lundi 2 février 2015

Le libraire le moins cher du monde: James Lackington du Temple des Muses

Amis Bibliophiles bonjour,
 
Comment choisit-on un libraire? (A moins que ne choisisse que des livres, et que ce soient eux qui nous conduisent chez tel ou tel libraire dont on sait qu'il les propose dans sa librairie?)...
 
Parce qu'il est spécialisé, parce qu'il est situé à côté de chez nous, parce qu'il est ouvert le week-end, parce qu'il est cher, parce qu'il n'est pas cher, parce qu'il est beau, jeune, vieux ou drôle? Au hasard?
 
 
James Lackington (1746 - 1815) avait décidé d'être un peu tout cela, et il est considéré comme ayant révolutionné le marché anglais du livre. Parti de rien ou presque, et donc pas fils de libraire, il arriva à Londres en 1773, avec quelques sous en poche avant de se lancer en librairie. Il aimait passionnément les livres, la légende dit qu'il apprît à lire seul, et souhaitait aussi mettre les livres à la disposition du plus grand nombre. Cette approche se traduisit par une approche économique très agressive avec des prix bas (mais aucun crédit) et d'autres innovations qui sont à ma connaissance restées uniques.
 
Dans sa libraire de Finsbury Square, le Temple des Muses, (Temple of the Muses), il proposait un choix très important et son premier catalogue présentait déjà 12 000 ouvrages. Il achetait des bibliothèques entières, sauvait des invendus et publia également des auteurs de l'époque.
 
 
Le Temple des Muses est probablement la plus grande librairie de l'histoire puisqu'à son ouverture une voiture à cheval pénétra dans les murs et fit le tour des comptoirs.  La façade elle même faisait 42 mètres de haut, elle était surmontée d'une coupole qui arborait un pavillon lorsque James Lackington était dans les murs. Au centre de la librairie se trouvait un comptoir circulaire et un large escalier menait aux galeries et à des salles de lecture.
 
 
Chaque livre portait un numéro de catalogue et les prix étaient marqués dans l'ouvrage lui-même.
 
L'innovation la plus étonnante de Lackington reste le fait qu'il a d'une certaine façon battu sa propre monnaie: il a en effet fait fondre des jetons promotionnels d'une valeur d'un demi-penny permettant d'acheter des livres (l'ancêtre du bon d'achat si l'on veut). Ce jeton portait le portrait de Lackington sur une face et la valeur sur l'autre, autour d'une figure allégorique de la renommée. Cette face s'ornait également d'une phrase qui assurait que Lackington était "the cheapest booksellers in the world", le libraire le moins cher au monde.
 
 
Un libraire donc probablement fort sympathique aux yeux des bibliophiles: des prix modérés, des catalogues importants, un accueil élégant et une librairie où devait bien se sentir et surtout un libraire amoureux des livres: la légende veut qu'en arrivant à Londres, il se priva d'un dîner pour acheter un livre de poèmes. Il expliquait que le lendemain d'un dîner, il n'en reste plus rien, alors qu'avec un ouvrage de poésie, il pouvait vivre 50 ans et continuer d'en profiter chaque soir.
 
H

2 commentaires:

  1. Évidemment, si on est un libraire jeune, beau et drôle, qu’on habite tout près de ses clients, qu’on est ouvert tard et même le dimanche, qu’on a un choix important d’ouvrages, qu’on est spécialisé un peu dans tout et qu’on vend ses livres pas chers, c’est plus facile… Il me reste encore quelques critères à combler ;-)) Pierre

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