Amis Bibliophiles bonjour,
Le vol de livres fait frémir le bibliophile mais avouons que la probabilité de se faire voler un livre dans sa bibliothèque reste très faible, alors qu'elle est beaucoup plus forte dans les bibliothèques publiques ou universitaire, et cela encore plus lorsqu'elles sont confiées à des mains peu scrupuleuses.
Une nouvelle bibliothèque prestigieuse a fait les frais d'un vol important, la bibliothèque Girolamini de Naples, et une nouvelle fois les coupables travaillaient pour l'institution. Mais revenons aux faits...
Peu après la réouverture de la bibliothèque Girolamini de Naples, en avril 2012, son conservateur, Marino Massimo de Caro, annonçait que 1500 ouvrages étaient portés manquants, ce qui provoqua la fermeture de la bibliothèque par le procureur de Naples le 20 avril. Le conservateur fût également suspendu et fît l'objet d'une enquête.
Le 18 mai dernier, 1000 livres, dont 240 portaient le tampon de la bibliothèque Girolamini étaient retrouvés stockés dans la maison de Marino Massimo de Caro à Verone... et le 24 mai, M. de Caro et quatre complices étaient arrêtés pour détournement; un mandat étant lancé pour un 5ème complice. Rapidement, Marino Massimo de Caro confessa le vol de milliers d'ouvrages du 15e au 17e siècle et aida la police à essayer de les retrouver.
Un certain nombre d'entres furent confisqués par les autorités à Munich (16), Londres (28), New York et Tokyo.
Selon les estimations et en fonction des confessions de Marimo Massimo de Caro on évalue le nombre total de livres volés à plus de 1500 mais aucune liste définitive n'a été publiée par les autorités italiennes jusqu'à aujourd'hui.
Une partie de ces livres peuvent être identifiés grâce au tampon rouge qu'ils portent, mais tous n'étaient pas marqués.
Les autorités italiennes ont fait appel à l'assistance d'Interpol. Si vous croisez un de ces livres, vous pouvez entrer en contact avec la ILAB.
Une nouvelle fois cela ne fait que me conforter: je ne ferai jamais don de mes ouvrages à une bibliothèque, il connaîtront plutôt le feu des enchères, pour aller vivre une nouvelle et belle histoire avec un autre bibliophile.
H
Ces vols dans les bibliothèques publiques sont très néfastes à la bibliophilie car ils contribuent à déprécier la cote des ouvrages par l'accroissement de l'offre par rapport à la demande....
RépondreSupprimerTextor
Louons alors les souris et les vers qui agissent dans le sens inverse !
RépondreSupprimerUn scandale... tout à fait d'accord avec Hugues, mais livres trouverons les feux des enchères et l'amour de vrais amateurs plutôt que l'oubli et l'estomac de bibliothèques municipales.
RépondreSupprimer"mes" livres... non mais !
RépondreSupprimerun conseil : ne pas écrire de messages lorsqu'on est fatigué... vous me pardonnerez les fautes dans mon commentaire. J'ai honte, mais je suis lessivé.
RépondreSupprimerD'ailleurs est ce qu'il n'est pas mieux pour ces livres de rejoindre les bibliothèques privées plutôt que de se dessécher dans des bibliothèques publiques qui manquent de moyens ?
RépondreSupprimerTout à fait d'accord avec Frédérick et sebV.
RépondreSupprimerTextor, je ne comprends pas votre message. Ces livres qui disparaissent devraient au contraire accroître la côte des livres restants et non la déprécier ?
RépondreSupprimerIl me vient une question dédiée aux professionnels participant souvent aux enchères : vérifiez-vous parfois (ou toujours) l'origine des oeuvres que vous achetez afin d'éviter de vous retrouver en possession d'un livre volé ?
Cordialement,
Adrien B.
Le vol bibliophile (dans ces collections publiques qui pourrissents - pas toutes certes) est le seul vol que je serai capable de faire avec celui pour subsister si je me retrouvais sans rien. Pas pour m'enrichir, mais pour enrichir ma bibliothèque. Et quand je vois le peu de cas que font certaines bibliothèques de trésors qu'elles possèdent, je peux vous dire que je pourrai presque le faire au grand jour!
