mercredi 31 octobre 2007

L'odeur des Livres : la solution!!!

Amis Bibliophiles Bonsoir,

C'est un sujet que nous avons déjà abordé et sur lequel les avis divergent : si je le pouvais je débarrasserais mes très rares livres odorants de cette petite odeur désagréable, alors que certains d'entre vous adorent cette flagrance, et se passent tous les matins un vieux broché 19ème un peu "pourri" sous les bras avant d'entamer leur journée.
Quand j'avais l'honneur de servir la Royale (autres temps, autres moeurs), l'officier général dont je portais le sabre avait l'habitude de poser 3 questions au jeune appelé officier que j'étais, lorsque nous débattions de sujets divers, dont naturellement des ventes de frégates à Taiwan ou la sécurité du pays : "A quoi ça sert? Combien ça coûte? Que font les américains?".

Ces paroles me reviennent souvent et sont tout à fait d'actualité puisque sans verser dans l'atlantisme, ce sont encore nos amis américains qui apportent les solutions à ces questions des odeurs...

Pour ceux qui n'aiment pas les odeurs de livres anciens, les yankees ont en effet inventé le spray anti-odeurs. Thank you!

Pour ceux qui en raffolent et n'en ont jamais assez, une nouvelle invention vient de voir le jour : le sticker qui diffuse une odeur de livre ancien, inventé et proposé par le site américain www.cafe-scribe.com. Le site est destiné aux étudiants et aux lecteurs qui achètent des e-books mais auxquels l'odeur caractéristique manque tant : ils peuvent désormais coller le sticker (pardon l'académie, l'autocollant) sur leur ordinateur, et lire en odorama... Je suis allé sur le site, mais pour voir le sticker, il faut s'inscrire, et je confesse que je n'en ai pas eu le courage... Nice, isn't it?

A quoi sert? Enlever ou ajouter des odeurs de livres anciens, selon les goûts de chacun.
Combien ça coûte? Pas grand chose : un spray ou un sticker.
Que font les américains? Ben, ça justement, Amiral.

C'est bien. Rompez!

A vos ordres.
H

Image : je joins cette image que j'adore, destinée à récolter des livres pour les boys! (ou serait-ce un Tommy?)

Quelques petites choses...

Amis Bibliophiles Bonjour,

Plusieurs choses :

1. Bienvenue à "Une Princesse", et merci beaucoup pour son commentaire.

2. Comme vous pouvez le constater, la capricieuse carte et de retour, elle a été consultée 6600 fois, vous avez été. Vous êtes plus de 500 à avoir renseigné la carte (c'est bien), mais seulement une vingtaine à avoir créé un profil (c'est moins bien!)

3. J'aimerais vous proposer à nouveau des expositions de reliures ou d'ex-libris. Aussi, je suis preneur de tout visuel qui vous semble intéressant. Vous pouvez l'envoyer à : blog.bibliophile@gmail.com.

H

mardi 30 octobre 2007

Paul Bonet était la solution...

Amis Bibliophiles Bonjour,

La réponse à l'énigme d'hier était Paul Bonet. Vous fûtes nombreux à m'envoyer des emails et je vous en remercie. Certains de vous m'ont proposé Bradel, Marius Michel ou même Hetzel, mais c'est Olivier qui le premier est revenu vers moi avec la bonne réponse. Bravo à lui.
Paul Bonet (1889-1971) est un artiste et un technicien du livre moderne, rendu célèbre auprès des bibliophiles par ses reliures d'art mais aussi par ses maquettes de reliures industrielles. Un bibliophile pourra donc aussi bien croiser l'une de ses reliures d'art qui se négocient en général fort cher, que des cartonnages dits "sur la maquette de Paul Bonet", qui sont en fait des titres de la maison Gallimard.

En effet, entre 1941 et 1967, Gallimard fait paraître 552 titres sous une présentation inhabituelle. Contrairement aux couvertures en papier des exemplaires du tirage ordinaire, ces livres ont une reliure cartonnée, parfois recouverte de toile de lin, et ornée d'un décor original. Les projets de couverture sont conçus par différents artistes, mais la plupart d'entre eux sont l'œuvre de Paul Bonet ou du peintre Mario Prassinos.

Quand on lui demande de participer à cette expérience, Paul Bonet est déjà un relieur renommé. Les décorations de reliures qu'il va créer pour cette série de cartonnages, ressemblent donc fortement aux créations uniques qu'il a déjà dessinées pour des reliures faites à la main. On y retrouve le même esprit. Ces versions populaires font rapidement connaître son travail auprès d'un plus large public. Pour une reliure unique, il aurait procédé à des incrustations en cuir de diverses couleurs ; dans le cas des « cartonnages de la Nrf », le décor polychrome est imprimé en plusieurs passes.

Les titres concernés ne sont pas uniquement des premières éditions, mais aussi des rééditions (à l'occasion d'une édition définitive ou d'une simple recomposition de l'ouvrage) et des premières traductions, qui sont ainsi revêtues d'une couverture plus moderne. De nos jours, « les années 50 » suscitant à nouveau un vif intérêt, ces reliures industrielles sont désormais très recherchées par les collectionneurs.
Une bibliographie a été consacrée à ces éditions par le libraire J.-E. Huret.

H
Images : trois reliures d'art de Bonet et un cartonnage

lundi 29 octobre 2007

Enigme du lundi...

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Voici votre énigme du lundi... Saurez-vous retrouver ce personnage important de la bibliophilie?

Relieur majeur, j'ai participé à l'une des étapes importantes de l'histoire de la reliure française, et mes reliures sont aujourd'hui très recherchées. Elles sont de deux types et les prix diffèrent significativement entre ces deux types.

Mon nom est d'ailleurs souvent associé à celui d'un autre artiste dans le cadre de cette évolution importante de la reliure.

On me retrouve très régulièrement sur ebay, mais c'est rarement pour la partie la plus "noble" de mon travail. Mes pièces maitresses, elles, s'arrachent dans les plus grandes ventes. Hugues a déjà évoqué mon travail.

Qui suis-je?

Un indice? 552.

Vous avez la réponse : blog.bibliophile@gmail.com

H

dimanche 28 octobre 2007

Identification bis...

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Un jeune et sympathique bibliophile débutant aimerait savoir si nous sommes capables d'identifier les armes ci-dessous...

Merci pour lui.

Titre de l'ouvrage : SUETONIUS TRANQUILLUS et in tum commentarius exhibente Joanne Schildio. Editio secunda. Lugduni batavorum (Leyde), ex officina Francisci Hackii, 1651, in-8.

H

Identification des armes les playboys?

Amis Bibliophiles Bonjour,

Ce message me fait mentir immédiatement, lorsque j'écris que j'achète moins sur ebay ,puisque je vous sollicite aujourd'hui pour identifier les armes frappées à froid sur un petit ouvrage que j'ai acheté la semaine passée sur ebay.
Il serait tentant de l'affirmer, mais ce ne sont pas les armes de Hugh Hefner, propriétaire de Playboy, et l'ouvrage ne provient pas de la bibliothèque de la Mansion... mais alors qui?

Un comte semble-t-il? Mais lequel? En sauriez-vous plus?

L'ouvrage est une édition 18ème de Gulliver, et j'ai craqué justement pour ces armes animales...

Auriez-vous une idée?

H

samedi 27 octobre 2007

Un petit tour sur ebay

Amis Bibliophiles Bonjour,

Il fait trop froid pour aller à Brassens ou sur les quais... Je vous propose plutôt un petit tour sur ebay. Comme d'habitude il vous suffit de cliquer sur les liens...

Côté 17ème, une impression genevoise de Justinien (1583), dans une reliure qui n'est pas aux armes, contrairement à ce que dit le vendeur, mais plutôt avec un ombilic. Le prix n'est pas excessif du tout au moment où j'écris ces lignes (127 euros).

