Amis Bibliophiles Bonjour,
Demain, vous le savez, débutera à Drouot la 6ème vente du fonds la librairie Pierre Berès.
Mais qui est Pierre Berès? Revenons quelques instants sur ce grand homme de la librairie ancienne.
Né en 1913, Pierre Berès a dédié sa vie au livre précieux. Il est entré en bibliophilie aux premiers âges de l’adolescence, en collectionnant d’abord les autographes, avant de se lancer, à 16 ans, dans le commerce de livres. A 17 ans, alors que sa « librairie » est sa chambre d’adolescent, il lance son premier catalogue (!), et à 24 ans, il ouvre sa première librairie.
Le jeune homme est passionné, il a un instinct très sûr, mais surtout il est ambitieux et c’est un travailleur acharné. La crise de 1929 et les opportunités d’achat qu’elle engendre lui permettront de se constituer rapidement un fonds très important, le point de départ de son activité, et qui fait presque immédiatement de lui l’un des plus grands libraires de la place parisienne, alors qu’il n’a que 27 ans.
Tout au long de sa vie, Berès « créera » ainsi, à force de rencontres avec des grands auteurs, mais aussi de grands collectionneurs, les conditions de son succès.
Il est proche de Gide, Aragon, Eluard ou Paul Morand, mais aussi des grands collectionneurs comme Patino, André Rodocanachi.
Ses faits d’armes sont nombreux, on s’en doute, mais on retiendra par exemple qu’en 1957, il achète la collection Pillone, composée de 168 livres du 15ème et du 16ème siècle, réunis par un vénitien vers 1590, qui avait fait peindre la tranche des volumes par Vecellio, un peintre de l’entourage de Titien. Pierre Berès les acquiert d’un seul tenant pour 15000 livres sterling. Il les écoulera au fil des ans, lentement, et très chers, non sans en avoir offert 3 à la Bibliothèque Nationale.
En 1947, il est envoyé à New-York par Jacques Chaban-Delmas, jeune maire de Bordeaux pour acheter Le Livre de raison, annoté par Montaigne, mis aux enchères lors de la vente Lucius Wilderming. Il part avec 1500 dollars… et le livre est adjugé 21000 dollars.. Pour l’arracher, Pierre Berès n’hésitera pas à emprunter sans en référer à son commanditaire. Le livre est aujourd’hui encore à la bibliothèque de Bordeaux.
L’homme est entouré de légendes. D’une part sa collection personnelle, car l’homme n’a pas hérité d’une librairie, comme nombre de ses confrères, il est à la base un vrai bibliophile, qui fait fantasmer les amateurs et dont les pièces sont distillées au cours des ventes de Pierre Bergé.
Demain, vous le savez, débutera à Drouot la 6ème vente du fonds la librairie Pierre Berès.
Mais qui est Pierre Berès? Revenons quelques instants sur ce grand homme de la librairie ancienne.
Né en 1913, Pierre Berès a dédié sa vie au livre précieux. Il est entré en bibliophilie aux premiers âges de l’adolescence, en collectionnant d’abord les autographes, avant de se lancer, à 16 ans, dans le commerce de livres. A 17 ans, alors que sa « librairie » est sa chambre d’adolescent, il lance son premier catalogue (!), et à 24 ans, il ouvre sa première librairie.
Le jeune homme est passionné, il a un instinct très sûr, mais surtout il est ambitieux et c’est un travailleur acharné. La crise de 1929 et les opportunités d’achat qu’elle engendre lui permettront de se constituer rapidement un fonds très important, le point de départ de son activité, et qui fait presque immédiatement de lui l’un des plus grands libraires de la place parisienne, alors qu’il n’a que 27 ans.
Tout au long de sa vie, Berès « créera » ainsi, à force de rencontres avec des grands auteurs, mais aussi de grands collectionneurs, les conditions de son succès.
