Amis Bibliophiles bonjour,
Ce dimanche se déroulait une vente de livres en la bonne ville de Louviers. Vous pouviez vous déplacer sur place pour assister à la vente et découvrir l'église Notre-Dame et sa tour-beffroi, mais il était également possible d'enchérir par Drouot Live. J'avais noté quelques lots et c'est bien via le Live que je me préparais à suivre la vente avec plus ou moins d'assiduité.
Plusieurs choses à signaler en passant autour de cette vente et du Live en général qui semble de plus en plus s'imposer comme un moyen efficace pour les maisons de ventes. Un commissaire-priseur d'une maison de ventes parisienne bien placée me disait récemment qu'il estimait que sur une belle vente, le Live pouvait représenter une augmentation du produit global de la vente de 30%.
Mais revenons à Louviers, je ne parlerai pas des livres proposés, la sélection était vaste, mais plutôt du début de la vente qui fût marqué par une joyeuse scène jouée par deux talentueux arlequins; c'était amusant, et il était plaisant de patienter en contemplant les deux énergumènes. Mon second point est moins réjouissant, puisque les frais s'élevaient pour cette vente à 27%... Si vous ajoutez un petit 20%, vous constatez que le métier de commissaire-priseur peut se présenter sous de bien beaux auspices. 27%, ça fait beaucoup. Cela ne laisse pas de m'étonner d'ailleurs: on entend certains amis libraires à la peine, les frais augmentent continuellement, mais les salles des ventes sont toujours pleines de libraires qui achètent, et d'amateurs qui achètent. N'y aurait-il pas quelque chose qui cloche? Si l'amateur tique en voyant des frais de 27%, qu'en sera-t-il lorsqu'il croisera la route d'un ouvrage acheté dans la même vente par un libraire et remis en circulation avec la marge bien légitime prise par le professionnel?
Bref, 27%.
Dans le même temps, un "collègue" américain, Michael Stillman, livrait dans son rapport annuel une étude sur l'évolution des prix aux enchères de livres en 2015 au niveau mondial. Michael Stilman constate une baisse globale de 7% du prix médian, de 286$ à 266$. Cette baisse est à rapprocher de l'augmentation de 5% en 2014.
Le pourcentage de lots adjugés reste, lui, globalement au même niveau que 2014, à 73%. En en 2015, plus de 422 000 lots furent proposés aux enchères contre 413 000 lots en 2014. Au niveau des adjudications, 310 000 lots furent vendus en 2015, contre 304 000 en 2014. Ces 6000 lots vendus en plus masquent néanmoins une réalité qui explique partiellement la baisse du prix médian: si les ventes globales en unités augmentent de 6000 lots par rapport à 2014, 9000 lots en plus (vs 2014) furent vendus entre 0$ et 250$, le même nombre entre 250$ et 500$... pendant que les ventes de lots à plus de 500$ ont chuté de 3000 lots.
A noter que Stillman précise également que le prix d'adjudication des 500 plus hauts lots a également chuté de 7% entre 2014 et 2015.
Difficile de tirer des conclusions, de grandes ventes peuvent en effet venir perturber ces statistiques (même si l'on est ici sur des prix médians), reste qu'un -7% pour un secteur, reste une mauvaise nouvelle, c'est certain. Si de telles statistiques existaient, il serait intéressant de les comparer avec une baisse ou une augmentation des ventes ou du prix médian chez les libraires.
Si vous lisez l'anglais, vous pouvez en retrouver plus sur l'excellent site de Michael Stillman (http://www.rarebookhub.com/).
H
cette augmentation des frais est maintenant bien installée... Cf http://bibliophilie.blogspot.fr/2012/07/des-ventes-aux-encheres-aux-livres-et.html
RépondreSupprimer(il y a déjà 3ans et demi !)
Pour la baisse des prix, si on se fie aux commentaires des catalogues Sourget, elle semble bien établie... Le moment d'acheter ? ou vite vendre avant la dégringolade ? de quoi se faire du mauvais sang... je retourne jouer en bourse, c'est plus tranquille !
