jeudi 31 janvier 2008

Clin d'oeil

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Bloggeur fatigué... Je vous propose deux clins d'oeil :

1. Conversation entendue aujourd'hui à Drouot entre deux libraires, l'un expliquant à l'autre, et je cite au mot près : "Le vrai problème d'internet, ce n'est pas ceux qui vendent, c'est l'achat. Maintenant, n'importe quel crétin peut connaître le prix des livres"!... Le même poursuit plus loin "Aujourd'hui ce sont les acheteurs qui font les prix.. Faut pas s'étonner... (que les choses aillent mal)".
Le libraire, bien que son nom possède une connaissance provençale, est Parisien, et il était bien remonté!

2. A quoi voit-on que le blog commence à faire son petit bout de chemin? C'est quand on se rend dans un coin de Paris qui n'a pas grand chose avec le livre (dans le 17ème arrondissement), et qu'on tombe complètement par hasard sur un lecteur du blog!

H

mercredi 30 janvier 2008

Ebayana

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je ne sais pas si je dois m'en réjouir, mais quand je regarde les statistiques du blog (je vous en dirai plus à ce sujet demain, avec des informations très étonnantes!), ce sont souvent les messages sur les livres repérés sur ebay que vous lisez le plus!

Le dernier date de 12 jours... Je vous propose donc une nouvelle sélection aujourd'hui :

Côté Livres Anciens :

- Un Aristote de 1562 :

1562. ARISTOTELIS De Anima - Venise, chez Juncta

- Un bel Atlas de la France au 18ème:

Atlas historique de la France ancienne et moderne - 1755

- L'ouvrage du Du Tilliot sur la Fête des Foux, dont j'ai déjà parlé sur le blog (attention, pas de page de titre):

Mémoire pour servir à l'Histoire de la fête des foux

- Un ouvrage qui me semble franc, sur l'ordre de Saint-Louis, avec un ex-dono :

Meslin : Mémoires concernant l'ordre royal et militaire de Saint Louis

- Autre ouvrage inconnu de moi, mais qui semble propre :

L'Almerinde, Assarino, 1646

- Une édition du Diable Boiteux dans un écrin étonnant :

Le Daible Boiteux, 1775. 2 volumes

- Un assez bel exemplaire de la Maison Rustique, un bon ouvrage :

La Nouvelle Maison Rustique - 2 volumes - 1775

- Le Gabalis, dont nous a parlé Jean sur le blog :

Le Gabalis, description à venir

Pour les Bibliopégimanes :

- Du maroquin à fermoirs:

Une reliure à fermoirs en maroquin

- Les Heures de Senault, entièrement gravé, en maroquin :

Heures nouvelles tirées de la Sainte écriture, 1690

Côté Modernes :

- L'art du Cuisinier, que je signale quand même malgré son piteux état, il peut servir d'exemplaire de travail:

L'art du Cuisinier, 1816

- Un classique de Viollet Leduc, en 6 volumes, avec de belles planches en couleurs :

Le Viollet Leduc sur le Mobilier,

- Grandville, déjà évoqué ici, son ouvrage sur les animaux :

Grandville, la Vie Privée des Animaux

Côté Beaux Livres :

- Un livre de la BNF sur ses belles collections :

En français dans le texte. Dix siècles de lumières par le livre. BNF 1990

- Un intéressant ouvrage sur la Reliure Romantique :

Reliures et cartonnages d'éditeur en France au XIXe siècle

- Un beau livre de l'Imprimerie Nationale, abondamment illustré :

Les trois révolutions du livre. Catalogue de l'exposition du musée des Arts et Métiers.

- Bel ouvrage de Martin, sur les enluminures, 1928 :

Les Joyaux de l'Enluminure à la Bibliothèque Nationale

A vous de compléter!

Bons achats,

H

mardi 29 janvier 2008

La Roue à Livres

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Ah, des livres, j'en ai, vous en avez, nous en avons... Je suis Bibliophile, vous l'êtes, nous le sommes... Mais qui sait peut-être en est-il parmi nous qui lisent leurs livres précieux!

Pour ceux-là, voici l'outil indispensable qui leur permettra de parcourir moult livres sans se mouvoir : la roue à livres.

Modèle Ramelli

La première Roue à Livres est apparue dans le "Le diverse et artificiose machine del Capitano Agostina Ramelli" (des machines artificieuses, etc), de Ramelli (1531-1600), paru à Paris en 1588. Le texte, en français et en italien qui accompagne la gravure 188 précise "qu'avec cette sorte de machine un homme peut voir et lire une grande quantité de livres sans se mouvoir d'un lieu; outre elle porte avec soi une belle commodité, qui est de tenir et occuper peu de place, etc.".

Modèle "Zeising"

Une seconde Roue à Livres fît son apparition en 1611 dans l'ouvrage de Heinrich Zeising, "Theatrum machinarum", mais tout porte à penser quand on compare les deux images, qu'il s'agît d'une copie de l'image du Ramelli (probablement d'Andreas Bretschneider), qui était connu en Allemagne, puisqu'une traduction parût quelques années plus tard, en 1620. Il est en effet amusant de constater que si le lecteur change à peu près sur les deux gravures, le décor est très semblable, avec une porte à l'arrière-plan et une bibliothèque en haut à droite. (Celle de 1620 aura subi quelques modifications, se situant à mi chemin entre la Ramelli d'origine et celle de Zeising).

Modèle de la traduction allemande du Ramelli, 1620

Plus curieuse est cette roue à livres qui apparaît dans un livre chinois du missionnaire jésuite Terrence Schreck en 1627. Lors de son séjour en Chine, cet érudit travailla avec le chinois Wang Cheng à un ouvrage sur les technologies occidentales, et copia lui aussi la gravure originale de Ramelli avec quelques changements (mais la porte et la bibliothèque n'ont pas bougé même si cette fois c'est un chinois qui actionne la roue! Public oblige!).

Le Modèle Chinois, Schreck, 1627

Il est très intéressant de voir que Schreck n'a pas travaillé à partir de la gravure de Zeising, mais directement à partir de celle de Ramelli. En effet, la porte de la gravure chinoise possède 3 verrous, comme celle de Ramelli, alors que celle de Zeising n'en comporte qu'un!

Enfin, plus proche de nous, c'est le français Nicolas Grollier de Servière qui dans son ouvrage "Recueil d'ouvrages curieux de mathématiques et de mécanique", chez Forey, à Lyon, en 1719, va pour la première fois depuis 1588 proposer une gravure différente. Il critique au passage la complexité du modèle de Ramelli et son illustration est en effet plus simple.

Le Modèle Grolier de Servière

Grolier de Servière décrit ainsi la Roue à Livres : "Les deux grandes roues sont solidement attachées l'une à l'autre par un axe qui les fait tourner ensemble sur les pieds droits. Entre ses deux grandes roues, et autour de leur circonférence, il y a des tablettes ou pupitres qui y sont retenus par des espèces d'axes coudés et mouvants dans les grandes roues, en sorte que, lorsque les roues tournent, le poids des pupitres les tient toujours dans la même situation et les empêche de basculer et de perdre leur équilibre. Avant de travailler, on range sur les pupitres tous les livres dont on juge que l'on aura besoin".