Justinien de 1583, avec une belle reliure

Un superbe atlas du département de la Normandie, par Tassin, 1620, avec 22 plans et cartes (101 euros au moment où j'écris ces lignes).

Bel atlas 17ème de la Normandie

Autre bel ouvrage malgré quelques défauts évidents : l'Emblemata d'Alciat, ici dans une édition du 16ème (72 euros pour le moment).

L'emblamata d'Alciat, 1551

Une Ordonnance de la Marine de 1681, qui a pour intérêt de contenir le Code Noir (133 euros).

Le Code Noir et l'ordonnance de la Marine

Enfin, l'Histoire des Guerres Civiles de France de Davila, 1647. Dans une reliure postérieure, mais qui reste un classique... imposant.

HISTOIRE des GUERRES CIVILES de FRANCE

Côté 18ème :

Un Cervantès que je connaissais pas, Le désespoir amoureux, avec 6 gravures, 1715. Un texte qui me semble assez rare, je n'ai trouvé qu'un autre exemplaire en vente sur internet, autour de 400 euros. Il est pour l'instant à 102 euros sur ebay.

Le desespoir amoureux, avec les nouvelles visions de Don Quichotte

Fin 18ème début 19ème pour ce Christophe Colomb (68 euros pour l'instant), avec quelques gravures, pour les amateurs de voyages.

Voyage de Christophe Colomb

Quelques divers :

Le Dorbon : Le Dorbon, pour les amateurs d'ésotérisme

Le Las Casas, une édition sympa : Le mémorial de Sainte-Hélène, 1842

La rare et excellente réédition du Malleus Maleficarum, pour un prix dérisoire : Malleus Maleficarum, ou le Marteau des Sorcières

Un Molière, pas cher du tout : Molière illustré, en 6 volumes correctement reliés

Voilà pour ce tour rapide, comme toujours, c'est une sélection subjective, mais il est vrai que je trouve que les livres proposés sur ebay sont de moins en moins attractifs. Ce n'est sans doute que provisoire.

H

vendredi 26 octobre 2007

Portrait : Chadenat... Un libraire comme on n'en fait plus (enfin, peut-être)...

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Ce soir, c'est Olivier qui m'offre une soirée en famille (merci!) en vous proposant ce portrait de Chadenat :

Les catalogues de vente de livres anciens décrivant des ouvrages sur la littérature de voyage notamment aux Amériques font parfois référence, outre à Sabin, à une référence bibliographique se présentant sous la forme : Chadenat n° xxx. Mais à quoi cela fait-il référence ?
Charles Chadenat (14/12/1859-22/03/1938) prénommé en réalité Antoine Jean, fils de Jacques Chadenat, était le propriétaire-gérant de la Librairie américaine sise 17, quai des Grands-Augustins. Il publiait régulièrement un bulletin, l »e Bibliophile Américain : Catalogue de Livres, Cartes et Documents relatifs à l’Europe, Asie, Afrique, Amérique, Océanie. Bulletin trimestriel... - Paris : librairie Ch. Chadenat, 188?-191? »

En 1901, Charles Chadenat rachète le fonds de la Librairie américaine et coloniale de E. Dufossé, son second employeur après Guillemot. Dufossé publiait lui-même un bulletin (Americana : bulletin bibliographique trimestriel des livres relatifs à l’Amérique [« puis » Bulletin du bouquiniste américain et colonial…]. - Paris (27, rue Génégaud « puis » 21, quai Malaquais) : librairie ancienne et moderne de E. Dufossé.)
Le fonds de la librairie Chadenat a été vendu aux enchères entre 1942 et 1956. Et c’est le catalogue de cette vente qui constitue « Le Chadenat ». Aussi, les numéros des catalogues des libraires d’anciens font référence aux catalogues de vente de livres publiés lors des ventes organisées par l’étude de Me E. Ader et expertisées par L. Giraud-Badin, L. Lefèvre et Cl. Guérin (Bibliothèque de feu M. Ch. Chadenat… 1re-17e partie : ouvrages précieux sur l’Amérique, l’Asie et l’Afrique, géographie, voyages. - Paris : L. Giraud-Badin, 1942-1954).

Le 24 mai 1956, une 18e vente eut lieu pour des instruments de mathématiques anciens.

En 1980, les catalogues de vente ont fait l’objet d’une édition cumulée qui s’intitule «Bibliothèque de feu M. Ch. Chadenat, ancien libraire : géographie, voyages, atlas, ouvrages sur l'Asie, l'Afrique, l'Amérique et l'Océanie. - Paris : Éditions du Vexin français, 1980. - 2 vol. non paginés, format in-4)
Cette édition a l’avantage de fournir des index des noms d’auteurs et des ouvrages anonymes établis par C. Coulet. Une table des prix d’adjudication complète le document.

Pour finir, les curieux trouveront une longue évocation de Chadenat par Blaise Cendrars dans Bourlinguer, chapitre « Paris, port-de-mer : la plus belle bibliothèque du monde », où l’on trouve l’extrait « Chadenat, le roi des libraires ».

On y apprend ainsi que Chadenat était « un être d'un caractère comme on n'en fait plus, tout d'une pièce, bourru, pas accueillant, peu aimable, ou flanquant facilement à la porte, un esprit méprisant, exclusif, une âme d'une autre époque », qui « n'aimait pas vendre ses livres et ne le faisait que contraint par les circonstances, neuf fois sur dix en rechignant et toujours à bon escient et comme une grâce, conscient de rendre service à l'un ou à l'autre de ses bons et loyaux clients de toujours. » Aimable quoi.
Cette réticence à vendre est confirmée par Patrick O'Reilly (Vignes, voyages, vahinés ou le bonheur de Maupiti, Paris : chez l'auteur, 1950, 224 p.), à la page 128 : « Le père Chadenat était un connaisseur, follement amoureux de ses livres ; encore qu'il payât patente, pour les vendre, il hésitait parfois à se séparer des plus glorieux. »

Sinon, sauf erreur, le seul article scientifique répéré à ce jour sur Chadenat, illustré de 2 portraits, est dû à Philippe Barbat ; Pierre Gheno, "Charles Chadenat", Bulletin du bibliophile, 1997, n° 1, p. 154-162.

H.

jeudi 25 octobre 2007

Le débat du mercredi....

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Il m'arrive, dans des accès de bibliomanie, d'acheter des livres qui sortent un peu de mes domaines de prédilections. Il en résulte des rayonnages parfois hétéroclites, qui sont à la fois difficiles à ranger, mais aussi dont je peux me lasser avec le temps...

Je m'interrogeais? De votre côté, pensez-vous qu'une bonne bibliothèque est une bibliothèque cohérente?

Ou se doit-elle simplement de réfléter la personnalité et les goûts de son bibliophile?

Je penche pour la deuxième assertion, et pourtant, souvent, je me dis qu'une belle bibliothèque de voyages, ou de littérature, c'est quand même magnifique...

Et vous?

H

mercredi 24 octobre 2007

Un Chiffre et des Lettres

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Un sympathique amateur Bourguignon aimerait soumettre à votre sagacité le chiffre ci-dessous, qu'il n'est point parvenu à identifier. Une idée? Un A et un F, un A et un T?
Ci-dessous, autre message du jour, le retour en France d'un exemplaire du Roman de la Rose.

H

Le Retour du "Roman de la Rose"

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Il n'y a pas que des histoires d'excrocs et de filous dans notre petit monde, en voici une belle, communiquée par Isabelle..
Un exemplaire rare du "Roman de la Rose" datant de 1460, volé à son propriétaire français et retrouvé lors de la fouille d'une voiture par la police des frontières allemande en 2004, a été remis lundi à l'ambassadeur de France à Berlin.

