Pierre Varignon (1654 -
1722) est un des géomètres français les plus célèbres de son temps. Il étudie
la théologie et la philosophie au collège jésuite de Caen avant d'être ordonné
prêtre. À son arrivée à Paris en 1686, il se consacre à l'étude des
mathématiques, enseigne cette matière au collège Mazarin de Paris et devient
membre de la section de géométrie de l'Académie royale des sciences en novembre
1688. Il en est nommé premier titulaire par Louis XIV, le 28 janvier 1699. De
1710 à 1719 il est sous-directeur, puis directeur de cette Académie. Il est élu
à l'Académie de Berlin en 1713 et à la Royal Society en 1718. La correspondance
qu'il a entretenue avec Leibniz, Newton et surtout les frères Bernoulli lui a
permis de devenir, de concert avec le marquis de l’Hôpital, l’un des promoteurs
les plus actifs de l’introduction en France du calcul différentiel et intégral,
créé par Leibniz. Ses disputes sur le sujet avec Michel Rolle sont restées
célèbres.
Le nom de Varignon est
également resté attaché à une figure géométrique, le parallélogramme de
Varignon : lorsqu'on joint les milieux d'un quadrilatère convexe, on obtient un
parallélogramme. Varignon fut aussi le
premier à utiliser le calcul différentiel dans certains domaines de la
physique. Il est un des pères de la cinématique moderne par sa formalisation,
dans deux communications à l'Académie Royale des Sciences, des définitions de
la vitesse instantanée et de l'accélération. Il prouve notamment que la seconde
est la dérivée de la première. Il est aussi l'inventeur du premier manomètre en
1705.
Projet d’une nouvelle
mécanique avec un examen de l’opinion de M. Borelli...
Paris, Vve
E.Martin et J. Boudot. 1687. EO.
1 volume in-4 ; (18), 133,
(3) pp, 13 pl.
Dans ce premier ouvrage
Varignon démontre la règle de la composition des forces concourantes énoncée
par Stevin (règle du parallélogramme). Dans la deuxième partie, Examen de
l'opinion de Borelli*, qui critiquait les idées de Stevin, il se prononce en
faveur de Stevin, tout en reconnaissant l'importance des travaux scientifiques
de Borelli. Cet ouvrage fut repris dans les Acta Eruditorum de 1688.
*Giovanni Alfonso Borelli
publie en 1667 De vi percussionis, en 1670 De motionibus naturalibus
a gravitate pendentibus liber, et en 1680 De Motu Animalium. Une
édition paraît en 1686, sous le titre De vi percussionis, et motionibus naturalibus
a gravitate pendentibus, sive… de motu animalium… accurante [J. Broen,
Lugduni Batavorum, Petrum Vander Aa ;
1 volume in-4, frontispice, (14), 262 pp, 6 pl, (22) pp.]
Nouvelle mécanique ou
statique, dont le projet fut donné en 1687...
Paris, C.
Jombert. 1725. EO.
2 volumes in-4 ; (28), 387,
(1) pp, 28 pl. - (4), 478, (2) pp, 36 pl.
Varignon peut être considéré
comme l’un des fondateur de la mécanique analytique : il introduit le
calcul différentiel en mécanique. Dans deux communications à l’Académie des
Sciences il définit la vitesse instantanée (5 juillet 1698) et l’accélération
(20 janvier 1700).
Varignon traite la statique
à l’aide de la règle du parallélogramme et énonce le théorème des moments qui
peut s’énoncer : Le moment en O de la résultante de plusieurs forces
concourantes en un point O est égal à la somme des moments en O de ces forces.
Varignon travaillait à cet
ouvrage à sa mort en 1722. Fontenelle , à qui Varignon avait légué ses papiers,
a remis ce traité à M. de Beaufort, Académicien, qui s’est chargé du soin de
cette édition avec M. l’Abbé Camus. Le traité est précédé de l’éloge de
Varignon par Fontenelle.
Premier volume : Lemmes pour
l’intelligence des sections suivantes – Des poids soutenus avec des cordes
seulement, en quelque nombre qu’elles soient, et pour tous les angles possibles
qu’elles peuvent faire entre elles – Des poulies et des moufles, soit que le
centre de ces poulies demeure fixe, ou qu’on le suppose mobile ; et pour
toutes les directions possibles des puissances ou des poids qui y seront
appliquez – Du tour et des autres machines qui y ont rapport – De toutes sortes
de leviers, de quelque figure, de quelque espèce, et dans quelque situation
qu’ils soient, et pour toutes les directions possibles des puissances, ou des
poids qui y sont appliquez.
Second volume : Des poids soutenus
sur des surfaces inclinées – De la vis – Du coin – Corollaire général de la
théorie précédente – De l’équilibre des liqueurs. A la suite de ce traité se
trouve une importante seconde partie « où l’on applique la théorie
précédente à la résolution de plusieurs problèmes ; à la démonstration de
quelques machines, et à l’examen de l’opinion de M. Borelli, sur les propriétez
des poids suspendus par des cordes. »
Certains exemplaires ont un
portrait et une planche 49 bis non signalée au 3ème feuillet du tome
II.
Traité du mouvement et de la
mesure des eaux courantes et jaillissantes...
Paris, Pissot.
1726. 2ème édition.
1 volume in-4 ; (12), 128
pp, 5 pl.
Ouvrage posthume, publié par
l'Abbé Pujol qui en avait trouvé le manuscrit à la mort de Varignon. Les
quarante-huit premières pages sont consacrées à un Traité préliminaire
du mouvement en général. La première édition date de 1725.
Bernard
"lorsqu'on joint les milieux d'un quadrilatère convexe, on obtient un parallélogramme". Ou coment la science devient un jeu d'enfant avec Bernard !
RépondreSupprimerTextor
Pierre Varignon : encore un personnage important dont j'ignorais l'existence. Mais nous sommes là pour apprendre!
RépondreSupprimerRolle est plus connu grâce à son théorème.
René