RépondreSupprimerUn bibliophile anonyme ;)
@Ådrien. Mon message voulait dire que les livres volés aux fonds publics retrouvent le marché libre – à supposer que les voleurs les revendent, évidemment – imaginez 1000 incunables sortis de la BNF et vous verrez la cote de ces ouvrages, déjà en chute libre, s’effondrer encore davantage. Il faut donc espérer que nos bibliothèques publiques soient bien gardées.
RépondreSupprimerT
Merci de votre réponse Textor. J'étais resté sur un vol pour enrichir une collection... et non un compte en banque.
RépondreSupprimerAdrien B.
quel est le temps moyen de rotation d'un livre en mains privées ? une génération, soit 20-30 ans ? sans parler des extrêmes, comme le dernier livre que nous a présenté Hugues, ou d'autres exemplaires, qu'on voit une semaine en SVV, la semaine suivante sur ebay. Mais de toutes façons ces livres passent et repassent sur le marché... il suffit d'être patient (et de vivre vieux...)
RépondreSupprimerJe suis très étonné par les commentaires que je lis. A vous lire, l'idéal "pour un livre" serait donc la conservation égoïste d'un bibliophile qui ne le lira souvent même pas ? (c'est connu, et que celui qui a lu tous les livres anciens qu'il a achetés me jette la première pierre). Il me rappelle cet épisode (véridique) vécu chez un grand libraire parisien, éminent expert, et soi-disant connaisseur, qui me soutenait mordicus que Crébillon et Crébillon fils étaient un seul et même auteur.
RépondreSupprimerEt l'accès des trésors de notre culture offerts au plus grand nombre ?
Et le patrimoine commun ?
Et les possibilités ouvertes à la recherche ?
Que faites-vous de cela, au prétexte (faux, et montrant seulement que vous n'ayez pas mis les pieds dans une bibliothèque publique depuis 25 ans) que bibliothèque publique = endroit inutile et poussiéreux ?
Je ris, à lire certains, de la rhétorique si classiquement personnifiante du bibliophile maniaque qui fait de son livre un être doué de sensation. On n'aimerait pas être son épouse, son fils, ou son chien. Il a tout simplement oublié que le livre vaut certes, par son enveloppe, mais aussi et AVANT TOUT par les lignes qu'il contient. Que ces lignes sont celles d'hommes, s'adressant à d'autres hommes et que c'est cela qu'il faut respecter. Le reste est poussière. Mais le bibliophile, lui de se demander ce qui "serait mieux pour" son livre, s'il "vaut mieux qu'il vive ou ne vive pas", etc... Et de survaloriser la possession privée qui ne démontre que le plus navrant et le plus accumulateur des matérialismes. Il me rappelle cet heureux possesseur d'une bagnole hors de prix qui avait installé de la moquette dans son garage "pour qu'elle n'ait pas froid la nuit...
Un peu de raison, donc. L'endroit où conserver des livres rares et précieux s'appelle une bibliothèque. Quand ces livres ont un intérêt spécifique, une vocation à servir à la communauté des lettrés et spécialistes qui s'y intéressent, alors cette bibliothèque doit être publique (au moins d'accès). L'objet n'est pas le sujet ; la lettre n'est pas l'esprit.
Aux soi-disant bibliophiles de transférer leur fétichisme sur des objets de moindre valeur culturelle. (avez-vous essayé la tyrosémiophilie ? Elle procure des sensations olfactives encore plus intenses, on peut y débourser des sommes folles pour certaines pièces rares, et l'on y caresse également ces matières nobles que sont le bois de peuplier et le papier de couleur.)
(hommage à Cyrano de Bergerac, un billet qu'il aurait peut-être intitulé "Contre les bibliophiles")
@Stanislas
RépondreSupprimerLe meilleur moyen de conserver l'art est la main privée. Les musées (publiques) n'ont que trop de choses et comme ils ne peuvent pas vendre, ils accumulent. Ca s'entasse et ça pourrit. C'est un fait. Chez un particulier, la chose est plus rare, même au gré des héritages.
