Amis Bibliophiles bonjour,
Même si la bibliokleptomanie est définie comme une "impulsion pathologique qui pousse à voler des livres" par A. Manuila dans son Dictionnaire français de médecine et de biologie, il est peu probable que vous pourrez plaider la folie si l'on vous prend.
Ainsi cet ingénieur de 62 ans, résidant au Havre a-t-il entendu le procureur de la République requérir contre lui une peine d’un an de prison ferme aménageable et 15 000 euros d’amende. Cet homme au profil légèrement dépressif est accusé d'avoir volé des livres et des gravures chez des libraires, des antiquaires et dans des salles des ventes entre 2008 et 2011. Il avait été reconnu par un commissaire-priseur et interpellé en 2011.
Les enquêteurs ont retrouvé dans sa villa pour près de 30 000 euros de livres dérobés pour la période entre 208 et 2011, et évalué la valeur totale des livres présents dans les bibliothèque de l'accusé à près de 530 000 euros. La situation confortable de l'accusé, dont la rémunération mensuelle est d'environ 6000 euros par mois, semble démontrer qu'il ne voulait pas les ouvrages parce qu'il ne pouvait se les offrir, mais plutôt parce qu'il ne pouvait pas s'en empêcher... A moins qu'il ne sévisse depuis beaucoup plus longtemps. En effet les enquêteurs pensent qu'il a probablement dérobé plus de 2000 livres. En effet, il a d'abord reconnu le vol de 70 livres, puis de 600....
Une partie des ouvrages saisis |
Sur son site internet le Courrier Picard relate quelques propos de l'accusé (http://www.courrier-picard.fr/region/justice-un-an-requis-contre-le-voleur-de-livres-anciens-ia0b0n514507).
Celui-ci a expliqué que « Le fait que tout cela s’arrête a été une libération pour moi. Tout cela devenait difficile à vivre, je regrette tout ce qu’il s’est passé », et qu'il n'osait plus accueillir personne chez lui de peur que quelqu’un ne reconnaisse l’un des ouvrages dérobés. Il a d'ailleurs ajouté qui ne « choisissait pas spécialement les livres qu’ils volaient mais prenaient plaisir à remplir ses étagères ».
La lecture des faits semblerait démontrer que l'accusé ne pouvait s'empêcher de dérober des ouvrages. Il n'agissait pas pour en tirer un quelconque profit, puisqu'il ne les revendait pas, et ne semblait même pas vraiment les choisir. Une pulsion donc.
Le procureur notait d'ailleurs qu'il s'agissait d'un "besoin psychologique d'accumuler", que l'on peut rapprocher de la bibliomanie.
Avez-vous déjà croisé des bibliokleptomanes? Je me souviens avoir vu un jour un homme très âgé mettre un livre dans sa poche lors d'une exposition à Drouot, je me souviens aussi de ce bibliophile parisien bien connu, qui n'a absolument aucun problème financier et qui continue pourtant de sortir des librairies avec des livres dans ses poches. Il est bien connu de certains libraires, auxquels il achète également des livres, et ces derniers semblent se contenter de lui adresser la facture par courrier. Son nous vous étonnerait beaucoup!
Une pulsion donc?
H
Cette histoire rapelle celle de Marino Massimo De Caro, le directeur de la Girolamini à Naples,qui a pillé systématiquement les collections qu'il était chargé de conserver ! Mais ce n'est pas de la kleptomanie, c'est du vol organisé. <a href="http://http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120814.OBS9579/la-divine-comedie-a-disparu.html target=_blank>L'article de Marcelle Padovani</a> sur le Nouvel obs du 19-08-2012 est édifiant et savoureux à ce sujet.
RépondreSupprimerLe lien vers l'article du Nouvel Obs
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