Cet exemplaire manuscrit, décoré d'enluminures, a été apporté par le chef de la police allemande, Rüdiger Kass, à l'ambassadeur, Bernard de Montferrand, qui a salué cet exemple d'une coopération judiciaire réussie entre la France et l'Allemagne.
A l'heure de "l'Europe sans frontières" intérieures, face à des "bandes bien organisées qui utilisent l'hétérogénéité" des situations judiriques existant dans différents pays pour leurs trafics, l'ambassadeur a appelé à la "création d'instruments" juridiques nouveaux permettant de mieux faire face à la contrebande d'objets d'art.

Deux policiers de la police allemande des frontières avaient intercepté le 9 mars 2004 non loin de la frontière belgo-allemande, près d'Aix-La Chapelle, une Audi suspecte. Deux policiers avaient saisi dans le coffre un sac en plastique renfermant le manuscrit.

L'exemplaire de ce roman de l'amour courtois, l'une des oeuvres les plus lues du XIVème au milieu du XVIème siècle, a une valeur estimée à quelque 330.000 euros. Il avait été volé en avril 2003 chez un particulier français de Neuilly-sur-Seine, près de Paris et doit être rendu à son propriétaire qui a conservé l'anonymat.

Présent à l'ambassade, un des policiers allemands, Christian Dähn, a expliqué à l'AFP avoir contrôlé la voiture "parce que quelque chose ne collait pas". Les deux policiers ont laissé le conducteur de nationalité serbe repartir. Il a fallu des mois d'enquête pour retracer l'origine du document.

Un mandat d'arrêt européen a ensuite été lancé contre le conducteur. Arrêté en France en décembre 2005, il a été extradé en Allemagne, où il a été condamné à neuf mois de prison en 2006.

H.

Source : Isa + AFP.

mardi 23 octobre 2007

Le Cochon Mitré. Solution de l'énigme

Amis Bibliophiles Bonjour,

Comme la semaine dernière… lourd silence après mon énigme d’hier. Seul Jean-Paul a fini par trouver la réponse qui était, « naturellement », le « Cochon Mitré ».

Mais qui est donc le Cochon Mitré?
Ce texte est une violente satire contre les hauts membres du clergé, en particulier l'archevêque de Reims Charles-Maurice Le Tellier (contant notamment ses fredaines avec la duchesse d"Aumont), François de Harlay, archevêque de Rouen puis de Paris ("un Bouc n'a pas plus de poils, que ce Prélat a de Maîtresses"), mais aussi Mme de Maintenon, Louvois, l'Académie française et même le roi Louis XIV.

Il est écrit sous la forme d'un dialogue entre Scarron et Furetière, mais c’est en vérité François Chavigny de La Bretonnière qui l’a écrit. Celui-ci, moine défroqué réfugié en Hollande sous le nom de Lafond, fût finalement arrêté dans des conditions rocambolesques et condamné à finir ses jours dans « une cage de fer de 4 pieds sur 8 au Mont-Saint-Michel »
Furetière conclue le dialogue par « on pourra nommer l"histoire des évêques l'histoire cochonne, comme on dit l’Histoire auguste en parlant de celle des empereurs ».

C’est un texte interdit et l’édition de 1684 a été entièrement détruite. Ceci explique sûrement la raison pour laquelle les deux exemplaires que j’ai eu entre les mains étaient manuscrits. Voici le mien, une copie manuscrite de l’époque, admirable composée : une reliure en plein veau glacé, un texte est proposé dans différentes couleurs, dans un encadrement, entièrement réglé, et avec un joli frontispice : un cochon, debout sur les pattes arrière avec une mitre sur la tête et une crosse d"archevêque, se dirigeant vers une tour une dame l"attend les bras ouverts…
Si vous avez d’autres informations sur cet ouvrage que je pense assez rare, elles sont bienvenues.

H

P.S. : Comme vous le voyez, le Cochon Mitré est bien sûr paru "chez le Cochon", avec une jolie page de titre manuscrite et en couleur, pour faire plaisir à Bertrand.

lundi 22 octobre 2007

Enigme n°13?

Amis bibliophiles Bonsoir,

Nous sommes lundi. Je me propose donc de vous remuer un peu les méninges et d'identifier l'ouvrage ci-dessous.

Pamphlet, libelle, je suis un dialogue entre deux illustres écrivains du 17ème siècle, l'un est écrivain, l'autre est homme d'église.

Les Rémois auront a coeur de défendre leur cathédrale, mais trop tard, je suis passé à la prospérité alors que le sujet de ma diatribe est tombé dans les oubliettes de l'histoire.

Cela ne porta pas chance à mon auteur, qui mourût emprisonné, dans des circonstances bien pires....

Franchement? Fastoche.


Si vous avez la réponse : blog.bibliophile@gmail.com

H

Bienvenue à Xavier et Martin

Bienvenue à Xavier de Paris et Martin de Cologne, qui ont eu la gentillesse de s'inscrire sur la carte.

Ce soir, je vous proposerai une nouvelle énigme vers 20h30.

H

dimanche 21 octobre 2007

Lorsque l'imprimeur voit rouge

Amis Bibliophiles Bonsoir,

En complément de mon message sur le trafic, que vous trouverez ci-dessous, je vous propose ce soir un message de Bertrand "L'Imprimeur voit rouge", que je compléterai mardi ou mercredi (pour cause d'énigme demain) avec mon propre message "L'imprimeur est carrément devenu daltonien"... Quel feuilleton, c'est carrément du Dumas!

Laissons la parole à Bertrand , lorsque l’imprimeur voit rouge…

"Chers amis, je vais vous entretenir aujourd’hui d’un sujet qui ne me semble pas avoir occupé beaucoup de pages dans les annales de la bibliographie matérielle et descriptive.

J’ai hésité à donner pour titre à cet article : « Caprice d’imprimeur » et puis j’ai trouvé que finalement le titre ci-dessus était plus parlant, mais certes, moins littéraire.

Ainsi donc je vais vous parler des livres anciens dont la page de titre et seulement la page de titre est imprimée intégralement en rouge.

Vous avez tous ici, je suppose, eut en mains des ouvrages du XVIè, XVIIè, XVIIIè et du XIXè siècle dont la page de titre était imprimée en rouge et noir. C’est élégant, et somme toute assez commun. Les productions sorties des presses hollandaises notamment (Neaulme, Gosse, Elzevier, Marteau, etc) en sont les meilleures illustrations.

Mais avez déjà souvent rencontré dans vos pérégrinations bibliophiliques des ouvrages dont la page de titre est intégralement imprimée à l’encre rouge ?

Si tel est le cas, vous avez eu énormément de chance car je crois pouvoir affirmer que ce genre d’impression est assez rare pour ne pouvoir vous en citer que trois exemples (d’après mes rencontres). Les voici.

Tout d’abord, il y a quelques temps, j’ai eu l’opportunité d’acquérir un ouvrage fort rare des comédies de Plaute dans une édition lyonnaise datée de 1513, faite à l’imitation de Junte de Venise. C’est un petit in-8 dont seule la page de titre est imprimée en rouge. Ce qui rend l’ouvrage charmant et insolite. Voir la reproduction de la page de titre ci-dessous

Sans autre référence concernant les ouvrages imprimés au XVIè siècle, voire au XVè siècle (incunables), il me semble néanmoins avoir déjà croisé, de ci de là, au gré de mes lectures cataloguesques, quelques exemplaires d’ouvrages dont la page de titre était également entièrement en rouge (mais je n’ai pas d’autres références exactes à citrer pour le XVIè siècle). Peut-être n’est-ce pas si rare pour cette période du premier siècle de l’imprimerie que pour les suivants ??

Concernant le XVIIè siècle je n’ai aucun exemple à vous donner, n’en ayant jamais rencontré. J’attends donc vos propres exemples si vous en connaissez.

Passons maintenant au XVIIIè siècle. J’ai la chance de pouvoir vous exposer deux cas.

Le premier dont je viens de faire très récemment l’acquisition, justement pour cette raison (page de titre en rouge) et pour illustrer ici mon propos.

