères il faut être deux, qui faisait le deuxième?
RépondreSupprimerBonne soirée,
Olivier
"Ce blog s'est aplati de façon honteuse à la première menace"...
RépondreSupprimerS'il vous plaît, relisez les archives, ce blog est précisément le seul media à s'être fait l'écho des ennuis qui se profilaient...
Et son propriétaire et principal rédacteur a sûrement autre chose à faire que d'affronter des procès en diffamation, tout passionné qu'il soit (je rappelle qu'il n'est pas professionnel du livre et ne tire aucun revenu de ses publications - mais y a consacré avec constance des centaines d'heures depuis des années)
Veuillez donc faire attention à mesurer vos paroles, s'il vous plaît cher monsieur.
B.
Personne ne verse de larmes sur les 18 000 qui ont joué et perdus Supion.
RépondreSupprimerQuant au fait que ce blog ce soit couché devant les conseils -vitupérants, menaçants et actifs- d'Aristophil, c'est un peu fort... C'est un des rares endroit du net ou Aristophil était évoqué de façon critique.
Vous étiez où vous Supion? Devant le siège d'Aristo' avec une pancarte brocardant leurs pratiques? Je passe régulièrement devant, pas le souvenir d'avoir quiconque...
Certains libraires, experts er tiers divers sont mouillés dans l'affaire, certains sont bien connus et personne n'ira fleurir leur marbre. Mais ils s'en tireront bien et les poches pleines, puis comme pour la plupart ils ont un âge avancé et fort peu de scrupules, tout ira bien pour eux.
D'autres libraires ont eu la volonté de jamais croquer le fruit. Loués soient-ils, la tentation devait être forte.
Moi je vous trouve trop polis, trop gentils avec les étrons.
RépondreSupprimerVoici donc :
Et toi Supion, pauvre crétin haineux et sans cervelle (ce qui est le propre de tout crétin), tu es étais ou ? Au fond de ton chiotte ? tu y es encore, vu les remugles que dégagent ton commentaire.
Le pitoyable, l'infiniment pitoyable, c'est toi.
Fuck !
Sans aucune intention moralisatrice, je rappellerai simplement que nous sommes en démocratie, et dans un pays de droit, tant que la chose n'est pas jugée, il y a présomption d'innocence, donc un peu de calme. Quand aux critiques sur le blog, Hugues a fait un super travail d'informations objectives depuis des années et nous ne pouvons que l'en remercier, plutôt que de l'agresser. C'est très pitoyable de lire de tels commentaires qui apportent quoi à l'analyse ? Je me le demande ? Haine et jalousie de la clairvoyance de Hugues sans doute ?
RépondreSupprimerDaniel B.
Le Slam a toujours été très clair dans cette affaire, et sa présidente tout particulièrement, malgré les risques, réels, de représailles. Quelques membres se sont compromis, d'autres ont été courageux, et l'immense majorité n'a pas succombé aux sirènes de l'argent facile. On peut penser ce que l'on veut de ce syndicat et de cette profession, en l'occurrence ils ont été dignes. Contrairement à maintes personnalités du monde politico-médiatique, et à de nombreuses institutions.
RépondreSupprimerQuand je lis digne, je lis discret. Anne Lamort, il faut le saluer, s'est exprimée lorsqu'elle a été sollicitée. Mais je ne crois pas avoir vu de communication officielle du slam sur le sujet. C'est une vraie nuance... Aujourd'hui encore 20 jours après les faits et alors que trois membres du slam sont cités, toujours rien.
RépondreSupprimerPourquoi?
Tout supion que vous soyez, et j'aime les supions ..., je pense que vous avez tort : Hugues a ouvert et fait vivre ce blog qui est un indispensable lieu d'expression et d'échange entre amoureux du livre. Il a, un des premiers, dénoncé les dérives du système Aristophil, mais son rôle n'est pas celui d'une innstitution. Par contre, effectivement, c'était celui du SLAM dont je n'ai pas lu de déclaration officielle à ce sujet.