Concernant les bibliothèques publiques, pour avoir pénétré dans plusieurs d'entre elles, récemment, j'ai été choqué de l'amateurisme. Vous demandez des pièces inestimables, littérairement parlant, ils passent déjà une demi-heure à les chercher ne sachant même pas où elles sont. Ils vous les ramènent, sans même vous demander un papier d'identité. J'aurais pu remplacer le livre dans son emboîtage par un autre, prendre toute une correspondance, etc., tout cela sans présenter mes papiers. Ne me connaissant ni d'Eve ni d'Adam, qu'auraient-ils pu faire?
Quant à l'utopie "Et l'accès des trésors de notre culture offerts au plus grand nombre ?
Et le patrimoine commun ?", réveillez vous. Allez visiter les château avec de belles bibliothèques. Qui regarde? Qui s'émerveille? PERSONNE. Il y a eu, à Montluçon je crois, il y a quelques années un projet associatif qui avait cette utopie. Ca a tenu 2 mois.
Après, je vous rejoins totalement pour l'intérêt d'ouvrir des bibliothèques privées aux chercheurs, mais cela se fait déjà. Et, pour avoir fait des recherches, je peux vous dire que bien des personnes, sans vous connaître, et possédant des fonds importants sont prêtes à vous ouvrir leur porte, voire même à vous envoyer le fond d'archives en prêt (j'ai eu une fois le cas).
Cher Stanislas,
RépondreSupprimerles bibliothèques publiques sont utiles. Je vais souvent à la BM de Blois par exemple, moins souvent à la BNF, pour des recherches. Je constate également que le budget des BM est insuffisant; elles ont souvent le projet d'enrichir leur collection en ciblant certains ouvrages. Mais leurs coursives sont désertes, les expositions clairsemées des mêmes crânes dégarnis. J'aime les bibliothèques publiques, mais on est si peu. De plus, je pense qu'elles sont très riches de livres que personne ne va jamais voir. Il ne reste que des miettes aux collectionneurs, les plus beaux livres ne sortiront jamais des bibliothèques publiques. Il est donc inutile de continuer à goinfrer des ventres déjà pleins de miettes que les bibliophiles aiment jusqu'à faire, croyez-moi, de grands sacrifices.
Le texte ??? Mais très bientôt n'importe quel texte sera téléchargeable à tout moment sur sa tablette !
RépondreSupprimerEn bibliophilie ne reste que l'objet livre : le premier édité, le bien relié, celui qui fleure bon le XVIème, celui avec les bonnes gravures, le vélin, le grand, le petit, le tout cabossé qu'on aime quand même (tout, tout, tout vous saurez tout...).
Et ces livres n'ont ils pas traversé les siècles dans des bibliothèques privés?
L'Etat - Deus ex res publica - doit il assumer l'entière charge de la conservation du bien commun ? Je pense qu'on peut en discuter sans se renvoyer mutuellement à nos camemberts. :)
Ne pourrait on pas imaginer le développement plus important de "contrats philanthropiques" ? Dans lesquels des pièces seraient revendus au privé en échange de la bonne conservation et d'un libre accès à la recherche et/ou au public?
Ce sont des questions que je soulève sans pour autant les trancher. Il est évident que la préemption sur certaines pièces a évité des catastrophes...
Pardon, les amis, mais vos considérations sur les bibliothèques publiques me scandalisent.
RépondreSupprimerVous utilisez à tour de bras des bibliographies et des publications universitaires pour valoriser vos acquisitions. Les bibliophiles sont tributaires des chercheurs et que les chercheurs sont tributaires des bibliothèques publiques. Cherchez l'erreur.
Quels savants savent que vous possédez des trésors? combien d'entre vous accepteraient de prêter des ouvrages à des chercheurs pour qu'ils puissent travailler? Les bibliophiles d'aujourd'hui ne rendent plus service aux historiens et aux chercheurs (qui, eux, leur rendent bien service). Honte à eux.