Il est proche de Gide, Aragon, Eluard ou Paul Morand, mais aussi des grands collectionneurs comme Patino, André Rodocanachi.
Ses faits d’armes sont nombreux, on s’en doute, mais on retiendra par exemple qu’en 1957, il achète la collection Pillone, composée de 168 livres du 15ème et du 16ème siècle, réunis par un vénitien vers 1590, qui avait fait peindre la tranche des volumes par Vecellio, un peintre de l’entourage de Titien. Pierre Berès les acquiert d’un seul tenant pour 15000 livres sterling. Il les écoulera au fil des ans, lentement, et très chers, non sans en avoir offert 3 à la Bibliothèque Nationale.
En 1947, il est envoyé à New-York par Jacques Chaban-Delmas, jeune maire de Bordeaux pour acheter Le Livre de raison, annoté par Montaigne, mis aux enchères lors de la vente Lucius Wilderming. Il part avec 1500 dollars… et le livre est adjugé 21000 dollars.. Pour l’arracher, Pierre Berès n’hésitera pas à emprunter sans en référer à son commanditaire. Le livre est aujourd’hui encore à la bibliothèque de Bordeaux.
L’homme est entouré de légendes. D’une part sa collection personnelle, car l’homme n’a pas hérité d’une librairie, comme nombre de ses confrères, il est à la base un vrai bibliophile, qui fait fantasmer les amateurs et dont les pièces sont distillées au cours des ventes de Pierre Bergé.
D’autre part, également, une triste rumeur qui insinue qu’il a profité de l’Occupation pour enrichir son stock, alors qu’il avait ouvert sa librairie de l’avenue de Friedland juste avant la guerre. Cette rumeur a probablement été diffusée par des confrères jaloux, car il faut bien avouer que l’activité de Pierre Berès est officielle et exposée, et que les spoliations ont fait l’objet d’enquêtes poussées depuis la guerre, notamment sur les biens juifs, sans que Pierre Berès ne soit jamais même cité. Il serait bon par conséquent de tirer un trait définitif sur ces insinuations. Avoir eu un client tel que Ernst Jünger pendant l’Occupation, auteur allemand d’ailleurs francophone et francophile, ne fait pas de vous un spoliateur.
Bibliophile et libraire d’exception, la vente de son fonds ne pouvait déboucher que sur des ventes d’exception, réunissant à Paris et au téléphone, les plus grands collectionneurs et les plus grands libraires du monde.
Au cours des 5ères ventes, on aura ainsi noté l’adjudication des lots suivants :
- Un envoi de Musset à George Sand sur La Confession d'un enfant du siècle (72 000 €)
- L'exemplaire de Madame Bovary a appartenu à Lamartine (65 000 €=
- Le Theatrum Orbis Terrarum du géographe Abraham Ortelius, imprimé à Anvers en 1573 (340 000€)
- Le Manuscrit de Voyage au Bout de la Nuit… 2 M€ (BNF)
Je serai à la vente demain, il est fort peu probable que je puisse arracher un lot, même le plus petit, mais qui sait, je vous tiendrai au courant. (Hugues, arrête de rêver).
Bibliophile et libraire d’exception, la vente de son fonds ne pouvait déboucher que sur des ventes d’exception, réunissant à Paris et au téléphone, les plus grands collectionneurs et les plus grands libraires du monde.
Au cours des 5ères ventes, on aura ainsi noté l’adjudication des lots suivants :
- Un envoi de Musset à George Sand sur La Confession d'un enfant du siècle (72 000 €)
- L'exemplaire de Madame Bovary a appartenu à Lamartine (65 000 €=
- Le Theatrum Orbis Terrarum du géographe Abraham Ortelius, imprimé à Anvers en 1573 (340 000€)
- Le Manuscrit de Voyage au Bout de la Nuit… 2 M€ (BNF)
Je serai à la vente demain, il est fort peu probable que je puisse arracher un lot, même le plus petit, mais qui sait, je vous tiendrai au courant. (Hugues, arrête de rêver).