Pour l'histoire, on notera également la présence d'une Roue à Livres sur le portrait de Charles V assis en costume royal, peint en page frontispice de la traduction française du Policraticus de Jean de Salisbury (BNF, ms fr. 24287). Charles V possèdéait en effet une superbe bibliothèque de près de 900 volumes, installée au Louvre dans la tour de la fauconnerie.
Aujourd'hui, on peut encore voir des Roues à Livres au Smithsonian Institute, à la bibliothèque de Wolfenbüttel, en Basse Saxe.

La Roue du Smithsonian Institute

J'ai pris plaisir à écrire ce message, et notamment à débusquer les analogies entre les premières gravures, toutes inspirées de la Ramelli, toutes si semblables et pourtant toutes si différentes. J'espère que vous prendrez plaisir à le lire!

H

lundi 28 janvier 2008

Bibliopégimanie, couleurs et mots

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Vous connaissez peut-être l'anecdote de cet immense bibliophile français qui vînt un jour assister à une vente à Drouot, en 1990 (très exactement la vente du marquis du Bourg de Bozas Chaix d'Est-Ange le 27 juin 1990) et qui lors de la visite s'assît simplement sur une chaise, sans regarder un seul ouvrage mais en écoutant une collaboratrice lui lire le catalogue dans ses moindres détails.

Ce vieil homme, bibliophile admirable est le commandant Paul-Louis Weiller, et s'il possède une bibliothèque sublime, il est malheureusement devenu aveugle et doit désormais imaginer chaque lot en écoutant sa description.

Toutes proportions gardées et avec l'immense respect que l'on doit à M. Weiller (bachelier à 15 ans, chevalier de la Légion d'honneur à 23 pour ses actes héroïques de pilote aérien pendant la première Guerre Mondiale, emprisonné puis contraint à l'exil en 1940 en raison de ses origines juives, rétabli dans ses droits, biens et décorations en 1947, etc.), c'est parfois ainsi que je lis certains catalogues. J'essaie de me représenter un livre, simplement en en lisant la description. Le mieux étant de comparer les résultats de son imagination avec la réalité quand le catalogue propose également une image du livre en question.

Bien sûr, c'est surtout pour la reliure que peut s'exercer l'imagination, et dans ce domaine précis, il en est un que j'affectionne particulièrement, celui des couleurs des matériaux employés.

Si la Bibliophilie est un langage, la description des couleurs d'une reliure est souvent un poème. Ainsi, bibliophiles que nous sommes, nous ne nous contentons que rarement des couleurs de l'arc-en-ciel et pour nous un maroquin peut être cerise, brique, grenat vert émeraude ou bleu pétrole, et ces couleurs sont presque des classiques.

Plus rares, on croise les lavallière, aubergine, améthyste, ébène, lie de vin, citron, chocolat, sang, sable, parme, lilas, framboise écrasée (la nuance est capitale!), vert sapin, ou châtaigne...

Et encore moins communs, et là on frise l'inventaire à la Prévert, mais j'avoue que j'aime beaucoup quand le rédacteur d'une notice se laisse aller à la poésie, on peut croiser des vert lierre, des safran, des moutarde, des saumon, des chamois, roux ou terre de sienne.

Mais que dire d'un box rouge-gorge ou d'un box puce?
Et vous, quelles autres couleurs avez-vous croisées?

H

dimanche 27 janvier 2008

La Bibliophilie, ça conserve!

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Et oui, soyez rassurés, la Bibliophilie, ça conserve.

Pour en juger, voyez plutôt la note manuscrite que Bertrand à découvert sur le haut de la première garde blanche d'un ouvrage du XVIIIè siècle (Les Nouvelles Lettres Persanes, Londres, 1735, 2 vol. in-12, reliés plein veau de l'époque)
A vous de déchiffrer le nom du possesseur de l'ouvrage ainsi que son adresse, mais en tout cas, on lit parfaitement :

"agé de 98 .... et écrivant sans lunette comme à lage de vingt ans, et qui monte et descend bien à cheval."

L'écriture est du XVIIIè siècle, difficile d'en dire plus. Certainement un homme qui a vécu à cheval sur le XVIIè et le XVIIIè s.

Maintenant c'est prouvé ! La bibliophilie conserve...

Merci Bertrand!

H

Mince, les cours ne vont baisser de sitôt, on ne saurait trop conseiller à Pilou de spéculer sur les consoles de jeux!

samedi 26 janvier 2008

Le Musset Fantôme..

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Une fois n'est pas coutume, parlons aujourd'hui d'un livre du 19ème siècle. En fait, je vous invite à me suivre sur les traces d'un ami du blog, Guillaume, qui possède une édition curieuse des « Comédies et proverbes » de Musset.

Voici les données, pouvons-nous l'aider :

Le livre date de 1850 et a été édité par Charpentier. L’édition originale date de 1840.
Le "problème" est que l'édition de Guillaume est assez étrange. En effet, elle possède une faute, p.188, « Lorenzaccio » y est orthographié « Laurenzaccio ».

Il n’en existe aucun exemplaire à la BNF, et l'ouvrage n’est pas répertorié dans le Catalogue Collectif de France ni dans le SUDOC.

Guillaume a cependant trouvé mention d’une édition de 1850, mais uniquement dans la « Bibliographie des œuvres de De Musset » de Clouard (1883). Clouard évoque 3 réimpressions de l’édition de 1840 en 1848, 1850 et 1851. Aucune des autres bibliographies consultées par Guillaume ne mentionne une édition de 1850, alors que celles de 48 et 51 le sont toujours.
Guillaume est donc allé à la BNF où il a consulté l’édition originale de 1840 et une réimpression de 1851. Aucune n’a la même faute à la page 188 (alors que Guillaume pensait que cette faute était justement présente sur l’E-O).

L’hypothèse d’une E-O que l’on aurait "refourguée" 10 ans plus tard avec une nouvelle page de titre n’est donc pas valable. Mais cela n'aide pas à comprendre d’où vient l'édition de 1850. Est-ce habituel de « recomposer » une réimpression (et donc d’y glisser une faute) ? Est-ce que Guillaume confond réimpression et réédition ?

Que peut-il faire pour comprendre l'histoire de son exemplaire ?

Qu'en pensez-vous? Pouvons-nous l'aider?

H

vendredi 25 janvier 2008

Le Bibliolexique à l'usage de l'amateur de livres

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Ma vie n'est qu'une biblioarchie :

Bibliologue, c'est sûr je le suis chaque soir, et si je me prends parfois pour un bibliognoste qui s'est fixé comme objectif la bibliophilisation des masses, je n'ai quand même pas le défaut de me prendre pour un biblionarcissique (sic).

Au fond, ne suis je pas simplement un bibliolâtre avec des accès de bibliomanie, voire, mais c'est moins grave de bibliothécomanie domestique?

Vous êtes inquiets? Nulle crainte, je ne me transformerai jamais en bibliothapte ou en bibliocide et vous pourrez un jour me remercier d'avoir fait baisser les cours pour stimuler le bibliopolisme... enfin sauf si les bibliocombines de certains l'en empêchent!

Vous vous demandez comment je survis... Et bien figurez-vous que j'ai un ami bibliomanographe qui nourrit mon biblioholisme!!

H

Comment ça vous n'avez rien compris? Et bien lisez la suite!
Vous savez que je ne fais pas de pub, sauf quand je peux peux rendre via le blog un tout petit peu de ce que certains d'entre vous lui apportent. C'est le cas aujourd'hui.