Il s’agit des Nouvelles Lettres Persanes, traduites de l’anglais. Ouvrage publié à Londres en 1735, sans indication d’imprimeur.

Les deux tomes sont reliés en un seul volume. Les deux pages de titre (voir ci-dessous) sont ornées d’une belle et grande vignette et sont entièrement imprimées en rouge.

L’ensemble du corpus de texte étant imprimé en noir. Cet ouvrage qui est une bonne imitation (ou continuation) des Lettres persanes de Montesquieu. L’ouvrage original anglais serait d’après Barbier et divers auteurs de Littleton.

L’autre ouvrage que nous pouvons citer pour le XVIIIè siècle est une véritable énigme bibliographique par ailleurs :

L’enfant trouvé, ou l’histoire du chevalier de Repert, écrite par lui-même. Ouvrage édité à l’adresse (fictive ?) de Paris, aux dépens de la Société, en 1738, 1739 et 1740. Il est composé de neuf parties d’une centaine de pages chaque, toutes avec une page de titre intégralement imprimée en rouge (voir ci-dessous). Les trois premières parties sont datées 1738, les trois suivantes de 1739 et enfin les trois dernières de 1740.

Nous avons donc ici, fait assez exceptionnel pour être remarqué, neuf pages de titres en rouge avec à chaque fois le corpus de texte entièrement en noir. Chaque titre est orné d’un petit fleuron typographique identique pour toutes.

De cet ouvrage, je ne sais rien ou presque. Ni l’auteur, ni le lieu d’impression exacte. La seule chose que j’ai pu facilement constater est qu’il ne se trouve pratiquement nulle part référencé.

C’est un oublié des bibliographes !

On en trouve cependant un exemplaire (première partie), numérisé dans Google Livres. La page de titre s’y trouve également en rouge. Il y en a un exemplaire des six premières parties seulement au catalogue de la bibliothèque de Nîmes (Google Livres). M. de La Vallière en possédait un exemplaire complet dans sa bibliothèque sous le numéro 9179 où il est précisé que l’impression serait d’Amsterdam. De toutes les bibliothèques présentes au catalogue collectif informatisé des bibliothèques de France, seule la Bibliothèque Nationale de France en possède un exemplaire complet.

Mais laissons là le mystère qui entoure cet agréable ouvrage de littérature de mœurs (que j’ai lu intégralement avec force plaisir je dois le dire). Les informations que chacun pourra apporter afin d’éclairer l’histoire de cet ouvrage seront bien évidemment précieuses et je vous en remercie par avance.

Alors que penser de ces pages de titre en rouge intégral ?

Fantaisie d’imprimeur ? Essai ? Demande express d’un amateur ?

A vrai dire je n’ai pas la réponse et vous la soumet plutôt. Je ferai simplement quelques remarques.

Premièrement, ce type de page de titre, à ce que j’ai pu constater, se rencontrent rarement.

Deuxièmement, j’étais convaincu, encore il y a peu, que toute l’édition d’un même ouvrage dont je possédais un exemplaire avec la page de titre en rouge était avec la page de titre en rouge. Je suivais en cela l’information donnée par Brunet concernant le Plautus de 1513 qui donne cette édition avec le titre en rouge.

Je suis cependant détrompé maintenant car j’ai pu localiser un exemplaire des Nouvelles Lettres persanes de Littleton, 1735, avec les pages de titre en noir ! Cela remet évidemment en cause le fait que l’ensemble de l’édition était tirée avec tous les titres en rouge.

Alors combien d’exemplaires avec les titres en rouge ? Pourquoi ?

Autant de questions qui sans aucun doute resteront sans réponse…

A vous de dire maintenant. Évidement le plus intéressant serait de recenser un maximum d’exemplaires présentant cette particularité bibliographique qui en fait des curiosités (pour moi en tous les cas). Envoyez vos photos de pages de titre en rouge à Hugues par e-mail, nous en ferons la synthèse.

En espérant que vous aurez pris du plaisir à lire cette esquisse bibliographique,

Amitiés bibliophiliques, Bertrand.


Merci Bertrand,

Hugues

Informations sur le blog

Amis bibliophiles Bonjour,

Voici quelques informations sur le blog, que j'ai lancé en mars, mais qui ne serait rien sans vous.

Le trafic a augmenté de façon sensible au cours des dernières semaines. C'est encore plus vrai cette semaine, pendant laquelle 1142 visiteurs différents sont venus sur le blog, dont près de 700 différents (c'est à dire 700 personnes différentes).

Le nombre de commentaires que vous avez déposés a aussi été important avec environ 140 commentaires.

Aussi, le 20 octobre, en termes de visiteurs, nous avons déjà dépassé le trafic du mois de septembre dans son intégralité (mois qui était celui avec le trafic le élevé jusqu'à aujourd'hui), et alors qu'il reste encore une dizaine de jours, soit une croissance approximative de 30% par rapport à septembre. C'est la même chose pour les pages vues. Pour information, depuis mars 2007, il y a entre 10 et 11000 personnes distinctes qui sont venues visiter le blog.

La carte, mise en place il y a une petite quinzaine de jours, a été vue environ 4200 fois. Néanmoins, seulement 19 utilisateurs ont eu la gentillesse de s'enregistrer complètement, alors que 496 n'ont fait que renseigner leur lieu de résidence.

La majorité des inscrits sur la carte se trouve bien sûr en France, mais il y a également des bibliophiles dans l'Océan Indien, en Asie, dans l'Océan Pacifique et dans les Amériques.

Si on zoome sur Paris, il est amusant de constater que certains d'entre vous sont quasiment voisins! Par ailleurs, certains points apparaissent puis disparaissent de la carte, je ne comprends pas pourquoi, aussi ai-je interrogé les développeurs de ce petit outil.

Enfin... Courrier des lecteur : en 6 mois, vous avez posté 1219 commentaires, avec des pics importants lors des débats. C'est assez impressionnant!

Merci beaucoup à vous tous pour vos visites et votre participation.

H

samedi 20 octobre 2007

Papier bleu dans les livres fin 18ème

Amis Bibliophiles bonsoir,

Bon, on dirait que pour la première fois nous calons tous sur les armes qui ornent ma reliure lyonnaise, à moins que l'un de vous ne possède le catalogue évoqué par Raphaël...

En attendant, j'ai reçu un email me demandant pourquoi certains livres de la fin du 18ème siècle sont imprimés sur du papier bleu, ou au moins bleuté.

Je ne suis pas certain de ma réponse, mais il me semble que dans la veine des livres de Caraccioli (je pense notamment au Livre de Quatre Couleurs, dont je suis acheteur, si vous en avez un), ce papier bleu était une marque de raffinement destinée à distinguer de petits ouvrages de poésies galantes ou de littérature légère.

Parfois, certains exemplaires de fin de tirage contiennent à la fois des feuillets bleus et des feuillets blancs, on les appelle des arlequins. J'ai puisé cela dans de lointains souvenirs, mais il me semble qu'il s'agît bien de ça.

Je n'en ai malheureusement aucun exemplaire dans ma bibliothèque pour illustrer le propos.

H

vendredi 19 octobre 2007

Les Armes de la Reliure Lyonnaise

Très difficile de prendre une photo, elles sont très petites, et c'est un in-16.

Les voici néanmoins.
Je n'y connais rien en héraldique mais on dirait : un écu dans un cercle, avec trois gueules de loup/chien/renard qui regardent vers la gauche.

Ca vous parle? Pour ceux qui prennent le train en marche, voir plus bas.

H

Le retour du bibliopégimane... Reliure Lyonnaise?