Pour un portrait encore plus détaillé : http://www.lire.fr/portrait.asp/idC=48747/idTC=5/idR=201/idG=8
H
Allez, Hugues, tu peux le dire, maintenant, il est l'invité surprise du dîner de demain ;-)
RépondreSupprimerJoli portrait.
Question à 2 euros :
RépondreSupprimerQui tient aujourd'hui les rênes de la librairie Pierre Bérès qui propose "Les plus beaux livres du monde" ?
http://www.pierre-beres.com/
Je n'en ai aucune idée. Et vous ?
Amitiés, Bertrand
Ce qui me laisse rêveur dans le personnage Pierre Bérès, son parcours et son oeuvre, c'est de savoir qu'il avait 21 ans lorsqu'a sonné le coup d'envoi de la vente Béraldi dont nous avons parlé il y a peu. Qu'aujourd'hui, au sommet de son Art, il peut contempler le chemin parcouru, tranquillement dans son fauteuil.
RépondreSupprimerJ'ai bien regardé dans les catalogues Béraldi, par de Pierre Bérès dans les acheteurs cités...
Monsieur Bérès, si vous lisez ce blog, je vous salue (on ne sait jamais - sourires).
Amitiés bibliophiliques, Bertrand
Oui. Chapeau bas Pibi!
RépondreSupprimerHugues
Alors, chers blogueurs, qu'avez vous acheté aux précédentes ventes Bérès? Personellement, je suis reparti bredouille : trop d'amateurs plus fortunés sur les mêmes lots que moi, et pourtant, il y en a pour tous les gouts. Je n'ai réussi a "arracher" que le catalogue des incunables de M. Pellechet à la première vente, faussement décrit comme incomplet. Ah, documentation, quand tu nous tiens...
RépondreSupprimerJ'ai cette fois encore des vues sur certains lots, mais sans trop d'illusions...
Philippem
J'ai souligné une trentaine de lots..... pour les reconnaître? Facile, il n'y en a aucun dont l'estimation est à 4 chiffres!
RépondreSupprimer:)
Pour le reste, sur ces lots là, je me battrai comme un mort de faim!
Hugues
Rassurez moi: c'est quatre chiffres dont 2 après la virgule, n'est-ce pas? ;)
RépondreSupprimerJ'ai eu, indirectement, deux ouvrages de la première vente Berès. On peut trouver son bonheur dans les lots vendus en fin de vente. Dans celle-ci, j'espère pouvoir "pister" quelques lots de la fin de vente (le 18) et pouvoir acheter des ouvrages. Encore faut-il que je trouve le libraire qui s'est porté acquéreur de ces lots ! Peut-être que quelqu'un de ce blog pourra m'aider.
RépondreSupprimerJean-Marc
Pilou, j'ai bien peur que les virgules n'aient que peu d'importance dans cette vente.
RépondreSupprimerPour ma part, je n'ai aucune espérance particulière. Seulement s'il n'y avait qu'un lot à remporter j'aimerais que ce soit le n°93 - Les pensées de Morin dédiées au Roy, 1647, 2 ouvrages en 2 volumes in-12, maroquin rouge de l'époque. Est. 3/5.000 euros.
J'aime ce livre, sa curiosoté, sa reliure, bref, coup de coeur ! Mais je ne me fais aucune illusions...
Amitiés bibliophiliques, Bertrand
Juste une petite question: y aurait-il un site internet avec le catalogue de la vente?
RépondreSupprimerOui, voici l'adresse où vous trouverez le catalogue au format PDF :
RépondreSupprimerhttp://www.pba-auctions.com/catalogue.html
En bas à gauche de la page. Bonne lecture. Ne faites pas de cauchemars bibliophilesques...
Amitiés, Bertrand
Merci beaucoup Bertrand!
