Amis Bibliophiles bonjour,
« Les images populaires produites au XVIIIe siècle à Chartres, à Orléans, au Mans et dans d’autres centres provinciaux forment un ensemble particulièrement brillant dans le panorama des arts et traditions populaires. Tout le monde connaît La Folie des hommes ou le monde à l’envers, Le Vrai Portrait du Juif errant, l’Histoire de l’enfant prodigue, gravés à grands traits et vivement coloriés au pochoir. Ces images ont été sauvées par des amateurs éclairés ; elles ont fait l’objet d’enquêtes érudites, de publications richement illustrées et d’expositions où les conservateurs de musées et de bibliothèques ont montré tout leur savoir.
Les hommes qui produisaient ces images appartenaient à une corporation qui gravait et éditait en même temps des papiers de tenture (tirés feuille à feuille et raboutés en rouleaux) et des papiers dominotés. L’origine du mot est obscure et les domaines de la gravure qu’il recouvre sont mal définis, car les dominotiers gravaient sur leurs planches de bois aussi bien des images pieuses, historiques et allégoriques, que des papiers décoratifs à motifs répétitifs. Ils se mettaient parfois au service des fabricants d’indiennes.
Le présent livre conduit à reconnaître que papiers de tenture et dominos se confondent, sinon dans leur conception, au moins dans leur utilisation, mais c’est en général aux feuilles de dessins géométriques ou d’ornements répétés que l’on accorde le nom de “domino”.
Les spécialistes de l’imagerie populaire n’ont pas manqué d’évoquer ces dominos, mais il manquait une étude spécifique sur ces feuilles et sur l’emploi qui en a été fait pour orner et préserver les livres à leur parution; c’est l’objet du présent volume. »
Ainsi débute la préface de l'ouvrage Papier Dominotés, Trait d'union entre l'imagerie populaire et les papiers peints (France 1750-1820) qu'André Jammes consacre a sujet aux Editions des Cendres, et qui vent de rejoindre ma bibliothèque. Ecrivons-le tout de suite, c'est un délice: l'ouvrage est volumineux, un fort format carré de 250x250 mm, imprimé en couleur sur bon papier, et il contient 350 illustrations au format réalisés à parir de documents originaux.
Après une longue introduction de 32 pages, dans laquelle l'auteur retrace l'histoire de ces fabuleux papiers dominotés, on bascule dans un catalogue passionnant de ces papiers, regroupés par villes: Orléans, Paris, Chartres, Le Mans, Rouen, Caen, Dijon, Besançon, Lyon, Avignon, Metz... puis les papiers domonités non identifiés et une bibliographie.
On est frappé par la beauté de ces papiers qui sont arrivés jusqu'à nous alors que leur destin justement était d'être éphémères: pour ceux qui ne le savent pas, ces papiers recouvraient en effet les livres avant leur passage chez le relieur d'où leur insigne rareté aujourd'hui.
L'ouvrage est très beau, on se laisse porter d'un papier à l'autre et l'on se prend à regretter leur dispariton.
C'est évidemment un ouvrage à conseiller aux bibliophiles. Son tirage est limité à 999 exemplaires, et l'on peut imaginer qu'il sera rapidement aussi rare que la première édition du Manuel de Christian Galantaris.
H
Quelques détails pratiques:
564 p. (25 x 25) ; ISBN: 2-86742-176-1 ; 2010 ; 180 €.
L’un des quinze ex. augmentés d’un papier dominoté original (N. I/XV) : 450 €
Ouvrage relié. Impression couleur sur papier lessebo 150 g.
350 illustrations au format réalisées à partir des documents originaux.
Tirage limité à 999 ex.
Commandes à adresser aux :
Editions des Cendres
8, rue des Cendriers, 75020 Paris
01 43 49 31 80 - editionsdescendres @gmail.com
Les papiers dominotés de Reims sont-ils au moins signalés, à défaut d'être répertoriés ?
RépondreSupprimerJe viens de commander un exemplaire. Ce livre a l'air beau en effet. Je ne peux m'empêcher cependant de penser que le prix est un tantinet exagéré... mais bon... il est vrai que je préfère toujours mettre 188 euros dans une édition ancienne recouverte de vrai papier dominoté...
RépondreSupprimerNotez tout de même que cela ramène à 450 -188 soit 262 euros la véritable feuille de papier dominoté jointe aux 15 ex. de luxe... quand sur Ebay ou ailleurs parfois des livres recouverts de la sorte ne trouvent pas preneurs à 10 euros... Allez comprendre !
Je vous dirai mon avis à réception de l'ouvrage. De toute façon il fait partie des ouvrages qu'il faut avoir, comme le Devauchelle, le Galantaris et bientôt le Jean-Paul Fontaine (ah non ?!! je croyais... ;-)))
B.
Une édition qui semble magnifique, malheureusement hors de portée des petites bourses passionnés par l'histoire du livre... Dommage.
RépondreSupprimerPour celles ou ceux que cela intéresse, passez par votre libraire préféré, n'importe lequel.
RépondreSupprimerRemise libraire : 25 %
Frais de port forfaitaire (envoi colissimo recommandé) : 10 euros
soit 135 euros (dont TVA 5,5 %) + 10 = 145 euros
C'est déjà ça !
B.