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Commme vous le savez, certains jours, malgré la présence d'un Malleus Maleficarum à quelques mètres, le démon s'empare de moi et je deviens l'affreux, l'infâme, le terrible bibliopégimane...
Aaargh, je le sens, il est en moi aujourd'hui... Voici donc un exemple de reliure lyonnaise en provenance directe de ma bibliothèque. Veau fauve mosaïqué à la cire, avec entrelacs polychromes (verts, bleus, rouges), et semble-t-il des armes au centre des plats ainsi qu'un supralibros (mot adéquat?) sur chaque plat : Codis Pars Prima (etc) sur le 1er plat, et la devise RESANA FRUISCIO sur les 2nds plats.
Le texte : un code Justinien de 1551, à Lyon, chez Guillaume Rouillé, in-16.

Mais qui c'est ceux-là demande le bibliopégimane? Bouge pas lapin, je t'explique.
Guillaume Rouillé : né en 1518 en Touraine, Guillaume Rouillé travaille d'abord à Venise chez des éditeurs (Giolito) liés aux Portonariis Lyonnais, dont il devient le gendre. Il finît par s'installer à Lyon comme libraire à son compte ("A l'écu de Venise") en 1545. Il deviendra rapidement l'un des libraires importants de la place, avec des correspondants dans toute l'Europe. Il développera ses affaires de façon significative, devenant même négociant en vins. Sa marque? Un aigle qui maîtrise un serpent et se dresse sur un globe terrestre.

Le Code Justinien : Le Code Justinien, aussi connu sous son nom latin de corpus juris civilis est la plus grande compilation de droit romain antique. Il est issu de l'ambition de Justinien Ier, empereur de l'Empire romain d'Orient. Celui-ci souhaitait disposer d'un code de droit utile à son empire et fidèle à la tradition romaine. Cette œuvre législative prendra une importance fondamentale en Occident car c'est sous cette forme reçue de Justinien que l'Occident médiéval, à partir du XIIe siècle adopte le droit romain, ancêtre de notre droit.

Le fait que ce Code Justinien soit paru chez Rouillé est assez intéressant et symptomatique. En effet, celui-ci, nouveau venu sur la place, a réussi à se faire un nom grâce à une politique éditoriale bien particulière : alors que La Compagnie des Libraires proposait le même ouvrage en format in-folio, Rouillé va proposer une version in-16, beaucoup plus maniable. Il fera de même pour la médecine, proposant des petits formats aux étudiants, et des textes plus humanistes (il préfère Galien à Hippocrate, par exemple), ainsi que des traductions de grands classiques dont Dante, mais aussi Alciat et Marot.

Mais je m'arrête là... sinon, vous allez finir par penser que je suis bibliophile...

H

P.S. : kezako Resana Fruiscio?

jeudi 18 octobre 2007

Débat : un Bibliophile doit-il savoir lire?

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je vous propose un petit débat, qui finalement me semble moins trivial qu'il n'y paraît de prime abord...

Selon vous, un Bibliophile doit-il savoir lire, ou en d'autres termes, n'est-il de bon bibliophile que celui qui lit les livres qui constituent sa bibliothèque...?

On pourrait répondre rapidement, "oui, absolument", mais finalement, en y réfléchissant plus longuement, est-ce bien nécessaire?

Et s'il les lit, doit-il tous les lire, et entièrement?

Rien dans l'étymologie du mot ne suppose en effet que le bibliophile doit être un lecteur, et nous savons tous que l'on peut aimer un livre pour bien d'autres raisons que le texte... Alors quoi?

Votre avis?

H

mercredi 17 octobre 2007

Une Librairie sans Histoire

Comme parfois, et avec une immense gratitude, je laisse les clefs du blog à Bertrand, qui vous propose le message du jour, "Une Librairie sans histoire", qui se trouve d'ailleurs être le 250ème message mis en ligne sur le blog.

Il est des librairies comme des hommes, certaines laissent une marque indélébile d’autres s’effacent presque à jamais soufflées par le vent de l’histoire.
Aujourd’hui les noms de Rahir, Morgand, Belin, sont connus de tous les bibliophiles. Ces librairies sont pourtant d’un autre siècle.

Demain sans aucun doute, les Bérès, Giraud-Badin, Sourget et autres rentreront chez les immortels de la librairie ancienne, à la place qui leur est due ou conférée par une myriade de bibliophiles avides de sens.

Mais qui se souvient de la librairie Baillieu ?
C’est à l’occasion de l’achat d’un lot de catalogues mensuels de cette librairie que j’ai décidé d’en savoir un peu plus.

J’ai acheté dernièrement une cinquantaine de catalogues allant du 15 août 1876 au 5 septembre 1879. Simple brochés d’une trentaine de pages environ tenues par une ficelle, imprimés sur mauvais papier bois jauni et fragile, chaque catalogue mensuel présente de 500 à 600 numéros.

Comme souvent à l’époque, le descriptif est succinct, très abrégé, mais souvent suffisant et avec quelques commentaires qui ne sont pas inintéressants.

Mais revenons à cette librairie sise au 43 du quai des Grands-Augustins à Paris, lieu bien connu pour ses boîtes de bouquinistes, aujourd’hui encore un lieu où sont installés quelques librairies anciennes réputées.

Le premier catalogue mensuel dont nous disposons pour cette librairie est le 118è et il est daté du 15 août 1876. En faisant le chemin à rebours, on en déduit, s’il n’y a pas eu d’interruption dans les catalogues, que le premier catalogue de cette librairie à du voir le jour aux environs de novembre 1866. Les catalogues dont nous disposons font donc état de la dixième à la treizième année d’activité.
L’intitulé des catalogues est le suivant : Catalogue mensuel de livres d’occasion, livres rares et curieux en tous genres, en vente aux prix marqués à la librairie Baillieu, 43 quai des Grands-Augustins, Paris.

Il y a un encart assez amusant sur la première page de tous les catalogues que nous possédons, avec le texte suivant :

« Nous prions MM. nos clients de la province et de l’étranger, à qui, pour leur éviter des frais de port plus considérables par une autre voie, nous expédions par la poste les ouvrages qu’ils nous ont demandés, de vouloir bien, en nous soldant leurs achats, ajouter au montant de leur facture les frais d’affranchissement déboursés par nous, ce qu’ils négligent quelquefois de faire. » La chose étant dite.

On peut lire également en haut du verso de la première page de chaque catalogue l’avertissement suivant :

« Les livres portés sur nos catalogues sont vendus au prix marqué à chaque ouvrage, SANS REMISE d’aucune espèce. Toute demande faite à d’autres conditions sera considérée comme nulle et non avenue et il n’y sera pas répondu. Les frais de port sont toujours à la charge du demandeur. » La chose est entendue…

Le contenu des catalogues maintenant.

On y trouve en effet de tout. Les prix vont de 1 à 5 francs pour les moins chers, jusqu’à quelques centaines de francs pour les plus chers. La moyenne se situant à une dizaine de francs seulement.

Pour 3 francs or vous aviez tout de même les Plans et profils des principales villes de la province de Bourgogne (1640), 20 cartes, vues de villes ou plan, in-8 oblong (n°97 du catalogue 118). Combien les paierait-on aujourd’hui ?
Pour 28 francs vous pouviez acheté le « fort rare » Cabinet satyrique ou recueil parfaict des vers picquans et gaillards de ce temps. Rouen, 1627, 1 vol. in-8 en demi-reliure. Exemplaire « un peu court ».

Comme souvent à cette époque, les livres les plus chers sont des livres récents. Ainsi le Moyen-âge et la Renaissance, histoire et description des mœurs et des usages, etc, publié sous la direction de Paul Lacroix et F. Peré, Paris, 1849-1851, 5 vol. in-4 brochés, est proposé au prix conséquent de 325 francs or.