RépondreSupprimerPhilippem
Pour rebondir et détendre peut être l’atmosphère, je voudrais simplement revenir sur les "conditions difficiles d'admissions" du SLAM qui expliquent sans doute bien des silences, elles n'ont rien à voir avec " compétences et connaissances" mais les conditions d'admissions sont plutôt liées à copinages et cooptations, comme forcement chaque membre a été intronisé par minimum deux confrères sur aucun critère objectif, ni évaluation d'un organisme de certification tiers pour ses compétences, cela pose problème. Car 3 cités c'est en plus 6 "parrains" tiers qui étaient garant de leur probité. Ceci dit c'est à peu prêt la même chose pour les CNE ou autres groupements d'experts. Chacun se coopte et c'est très peu réglementé. Il a donc des bons et mauvais libraires dans et en dehors du SLAM, comme il y a des bons et mauvais experts dans et en dehors des structures d'expertise. C’est sur que pour le béotien pas facile de choisir la bonne personne.
RépondreSupprimerle silence est d'or
Il faut rappeler qu'Aristophil n'a jamais été membre du SLAM et que les 2/3 libraires cités dans les journaux le sont pour leur rôle joué en tant que membre d'une compagnie d'expert (pour leurs estimations des manuscrits d'Aristophil a des valeurs bien supérieures au prix d'achat).
RépondreSupprimerLibraire et en tout point d'accord avec le billet. L'affaire aura enrichi quelques uns et éclaboussera tout le monde c'est certain.
RépondreSupprimerLe SLAM se retranche derrière ce qu'il a toujours dit, le livre ancien n'est pas un placement spéculatif. Mais ça ne sera pas suffisant, ils ont de toutes façons toujours été d'une nullité crasse en communication et marketing (voir comment le marché s'est déplacé vers les svv alors que c'était prévisible dès les lois de 2000 puis 2011, mais on préfère taper sur internet...). Le slam c'est l'organisation du Grand Palais point, il ne faut pas compter sur eux pour autre chose.
Je pense qu'il y a confusion ici, je ne crois pas qu'Hugues appelle à une excommunication de certains membres, mais c'est vrai que le moment serait bien choisi pour le SLAM pour mettre en place une communication de type contre-feu, rassemblant la communauté du Livre autour de fondamentaux positifs.
RépondreSupprimerNe serait-ce que pour éviter que seule cette triste histoire n'occupe le terrain.
Simon
Cher petit Supion,
RépondreSupprimerDepuis que j'ai pris la parole sur ce sujet, je ne me suis jamais aplati.
Mais vous, où étiez vous, votre franc-parler habituel était plus discret, si je ne me trompe?
Où étiez-vous quand je recevais des courriers recommandés et des emails des conseillers juridiques des ces gens le jour de Noël, où étiez-vous face à leurs tentatives d'intimidation, où étiez vous quand j'ai été invité à être cité comme témoin au tribunal, où étiez vous lorsqu'ils m'appelaient sur mon numéro personne que je ne leur avais pourtant jamais donné?
Où étiez-vous cher Supion quand UFC et certains lecteurs du blog m'ont offert leur support juridique pour répondre aux attaques?
Nulle part. Vous n'étiez nulle part cher Supion.
Mais c'est vrai que les supions ont peur des crabes.
Hugues
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer@Olivier.
RépondreSupprimerVous posez la bonne question: quand il y a un meilleur enchérisseur, il en faut un 2ème. Une des finesses de ce système de prix élevés, c'est que ces deux enchérisseurs pourraient être la même entité.
Beaucoup de réponses restent à trouver.
H
Aristophile, toujours privé de site internet, a publié un communiqué sur son compte Facebook. Il me semble légitime de le relayer ici:
RépondreSupprimer"Bonjour,
Notre société traverse une crise à laquelle elle ne s’attendait pas. Elle a fait l’objet le mardi 18 novembre d’une descente de la police financière pour des raisons qu’elle ignore à ce jour. Nos avocats restent en contact avec la justice pour en connaître les raisons et l’évolution. Nous vous tiendrons informé du suivi de cette procédure incompréhensible et scandaleuse. L’ensemble des collections et de vos collections personnelles sont entièrement sauvegardé.
Vous recevrez dans les prochains jours un courrier plus détaillé par l’intermédiaire de votre conseiller.
Bien cordialement,"
H
"L'ensemble des collections et de vos collections personnelles sont entièrement sauvegardé."
RépondreSupprimerC'est moi ou il y a une énorme faute? l'ensemble des collections SONT sauvegardéES, non?
pas de faute
RépondreSupprimerc'est l'ensemble qui est sauvegardé
L'ensemble des collections est sauvegardé.