Tout ceci pour vous dire, chers amis, qu'il est inutile d'attendre la Saint-Valentin, et que vous devez vous ruer aux Editions des Cendres pour vous procurer le Bibliolexique à l'usage de l'amateur de livres, que vient de signer notre ami et maître à tous Jean-Paul Fontaine. J'ai cet ouvrage depuis ce matin, il est tout chaud, et sort des presses, et c'est un véritable petit bijou, non seulement pour le texte qui ne manquera pas de vous passionner, mais aussi parce qu'il est très élégant avec une fort jolie typo.

Pour citer l'auteur : «Ce Bibliolexique rassemble cent quatre-vingt-un mots relatifs au domaine du Livre, dont le préfixe est biblio- (gr. biblion, livre), à l'exclusion du mot bible et de ses dérivés.Estimant que nombre d'entre eux étaient désuets, inusités ou bizarres, les lexicographes n'ont offert qu'un nombre restreint de ces mots aux dictionnaires...»

Et mes amis! 12 euros seulement (une misère pour un bibliophile!)! Dépêchez-vous, il n'y en a que 500 exemplaires! Blague à part : je recommande vivement, aussi parce que je l'ai lu en entier.

Les Editions des Cendres :
site : http://site.voila.fr/cendres/
Coordonnées :
Éditions des Cendres
8, rue des Cendriers 75020 Paris
tél. : 01 43 49 31 80 ; Fax : 01 47 97 61 54

jeudi 24 janvier 2008

Débat : quels prix... demain?

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je déjeunais hier avec 4 libraires (belle brochette d'affameurs qui vivent à nos dépends, je vous l'accorde) et un débat s'est imposé pendant le repas :

Allons-nous plutôt vers une raréfaction des livres intéressants et donc à une montée de prix ou au contraire à une arrivée massive de livres sur le marché, synonyme de chute des cours?

Ceux qui militaient hier pour la raréfaction arguaient que les livres se concentrent dans des bibliothèques (notamment publiques), sont détruits au fil des âges, et prenaient pour preuve le fait qu'il y a de moins en moins de livres à acheter à Drouot".

Ceux qui au contraire pensent qu'une arrivée massive de livres sur le marché (et donc une chute des prix) est démographiquement inéluctable : ils rejoignent la thèse du doctorant qui avait travaillé pour le Slam, et qui affirmait que les grandes bibliothèques (par le nombre ou la qualité) appartiennent aujourd'hui à des amateurs de plus de 75 ans... dont on peut penser que les livres vont finir par arriver sur le marché dans 20 ans. Ils expliquent le fait qu'il y a moins de livres à Drouot par le fait qu'il y a 1. plus de libraires, et 2. plus d'amateurs qui viennent directement s'abreuver aux ventes...

Qu'en pensez-vous? Faut-il amasser des livres avant la montée des prix, ou au contraire économiser avant leur chute?

H

mercredi 23 janvier 2008

Miscellanées de Monsieur H

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je vous propose aujourd'hui un message protéiforme :

I. Côté ebay, je voulais vous signaler les livres suivants :

- Cet excellent ouvrage sur la Collection Barbier-Muller, que je possède déjà, et qui est un vraiment un délice. On y retrouve les plus beaux exemplaires 16ème de Barbier-Muller, décrits avec une extrême précision. C'est vraiment un ouvrage d'un grand intérêt (9,99€ au moment où j'écris ces lignes).

Mignonne, Allons voir...Les "fleurons de la bibliothèque poétique" de Barbier-Muller

- Pour les amateurs, ces trois jolis cartonnages romantiques, à tout petit prix :

Modèles des Enfants ou traits d'humanité...

Nouvelle Morale en Action...

L'art de se réjouir toujours...

II. Vous connaissez probablement tous le site abebooks, mais savez-vous quels ont été les ventes les plus importantes sur ce site en 2007? Les voici (Athanasius Kircher Superstar!), dans l'ordre croissant, pour le suspense :

9-10. Un lot de de deux livres par les Alcooliques Anonymes, 12 étapes et 12 traditions : $10,500.

8. Biologia Centrali -- Americana, par Godman and Salvin, un ouvrage sur les papillons d'Amérique Centrale avec 133 planches coloriées: $11,500.

7. Musurgia universalis, d'Athanasius Kircher, une encyclopédie de la musique du 17ème : $11,728.

6. Relativity: The Special And General Theory, par Albert Einstein, une EO signée :$12,500.

5. The Holy Land, Syria, Idumea, Arabia, Egypt and Nubia, par David Roberts, EO in-4 de 1838 : $13,000.

4. Ars Magna Lucis et Umbrae in X Libros Digesta, par Athanasius Kircher, sur l'Astronomie, 1671 : $14,375.

3. Navis stultifera a domino Sebastiano Brant primum, chez Jodocus Badius, 1497, La Nef des Fous avec les gravures d'Albrecht Durer: $16,028.

2. The Genera of Diurnal Lepidoptera, par Doubleday et Westwood, sur les papillons, à nouveau : $16,750.

1. Supplementum summae Pisanellae par Nikolaus de Osimo (Nicolaus De Ausmo), 1479 : $24,941.

Qu'en penser? Et bien, c'est à la fois beaucoup pour la plupart des bourses, mais en même temps très peu si l'on compare à beaucoup de catalogues de libraires français, ou aux ventes quotidiennement organisées à Drouot... signe que le site n'est pas encore un concurrent sérieux sur les livres très importants. On note par exemple que des livres se sont vendus bien plus chers sur ebay.fr ou ebay.com (de mémoire 65000 $ pour le dernier que j'ai suivi).

Pour information, les trois auteurs les plus recherchés sur abebooks sont : J.K. Rowling (Harry Potter), Nora Roberts (inconnue de moi), et William Shakespeare (quand même)!

III. Pour clore le débat sur les prix réalisés en 2007, voici les 3 plus hautes enchères de 2007 :

1. Une copie manuscrite de 1297 de la Magna Carta : $21,321,000 (oui 21 millions de dollars... Sacré Bill!).

2. The Tales of Beedle the Bard, le mansucrit autographe de cet épisode de Harry Potter par J. K. Rowling : $3,979,950 (ah! Sacré Nicolas?).

3. Vita Christi, un manuscrit latin de 1190-1200 : $3,470,721 (Ah, Sacré Benoît!).

Le premier livre en français est 7ème, il s'agît d'un Bestiaire en français de 1280 qui a atteint $910,490.

H

mardi 22 janvier 2008

Portrait d'une Bibliophile, Valérie

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je vous propose ce soir le portrait d'une bibliophile, Valérie, plus connue sous le nom de Bergamote. En plus d'avoir la qualité inégalable d'être Lorraine, Valérie est à mes yeux un "spécimen" particulier de bibliophile, dans la mesure où elle fait plus que rassembler et lire des livres anciens : elle les utilise (recréant des recettes du 18ème) et elle pratique également la reliure.

Voici donc son portrait.

Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre bibliothèque?

J’enseigne les mathématiques (j’entends déjà les réflexions désobligeantes ;-) dans un collège de banlieue et je suis amoureuse des desserts. J’aime tant les sucreries que je leur consacre un blog : Sucrissime.com. J’ai 31 ans et j’habite non loin de Paris. Ma bibliothèque n’est pas énorme, je possède en réalité peu de livres. Mais je chéris ceux que j’ai, et ne m’en séparerais pour rien au monde.
Depuis quand la passion de la bibliophilie s'est-elle emparée de vous?

