Un bibliophile épuisé, à genoux... c'est l'occasion de se plonger dans les archives du blog et de redécouvrir un article intéressant.
Oeuvre principale des débuts de l'imprimerie, la Bible de Gutenberg (1398 - 1468) inspira la méfiance lors de sa parution. En effet, alors que certains pensèrent qu'il avaient en fait acheté un manuscrit pour la somme dérisoire de 60 écus, ce qui était pour le moins louche, alors que d'autres imaginèrent que c'est le Diable qui avait inventé ce nouveau moyen pour falsifier et détourner les écritures.
Selon certaines sources, Gutenberg et son associé Jean Fust furent d'ailleurs dénoncés aux juges pour cela.
Sur les 180 exemplaires de la Bible latine en deux volumes in-folio de 324 et 317 feuillets, imprimée sur deux colonnes de 42 lignes chacune, dont on attribue l'impression à Gutenberg vers 1455 à Mayence, 46 exemplaires incomplets existent encore aujourd'hui : 34 sur papier (dont 5 réduits au tome I seul, 2 au tome II seul et 1 à l'Ancien Testament) et 12 sur parchemin (dont 1 réduit au tome I seul et 1 au Nouveau Testament). On peut y ajouter 2 exemplaires sur papier qui ont été "cassés" et dont les cahiers et les feuillets ont été dispersés aux U.S.A., en Allemagne, en Belgique et au Lichtenstein. On connait encore d'autres fragments plus ou moins importants en France ou en Allemagne.
Aujourd'hui donc sur les 46 ou 48 exemplaires encore en circulation, 21 exemplaires sont complets. La France en possèdent trois, deux à la Bibliothèque Mazarine, et un à la Bibliothèque Nationale.
Il existe un débat sur le fait que certains furent imprimés sur véin, et d'autres sur papier, ou tous sur vélin. Il semblerait que 45 furent imprimés sur vélin et au moins 135 sur papier.
Un fac-similé tiré à 3000 exemplaires fut édité en 1985.
Un fac-similé tiré à 3000 exemplaires fut édité en 1985.
Trois anecdotes?
Dans les années 20, un libraire de New-York, Gabriel Wells, qui possédait un exemplaire endommagé, "cassa" le livre et le vendît par sections et même par page. Les pages furent vendues dans un coffret accompagné d'un essai sur l'ouvrage. Aujourd'hui, ces pages se négocient entre 20 000 et 100 000 dollars, selon leur état et leur intérêt.
Un exemplaire fût mis aux enchères chez Christie's en 1987, mais il ne s'agissait que de la partie concernant l'Ancien Testament. Il fût acheté par un japonais pour 5,4 millions de dollars. Le dernier exemplaire complet fût vendu chez Christie's en 1976, pour 2,2 millions de dollars, ce qui donne une idée de l'augmentation des prix!
Dans le film le Jour d'Après, alors que des jeunes gens essaient de se réchauffer dans la bibliothèque de New-York, alors que la ville est prise dans les glaces et la neige... ils s'apprêtent à brûler une bible de Gutenberg dans un feu, juste avant qu'elle ne soit sauvée par un des personnages.
H
Dans les années 20, un libraire de New-York, Gabriel Wells, qui possédait un exemplaire endommagé, "cassa" le livre et le vendît par sections et même par page. Les pages furent vendues dans un coffret accompagné d'un essai sur l'ouvrage. Aujourd'hui, ces pages se négocient entre 20 000 et 100 000 dollars, selon leur état et leur intérêt.
Un exemplaire fût mis aux enchères chez Christie's en 1987, mais il ne s'agissait que de la partie concernant l'Ancien Testament. Il fût acheté par un japonais pour 5,4 millions de dollars. Le dernier exemplaire complet fût vendu chez Christie's en 1976, pour 2,2 millions de dollars, ce qui donne une idée de l'augmentation des prix!
Dans le film le Jour d'Après, alors que des jeunes gens essaient de se réchauffer dans la bibliothèque de New-York, alors que la ville est prise dans les glaces et la neige... ils s'apprêtent à brûler une bible de Gutenberg dans un feu, juste avant qu'elle ne soit sauvée par un des personnages.
H
Je ne désespère pas d'en trouver un jour un exemplaire complet dans un grenier que Gutenberg aurait abandonné à une soubrette pour la dédommager de lui avoir offert ses charmes....
RépondreSupprimerIl n'a pas vendu tous les exemplaires de sa Bible, parait-il.
Exténué le bibliophile...? Moi qui me disais que c'était un bon moyen d'avoir de ces livres que tout le monde veut gratuit, en hors-commerce...
RépondreSupprimerJe veux dire que ce n'est pas comme si vous aviez un métier, une famille, une bibliothèque, que sais-je..?
Dernier recensement : 48 exemplaires recensés en 2010.
RépondreSupprimerDernière vente : 1 feuillet vendu 74 000 $ en 2007.
Je me demandais, Textor, si vous sauriez reconnaitre une bible de Gutenberg au premier coup d'œil...
RépondreSupprimerHugues, pourriez vous nous ajouter à l'article la page de titre de l'ouvrage pour que nous soyons tous sur le même pied d'égalité.