RépondreSupprimerOu
L'ensemble des collections sont sauvegardées.
Tout autre écriture est une faute
Il est certain qu'un simple particulier se sent bien démuni face à cette machine à broyer avec de tels moyens humains et financiers!
RépondreSupprimerIl faut se savoir plier sans se rompre parfois :)
A part ça, je suis soulagé d'apprendre que les collections sont intègres!
Et si ça part un jour à bas prix, ça m'arrange même!
Enfin bon, c'est pas fait quand même hein!
Wolfi
Bonsoir.
RépondreSupprimer- les personnes incriminées le sont davantage à titre d'expert que de libraires. Et la grande majorité des achats Aristophiliens l'ont été lors de ventes publiques.
- @Olivier. Oui, mais non. Surtout lorsque, au choix, les deux enchérisseurs sont "liés", ou que l'enchérisseur surenchéri d'un coup, par exemple, de 5000 à.... 12000 (j'ai d'autres exemples plus évocateurs).
- @sebV. "ils ont de toutes façons toujours été d'une nullité crasse". C'est un peu fort de café. Vous êtes membres du SLAM pour dire cela ? Pour le reste, oui, il faudra et il faut dès à présent que le SLAM réagisse, de manière rapide et claire...
Certains libraires ont fourgué de la marchandise à Aristo.
RépondreSupprimerTout ne se fait pas au grand jour via les svv, il y a eu beaucoup de transactions discrètes il s'agirait de ne pas être dupe...
Enormément même, et des transactions en espèces. Il fût un temps où certains libraires s'en flattaient. Imprudemment.
RépondreSupprimerSimon.
@Anonyme et @Hugues
RépondreSupprimerJ'avais bien compris que les enchères étaient faussées ce qui est l'ordinaire des svv mais dès lors qu'il y a escroquerie (en supposant qu'il y ait) les juges et les enquêteurs vont avoir à s'interroger sur la réalisation des prix aux enchères. Pour les estimations qui suivirent et sur lesquels étaient fondés les "investissements" (si j'ai bien compris) cela risque d'être à la fois plus simple et plus compliqué : la seule référence étant le résultat des enchères il faudra établir comment elle a été réalisée.
A vrai dire la seule vérification empirique consisterait à repasser tout cela aux enchères sans l'acteur Aristophil pour voir ce que cela produirait comme prix.
Evidemment c'est impossible mais, conséquence heureuse, les catalogues anciens de vente d'autographes vont voir leur côte monter car les conseils juridiques vont essayer d'argumenter...
Olivier
Anne Lamort a toujours ete très claire et a souvent denoncé Aristo, BRAVO ANNE !!!
RépondreSupprimer5 ans pour liquider le stock propre d'aristo.
10 ans pour liquider les indivisions.
Je pense qu'on va pouvoir se payer de belles pièces si le ministère de la culture n'en profite pas pour rafler l'essentiel (gratuitement) à l'appui de la législation sur les documents écris par les représentants français dans l'exercice de leur fonction. ( en gros depuis Clovis)
Quelques beaux livres n'attendent que nous d'ici qq années. C'est magnifique de savoir que la proie est là, il suffit d'attendre pour la débusquer.
En parallèle Bergé vend son stock.
Finalement, les prochaines années ne vont pas être trop chères !
ca va vraiment etre bien, vous vous trompez Hugues ! les amateurs se feront plaisir.
a bientot,
jlp
Bien le bonsoir,
RépondreSupprimerComme j'aime la polémique je ne saurai que soutenir le sieur supion pour la forme , sur le fond je ne suis qu'un ignorant donc je tente de comprendre.
Serait_il possible pour les quelques lecteurs un peu pommés d'avoir des éclaircissements, une synthèse si possible de ce qu'est la société incriminée, de son activité et du "genre" de livre dont on parle.
J'imagine que de nombreux lecteurs du blog n'y comprennent pas grand chose.
Du peu que j'ai pu comprendre, c'est qu'il y avait eu filouterie en bande organisée sur le marché du livre ancien "bling bling". Des livres qui valent plusieurs smic ?
Est-ce que le cours du Pothier va en pâtir ?
Un communiqué officiel du SLAM vient d'être diffusé. A ceux qui trouveraient que c'est à retardement, sachez qu'il a été rédigé le lendemain de la dernière réunion (hier pour être très précis), mensuelle, donc au premier moment possible après l'éclosion de "l'affaire". Certains trouveront à redire que ce n'est pas assez rapide, évidemment.