Belle époque où il faisait bon acheter des ouvrages imprimés en lettres gothiques du XVIè siècle à 55 francs or (Les coutumes du pays et duché d’Ajou, 1509, chez J. Arnoul, en reliure de l’époque).
Sans être une librairie aussi importante qu’a pu l’être celle de Damascène Morgand et Charles Fatout à la même époque ; sans proposer d’aussi beaux livres (peu de reliures aux armes de grande qualité, peu de provenance rarissimes, peu d’exemplaires impeccables) ; il me semble que cette librairie pratiquait une politique des prix raisonnable à la manière d’un Jules Labitte, avec des livres de qualité honorable.

Nous ne savons presque rien de cette librairie.

Nous avons seulement trouvé un commentaire dans la Revue d’Octave Uzanne, Le Livre (bibliographie moderne), à l’année 1888, où il est écrit :

« Le catalogue de la librairie Baillieu, chez qui vous pourrez, au milieu des tablettes surchargées jusqu’à plier sous le poids, rencontrer le Plini Secondi (1536), des éditions originales de Regnard, le Molière de 1674, Le Musée Réveil, le Sacre de Louis XV, toutes sortes d’ouvrages sur les sciences occultes, les pierres gravées, l’art, et enfin un précieux manuscrit du XVè siècle contenant un roman de chevalerie espagnol, Historia de Alessandro Magno, par Goncalo de Berceo, en plus de 10.000 vers. » (Le Livre, partie bibliographie moderne, juillet 1888).

Alors je me dis, ignorais-je l’existence de ce fameux libraire parce qu’il n’a pas réussi à passer dans l’histoire de la librairie ancienne à une assez belle place ? Ou bien est-ce moi qui l’ai ignoré trop longtemps tandis que d’autres le connaissent déjà bien ?

A vous maintenant de dire. Le connaissiez-vous ? En savez-vous plus sur lui ?

Toutes les informations seront bonnes à prendre, pour le plaisir de tous ici.

En espérant vous avoir fait passer un bon moment,

Amitiés bibliophiliques,
Bertrand

Merci Bertrand,
H

mardi 16 octobre 2007

Solution Enigme n°11

Alcide d'Orbigny bien sûr!

En juillet 1826, alors qu'il n'est âgé que de 23 ans, le jeune Alcide d'Orbigny (1802-1857)embarque pour Rio de Janeiro (il croise Humbolt sur la corvette La Meuse le 30 juin, juste avant de partir). Il est chargé par Cuvier, du Museum d'Histoire Naturelle, d'aller rassembler des spécimens pour enrichir les collections du musée.
Le périple à travers l'Amérique du Sud commence, il manquera d'ailleurs d'y laisser la vie plusieurs fois (abandonnant une phalange à un caïman récalcitrant), connaissant même une incarcération au Brésil (les brésiliens prîrent son baromètre pour un outil d'espion) et revenant à bon port en 1834, malgré la faiblesse des ressources qui lui avaient été attribuées par le Museum.
Durant son voyage, il va collecter, observer, décrire dans tous les domaines de la zoologie aussi bien en invertébrés qu'en vertébrés, de la botanique, de l'anthropologie et de l'ethnologie. Les formidables collections qu'il rassemble sont expédiées directement au Muséum. Il rapporte ainsi les premiers poissons connus du Chili, des dizaines d'espèces de Crustacés, des centaines d'oiseaux, des milliers de parts d'herbier... tandis qu'il décrit des centaines d'espèces de mollusques. Tout ce qu'il expédie est envoyé directement au Muséum pour étude et description éventuelle. Il décrira lui-même un grand nombre d'espèces. De très nombreuses espèces lui ont été dédiées comme en botanique, où 54 plantes portent son nom, sans compter le genre Orbignya. Tout l'intrigue, il décrit les chants des indigènes, leurs modes de vies, il retranscrira même certaines parties de leurs langues.
De retour en France, il consacre quatorze années, de 1834 à 1847 à la rédaction de ses mémoires, soit un ensemble de onze volumes et 4 747 pages ainsi que de nombreuses cartes et 555 planches. Cette œuvre magistrale en fait l'une des plus importantes monographies jamais réalisées d'une région du monde. A partir de 1840 il publie également un catalogue de fossiles qui est vendu sous forme de fascicules bon marché contenant des planches de lithographies. En les compilant, il compose l'oeuvre qui est toujours une référence aujourd'hui : la Paléontologie Française (42 volumes in-8, qui ne sera terminée qu'en 1894, soit 37 ans après sa mort, contenant 1440 superbes lithographies). Il y décrit bien sûr des milliers de fossiles mais c'est surtout son approche originale qui retient l'attention : en effet il accepte et encourage les contributions de géologues amateurs dont il cite parfois les noms, les utilisant même pour désigner de nouvelles espèces.
Parallèlement, il va écrire plusieurs ouvrages sur les civilisations de l'Amérique du Sud et sur son voyage en particulier (Voyage pittoresque dans les deux amériques, chez Tenré, bien connu des bibliophiles amateurs de voyages).

Globalement, il aura apporté énormément à la science du 19ème, particulièrement à la paléontologie et à la connaissance ethnologique et naturaliste de l'Amérique du Sud. Pour autant, le souvenir qu'il a laissé aux scientifiques reste contrasté : apport indéniable en termes de littérature et de spécimens pour le Museum, mais position scientifique contestée dans la mesure où d'Orbigny ne peut croire à l'hypothèse d'une Création imparfaite. dès lors, pour justifier ses positions, il va réfuter les thèses transformistes de Lamarck, assurant même que puisqu'il y a 27 étages géologiques, c'est que la genèse a du avoir lieu 27 fois...
Son souvenir est encore très vivace en Bolivie, où il incarne encore une forme d'humanisme à la française, il y a d'ailleurs un musée d'Orbigny à Cochabamba.

Les indices : très rares furent les voyageurs polygraphes qui consacrèrent du temps aux fossiles. Alcide d'Orbigny se caractérise également par son très jeune âge, et il fût également élève de Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire et Brongniart.

Aucun de vous n'a trouvé...

H

Pour en savoir plus : www.orbigny.org

lundi 15 octobre 2007

Indice n°2

Vous semblez en difficulté sur l'énigme.
Un autre indice : Cuvier.
H

Enigme Bibliophilique n°11 (au moins)...

Amis Bibliophiles bonsoir,

Lundi soir, vous êtes pleins d'espoirs.

Voici votre énigme du lundi.

Qui suis-je?

Bien que géologue de formation, c'est dans un tout autre domaine que j'ai apporté ma pierre au monde de la bibliophilie.

C'est un très long périple qui me donnera la matière pour écrire mes nombreux ouvrages, dont certains sont encore aujourd'hui des références, même s'ils furent parfois décriés par les scientifiques de mon époque.

J'ai connu de vrais succès en librairie, que ce soit pour mes catalogues, mes fascicules ou mon atlas. Malheureusement, mes ouvrages sont souvent victimes de leur beauté et "cassés" par des marchands peu scrupuleux.

Un indice? Je suis plus jeune que vous ne le pensez, bande de fossiles!

Si vous avez la réponse, si vous me reconnaissez, une seule adresse : blog.bibliophile@gmail.com

H

Sainte Wiborade

Voici une image de Sainte Wiborade, patronne des bibliophiles : elle mourut en tentant de sauver les livres du monastère de Saint-Gall envahi par les barbares.

Puisse Sainte Wiborade protéger aussi ceux qui ne signent pas leurs messages...

H

dimanche 14 octobre 2007

Pan sur le bec...

Attention, comme déjà dit, et à contrecoeur, mais cela devient nécessaire pour la clarté des débats, et par respect pour les autres débatteurs : je laisse chacun libre d'ajouter un commentaire, mais encore faut-il qu'il soit signé.

Aussi, je vais effacer les commentaires non signés. A grand regret, et contre mon caractère, mais voilà...

Vous reconnaîtrez qu'il vous est sans doute plus simple de signer un commentaire qu'à moi de l'effacer.

H

Débat imprévu.... Couper or not Couper...