Je ne partage pas une phrase de l'article, "pleines de libraires qui achètent" Je la remplacerai plutôt par "pleines de libraires qui n'arrivent plus à acheter !" Je trouve qu'acheter en salle des ventes devient quand même de plus en plus compliqué pour les libraires, dernier exemple, j'ai fait le déplacement à Grenoble pour une vente de livres, quelques livres à l’unité et nombreux cartons mais tous sur le live avec photos et suis revenu sans aucun lot ! bien que j'ai poussé de nombreux lots à des prix vraiment pas raisonnables. Je vends beaucoup sur ebay, et le modèle fonctionnait bien tant que le delta d'audience était très important entre une salle des ventes où nous étions une poignée de libraires avec quelques particuliers égarés et le site ebay où des centaines de personnes se pressaient . Sur ce point, avec les lives les SVV ont déjà remporté une victoire, et ce sont sans doute les mêmes clients potentiels qui suivaient les enchères sur ebay et les suivent maintenant sur les lives des SVV ? Pour ma part j'achète de moins en moins en SVV, mais vu les 45 % de frais pris par les SVV sur Lyon (27 acheteur + 18 vendeur) lors d'une petite succession lambda, j'arrive heureusement à sortir des bibliothèques certes modestes mais sympathiques en direct, sinon j'aurai sans doute déjà fermé boutique !...
RépondreSupprimerDaniel B.
Bonjour à tous. Je partage la vision exposée par Daniel : il est de plus en plus difficile pour les libraires d'acheter en SVV. Mon constat est le suivant : les prix étaient (ces dernières années) inférieurs en SVV que sur ebay et aujourd'hui les prix se sont alignés.
RépondreSupprimerUne autre remarque quant au rapport annuel sur l'évolution des prix : je pense que le grand nombre de lots inférieurs à 50 euros (9000 de + pour 2015) est le fruit de nombreuses SVV (principalement de province) qui cataloguent désormais des livres qui ne l'auraient jamais été auparavant. Je suis de plus en plus surpris par certains "catalogues" de SVV et la profusion d'estimation de lots entre 10 et 50 euros, sans parler des manettes en catalogue..
Pour conclure, je pense que les SVV remportent actuellement la partie.. mais quand on connait les contraintes de la vente à distance, on se demande à quel prix?
Alric.
Il y aurait d'ailleurs fort à dire sur les contraintes de la vente à distance et les SVV, comment se fait-il que le SVV soient au-dessus de la loi, et n'aient pas les mêmes contraintes que les autres vendeurs en VPC, lorsqu’elles vendent en live à des particuliers ? Délais légaux de rétractation et de retour sous 14 jours, frais de port clairement établis ? Elles ont contournée la loi en considérant que le live est un service rendu, et l'acheteur qui achète en live à distance est considéré vis à vis de la loi dans la salle, c'est extraordinaire ! Les officiers ministériels ne donnent pas le bon exemple ;))
RépondreSupprimerDaniel B.
sans compter les désagrements du au passage oblige par des officines chargées de l'expédition des lots car les commissaires priseurs ne veulent plus s'en charger : ils ont trop de travail avec le live (dixit)...
RépondreSupprimerexemple d'un achat chez Baratoux à Bordeaux le 14 janvier et toujours en attente de reception malgre un tarif consistant paye au prestataire
Sans parler des frais pour le live...
Bonjoir chèr(e)s bibliophiles.