Toute petite, déjà, je lisais beaucoup. Enormément, même. Je dévorais un livre par jour. Après avoir lu toute la (petite) bibliothèque de mes parents, je me suis attaquée à la bibliothèque municipale. A cette époque, les « grands classiques » avaient ma préférence. Je m’étais en quelque sorte lancé le défi d’avoir lu tous les livres dont le professeur de français parlerait dans ses cours. J’ai toujours aimé les livres, au début pour leur contenu seul, ensuite pour l’objet et son contenu. On peut dire que ma passion pour la bibliophilie proprement dite date du moment où mon bibliophile de mari (« z1k ») s’est replongé dans ses livres anciens, il y a un peu plus de deux ans.
Le Coffret de Santal, reliure en peau d'autruche pistache, tranchefiles "peau", papier marbré "ethnique" assorti
C’est à cette date que j’ai commencé à prendre des cours de reliure. La reliure est une activité passionnante, j’aime particulièrement choisir les peaux, les textures, les couleurs, le papier marbré… Je pourrais en parler pendant des heures. C’est un travail que l’on n’imagine pas avoir de s’y être essayé. Des heures et des heures passées sur un seul ouvrage, mais quel plaisir lorsqu’il est achevé !

Quels sont vos domaines de prédilection, ou votre approche est-elle éclectique et vous fonctionnez au coup de cœur ?

Mes choix sont complètement éclectiques : je possède (dans une édition tout-à-fait quelconque) tous les Arsène Lupin de Maurice Leblanc, je craque pour des livres de cuisine, qu’ils soient anciens ou neufs, j’aime les livres très très vieux, le parchemin, le vélin, les reliures avec ais de bois… Je fonctionne complètement au coup de cœur : je pourrais acheter un livre uniquement pour sa reliure, ou pour la peau dont il est paré, à cause de son format (minuscule ou énorme), ou encore parce qu’il contient une recette ou un poème que j’apprécie. Je suis très attachée au livre en tant qu’objet. Je me l’approprie, il est à moi.
Où achetez-vous vos livres? Internet, salons, libraires?

J’achète peu de livres, habituée que j’étais à les emprunter à la bibliothèque. Je dirais majoritairement en librairie, et en second lieu sur internet.

La Bible de Gutenberg d'Austin
Quel est le ou les livres qui vous font rêver? Et les livres que vous possédez déjà et qui vous sont particulièrement chers?
La Bible de Gutenberg exposée à Austin (Texas) m’émerveille. Je rêve de réaliser la même reliure. J’aime les livres d’artistes, mais n’en possède malheureusement aucun…

Les livres qui me sont particulièrement chers ? Entre autres, ceux que j’ai moi-même reliés : Le Coffret de Santal, de Charles Cros, en peau d’autruche pistache. L’intégrale de « Chocolat Magazine », reliée et dorée par mes petites mains. Un dictionnaire de patois lorrain de 1842 (ma région natale) en veau velours ocre. Livres sans grande valeur pécuniaire, mais leur valeur sentimentale est infinie.

Chocolat Magazine, toile noire, pièce de titre dorée à la main, signet (pour mieux retrouver les recettes, bien sûr !)

Vous savez que les lecteurs du blog aiment les histoires, auriez-vous une anecdote à nous raconter, sur une trouvaille, un livre, autre chose qui touche à la bibliophilie ?

Pas vraiment une anecdote, juste une petite histoire : le grand-père de mon mari, auguste médiéviste aujourd’hui décédé, me faisant un jour visiter sa bibliothèque absolument énorme, j’eus l’imprudence (ou l’impudence…) de lui demander s’il avait lu tous ses livres. Il me regarda, interloqué, se demandant sérieusement si je ne me moquais pas de lui, et me répondit (usant d’une concordance des temps que je ne saurais reproduire, pardonnez-moi) : « Comment, Mademoiselle, pouvez-vous imaginer un instant que je n’aie lu chacun de ces livres ?!? ». (NDLR : amusant, j'ai déjà lu une anecdote en tout point identique dans un ouvrage sur les bibliophiles)/

Enfin, vous êtes un visiteur fidèle du blog... qu'en attendez-vous ?

Qu’il continue à me faire découvrir de nouveaux auteurs, types de reliure, à m’instruire... Qu’il m’oblige à me creuser la tête (j’adore l’énigme du vendredi soir). Qu’il reste un lieu d’échanges convivial et enrichissant (sans aspect mercantile :).


Je dois dire que je suis souvent intimidée par la culture des visiteurs qui laissent des commentaires sur ce blog, commentaires très intéressants mais si érudits que la simple prof de maths que je suis hésite souvent à écrire un message par peur du ridicule. Merci Hugues, et longue vie à ton blog !


(NDLR : c'est déjà ça, petite vengeance, j'en ai tant bavé cours de maths en prépa... bien fait!).


Merci Bergamote/Valérie.


H

lundi 21 janvier 2008

Le Messager Boiteux

Amis Bibliophiles Bonsoir,

La solution de l'énigme...

Qui mieux que moi peut prévoir le temps qu'il va faire 10 mois plus tard, vous raconter les faits divers qui se sont produits à Saint-Petersbourg, New-York ou Dijon, en images pour certains, tout en vous donnant les dates de la Foire au Gruyère, les phases des planètes ou la population de la Chine... Tout ceci en une cinquantaine de pages et quelques bois...?
Vous l'avez deviné, je suis un almanach. Mais j'aimerais évoquer ce soir un almanach en particulier, le plus attachant de tous ceux que j'ai eus entre les mains, Le Messager Boiteux, qui existe d'ailleurs toujours après 301 ans de parution. Le premier Almanach Historique, nommé le Messager Boiteux est en effet paru en 1707 à Basle (ou 1708, selon les sources).
En fait, l'Almanach est né en 1677 sous l'impulsion de deux imprimeurs bâlois, qui voulaient lutter contre lutter contre la concurrence d'un almanach liégeois qui se vendait alors particulièrement bien en Suisse. Ces deux imprimeurs proposèrent en même temps deux almanachs portant le même nom, le Basler hinkende Bote.

Le nom viendrait d'un colporteur de la région, qui aurait été boiteux.

C'est Jean-Conrad de Mechel, l'un des deux imprimeurs Baslois qui publia, dès 1708, une édition française de son hinkende Bote. Le succès fût au rendez-vous et n'a jamais cessé puisque le Messager Boiteux paraît encore aujourd'hui. Il fût repris par le libraire Chénebié qui pût l'imprimer seul à partir de 1753 sur une presse à bras (dite modèle Gutenberg) qu'il avait ajouté à sa boutique.
Le nom lui-même de l'Almanach changea avec l'Histoire : Messager boiteux de Berne au départ, il devînt Le véritable Messager boiteux de Vevey ou Le Messager boiteux "tout court" sous le Premier Empire. Il porte, de nos jours, le nom de Messager boiteux, almanach romand, même s'il est vrai qu'il a essaimé et qu'on peut par exemple croiser le Messager Boiteux de Strasbourg et autres.