Bertrand,
RépondreSupprimer"le Eontaine" existe déjà (Hatier, 1994).
Ainsi que la Bibliothèque de l'Image (1999)sous le titre L'Aventure du Livre du manuscrit médiéval à nos jours. Couverture différente mais corps de l'ouvrage strictement identique, même la pagination. Abis
RépondreSupprimerLe livre est très beau, c'est aussi un vrai parcours poétique, que l'on doit au travail de Marc Kopylov & André Jammes.
RépondreSupprimerEt moi qui fait de l'édition je peux vous dire que le prix n'est pas exagéré, rapport à la qualité & aux tarifs des imprimeurs...
Et c'est un ouvrage précurseur sur le sujet.
Amicalement
Nicolas M.
+1 c'est un magnifique ouvrage... De la part d'un passionné de papiers...
RépondreSupprimerBien d'accord, Nicolas, surtout avec de la quadri.
RépondreSupprimerQuant aux qualités des auteur et éditeur, il n'y a plus rien à dire, ils sont tous les deux parmi les quelques meilleurs.
Pour ce qui est de l'ouvrage lui-même, il ouvre la voie aux chercheurs, qui auront bien du mal à y ajouter quelque chose.
D'accord et pas d'accord pour le prix de ce livre. Oui le livre est sans doute très beau, beaucoup de quadri, etc. N'empêche qu'à qualité égale, les fleurs du mal de Baudelaire illustrées par les décadents est proposé à 50 euros prix public. Très épais, très luxueux.
RépondreSupprimerJe pense qu'il faut chercher le prix de cet ouvrage plutôt dans le fait qu'il n'est tiré qu'à moins 1000 ex. ce qui forcément, réduit le potentiel de rentabilité. Et le bibliophile, libraire ou autre passionné du genre est près à payer pour ce genre de livres. Le Galantaris est de la même façon, même à sa sortie très surévalué. On fait payer au bibliophile le prix de sa passion. Mais rien que de très normal dans notre monde tel qu'il va. C'est un simple constat. Mais c'est toujours bien de remettre les réalités en face des réalités. Non ?
B.
trés juste.
RépondreSupprimerSandrine.
TOUT CE QUI EST RARE EST CHER
RépondreSupprimerBien évidemment, Bertrand,mais à qui serviraient les 10 000 exemplaires qui permettraient de vendre à 30 € ? Les amateurs de papiers dominotés ne sont pas aussi nombreux.
Nous avons tous le même problème à résoudre : pourquoi veux-tu que je tire LA NRLA à 3 000 exemplaires, alors qu'il est démontré depuis deux ans que ça n'intéresse que quelques centaines d'amateurs (après un rush de curiosité pour le n°1 d'un millier de personnes).Mais dommage, en effet, car l'abonnement passerait de 42 à 15€.
Bonjour,
RépondreSupprimerNe nous énervons pas... polémique n'est jamais trés loin.
Ce type d'ouvrage est une bonne base de travail pour beaucoup de monde. Le prix à 180 euros met la barre haute pour les simples amateurs comme pour les personnes qui se font une bibliothèque technique, de travail. Quand on pense que le Devauchelle est passé de 75 euros prix de vente, à minimum 250 euros parce qu'il n'est plus édité...
Je l'ai eu, je l'ai prèté... et je ne l'ai plus...
L'exemplaire à 450 euros, c'est pour les collectionneurs, non?
Je ne perd tout de même pas de vu que cela semble rester un travail de synthése important.
connaissez vous ce livre là:
decorated paper designs 1800 from the koopsmarcus collection
pepin press. vendu avec un DVD qui reprend les motifs des papiers mis en photo pleine page. Pas de discours dans ce livre, juste des photos pleines pages;
Intéressant pour la documentation.
Je ne me souviens m^me pas du prix d'achat parce que j'ai craqué dessus quand une amie me l'a proposé.
Bonne journée; Bien à vous
Sandrine.
>> "polémique n'est jamais trés loin."
RépondreSupprimerComme dirait l'autre :
"trêve de polémique, Victor!"
:-))
RépondreSupprimerSandrine.
Moi qui avais déjà les deux nouveaux volumes du Peyrousseaux (moins chers) sur ma liste d'achats... Et le "Galantaris" sur lequel il faudrait que je mette la main un jour (ou alors j'attends google books...).
RépondreSupprimerQue faire? Comme disait l'autre (1902).
Olivier
Allez, un peu de polémique détend…
RépondreSupprimerFaut pas poussez mémé dans les
orties, 180 euros c’est le prix d’un repas à 4 dans un restau moyen qui dure à peine 1 heure et demi, à s’ennuyer avec des amis qui savent même pas reconnaitre une onciale d’une batarde, et qui prennent Hugues de Saint Victor pour le coiffeur de Textorinette !
Alors que cet ouvrage, ce sont des heures et des jours de plaisir …
:-), qui ne dit mot, consent.
RépondreSupprimerBonne journée Sandrine.
Mais bon, un repas à 4 à 180, tant qu'à aller au restaurant ... peut mieux faire.
A Sandrine,
RépondreSupprimerLe Devauchelle était vendu 550 FF (et non 75 €) en 1995, ce qui était très cher : par rapport à l'évolution du prix de la baguette, après le passage à l'euro,le Devauchelle vaut bien
250 €.