RépondreSupprimerJe ne peux que confirmer que, oui, le SLAM n'a jamais cessé de dénoncer ce genre de pratiques. Je vous le livre tel que :
LA SPECULATION ET LE PATRIMOINE ECRIT.
La presse s'est récemment fait l'écho d'enquêtes en cours sur des fonds d'investissement spécialisés en autographes et livres anciens commercialisés par la société Aristophil. Le Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne (SLAM) tient à rappeler qu'il a, dès l'origine puis à de multiples reprises, tenté par l'intermédiaire de la presse ou de ses propres canaux d'information de mettre en garde le public et ses adhérents contre de telles propositions financières. Un marché de niche atypique, c'est à dire non surveillé par l'AMF, ne peut répondre à des schémas classiques de fonds d'investissement.
Le code de déontologie du SLAM et de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA) condamne depuis toujours la spéculation comme argument de vente pour une spécialité culturelle qui s'adresse avant tout à des collectionneurs et à des chercheurs.
Anne Lamort
Présidente".
Dont acte.
Ah que voilà une belle nouvelle, qui va tout à fait dans le sens que ce que beaucoup attendaient.
RépondreSupprimerEspérons que le SLAM diffusera aussi ce communiqué sur son site.
Je modifie donc mon message en conséquence.
Hugues
Heureusement que l'affaire n'est pas survenue ce matin, il aurait fallu attendre un mois de plus pour avoir une réaction du slam.
RépondreSupprimersupion
Trop con le supion !
RépondreSupprimerNon il a raison sur ça le supion. Le slam est complètement en dehors du temps médiatique. Il faudrait à mon avis qu'ils se paient les services d'un spin doctor ou au moins d'un attaché de presse...
RépondreSupprimerLe code de déontologie du SLAM et de la Ligue Internationale de la Librairie Ancienne (LILA) condamne depuis toujours la spéculation comme argument de vente pour une spécialité culturelle qui s'adresse avant tout à des collectionneurs et à des chercheurs.
RépondreSupprimerAnne Lamort
Présidente".
Bravo à cette dame, que dire de son ancien président et de ces autres membres du Slam, ce noble syndicat exempt de tout vice, comme le montre cette vidéo de présentation c'est à dire de promotion :
https://www.youtube.com/watch?v=fcTFwmVwfgg
Marredeliredesconneries
Il y a quand même la librairie "où sont les plus beaux livres d'Europe " qui fait des publications sur le livre placement et argumente sur ce sujet" cette librairie n'est elle plus au SLAM ? n'a t'elle pas pourtant le stand le mieux placé au grand palais ? Il va falloir que le slam et ses adhérents les plus emblématiques ajustent leur communication ;))
RépondreSupprimerBravo à Mme Lamort qui a toujours tenue la même ligne.
Un libraire indépendant
En effet, la patate chaude Aristophil est une chose, elle est embarrassante pour le Slam.
RépondreSupprimerMais le reste est presque aussi embarrassant finalement, ça fait beaucoup de membres un peu borderline tout ça :)
H
Le Slam ce serait autre chose que du corporatisme avec une jolie charte décorative? -sur laquelle nombre de membres passés et actuels s'essuient allégrement les pieds-.
RépondreSupprimerQu'attendre du corporatisme? Rien.
Le logo du Slam sert à autre chose qu'a faire joli sur les catalogues et à permettre à certains libraires de se convaincre de leur probité?
Refuser la légion d'honneur peut être un acte noble vu qui la reçoit, refuser d'adhérer au Slam me semble l'être également pour un libraire.
Dommage qu'il n'y est pas un concurrent du Slam, avec quelques libraires de bonne volonté (il y en a) décidés et aptes à proposer une vision alternative du commerce du livre...
Sourget à voulu faire rire en produisant son document
RépondreSupprimerEt il a reussit son pari.
personnellement j'ai trouvé beaucoup plus interessant le petit opuscule qu'ebibliophilie avait publié et distribué. Bon ok fallait se poser pour comprendre certaines analyses.
jlp.
Pas faux.
RépondreSupprimerAttention scoop demain sur le blog!