Le Messager boiteux avait au départ pour auteur un certain Antoine Souci, astrologue et historiographe. Ni la chronique de l'almanach, ni les documents de l'époque ne donnent d'indication exacte sur l'énigmatique Antoine Souci. Une supposition paraît toutefois plausible : l'édition allemande du Messager boiteux était rédigée par un nommé Antoine Sorgmann. Or, Sorgmann veut dire homme de souci en français. Il est probable qu'il s'agisse donc d'une traduction. A noter également que l'apparition d'Antoine Souci sur le titre n'est pas obligatoire, certaines années elle semble présente et d'autres non. En tout cas, elle apparaît aussi bien sur des Messager Boiteux du milieu du 18ème que sur d'autres du milieu du 19ème.

L'Almanach est connu et recherché dès sa parution pour ses prévisions météorologiques douze mois à l'avance. Ainsi, il avait prévu la canicule de 2003. Elles sont en fait fondées sur l'étude d'un moine allemand au XVIIe siècle, statistiques établies sur une période de 40 ans et à partir desquelles ce dernier conclut que la météo se renouvelait par cycles de 7 ou 9 ans.

L'almanach du Messager boiteux est resté très populaire. L'édition de Vevey est encore aujourd'hui imprimée à 80000 exemplaires.

Je possède deux exemplaires, 1807 et 1812, et j'en recherche naturellement d'autres, non pas pour les prévisions météorologiques ou les phases des astres, mais pour les faits divers et autres histoires que l'on trouve dans les dernières pages : histoires de revenants, actes d'héroïsme, longévité record, etc. et qui sont généralement illustrés par de très jolis bois. C'est un ouvrage de colportage, qui paraissait naturellement broché.

Une dernière chose, cet Almanach ne couvre pas que la Suisse Romande, mais bien la zone géographique des Alpes suisses, françaises, italiennes, de l'Alsace, de la Bourgogne, du Jura, de la Lorraine, etc.

H

Je m'arrête, Jean-Pual apportera ses précisions! :)

dimanche 20 janvier 2008

Gustave Doré : un bois original pour le Don Quichotte de 1863

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je laisse aujourd'hui la parole à l'ami Bertrand, qui vous propose un article sur Don Quichotte et Gustave Doré, et plus précisément sur un bois original utilisé pour le Don Quichotte de 1863.

Vignette issue de l’édition imprimée du Don Quichotte,
premier volume, page 100.

Ce n’est pas en quelques lignes que l’on va réécrire une vie de Gustave Doré par ailleurs déjà largement étudiée et copieusement commentée.

Non, ce soir, toujours dans une démarche chère au bibliophile, je vais m’attacher à vous montrer ici ce qu’il est assez rarement donné de voir.

Bois gravé original utilisé pour l’illustration du Don Quichotte
Dimensions : 12 x 7 cm environ. Epaisseur : 2 cm Matière : Bloc de buis


En effet, j’ai la chance d’avoir acquis pour ma collection personnelle, il y a de cela quelques années maintenant, un bois original gravé qui a servi pour l’illustration du Don Quichotte de 1863.

Tout le monde à déjà croisé, je pense, cette superbe et imposante édition de Don Quichotte en 2 volumes in-folio, publiée chez Hachette et Cie.

C’est sans doute un des livres illustré les plus réussis entrepris par Gustave Doré. Les deux volumes ne totalisent pas moins de 377 bois gravés dont 257 bois gravés de plus petites taille pour les bandeaux et les culs de lampe, et 120 gravures sur bois tirées à pleine page in-folio ! Un travail de dessinateur et de graveur époustouflant !

Vue de profil avec références sur une étiquette collée.

La maîtrise de l’illustration est totale de bout en bout avec des inventions, des interprétations osées et toujours réussies (à mon goût).

Comme je le disais, j’ai la chance d’avoir trouvé (un peu par hasard) un bois gravé qui a été utilisé pour imprimer cette belle édition. Malheureusement, je n’ai pas un des grands bois à pleine page comme on pourrait en rêver… Il n’en existe que 120 ! D’ailleurs combien en reste-t-il ? Combien ont été cassés ? Perdus ? Je me contenterai donc d’un petit bois qui a servi pour imprimer le cul de lampe de la page 100 du premier volume. Illustration qui mesure environ 12 x 7 cm.

Le bloc de buis vue de face arrière. Brut. Taches d’encre.

Matériellement maintenant. Il s’agit d’un bloc de buis massif qui porte sur une face la taille du dessin exécuté par Gustave Doré. La taille a été effectuée par H. Pisan, un des meilleurs interprètes de Gustave Doré aux dires de Rémi Blachon (La Gravure sur bois au XIXè siècle, l’âge du bois debout. Les Editions de l’Amateur, 2001). L’autre face est brute, avec des traces évidentes d’encrages successifs, de petites salissures (le propre de l’imprimerie n’est-il pas de faire du propre avec du sale comme me l’a dit un jour un ami imprimeur ?). Sur un des côtés du bois on distingue une trace d’étiquette avec des références (on lit I. Cha. XII., ce qui correspondait bien effectivement à la position de ce bloc de bois dans le livre imprimé – vignette pour le chapitre XII du premier volume, qui correspond à la page 100). J’ai la chance de posséder également l’étui de carton gris dans lequel le bois était certainement toujours rangé après utilisation. Sur la face avant de ce carton il y a une épreuve tirée sur papier ordinaire contre-collée qui servait à identifier rapidement le bois pour s’en servir. Le tout est en très bon état. Le bois n’est ni cassé, ni endommagé en quelque endroit que ce soit. Il est juste encore noirci par les très nombreux passages d’encres qui ont été nécessaires à l’impression de l’ouvrage tiré probablement à plusieurs milliers d’exemplaires. Vue de profil. On voir bien ici « l’épaisseur de la taille ».

La rareté de telles pièces est avérée par de nombreux collectionneurs. Je me suis renseigné auprès de quelques spécialistes de Gustave Doré et de professionnels des ventes de ce genre de bois et il apparaît très rapidement que ces bois gravés (qu’ils soient de Gustave Doré ou de quelqu’un d’autre d’ailleurs) sont rares, voire très rares sur le marché. Il n’en passe quasiment jamais en ventes aux enchères (Drouot, Christie’s et Sotheby’s interrogés n’ont vu que quelques unités passer en salle sur des dizaines d’années).

Pour finir par une note vénale et non-vénale à la fois. Un collectionneur m’a proposé 2.500 euros pour ce bois, offre que j’ai refusée.

Carton d’emballage d’origine du bois gravé, pour le rangement chez l’imprimeur.
Avec sa vignette « épreuve » en bon état.

Je suis heureux de posséder (bien que temporairement…) un petit morceau d’histoire « matérielle » du livre, et non des moindres, un petit morceau du « Don Quichotte illustré par Gustave Doré ».

Ne nous quittons pas sans un petit mot repris de Rémi Blachon (même ouvrage que cité ci-dessus), à propos de Gustave Doré et de ses bois gravés :

« Même s’il n’en n’est pas l’inventeur, même s’il ne fut pas le premier à utiliser le pinceau sur le bois, Gustave Doré est bien celui qui imposa la gravure de teinte. Ses premiers bois, ceux du Journal pour rire de Philipon, faits dans le style de Grandville alors qu’il n’avait que 17 ans, sont encore d’une facture toute classique, gravés par Alphonse Rose, Henri Delaroche, Edouard Diolot et autres de la phalange de 1840.