Amis Bibliophiles Bonjour,
En ce dimanche je comptais évoquer avec vous l'indicible laideur des reliures anglaises... Mais vous avez pris le pouvoir sur le blog en étendant le débat sur la bibliophilie et l'investissement à un nouveau débat, sur le fait de couper ou non les pages d'un livre.

Pour éviter que tout ne soit mélangé (mais vous avez bien fait de lancer ce débat), je vous propose de débattre aujourd'hui de ce sujet bien spécifique : faut-il ou non couper les pages d'un livre?

Ma position est claire : je suis bibliophile, un livre est fait pour être lu et à mes yeux, c'est quasiment lui manquer de respect que de conserver les pages non coupées. Et si j'hérite d'un livre non coupé, portant un bel envoi par exemle... je n'hésite pas non plus... il me semble que ce livre mérite mieux en effet qu'un dédicataire qui ne l'aurait pas coupé. Hélas, vous savez que je préfère les livres et je croise donc rarement des livres non coupés... Mais d'accord avec AAA, c'est peut-être le plus beau geste de la bibliophilie, et c'est un geste que j'adore effectuer, avec soin.

Pour relancer le débat, je copie ci dessous vos divers messages sur le sujet (merci en particulier à Jean-Paul, Jean-Marc, Pilou, AAA, Lambano... d'ailleurs Lambano, et si vous vous insriviez sur la carte?) :

AAA :
On sait tous qu'en le faisant on retire une partie de sa valeur, mais que si on le fait pas on ne pourra pas en profiter.
En ce qui me concerne, je les ouvre tous, souvent avec grand plaisir et beaucoup d'application (j'ai une fois déchiré un joli Villon illustré !!!). J'y vois une sorte de privilège, l'idée que ce livre m'a attendu si longtemps pour être vraiment découvert.


Pilou:
Malheureusement, les livres nous attendent tellement qu'ils finissent par se fermer définitivement à l'oeil qui l'a tant attendu. L'humidité s'insinue entre les pages et les colle définitivement. J'en ai fait la douloureuse expérience, et rien ne m'a permis d'ouvrir les pages sans les abimer. Donc, je l'ai laissé tel quel.

Lambano :
Un livre non coupé n'est-il pas une chose morte, un non-sens, un empilement de feuilles inutiles entre du carton sans âme? Le livre existe par le lecteur, non ?
Je suis absolument hermètique au charme du livre non coupé et manifesterai même contre lui une certaine hostilité. Je suis prêt à être convaincu du contraire s'il a de bons avocats.

AAA
C'est peut être le geste bibliophilique que je préfère: couper les pages d'un livre.

Jean-Paul :
Le coupe papier est le principal outil du bibliophile ... alors, que ceux et celles qui n'en ont pas se précipitent pour en acheter un ! Certains d'ailleurs sont très beaux. Attention toutefois à ceux qui déchirent plus que couper.

Lambano :
AAA>C'est peut être le geste bibliophilique que je préfère: couper les pages d'un livre.
Jean-Paul>Le coupe papier est le principal outil du bibliophile
Découpez-vous aussi les pages d'un livre dont le dédicataire (choisissons-le connu) n'a pas pris la peine de le faire quand il l'a reçu?
Autrement dit, quels sont vos critères de défloraison d'un livre non coupé et où commencent vos scrupules?

Jean-Paul :
Vous connaissez la réflexion classique concernant un livre non coupé : "il n'est pas fini !"
Alors, il faut le finir et donc le couper. Je n'ai jamais eu aucun scrupule à le faire : un livre est fait pour être lu, quel que soit le dédicataire (qui, entre nous, ne devait pas être très intéressé par l'auteur qui avait pourtant eu du plaisir à lui faire une dédicace !). Sinon, adieu le bibliophile et vive le spéculateur ! Et puisque vous parlez très justement de défloration(et non de défloraison), pardon Mesdames, ce livre non coupé que j'ai voulu est effectivement une jeune épousée que je déflore avec amour.


Lambano :
Défloraison parle de fleurs qui tombent, nous n'en sommes pas si éloignés en parlant de feuilles qu'on coupe...
Inutile de vous dire que je ne partage absolument pas votre avis dans le cas particulier de la dédicace.
Il est à mes yeux plus précieux de conserver un témoignage tangible de l'estime (en l'occurrence du peu d'estime)que portait le dédicataire à l'auteur, surtout lorsque celui-ci s'était répandu en sirupeux hommages...
Mais je suis troublé par ce que vous écrivez, être attentif à cela, est-ce ne pas être bibliophile ?

Jean-Paul :
A ne pas ouvrir un livre pour le lire, sous prétexte qu'il n'est pas coupé et dédicacé à un grand personnage, vous semblez tenir plus de l'archiviste et du bibliomane thésauriseur que du bibliophile. Vous me faites penser à ces collectionneur de grands crus millésimés qui n'ouvriront jamais leurs bouteilles et qui,par conséquent, ne sauront jamais si ce qu'elles contenaient valait la peine d'être payé si cher....Mais nous avons tous les deux la possibilité de sentir les choses différemment. C'est ce qui fait la très grande richesse de ce monde, et de ce blog en particulier.


Lambano:
Oui, il est vrai que je peux sans gêne sacrifier mon propre regard pour conserver la trace de celui qui m'a précédé. A travers cette discussion, je m'aperçois même que c'est cette présence dont je suis surtout en quête.

Jean-Marc:
J'apporte mon grain de sel à cette discussion, qui s'est bien éloignée du sujet d'origine. Je n'ai aucun état d'âme à couper les livres que j'achète. A cela, une seule raison : je lis ou parcours tous les livres que j'achète. Avez-vous déjà essayer de lire un livre non coupé ? C'est le torticolis assuré.

A vous de jouer....
H

samedi 13 octobre 2007

Identification d'un chiffre, reliure de Gruel

Amis Bibliophiles Bonjour,

Vous brillâtes lors de l'identification de la claie de Bertrand, ce qui ne manqua pas d'impressionner nombre d'entre nous.

Voici un nouveau défi, qui vous est proposé par Jean-Marc.

Celui-ci aimerait identifier ce chiffre présent sur les plats de l'une de ses reliures, signées par Gruel.

Une provenance qui peut peut-être vous aider : l'ouvrage provient de la bibliothèque de feu Alexandre Lantelme.

L'ouvrage est de 1673, imprimé à Grenoble, et il s'agît de Zizimi, Prince Ottoman, de Guy Allard.

Qu'en pensez-vous?

H

vendredi 12 octobre 2007

Ebay et la sécurité...

Nous utilisons tous plus ou moins ebay, et parmi nous, il probable que ceux qui ont fait l'objet de tentative d'escroquerie sont nombreux. Voici un rapide tour d'horizon, et je compte sur vous pour ajouter des informations si nécessaire.

En ce qui me concerne, j'ai été victime de diverses tentatives :

1. La fausse offre de 2nde chance : vous enchérissez sur un livre, vous n'emportez pas l'enchère, mais vous recevez quelques jours plus tard une offre de la seconde chance pour acheter l'ouvrage. Attention! Il s'agît en général d'un email frauduleux envoyé par un tiers qui n'a rien à voir avec le vendeur d'origine. Celui-ci peut soit vous renvoyer vers une fausse page ebay, sur laquelle vous devrez entrer vos pseudos et mots de passe (dont il disposera désormais), soit vous proposer un achat du livre mais un paiement via western union ou en espèces.

Bien sûr, fuyez. Il existe un moyen simple d'échapper à ces emails frauduleux : si un email aux couleurs d'ebay vous semble suspect, il est toujours possible de vérifier qu'il vient bien d'ebay en allant dans "Mon ebay", rubriques "Mes messages". Si le message n'y figure pas, c'est qu'il est frauduleux.

Au niveau des paiements : n'acceptez jamais de régler le vendeur (qui peut être un escroc utilisant un vrai compte ebay, ou un tiers envoyant un faux email ebay) au moyen de Western Union. C'est l'escroquerie assurée.