Ca va être croustillant :)
Hugues
"Une lettre de Francis Crick à son fils, dans laquelle il exposait la structure de l'ADN peu avant la publication de la découverte, s'est vendue six millions de dollars en 2013. Une lettre ne s'était jamais vendue aussi cher."
RépondreSupprimerC'était hier. Peu de chance que cela soit Aristophil l'acheteur.
A méditer
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/12/05/97002-20141205FILWWW00086-une-medaille-nobel-vendue-47-millions-de-dollars.php
RépondreSupprimerCorrection c'était l'année dernière. Hier c'était la médaille
Au fait, quand ce tribunal aura achevé son procès à charge contre la minuscule organisation professionnelle des libraires d'ancien, s'intéressera-t-il à la déontologie des principaux acteurs du marché, en l'occurrence les multinationales, dont EBay (auquel il est fait tant de publicité ici) ?
RépondreSupprimerParler d'eBay, c'est aussi soutenir les libraires, ils y vendent et achètent tant.
RépondreSupprimerSimon
De la pub gratuite en plus, c'est dire!
RépondreSupprimerNe confondons pas tout, je ne crois pas qu'Ebay ait une charte de déontologie sur la bibliophilie. Pour le reste, je vous suggère d'aller sur le blog de la fiscalité, si c'est votre sujet, courageux "anonyme".
Hugues
Un tribunal, cher anonyme, a le pouvoir de mettre en application le jugement qu'il a rendu. Ici ce ne sont que des mots exposés et des idées exprimées.
RépondreSupprimerCela me fait penser à cette bien triste mode des expressions aussi grandiloquentes qu'idiotes et sémantiquement dangereuses, tel "les usagers pris en otage".
Voyez la critique comme un moteur plutôt que comme un échafaud. Un peu de lucidité ne nous empêchera pas, tout autant que nous sommes, à continuer de temps en temps à acheter des livres chez des libraires, à minima car il y en a de bons et forts sympathiques.
Nicolas
Moi j'adore ce kitschissime film d'entreprise : https://www.youtube.com/watch?v=V4hPUgoVxIY
RépondreSupprimerEt puis quand on demande à Gonzague Saint-Bris un livre sur DAF on ne peut pas être vraiment sérieux...
M'enfin...
Olivier
Ce qui me rassure c'est que j'avais une réunion hier soir avec une vingtaine de personnes pour un tout autre sujet, lors du pot final, je n'ai trouvé aucun interlocuteur qui m'a parlé du problème Aristophil, (ils savent tous que je suis libraire d'ancien).J'ai donc demandé qui avait entendu parlé de l'affaire Aristophil ou de problèmes dans le milieu du manuscrit et du livre ancien, silence radio personne n'était au courant. L'affaire aristophil ne devrait donc pas tant changer le regard des vendeurs lors des successions, achats de livres ou bibliothèques. Avec les clients acheteurs qui sont forcément bibliophiles cela risque d'être un peu différent, mais je n'en suis pas sur, ils viendront peut être encore plus vers leur libraire de confiance. C'est pas parce que trente gugus s’écharpent sur un blog que la France non bibliophile est informé ;)), on ne voit que ce que l'on cherche, et même si il y a eu quelques articles dans la rubrique culture ou placement de quelques quotidiens, visiblement le français Lambda ne les a pas lus.
RépondreSupprimerUn libraire indépendant.
Personnellement, tout ceci me dégoûte un peu, et ne fait que renforcer mon envie de concentrer mes achats dans les salles des ventes.
RépondreSupprimerBenoît.
euh
RépondreSupprimermoi je bosse dans un très grand groupe.
On doit etre 2 bibliophiles au siège ( et un pigeon qui a acheté du aristo)
et bien ça discute
maintenant mes collègues voient bien ce que c'est qu'un manuscrit.
et ils me pensent très riche maintenant ;-)
jlp.