Progressivement, il va en venir à l’emploi du lavis et de la gouache sur ses bois. Annie Renonciat a regretté qu’on ne connaisse pas les originaux de Doré : « On déplore ainsi aujourd’hui, écrivait-elle, la perte des originaux du maître, tous passés au burin des graveurs. »

Ceci n’est heureusement plus vrai : en 1991, le Département des Estampes de la Bibliothèque Nationale de France a en effet acquis deux bois de Doré non gravés, ou plutôt à peine entamés par le burin d’Héliodore Pisan. Il s’agit de deux bois préparés pour le Don Quichotte, qui, pour une raison quelconque, ne furent jamais terminés, et grâce auxquels on peut parfaitement étudier la technique de Doré et notamment la façon dont il alliait gouache et lavis à son dessin à la plume. »

Détail. Image retournée horizontalement (informatique) pour montrer le dessin tel qu’il apparaît à l’impression. Le bois devait être « pensé » et « taillé » à l’envers !

Etonnant non ? Rien n’est jamais perdu pour la science des choses donc. Et c’est très bien ainsi.

Détail de l’emballage carton montrant l’épreuve papier. On distingue bien les signatures de G. Doré en bas à gauche et de H. Pisan en bas à droite.

Je gagerais bien volontiers que le Département des Estampes de la BNF loucherait fortement sur mon bois gravé, mais c’est un peu mon « précieux » et l’on ne se défait pas de son « précieux » comme cela, fusse-t-on obligé de se voire amputé d’un doigt pour cela et devoir franchir à jamais les rives d’un pays enchanté et ne jamais y revenir… (Ah Lord of The Ring quand tu nous tiens…).

Amitiés bibliophiliques, Bertrand

Merci Bertrand,

H

samedi 19 janvier 2008

Promenade hebdomadaire sur ebay

Amis Bibliophiles Bonjour,

C'est le week-end! Shopping! Allons faire un petit tour sur ebay, à défaut de se rendre à Brassens. En passant, l'activité reprend un peu partout dans les salles des ventes en France.

Commençons par les livres anciens :

- Côté grands classiques, à signaler cet exemplaire correct de l'Iliade d'Homère :

L'iliade, 1711, 3 volumes avec 25 gravures ht

- Un ouvrage 17ème que je connais pas, mais qui semble intéressant, et qui est assez bien relié, avec des passages sur la bonne "chère" et sur la "lecture des livres" :

Opuscules ou petits traitez de Le Vayer, 1644

- Un classique du Jansénisme :

La Logique ou l'art de penser, Arnauld et Nicole, 1752

- Un ouvrage de cuisine, le cuisinier françois, mais que l'on ne peut guère que qualifier d'exemplaire de travail... A ranger dans la cuisine donc.

Le Cuisinier François, mais en assez triste état...

- Un bel ouvrage de Buhours, bien relié :

Bouhours, Manière de bien penser dans les livres, 1687

- Un sympathique Curiosa... Où les Femmes font mieux l'amour que les Veuves et les Filles...

Les amans de Sienes, 1706, par François de Louvencourt

- Un bel exemplaire 18ème de l'Arioste, en 4 volumes :

L'Arioste, 1775, avec 92 gravures

Côté livres 19ème et 20ème:

- Un grand classique, bien relié :

Lautréamont, 1925, Les Chants de Maldoror

- L'ouvrage nécessaire à tout bibliophile de plus de 60 ans, enfin pour ceux qui ont de la chance d'être grand-père :

De l'Art d'être Grand-père, par Victor Hugo, 1881

- Pour les bibliopégimanes amateurs d'emblème, un Alciat bien relié:

Alciat, Emblemata, 1600 avec une reliure aux armes

- Le classsique de Hardouin de Perefixe, dans une reliure signée :

Histoire de Henri le Grand

- Une édition originale de Dumas, en trois volumes :

EO du Maître d'Armes de Dumas, assez rare

Et pour finir les livres de bibliophilie les plus surveillés par les internautes en ce moment sur ebay :

Le Diable au corps de Nerciat, avec 11 gravures très très libres

Les Essais, de Montaigne, 1739, en 6 volumes in-8

L'Atlas in-folio des Cartes de Cassini, 1758, 26 cartes, Superbe.

Bonne visite à vous.

H

Lithographie coloriée, Régnier et Doré

Amis Bibliophiles Bonjour,

Pour illustrer les échanges autour des gravures coloriées, Jean-Paul vous propose cette lithographie coloriée, gravée par Régnier, d'après Doré.
Un anglais au cigare.

H

vendredi 18 janvier 2008

Enigme Bibliophilique

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Ah on a fait les malins avec Alcofribas Nasier...

Ca va phosphorer dans les chaumières, énigme bibliophilique au programme :

Plus de 300 ans, et même si je vais clopin-clopant, mon contenu s'avère souvent toujours aussi exact.

Qui suis-je?

H

jeudi 17 janvier 2008

La Reliure Irradiante

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Les reliures irradiantes pourraient être à la reliure moderne ce que la reliure à l'éventail fût au 17ème siècle, on y retrouve un principe global similaire (un mouvement du centre du plat vers les bords), même si l'exécution est naturellement différente.

Ce sont Paul Bonet et Pierre-Lucien Martin qui en furent les spécialistes, et c'est Pierre Bonet lui-même qui s'est donné la peine de la définir pour nous, réglant définitivement tout débat:

La reliure irradiante consiste en "... filets ondulés et très proches les uns des autres s'irradient d'un centre en rythmes concentriques, accrochant la lumière suivant la variation des courbes; ils donnent à l'ensemble un effet giratoire et scintillant qui semble créer relief et mouvement". Amen donc.

Et on a même envie de dire "amène!", tant ces reliures sont désirables, et pourtant vous savez que je ne suis pas amateur de reliure moderne. La première reliure de ce type de Bonet date de la période 1934-1935, et elles sont évidemment extrêmement recherchées, à la fois pour la qualité de la reliure, bien sûr, mais aussi l'exploit technique que réalise le doreur.

H



P.S.: : je n'ai pas trouvé d'image pour illustrer parfaitement le propos. On peut qualifier la reliure présentée comme étant à la fois irradiante et mosaïquée je pense.

mercredi 16 janvier 2008

Gravures Couleurs, gravures noir et blanc

Amis Bibliophiles rebonsoir,

Petite affaire de goût, et c'est aussi un petit débat. En matière d'ouvrages anciens illustrés, préférez vous le noir et blanc, ou aimez-vous les gravures coloriées à l'époque? Pour illustrer mon propos voici des images des Voyages de Cook, à chaque fois la version noir et blanc, et la version couleur.
Et, petite question subsidiaire à laquelle je n'ai pas la réponse, savez-vous comment on peut certifier ou pas que le "coloriage" a bien eu lieu à l'époque? H

Evolution du blog

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Chez nous, le "client" est roi (d'autant plus qu'il ne paie pas!), aussi je suis en train de dépouiller toutes les remarques que vous avez bien voulu faire sur mon message "Amélioration du blog", afin de voir ce que je peux/dois faire.

Il y a pas mal de travail, ne serait-ce que pour relire tous vos commentaires. Je ferai une synthèse plus longue un peu plus tard, mais voici ce que je peux d'ores et déjà dire :

1. Sur le chargement : c'est le prix à payer pour avoir des images, et je ne vais donc rien changer, d'autant plus que le haut débit est extrêmement bien implanté en France. Les images me semblent être l'un des intérêts du blog et vous le confirmez, donc rien ne va changer à ce niveau là.