Enfin, les considérations sur "l'oubli et l'estomac des bibliothèques municipales" (Frederick), sur les livres qui se "déssèchent dans des bibliothèques publiques qui manquent de moyen" (SebV), sur "l'amateurisme" des bibliothécaires (anonyme) sont faussement fondées. Certes tout n'est pas parfait dans les bibliothèques publiques. Certes, certains bibliothécaires ne sont pas compétents. Certes leurs moyens financiers ne sont pas ceux des marchands d'armes et de pétrole qui ont les moyens d'entretenir leurs reliures... Mais franchement : combien d'entre vous fréquentent les fonds anciens des bibliothèques? Si la fréquentation des fonds anciens était à la hauteur de leur valeur, les bibliothécaires n'auraient sans doute pas autant de mal à obtenir des moyens de la part des municipalités. Les bibliophiles qui laissent mourir les bibliothèques publiques n'ont pas de leçons à donner à leurs conservateurs qui font bien souvent un travail admirable.
J'ai déjà prété mes ouvrages pour une exposition (les dragons à la maison de la magie à Blois). Je tiens à disposition de la BM de Blois l'ensemble de mes ouvrages pour une exposition (ils le savent et les conservateurs sont venus à la maison dîner et voir les livres). Je suis en étroite collaboration avec les médiévistes de l'université d'Orléans avec lesquels j'échange informations et documents. j'estime donc n'avoir aucune leçon à recevoir et il me semble n'avoir pas dédaigné l'utilité évidente des Bibliothèques publiques. Je suis ouvert et ma collection riche d'exemplaires uniques est à disposition des bibliothèques. Le collectionneur privé qui doit sortir l'argent de sa propre poche, est plus méritant, légitime, passionné, et souvent plus érudit, que n'importe quelle institution dont on entend invariablement le doux ronronnement de l'inactivité. Je revois encore cette jeune libraire au Grand Palais, belle et hautaine, me présenter un livre à 2000 Euros qui n'en valait pas 500. Elle préférait, me disait-elle, que le livre finisse dans une bibliothèque publique. La pauvre, elle non plus, n'a rien compris, et son livre n'ira ni dans l'une, ni dans l'autre.
RépondreSupprimerJ'avais oublié à mon ami Gonzalo que je fréquente trois fois par mois le fonds ancien de ma BM depuis trois ans.
RépondreSupprimerMince! Elle était sur quel stand?
RépondreSupprimer:)
Je ne l'ai pas vue :(
Hugues
(dont la bibliothèque est aussi ouverte aux chercheurs, qui peuvent même quasiment la voir sur le blog!) :)
Elle n'a fait qu'une brêve apparition, une collaboratrice de la librairie qui m'apportait, à titre privé, un livre dont elle souhaitait se défaire.
RépondreSupprimer"j'estime donc n'avoir aucune leçon à recevoir et il me semble n'avoir pas dédaigné l'utilité évidente des Bibliothèques publiques. "
RépondreSupprimerCher Frédérick. Pardon pour la véhémence de ma réponse, mais elle est à la hauteur de la succession de commentaires tous plus désobligeants les uns que les autres à l'égard des bibliothécaires et des bibliothèques publiques. Je ne pense pas avoir tenu le discours le plus aggressif, mais vous n'étiez pas particulièrement visé.
J'avais déjà noté avec plaisir que vous fréquentez les bibliothèques. Mais cette démarche, que vous partagez avec quelqu'un comme Jean-Paul et quelques autres, reste semble-t-il exceptionnelle dans le paysage bibliophilique.
Je reste donc véhément, pardonnez-moi: on ne tire pas sur une ambulance sous prétexte qu'elle ne roule pas assez vite. Si les bibliothécaires n'ont pas assez de moyens, ce n'est pas de leur faute. Que les bibliophiles soutiennent les bibliothèques publiques plutôt que de les dénigrer. Sinon un jour, qui sait, un armateur grec (ou chinois, ou indonésien) rachètera la Joconde, prétextant qu'elle prenait la poussière, abandonnée, sans soin, dans les réserves du Louvre.