RépondreSupprimerJ'adressai le 12/02 (avant la vente à Louviers)au C.V.V.un signalement concernant 2 ventes de livres aux frais d'adjudication non conformes quant au taux de TVA appliqué.Je mentionnai la vente de Normandy-Auction du 11/02,taxée à 20% de TVA et celle du 14/02 à Louviers.Là Me Prunier défend la justesse de ses frais à 27% TTC,en certifiant y inclure la TVA "livres" de 5,5%. L'ennui est qu'il n'a pu me celer qu'il applique ce taux TTC aux ventes hors livres avec TVA à 20%; j'appris , en outre que "la TVA n'étant pas récupérable,ceci ne me regardait pas" et qu'il était sûr de son bon droit"les honoraires des SVV étant libres". J'ai fait observer dans une réclamation ce jour au CVV,(vicieux,j'ai investi 177,80€ pour disposer d'un bordereau-pièce à conviction)que la portée de la loi devait faire bénéficier à l'acheteur de la TVA réduite et non à une SVV captant 42% du produit d'une vente (vendeur=15%+acheteur=27%)en empochant à son profit le différentiel de TVA, soit 14,5%.Pour enrayer ces abus,il conviendrait de porter en nombre cette réclamation au CVV (pétition à signer,ou autre idée....) A vous de voir!
Frais 2è couche....Réagissons (déplorer ne suffit pas!)face à la hausse incessante des frais d'adjudication;la vente Binoche du 24/02 (livres) porte les frais à 27% et Me Binoche vient de prendre la Présidence de Drouot,il montre la voie à tous ses confrères.Avant 2000 (libéralisation des Com.Priseurs en SVV)on achetait des livres avec - de 10% de frais et les garanties acheteurs ont régressé(cf la durée de validité en réclamation pour non-conformité;auparavant 30ans,sauf erreur de ma part;combien maintenant?....)
RépondreSupprimerJ'adressai, il y a 12 jrs, à Catherine Chadelat,Présidente du CVV, d'abord un constat soulignant l'aspect aberrant,voire malsain de ce marché où les SVV captent de 42 à 45% ( parts vendeur+acheteur) sur le produit d'une vente,obérant ainsi la possibilité de revente sans perte,sauf à pouvoir assumer une garde d'au - 20ans.....
Ensuite ,j'avançai qqes propositions:d'abord plus de transparence (à mon sens ces hausses incessantes prospèrent sur l'opacité organisée) Je demandai que catalogues et bordereaux stipulent tjrs les frais H.T.,le taux de TVA puis les frais TTC;le contrôle des dispositions légales serait alors facilité et les(nombreux!)abus jugulés.
En outre,je suggérai que les SVV publient leurs listes de résultats frais inclus (à l'instar des SVV anglo-saxonnes,qui ont tant fait saliver de convoitise haussière nos ex-Com.Priseurs,mais sans leur faire adopter cette transparence!)D'abord cela aurait la vertu de permettre une comparaison claire du marché au niveau international comme de la performance des SVV françaises et favoriserait une dynamique concurrentielle.De plus,j'ai observé que cette intégration des frais dans les résultats publiés avaient une vertu "pédagogique" envers les acheteurs , car il appert,à mon regard, que,pour des livres analogues et hors qualité extra-ordinaire,les prix du marché anglo-saxon sont souvent inférieurs(j'estime à vue de 10à 15%) aux prix du marché français. Isolé,mon efficacité est incertaine;aussi, j'aimerais que nombre d'entre vous soutiennent mon action auprès du CVV et si possible dans des médias,si elle vous semble pertinente (je ne prétends pas avoir la science infuse, des avis complémentai-
res sont bienvenus). A mon sens une pétition à ratifier sur le Net aurait certainement une sérieuse portée.Le boycott est aussi une arme redoutable:j'achète au plus restreint en vente publique,faisant mienne la sagesse Coluchienne "il suffirait que les gens n'en achètent pas pour que cela ne se vende plus" A vous.....
P.S. à l'attention du patron de ce blog,H.O,.que je salue courtoisement. Désirant m'inscrire sur votre blog,pour prendre l'initiative d'une expression,je me heurte,sur la fenêtre d'accès-inscription, à une obédience forcée à Google. Or je récuse sans appel ce traceur d'IP aux fins de savoir ce que je dis,pense,aime,et auprès de qui afin de m'inonder de bannières,pubs, liens qui m'insupportent à donf! Auriez-vous une solution à me proposer? (A Microsoft,rien d'impossible,non?!)Merci par avance. Vous pouvez me contacter/"sarendip69@gmx.fr" P.P.S. Que faut-il renseigner dans le champ "URL"?