2. Sur la mise en page : je conserve le modèle existant même si les choses vont sans doute un peu bouger à l'intérieur du modèle lui-même. Je suis sous Internet Explorer et sur les 4 pcs dont je me sers, je n'ai aucun décalage du texte vers le bas. Ce n'est pas une question de navigateur, mais plus une question de configuration de votre écran (j'ai par exemple constaté que ce n'était pas optimal sur les écrans 16/9ème). Je ne peux donc rien faire de mon côté.

3. Les petites-annonces... Vaste débat, que la majorité a tranché sans appel dans le sondage (71% de personnes favorables). Néanmoins, je mets des nuances, que je n'avais volontairement pas mises dans mon message, pour avoir des réactions les plus spontanées de votre part. Ainsi : je vais proposer des petites-annonces, mais elles ne seront pas localisées sur le blog, vous pourrez y accéder via le blog, mais vous les retrouverez ailleurs, dans un autre espace, aux couleurs du blog (auquel je réfléchis avec l'un de vous). L'aspect non mercantile du blog sera donc préservé. En ce qui concerne le contenu des petites-annonces elles-mêmes, je prévois a priori les rubriques "Je recherche", "A Vendre", "Besoin d'aide". Je vous avoue que je suis assez sceptique sur ces petites annonces, surtout quand je vois celles de Bibliorare par exemple, qui ont un côté déprimant (on y trouve encore des annonces de 2001...). Mais on va tester. A mon avis, je vous connais un peu, la rubrique A Vendre sera vide... et les deux autres rubriques peuvent être mises directement sur le blog (je suis par exemple à votre disposition si vous cherchez un ouvrage particulier, pour relayer votre demande dans un message).

4. Les diverses rubriques : je vais réfléchir à les repositionner. En ce qui concerne la carte... vraie question, je serais tenté de la conserver si vous étiez plus nombreux à vous y inscrire...

A suivre donc. Commentaires bienvenus.

H


P.S. : votre ami bloggeur est fatigué, si vous avez des messages tous chauds à lui transmettre, ou votre portrait... n'hésitez pas!

mardi 15 janvier 2008

La Reliure Allusive

Amis Bibliophiles Bonsoir,

J'ai reçu un email me demandant ce qu'était une reliure "allusive", mot que j'ai employé sur le blog.

Une reliure allusive sur Carmen de Prosper Mérimée.

C'est tout simple : un reliure allusive est une reliure dont le décor fait allusion au contenu ou au titre du livre en faisant par exemple apparaître un personnage du livre sur les plats.

Une reliure allusive sur un Missel des Morts, 18ème. Les deux plats sont décorés différemment.
H

Rabelais, dit Alcofribas Nasier

Amis Bibliophiles Bonsoir,

La réponse à l'énigme (trop facile semble-t-il) de vendredi était bien sûr François Rabelais, ou Alcofribas Nasier, puisque c'est de cet anagramme qu'il signa ces premiers livres.
François Rabelais est né en 1494 près de Chinon, et sera l'une des grandes figures de la littérature française du 16ème siècle. Paradoxalement, si le grand public le connaît surtout pour l'adjectif "rabelaisien" (gaillard, gaulois, truculent, aime la bonne chair, etc.), le début de la vie de François fût beaucoup plus clame, puisqu'il entre à l'adolescence comme novice chez les franciscains. C'est là qu'il se passionne pour le grec, langue dans laquelle (avec le latin) il entretient une correspondance avec Guillame Budé.

Néanmoins, les habitudes du jeune François correspondent mal à la rigueur de l'ordre franciscain et celui-ci obtient l'autorisation de passer chez les Bénédictins, aux règles moins strictes en 1525.

Dès lors, il voyage beaucoup, prend l'habit de prêtre et s'installe en 1530 à Montpellier où il étudie la médecine. En 1532 on le retrouve à Lyon où il est nommé médecin de l'Hotel-Dieu et où il publie Pantagruel sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier. Le livre est rapidement condamné par la Sorbonne mais Rabelais bénéficie de la protection de Jean Du Bellay.

En 1534, toujours sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier, il publie Gargantua. Il quitte le froc, retourne à Montpellier et passe son doctorat, ce qui va faire de lui l'un des grands médecins du Royaume. Il est notamment connu pour pratiquer la dissection des cadavres, encore peu répandue à l'époque. Il devient "maître des requêtes du Roi" et obtient en 1545 un privilège qui lui permet d'imprimer librement ses livres pendant 10 ans.
Il va donc publier le Tiers Livre en 1546, mais sa critique virulente de l'Eglise et de la Sorbonne, qui a condamné ses deux premiers livres, l'oblige à quitter Paris et il se réfugie dans la belle ville de Metz, où il devient le médecin de la ville.

En 1552, le nouveau Roi lui accorde également un privilège pour la réimpression de ses livres. Rabelais publie le Quart Livre en 1552, condamné lui aussi, mais par le Parlement, cette fois.

Il s'éteint à Paris en 1553.

Que dire? Tous les livres de Rabelais ont été condamnés lors de leur publication, ce qui illustre a posteriori le manque d'ouverture des autorités de l'époque (mais pas des souverains, qui protégèrent Rabelais, que ce soit François 1er ou Henri II), et confirme les débats que nous avons déjà tenus ici sur la censure.

Rabelais aura laissé quatre ouvrages :
- Les horribles et espoventables faictz et prouesses du très renommé Pantagruel Roy des Dipsodes, filz du Grand Géant Gargantua, composez nouvellement par maistre Alcofribas Nasier (1532).
- La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel (1534) par Alcofribas Nasier.
- Le Tiers Livre (1546).
- Le Quart Livre (1548-1552).

On lui attribue parfois Le Cinquième Livre, paru en 1564, mais l’attribution à Rabelais demeure incertaine.

Les Bibliophiles retiendront plusieurs choses de ce grand homme de la Renaissance, notamment : Le Tiers Livre est le premier signé par Rabelais de son vrai nom. L'ouvrage marque un tournant dans la vie de l'auteur, qui quitte les imprimeurs lyonnais pour Wechel à Paris, humaniste et réputé pour la qualité de ses impressions, ce qui vaudra au Tiers Livre d'être imprimé dans un beau caractère italique.

H

Images : deux portraits de Rabelais.

dimanche 13 janvier 2008

Portrait d'une jeune relieure : Fedora

Amis Bibliophiles Bonjour,

Je reprends ma série de portraits avec aujourd'hui celui d'une toute jeune relieure, fraîchement diplômée de l'Ecole Estienne, et qui suit le blog depuis un moment, même si elle est encore trop timide pour intervenir. Toutes les images qui illustrent le portrait sont ses créations (superbe, non?)

Le poète sur la place. Ignazio Buttita. Reliure à décor sur ruban apparent

Bonjour Fédora, pourriez-vous nous parler un peu de vous?

Bonjour à tous les lecteurs du blog, je m'appelle Fédora, j'ai 22 ans, je suis passionnée par les livres depuis mon plus jeune âge et après avoir obtenu mon DMA (diplôme des métiers d'art en reliure dorure) à l'Ecole Estienne avec la mention d'excellence, je rêve d'ouvrir mon propre atelier en région parisienne.