Vous avez raison Gonzalo. Mais je désespère : on est si peu nombreux, et j'ai si mal au coeur de constater ce grand désintérêt du public. Il ne faut pas oublier que "le plus grand nombre", si cher à Stanislas, est devant sa télévision. Les autres, ceux qui ne devraient pas y être, y sont quand même. J'en ai assez du grand gâchis sans âme qui s'entasse pour rien dans les bibliothèques publiques. Ne nous y trompons pas : le travail de conservation des livres par les institutions est fait, et bien terminé, à part quelques exceptions du patrimoine qui doivent être préservées. Les chercheurs y ont accès, et je dois en rajouter en affirmant que c'est parfois un parcours du combattant scandaleux (j'ai de l'expérience pour affirmer cela). Le monde change. Les gens n'ont plus de livres. Je veux dire haut et fort que cela suffit : laissez-nous à nous, collectionneurs, ce qui reste des livres en circulation. A nous, les derniers représentants d'une espèce éteinte. Les chercheurs, dont je suis également, n'auront pas assez d'une vie pour écumer les bibliothèques publiques du monde entier. Alors, moi, cher Stanislas, les grands discours sur les vertues du collectivisme, dans ces conditions, je préfère vous laisser convaincre qui voudra bien écouter, un discours qui fût. N'y voyez pas, je vous en prie, une marque de dédain, simplement une grande lassitude. Vous comprendrez aussi que je préfère aller boire un coup avec Gonzalo : il est plus modéré, on pourra discuter.
RépondreSupprimerAhaha, je vois que mon petit accès de provocation casuistique sur les coups d'une heure du matin n'a pas laissé indifférent ! C'est bien : c'était le but !
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Gonzalo que je remercie de m'avoir prêté sa voix, et avec qui je partage probablement... quelques idéaux, encore ?
Mon billet d'humeur n'avait d'autre but que d'insister sur :
1. le fait que les conservateurs des bibliothèques sont quoiqu'on en dise, des gens compétents. Souvent plus que les collectionneurs (à l'exception notable de Frédérick qui devrait vite postuler à la direction de la BNF;), et toujours plus que les vendeurs.
2. La nécessité d'y installer des choses rares (ce qui est loin d'être le cas de tous les livres "prisés" et qui laisse donc de belles trouvailles aux bibliophiles.
3. Le fait que non, une institution publique n'est ni un lieu où ça "pourrit", "s'entasse", ni un "ventre plein de miettes". Conceptions à réévaluer, messieurs : vous ne diriez pas cela d'un musée.
Pas d'accord à SebV qui, si j'en crois son argument, puisque les livres sont à présent "reproduits" (tous ? en êtes-vous si sûr ?) ne rechignera pas à céder la Joconde à un émir du Qatar en échange d'un joli lot de cartes postales qui la représente ?
Me reste à vous souhaitez à tous un bel été ! Et je retourne à la lecture de mes "Lettres satiriques et amoureuses" (lecture que je vous recommande, même en édition pas originale !)
Finalement, cher Stanislas, venez boire un coup à la maison si vous passez dans ma région.
RépondreSupprimerNe faites pas de moi le fossoyeur des bibliothèques publiques et je vous remercie de considérer les nombreux points d'interrogation dans mes messages. ;)
RépondreSupprimerMon propos a été peut être mal compris: l'opposition qui est faite entre collection privé et bibliothèque publique n'est pas raison car aucune des deux n'est vertueuse à priori.
Non je ne pense pas que le passage de quelques livres vers la sphère privée soit un drame (un vol reste par contre un vol). Vols qui n'auraient peut être pas lieu si la perméabilité public/privé était plus grande ?
Il faut à mon avis encourager la philanthropie (comme on peut déjà le voir dans le patrimoine architectural).
Et loin de moi l'idée de dénigrer la communauté des chercheurs dont je fus, ou leur travail. Mais je connais aussi les moyens dont on y dispose et la défiance qui y règne vis à vis du privé.
Je dirai par contre aux bibliophiles qui claquent leur porte au nez des chercheurs, qu'ils se privent de rencontres intéressantes au cours desquelles le bibliophile en apprend souvent plus que le chercheur.