2. L'offre hors-ebay : un vendeur vous contacte via votre pseudo et vous propose une transaction hors ebay. Pourquoi pas, mais dans ce cas assurez vous bien de disposer d'éléments suffisants pour le payer : son adresse , postale, bancaire, etc. Et dans tous les cas, une nouvelle fois, ne payez jamais avec Western Union.

Pour résumer, je reprends les conseils donnés par ebay :

1. Consultez toujours le profil d'évaluation du vendeur : s'il a peu d'évaluations, des évaluations négatives ou des évaluations venant toutes du même acheteur : MEFIANCE.

2. En cas de doute sur un email (2nde chance, offre d'achat direct), contactez le vendeur via la plate forme de messages d'ebay (Mon ebay, rubrique Mes messages).

3. Utilisez un mode de paiement sécurisé : à mon avis, paypal est le meilleur.

4. Ne payez jamais avec Western Union, Moneygram ou des espèces dans une enveloppe.

5. Avant d'effectuer un achat d'un montant élevé, vérifiez les évaluations détaillées du vendeur.

Avec cela, vous devriez passer éviter les mauvaises surprises.
H

jeudi 11 octobre 2007

Débat : Le Livre Ancien? Une bonne action... ou plutôt une obligation?

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Le sujet a déjà été évoqué ça et là dans le blog, notamment suite à une étude menée par un universitaire il y a quelques années (et qui semblait avoir démontré qu'au 20ème siècle les livres précieux furent un meilleur investissement que l'or ou la terre).

Je vous pose la question plus directement dans le débat du jour :

"La bibliophilie peut-elle être considérée comme un investissement financier?" et ses corollaires : si oui, est-ce un placement judicieux, peut-on acheter des livres pour spéculer... et par ailleurs, bibliophile peut-il rimer avec investisseur?

Si oui, à quelles conditions?

Libre à chacun de s'exprimer, j'ai un avis sur la question, je le livrerai également.

H

mercredi 10 octobre 2007

Deux messages : fers spéciaux et pointillé

Amis Bibliophilies Bonsoir,

Curieusement, la mise en page a inversé les deux messages du jour : le premeir sur des fers spéciaux à la tête de mort et le second sur la reliure en pointillé.

Vous les trouverez tous les deux ci-dessous.

Bonne lecture
H

Un fer un peu spécial...

En attendant le message de ce soir, qu'en bon bibliopégimane je consacre à la reliure, jetez un oeil à ces fers un peu spéciaux qui sortent tout droit de mes rayonnages.
Un in-12 de 1665, plein veau... Je vous laisse imaginer le genre de l'ouvrage.
Original, non?

H

La Reliure en pointillé...

Amis Bibliophiles Bonjour,

J'ai déjà évoqué les reliures dites "à la fanfare", même si le nom lui-même est apparu au début du 19ème siècle (voir mon message : http://bibliophilie.blogspot.com/2007/05/la-reliure-la-fanfare.html), suite à un travail de Thouvenin pour Nodier. Mais à côté de ces reliures à la fanfare et des reliures ordinaires, un autre grand style de décoration est apparu au 17ème siècle, la reliure "en pointillé", qui comme son nom l'indique, utilise des petits fers pointillés.
Le procédé, attribué à Le Gascon mais qui fut probablement utilisé en premier par l'atelier Macé Ruette à partir de 1620 consiste à garnir les compartiments avec ces petits fers pointillés, qui sont ensuite rehaussés à l'or, mais aussi à créer grâce à ces minuscules fers, des gerbes, des entrelacs et des bouquets. Ces reliures sont très délicates mais il est excessivement difficile d'identifier le relieur, puisque ceux-ci ne signaient pas encore leurs oeuvres, à l'exception rarissime de Florimond Badier, plus facile à identifier, et ce pour deux raisons : il utilisât un fer pointillé très particulier en forme de tête humaine, tout en signant, fait exceptionnel, au moins trois de ses reliures au bas de la garde du 1er plat ("Florimond Badier fecit inv.").
Ce sont ces trois ateliers (Macé Ruette, Le Gascon, Badier) qui furent les fers de lance de la reliure en pointillé au 17ème, mais attention, si vous possédez une telle relire, rien ne garanti qu'elle provient de l'un de ces ateliers, qui furent également imité, notamment par la famille Magnus, qui était très liée aux Elzevir et produisit des reliures pour leurs ouvrages. On croise de temps en temps des Elzevir dans des reliures en pointillé... Magnus, Le Gascon, un autre?
Pointillé, Fanfare, premières signatures de relieurs, le 17ème apportera également d'autres choses à la reliure. Ainsi, c'est aussi l'époque de l'apparition des gardes de maroquin, sans doute grâce à Le Gascon, ou des gardes de papier marbré grâce à Macé Ruette.

H

Images : reliure pointillé, la "tête" de Badier.

mardi 9 octobre 2007

Solution de l'énigme : Venise et les Pirates

Amis Bibliophiles Bonjour,

Quelle déception.... Sourire.

Bon, je dirais que globalement vous n'avez pas trouvé la solution de l'énigme d'hier soir...

La réponse était bien sûr la "Suite de L'histoire du Gouvernement de Venise, ou l'Histoire des Uscoques", Amsterdam, Pierre Mortier 1705.
Ah la la, pourtant je vous ai gâtés question indices : une image déjà, sur laquelle on reconnaît la cité des Doges, l'allusion aux pirates, et les uscoques étaient des pirates, et le petit "n'allez pas chercher si loin" pour que vous étiez de partir chercher des pirates dans les Caraïbes. Sans parler des références sur l'édition...
Cet ouvrage est le 3ème tome de L'histoire du Gouvernement de Venise par Amelot de la Houssaie, et il est consacré aux Uscoques, alors que les deux premiers volumes développent les différents ministères du gouvernement de Venise.

Nicolas Amelot de la Houssaie (ou Houssaye, 1634 - 1706) fût un historien français. Secrétaire d'ambassade à Venise, il entreprît dans cet ouvrage d'expliquer, et avant tout de critiquer, l'administration de cette république, et d'exposer les causes de sa décadence.
L'ouvrage parût en mars 1676 et, ne semblant pas être désapprouvé par le pouvoir royal, provoqua des protestations indignées de l'ambassadeur vénitien, Giustiniani. L'auteur fut envoyé à la Bastille, où il ne resta que six mois. Une seconde édition, avec suppléments, publiée immédiatement après, renouvela ces protestations, et l'édition fut interdite. Cette persécution fit une publicité extraordinaire à cet ouvrage qui connu vingt-deux éditions en trois ans, et de nombreuses traductions.
Amelot publia également en 1683 une traduction de l'Histoire du concile de Trente de Fra Paolo Sarpi, dans lequel il ajouta certaines notes qui déplurent fortement aux partisans de l'autorité absolue du Pape. Sous le pseudonyme de La Motte Josseval, Amelot publia un Discours politique sur Tacite, dans lequel il analysa le caractère de Tibère. Il a en outre composé une Histoire de Guillaume de Nassau, publiée en 1754, et a laissé des Mémoires historiques, qui eurent la réputation d'être piquants, mais peu exacts.

Les Uscoques, quant à eux, sont des transfuges de Dalmatie ayant fuit la Turquie, vers 1540. Il se regroupèrent à Segna, ville de Croatie, dont ils firent leur place forte pour ravager la région et attaquer les navires marchands passant à proximité, avec une grande sauvagerie. Jusqu'en 1618 et le traité de Madrid, ils ont été le fléau des Turcs, des vénitiens et des potentats d'Autriche-Hongrie.
Ah oui, j'oubliais, comme vous n'avez pas trouvé, vous êtes punis : vous devez renseigner la carte en y ajoutant prénoms et images! Non mais!

H

Images : quelques gravures de l'ouvrage.