Nous connaissons tous l'Ecole Estienne de nom, pourriez-vous nous en dire un peu plus?

L'école Estienne est le nom traditionnel de l’École supérieure des arts et industries graphiques. Elle a été fondée en 1886. Son nom est un hommage à l'imprimeur Robert Estienne. On y enseigne également la typographie, l'illustration, la gravure, la communication visuelle, les métiers de l'édition et de l'animation 3D.

Plaquette de dorure. Fleuron or et noir de fumée.

Pour pouvoir entrer à l'école Estienne il faut soit avoir fait un bac arts appliqués ou soit, comme moi faire une mise a niveau en arts appliqués. Il y a des cours généraux (Français, Anglais, Histoire de l'art, Comptabilité...) puis la pratique. Deux ateliers sont mis à notre disposition, un de reliure et l'autre de dorure. Au long de la scolarité, nous avons plusieurs figures imposées à réaliser : bradel, reliure sur nerf, montage sur onglets avancés, gravures...

Voyage au Congo André Gide. Reliure présenté pour mon diplôme

Reliure box teinté avec boîte

Puis pour la présentation de notre diplôme nous avons trois reliures à effectuer sur un thème de notre choix. Nous présentons le jour du diplôme ces trois reliures a un groupe composés de dix professionnels.
Au dessus de la simple obtention du diplôme, il existe mention bien ou mention d'excellence.

Reliure souple cuir imitation galuchat. Intérieur daim

Depuis quand êtes vous passionnée par la reliure?

J'avais 17 ans quand la passion de la reliure s'est emparée de moi. A cet instant j'ai su que je voulais en faire mon métier. Dés lors, j'ai décidé de passer un BAC littéraire, pour étoffer ma mes connaissances. Ensuite j'ai passé une mise a niveau pour pouvoir intégrer l'école Estienne. Depuis l'obtention de mon diplôme je travaille dans un célèbre atelier de reliure, dorure et restauration à Paris.

La Côté d'Azur illustrée. Boîte en papier japon teinté avec enveloppe portant des photos

Pendant ma scolarité j'ai réussi à obtenir la confiance d'une dizaine de clients. Mais il est dur de combiner le travail pour l'atelier et le travail pour mes clients. J'aimerais pouvoir me consacrer à eux à 100%, ainsi les délais seraient moins long.

La reliure est un art, que ressentez-vous quand vous vous occupez d'un livre?

C'est vrai que la reliure est un art. Pour faire ce métier il faut aimer l'objet livre, "un patient" qui est choyé et qui ne craint pas la piqûre ou la pointe du scalpel du relieur. Quand je recouvre le livre de cuir, de papier ou de toile j'ai l'impression de l'habiller pour le protéger. De le rendre beau, aussi beau que le texte à l'intérieur.

Dominique Merigot, poèmes sur la place. Bradel cuir décor en ponçage, réserve avec des feuilles mortes

Pour moi le métier de relieur consiste dans un premier temps à penser à la pérennité du livre et donc à sa bonne conservation. Puis il faut aussi penser à associer l'intérieur du livre à l'extérieur. Il faut créer une harmonie entre le thème du livre et les matières et couleurs employées pour la reliure.
Chaque livre est unique (en ce moment, je travaille sur un Code Napoléon et sur un manuscrit).

Faites vous uniquement de la reliure, ou également de la dorure et de la restauration? Avez-vous une période de prédilection? Restaurez vous les livres anciens?

Pour ma part je fais de la reliure et de la restauration. Pour la dorure ça dépend du travail a faire. Je restaure des livres anciens, mais je fais aussi de la reliure traditionnelle et de création.

Reliure sur nerfs, à coins

Qui sont vos modèles en matière de reliure?

Mes modèles en matière de reliure sont tout d'abord les professeurs que j'ai eus pendant ma scolarité, Monsieur Ribal (doreur connu dans le monde entier)
Monsieur Brindeau et Madame Douet (relieur).Il y a aussi Monique Mathieu connu pour l'élaboration de décors fabuleux, et Florent Rousseau qui fait essentiellement de la reliure d'art.

Que vous préférez dans la reliure?

J'avoue que je préfère le moment de la couvrure. L'objet est bientôt fini et l'on ressent une certaine satisfaction. Par ailleurs, la restauration est peut-être le moment le plus émouvant, quand on donne une seconde vie à un livre.

Quelle serait la reliure de vos rêves, et vos matériaux favoris?

Une reliure d'art avec un décor magnifique, avec des incrustations de matières et une structure inédite. J'ai une prédilection pour le chagrin pour sa souplesse, le box pour sa classe et sa sobriété, et pour le galuchat pour son touché et son originalité.

Demi reliure chagrin/papier fait main

Etes vous également bibliophile? Si oui, quels sont les livres qui vous intéressent et où achetez vous vos livres? Internet, salons, libraires?

Ma mère a vécu en Afrique et ce continent m'a toujours passionnée. J'ai décidé de faire mon diplôme autour de ce thème. Je collectionne les livres de voyage vers l'Afrique.
Je suis également amatrice de beaux livres comme les livres d'artistes présentés à la librairie Nicaise. J'achète peu sur internet parce que pour moi, le contact physique avec un livre primordial.

Carnet de croquis de Marcel Duchamp

Vous savez que les lecteurs du blog aiment les histoires, auriez-vous une anecdote à nous raconter concernant la reliure, ou autre chose qui touche à la bibliophilie?

En voici une : dans l'atelier où je travaille actuellement un bibliophile nous a apporté un magnifique livre d'une valeur de 50 000 mille euros (décor prestigieux, des milliers de petits fleurons or, mosaïques....), ce qu'il n'avait pas vu lors de l'achat c'est que l'ancien restaurateur n'avait pas mis à l'intérieur du livre des gardes de la bonne époque. Il n'était pas assez connaisseur pour s'en rendre compte.

Restauration de papier

Evoquons pour finir les aspects pratiques... au cas où l'un des lecteurs du blog souhaitait vous confier un livre...

Chaque livre est différent et il m'est difficile de donner des tarifs, cela dépend du format, des réparations. Après descriptif du livre je peux donner une estimation. Le mieux étant bien sur de voir le livre. C'est la même chose pour les délais, mais je m'engage généralement sur une date précise, que je fais tout pour respecter.

Tranche fil main, en soie

Vous êtes à Paris, ce qui n'est pas le cas de tous les lecteurs du blog, comment procédez-vous avec un client en général?

Oui je suis à Paris, mais j'ai des clients un peu partout en France. Nous échangeons beaucoup par mail et par colis. Quand c'est possible nous nous déplaçons une fois chacun quand il y a un travail particulier. Pour chaque client il y a tout d'abord un premier rendez vous au cours duquel je présente mon travail, puis en général une discussion avec un réel échange s'installe, pendant laquelle je note avec précision les attentes du client.

Reliure arabe. Parchemin

Quels sont vos projets?

Pour finir mon projet serait d'ouvrir mon atelier de reliure en région parisienne, le plus tôt possible. J'adore votre blog, cela ne m'étonne pas qu'il ait autant de succès. Je trouve très intéressant toute la description des cuirs. Même le novice peut s'y retrouver dans votre blog et c'est ce qui me plaît.

Merci!... Bonne chance Fédora! Tenez-nous au courant.

H

Pour contacter Fédora : fedora86@hotmail.fr