Pour répondre à Stanislas avec qui au moins nous partageons le goût pour les questions polémiques : si la Joconde n'est pas dans ma cuisine, peu importe ! ;)
Dans les musées aussi de nombreuses choses pourrissent, je maintiens mon propos. Quand vous êtes allés dans des réserves, marchant sur des tableaux (parce que vous ne pouvez faire autrement), longeant des tapisseries XVIII° atteintes par un champignon, vous avez tout compris. ;)
RépondreSupprimerConcernant l'intérêt des bibliothèques publiques, c'est plus ces collections qu'on cède aux musées pour se laisser un nom qui m'ulcère que les achats d'une bibliothèque. La bibliothèque qui achète un livre, c'est qu'elle en a besoin. Vendre à la BNF une édition non répertoriée à la BNF est encore possible (vécu). A ce jour, je n'ai vendu qu'à des bibliothèques spécialisées.
En revanche, pour les dons, ça pourrit, et même pour des choses très intéressantes (et là, j'ai plein d'exemples, livres ou autres)
Et concernant les recherches, il est évident que c'est une mine d'or pour nous. Je fais des recherches actuellement, pour le plaisir, sur deux sujets très précis et inédits et c'est sûr que sans ces bibliothèques, je n'aurais jamais eu accès à cela, mais j'ai quand même vu un amateurisme profond dans certaines bibliothèques, venant plus du fait des employés mal formés d'ailleurs.
Enfin, dans ma bibliothèque, il n'y aurait que 2 ou 3 livres qui pourraient réellement intéresser des chercheurs. Je ne veux pas les montrer, mais c'est parce que justement c'est là-dessus que je fais mes recherches et je ne vais pas abandonner mes scoops pour qu'un autre se charge d'en prendre la paternité ;)
Toujours le même anonyme
PS:
RépondreSupprimerun problème à mon avis est que les musées et bibliothèques ne peuvent revendre facilement leurs objets. Et ils sont aussi encombrés pour rien. Par exemple, la BNF achète un livre. Trois ans plus tard, un autre exemplaire bien mieux [du point du vue conservation] est acheté. La BNF devrait pouvoir le revendre facilement.
Un autre exemple plus précis. Le musée veut développer une salle sur l'art X et achète un tableau de l'artiste Y, ce qu'elle trouve. 10 ans plus tard, un tableau rentrant parfaitement dans le cadre, de cet artiste Y est trouvé et acheté. Le premier tableau ne peut être vendu.
C'est comme les dons qui étaient faits sous l'ancien régime à la bibliothèque royale. Cela donnait lieu à de grandes ventes aux enchères avec les doubles, qui portaient un cachet. Cela devrait être possible aujourd'hui et en plus refinancerait les musées
Bonsoir,
RépondreSupprimerHélas monsieur Stanislas Goëmon, les bibliothèques publiques n'ont guère favorisé l'édition, la gravure, la production littéraire, la reliure ni aucun des arts du livre. Si je conçois bien leur rôle de préservation et de mise à disposition du public, il n'en reste pas moins que, jusqu'à une date récente les initiatives de production n'étaient pas du tout de leur fait. De plus, maintes fois des bibliophiles ont recueilli, collectionné et restauré des livres jusqu'alors ignorés des collections publiques. Je ne vois donc pas sous quel prétexte elles pourraient prétendre à tout serrer dans leurs murs, sinon par théorie collectiviste qui risque bien d'être un peu morne.
Les archivistes ont parfois ce travers: "toutes archives sortent d'un dépôt public"; à l'évidence non.
Pour le reste, des bibliophiles fréquentent les fond anciens, j'en suis et des libraires aussi d'ailleurs. Souvent au grand plaisirs des bibliothécaires qui voient l'occasion de sortir des livres depuis longtemps délaissés. Nombreux parmi ceux qui s'expriment ici ont ouvert leurs collections, publié leurs recherches et partagé leurs découvertes.
Hugues a activement créé deux médias dans ce sens "La Nouvelle revue des Livres Anciens" et ce blog.
Je croîs le temps venu pour les amoureux du livre de faire front ensemble, bibliophiles et conservateurs.
Lauverjat
Juste pour détendre l'atmosphère (et même si ce n'est pas de conservateurs de fond ancien dont il s'agit) : http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=WHeAqB9bZU0
RépondreSupprimerOlivier
PS : à quand un Bref, je suis bibliophile?