Amis Bibliophiles bonsoir,
Chacun connaît les grandes signatures des relieurs de la Restauration, Simier, Thouvenin, Ginain, Vogel ou encore Purgold, (bien que la production de ce dernier semble moins considérable en quantité que sa réputation). Tous sont abondamment cités par les spécialistes de la reliure et les bibliophiles.
Messier, en revanche, est un relieur parisien de l’époque romantique sur lequel les bibliographes sont laconiques. Certes il ne fréquente pas comme ses prestigieux confrères les Expositions des produits de l’industrie en vogue sous la Restauration.
Voltaire, 1816, : Librairie Du Cardinal /Livre-rare-book.com |
Je n’ai pas trouvé sa naissance ni même son prénom. Peut-être ce Jean-Baptiste Messier maître doreur à Paris qui épouse le 24 novembre 1774 Marie Louise Mardelle est-il de sa famille ? Ou cet autre Messier qui enseigne, à la fin du XVIIIe siècle, à Tournai, la buffleterie et peut-être la reliure, à Donat Casterman, futur relieur imprimeur libraire?
Il exerce en tous cas 13, rue des Marais-Saint-Germain à Paris, de 1826 à 1842. Cette ancienne rue porte actuellement le nom de rue Visconti. Aussi faut-il observer que le relieur Doll exerçait à cette adresse jusqu’avant sa retraite en 1825. Cependant en 1826 et 1827 on y trouve aussi brièvement un autre relieur du nom de Chaumont. S’agit-il d’une association fugitive ? L’étude des fers employés par Messier permet cependant d’identifier du matériel employé précédemment par Doll (à la réserve de pouvoir comparer les livres des deux
relieurs simultanément).
Œuvres Millevoye, 1827, librairie Gribaudo Vandamme |
A la même adresse exerce encore Charles Motte un imprimeur lithographe. Messier affectionne le veau glaçé. Il orne les plats d’un encadrement de filet au noir, à froid ou doré, doublé à l’intérieur d’une roulette de palmettes dorée ou à froid. Le plus souvent il pousse au centre une plaque restauration. La variation de l’usage des combinaisons au noir, à froid ou doré multiplie les compositions avec un nombre de fers et de plaques réduit. Les
coupes sont ornées de roulettes ou de filets hachés dorés. Les caissons du dos présentent parfois un fleuron serti dans un double ou triple encadrement de filets dorés. Au final, ses décors ne diffèrent pas de ses concurrents de l’époque tels Duplanil ou Simier.
Ses livres sont cependant très soignés et bien équilibrés, « agréables à tripoter » comme dit Beraldi. Le bibliophile Jean-Baptiste Tenant de Latour, ancien bibliothécaire du roi, parle de lui comme de « mon excellent relieur, l’honnête Messier » en 1827. Jean-Baptiste Huzard le fait travailler, ainsi que Laurent de Bure, libraire-éditeur, sur ses classiques français de la Bibliothèque de l’Amateur au format in-8. De Bure propose en effet ses livres reliés par les artisans en vue du moment Simier, Germain-Simier, Thouvenin, Caron, etc.
Pour autant Messier avait-il la faveur de l’élite des bibliophiles de l’époque? Le sondage auquel je me suis livré laisse apparaître sa signature sur une très large majorité de livres contemporains. On lui reproche aussi d’avoir outrageusement rogné pour en dorer les tranches un manuscrit sur peau de vélin mais cette pratique tient à son époque.
En 1842 Messier cesse son activité, reprise sur place par Prévost jusqu’en 1849 et dont la carrière nous est encore plus obscure.
Lauverjat
Balzac avait son imprimerie deux pas de porte plus loin (17, rue des marais) de 1826 à 1828
RépondreSupprimerIl signait ses reliures à quel endroit de l'ouvrage ? Queue du dos ? Garde ? Pierre
RépondreSupprimerSeuls deux ouvrages semblent signés en bas de caisson. Pierre
RépondreSupprimerSes livres comme selon l'usage des relieurs de l'époque sont signés en queue. Tous ceux présentés ici sont signés mais on ne signe le plus souvent que le tome premier. (Quoique Simier ou Thouvenin signent parfois le premier et le dernier tome d'une série).
RépondreSupprimerLauverjat