@Benoit,
RépondreSupprimerchez les libraires il n'y a que Sourget qui souligne que son libraire rachete les livres qu'il a vendu ( la plaisanterie, lui fait du -25% par ans)
Pour les autres, vendu vendu
jlp
@Benoit
RépondreSupprimerSi vous avez vraiment une très bonne connaissance du livre et achetez très haut de gamme, sans doute est ce valable en salle des ventes car c'est aussi un des réseaux d'approvisionnement des libraires pour le haut de gamme. Mais avec les collègues nous voyons des centaines de livres dans les budgets inférieurs à 500 euros, (ceux que les libraires arrivent encore a acheter en lot en adresse) partir en salle des ventes bien plus cher qu'en librairie ou ils sont pourtant disponibles, allez comprendre ?
un libraire indépendant
Cher "H", vous dites dans votre article :"Et ce d'autant plus que lus rapidement, ces articles sèment également le doute sur le potentiel retour sur investissement d'une acquisition. Certains acheteurs se posent toujours la question de la revente à l'achat, mais d'autres plus simplement, et c'est logique, souhaitent quand même ne pas trop en perdre. "
RépondreSupprimerEn dehors de mon activité de petit libraire de province, je suis également passioné de pêche à la mouche, alors j'achète des cannes, des cannes modernes en fibres techniques, carbonne, kevlar, etc.. et aussi de vieilles cannes vintage en bambou refendu qui "font" des prix proprement stupéfiants dans les ventes spécialisées et jamais je ne me suis posé la question du prix de revente d'une de ces cannes, elles mont seulement données du plaisir au milieu d'une rivière quand (rarement) j'ai réussi à poser ma soie sur l'eau avec la discretion d'une plume tombée du ventre d'un oisillon...
Est-ce incomparable? Les membres de ce blog n'achetent-ils pas un livre pour le plaisir de le lire? de le toucher? De le contempler? de le possèder?
Personellement je ne pleure pas sur le sort de l'amateur qui s'est fourvoyé en achetant un livre seulement pour réaliser une plus-value!
Bien sur les acheteurs de placements chez aristomachin sont dans une logique de placement, ils ont perdu, c'est bien dommage pour eux, mais c'est la loi du genre, qui dit placement à risque dit risque!
Il en va tout autrement des "experts" qui auraient prèté leur concours à des estimations de complaisance, mais ce n'est pas leur compétence d'experts qui est en cause, seulement leur honêteté!
Honêteté, mot désuet s'il en est de nos jours ou un B. Tapie devient ministre, ou le personnel politique est tous les jours cité dans des affaires de malversation...
Cher Michel, si vous m'avez correctement lu, pu peut-être me suis mal exprimé, je parlais des acheteurs Aristophil.
RépondreSupprimerSur ce blog, l'immense majorité des lecteurs rejette la notion d'investissement et privilégie l'achat "plaisir".
Hugues
Peut-être ais-je mal lu ou mal compris, n'empêche que j'ai l'impression que cette idée de la "valeur de revente " trotte de plus en plus dans la tête des amateurs au moment de décider d'un achat. Il est vrai que les temps sont durs pour tout le monde et que, dans un passé pas très lointain, nous (les libraires) avons vendu à des prix pas très raisonnables des livres dont on ne pouvait qu'être certains qu'ils ne prendraient pas de valeur avec le temps
RépondreSupprimerLa question n'est pas nouvelle, j'ai dans mes rayonnages un ouvrage intitulé : "Le livre valeur de Placement" par Mitton, chez Guy le Prat, sa date de parution ? 1943 Sa deuxième phrase semble prémonitoire : "Comment,dira-t-on comparer un livre plus ou moins luxueux à un titre spéculatif, à une valeur de bourse (...)" Sans doute le livre de chevet des Aristophiliens...;))
RépondreSupprimerDaniel B.
c'est cyclique... voir les articles sur la bibliophilie dans les années 30 ; autre période de crise. Par exemple l'Ami du lettré 1923.
RépondreSupprimerOu sinon Alain Nicolas in "Les Autographes". 1988. page 10 :
RépondreSupprimer"Un phénomène s'est ajouté ces dernières années aux facteurs affectif et culturel, qui a donné un essor inattendu à la collection d'autographes : la notion de valeur de placement. La cote toujours ascendante des lettres et manuscrits confirme ce goût pour la spéculation, que chaque amateur possède à un degré plus ou moins élevé.
Il est certain que, pour les pièces importantes, la collection d'autographes constitue une excellente valeur de placement, et ceci dans des conditions encore tout à fait abordables. Ainsi, découvrir que l'achat de lettres acquises par simple plaisir peu devenir un investissement fructueux, cela procure une satisfaction tout à fait légitime."
les niveaux de prix du contexte de 1988 permettaient de tenir ce genre de discours : on était loin de la bulle actuelle.
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