Je fais les greniers de la région PACA. Pierre
La bible de Gutenberg n'a pas de page de titre! Ca, c'est déjà trop moderne pour elle.
RépondreSupprimerCe qui fait cher pour un ouvrage dont il manque la page de titre et qui a été réédité plusieurs fois par la suite ! :P
RépondreSupprimermoins cher et captivant:
RépondreSupprimerGutenberg et l'invention de l'imprimerie, une enquête. Guy Bechtel, Fayard, 1992.
Lauverjat
Le livre de Bechtel est excellent : à se demander comment on arrive à être à ce point captivé par un auteur qui se contente d'ouvrir le "dossier Gutenberg" et de l'examiner pièce par pièce.
RépondreSupprimerCa se lit vraiment très bien, et c'est très solide... Ca permet de se débarasser enfin de la mythologie qui entoure le personnage...
Merci Laverjat, je sais quoi lire désormais ce week end.
RépondreSupprimerT
On rêve devant des incomplets, des feuillets isolés...
RépondreSupprimerJe perds tous mes repères, moi.
Montag
je connais un collectionneur qui possède quelques pages de la Bible de Gutenberg. J'ai pu avoir entre les mains, moi, simple mortel, l'espace d'un instant trop court, ces pages mythiques.
RépondreSupprimerJ'en tremble encore.
Vous avez aussi dans le livre de Perrousseaux le 1er tome de l'histoire de l'écriture typo.. pas mal d'infos sur gutenberg.
RépondreSupprimerIl explique bien le contexte et la séparation de Fust et gutenberg.
Bien à vous.
Sandrine
@ Frederick
RépondreSupprimerÇa vaut bien un petit billet non? Pour les autres pauvres mortels, j'entends.
Il est comment le papier, on ressent quoi, etc.
Faîtes le Livingstone quoi!
Olivier
"trouver un jour un exemplaire complet dans un grenier que Gutenberg aurait abandonné à une soubrette pour la dédommager de lui avoir offert ses charmes.... " celle-là je la garde Textor... pour les annales du bibliophile gaulois ! ;-)) un livre à faire...
RépondreSupprimerSinon, je crois avoir vu il y a de cela plusieurs années un exemplaire complet de cette mythique Bible au musée Plantin à Anvers (Belgique). Je ne saurais dire s'il était là pour une exposition temporaire ou s'il fait partie des collections de ce riche et passionnant musée, mais ce que je me souviens c'est que les volumes étaient sous un cube de verre dont chaque paroi faisait au moins 2 cm d'épaisseur avec des alarmes infra-rouges et des caméras partout dans la salle... bref, je n'ai pu repartir avec... mais c'était tentant...
B.
c'était il y a trop longtemps pour que je puisse décrire précisemment les sensations. Ce qui m'a frappé, c'est la qualité extraordinaire du papier et de la typographie. Un moment d'histoire dans les mains, le graal du bibliophile, dans des mains privés... On se dit... mais alors, je peux l'acheter ! On retombe ensuite. Très bas. Trop bas. je suis allé au musée Gutenberg de Mainz comme pour prolonger cet instant. Le reste, je ne m'en souviens plus.
RépondreSupprimerLa bible exposée au musée Plantin (un voyage incontournable) est la Bible dite de Bamberg imprimée vers 1461, à 36 lignes, avec du matériel venant de Mayence mais pas par Gutenberg. Elle est un peu plus rare cependant, 13 exemplaires dans le monde.
RépondreSupprimerLa 42 lignes de la Bnf avait été exposée il y a quelques années sur le site de Richelieu.
Lauverjat
Merci Lauverjat d'avoir justement corrigé mes souvenirs plus qu'approximatifs... quoiqu'il en soit je me souviens qu'elle était bien protégée cette Bible de Bamberg !! et même si Gutemberg n'y était pour rien... j'en aurais bien fais mon affaire.
RépondreSupprimerB.
Gutenberg en est cependant le père, il avait au moins fabriqué les caractères, un "DK-type" refondu et l'encre. La Bamberg est en 3 volumes. Tous les exemplaires connus sont sur papier. Elle reproduit le texte de la 42 lignes avec ses coquilles!
RépondreSupprimerChristophe Plantin avait acheté cette bible vers 1560 pour préparer la publication de sa "Biblia Regia".
Lauverjat
Tiens, c'est curieux, Gutenberg faisait de la location de matériel ? Je croyais qu'il avait protègé son invention par 15 brevets et que ses collaborateurs prêtaient serment sur la Bible (à 42 lignes)de ne pas dévoiler ce secret.
RépondreSupprimerVous voulez un tuyau de fauché pour avoir à bon compte une impression de Gutenberg à la maison ? On trouve assez facilement sur le marché des éditions de Cologne de chez Ulrich Zell, imprimées avec les durandus.
RépondreSupprimerLe grand frisson pour 5000 euros.
T
Pas de page de titre, évidemment ! Mais peut-être un colophon indubitable pour déterminer l'origine de l'ouvrage ?
RépondreSupprimerSavez-vous où je pourrais en trouver une reproduction? Pierre
On trouve sur la toile un exemplaire numérisé par la Bibliothèque de Göttingen et deux exemplaires numérisés par la British Library.
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