RépondreSupprimerBonne soirée et à demain!
Je vais faire des rêves de riche bibliophile, en attendant de pouvoir un jour les réaliser (sait-on jamais...)
La bibliophilie c'est le rêve, alors pas besoin de trop s'encombrer d'une réalité qui risque d'être inférieure à vos attentes...
RépondreSupprimerRêvez donc !
Amitiés, Bertrand
Bon courage pour les lots de fin de vente Jean-Marc... j'ai un peu (beaucoup) fréquenté les salles des ventes, et je n'ai jamais vu de tels lots...à de tels prix.
RépondreSupprimerParfois, à Drouot, on assite à des ventes entières d'une qualité totale inférieure à un seul de ces lots...
Lots qui sont supérieurs à bien des fonds de petites librairies.
H
Il y a bien quelques livres dans mes prix qui me plairaient... Mais bon. Dommage que je ne puisse pas me déplacer ces deux jours-ci...
RépondreSupprimerD'ailleurs (je suis totalement novice du point de vue des salles d'enchères), mais les estimations sont-elles proches des prix de vente finaux? Il y a quelques livres peu chers! (100/150€ pour quelques uns)
Amis parisiens, nous ferez-vous un compte rendu de cette vente, bataille d'enchères, ... P. Berès y est-il présent?
RépondreSupprimerMerci
Philippem
Bonjour
RépondreSupprimeren réponse à Pilou
le site http://www.bibliorare.com/
donne des renseignements surla bibliophilie et donne des liens sur des ventes aux enchéres, dont celle de Beres.
je n'ai acheté qu'une fois aux enchéres chez ferraton en belgique.
celà revient assez cher car même si le prix final du livre reste raisonnable, il convient au final de rajouter les frais (25% du prix) auxquel s'ajoutent les frais de port majorés des frais (25%).
c'est une donnée qu'il faut intégrer dans les ordres d'achat que l'on donne.
Je me serais bien rendu chez Drouot aujourd'hui, mais le travail m'en a empêché, dur dur de devoir gagner sa vie; pas moyen de dépenser tranquillement!!!
cordialement
Pascal
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerRentré à 2 heures du matin d'une superbe soirée de gourmandise bibliophilesque et d'amitié, dont on parlera encore longtemps !
A refaire ! Pourquoi ne pas instituer "les lundis de Ragueneau" ? Merci à Hugues !
Jean-Paul
Bonsoir à tous,
RépondreSupprimerAucun achat en vente Berès pour moi, j'avais beaucoup dépensé à 2 ventes précédentes : Rossini/Alde le 9-12 et Boscher-Studer-Fromentin de 11-12. Il me reste le seul plaisir de feuilleter le lourd catalogue !
Mais je ne le regrette pas, les lots dans mes prix sont trop peut nombreux.
Bonsoir à tous,
RépondreSupprimerUne réaction tardive : le billet d'Hugues n'aurait-il pas inspiré la plupart des nécros de PB que j'ai pu lire dans la Presse nationale???
Olivier (de retour de vacances pluvieuses...)
Lu ce billet il y a quelques jours sur un blog d'un libraire nantais que je n'ai pas pu visiter car il était fermé le jour où je suis passé mais qui est assez savoureux à propos de "pibi" :
RépondreSupprimerhttp://librairie-listesratures.blogspot.com/2012/02/baudelaire-et-le-libraire.html
Plus c'est gros plus ça passe? Ou pas... (au prix d'une villa avec piscine dans les cévennes si ça passe ou d'une Renault neuve si ça ne passe pas). Moi j'ai trouvé cela rétrospectivement hallucinant.
C'est bien les blogs on peut raccrocher des wagons des années après...
Et puis j'ai lu ici et là (sur les Pillone par exemple) sur ce blog des anecdotes sur Bérès qui mériterait une chronique informée, augmentée, critique, non?
Bonne soirée,
Olivier