Nous sommes dimanche, et malgré un week-end chargé, laissez moi vous conter l'histoire d'Auguste Harmand, autre filou, qui s'en prît à la bibliothèque de Troyes vers 1842.
Nommé bibliothécaire de la ville, Harmand, qui avait croisé Libri et noté "qu'il portait toujours un gros portefeuille sous le bras et une grande redingote qui lui servait à cacher les livres qu'il prenait', pilla la bibliothèque de Troyes pendant 30 ans.
Il fût finalement dénoncé par le concierge de la mairie, qui avait pris Harmand sur le fait, alors qu'il commettait un nouveau vol avec son complice, le libraire Dufëy. Harmand fût condamné à 4 ans de prison.
Son histoire est restée célèbre parce le voleur avait pris soin d'effacer toute trace des livres qu'il avait volés dans les catalogues de la bibliothèque, rendant impossible la tâche des experts Lalanne et de Montaiglon, chargés de retrouver les livres, ainsi que leur trace.
C'est le hasard qui leur permît en fait de retrouver la liste des livres ayant disparu : avant d'utiliser les catalogues, les livres de la bibliothèque avaient été répertoriés sur des fiches mobiles, lesquelles furent ensuite remisées au grenier. En les retrouvant, et en effectuant des comparaisons entre les fiches et les catalogues rédigés par Harmand, on pût identifier les livres manquants et lui en imputer le vol. Hélas, les fiches de certaines sections ne furent pas retrouvées dans un état permettant leur étude, et finalement on ne sût jamais exactement combien et quels livres Harmand déroba.
Au final, Libri, Harmand et d'autres ont largement démontré que les personnes dont les bibliothèques avaient finalement le plus à craindre sont les conservateurs et les bibliothécaires eux-mêmes.
Nommé bibliothécaire de la ville, Harmand, qui avait croisé Libri et noté "qu'il portait toujours un gros portefeuille sous le bras et une grande redingote qui lui servait à cacher les livres qu'il prenait', pilla la bibliothèque de Troyes pendant 30 ans.
Il fût finalement dénoncé par le concierge de la mairie, qui avait pris Harmand sur le fait, alors qu'il commettait un nouveau vol avec son complice, le libraire Dufëy. Harmand fût condamné à 4 ans de prison.
Son histoire est restée célèbre parce le voleur avait pris soin d'effacer toute trace des livres qu'il avait volés dans les catalogues de la bibliothèque, rendant impossible la tâche des experts Lalanne et de Montaiglon, chargés de retrouver les livres, ainsi que leur trace.
C'est le hasard qui leur permît en fait de retrouver la liste des livres ayant disparu : avant d'utiliser les catalogues, les livres de la bibliothèque avaient été répertoriés sur des fiches mobiles, lesquelles furent ensuite remisées au grenier. En les retrouvant, et en effectuant des comparaisons entre les fiches et les catalogues rédigés par Harmand, on pût identifier les livres manquants et lui en imputer le vol. Hélas, les fiches de certaines sections ne furent pas retrouvées dans un état permettant leur étude, et finalement on ne sût jamais exactement combien et quels livres Harmand déroba.
Au final, Libri, Harmand et d'autres ont largement démontré que les personnes dont les bibliothèques avaient finalement le plus à craindre sont les conservateurs et les bibliothécaires eux-mêmes.
C'est la même conclusion effarante qui fût faite lorsque la Bibliothèque Nationale fût déplacée et réinventoriée récemment... Des milliers de volumes avaient disparu, probablement victimes de vols de la part du personnel et des chercheurs....
H
H
Image : la bibliothèque de Troyes.
2 commentaires:
C'est ce qui se passe toujours aujourd'hui: les tableaux des musées français qui vont chez le restaurateur, qui se perdent en route, ou bien les Picasso vendus il y a 2 ans en Allemagne qui venaient du musée d'Alger, et tant d'autres histoires...
Mais quelquepart, n'est pas mieux ainsi, quand on voit (encore maintenant) des remises de musée où des tapisseries pourrissent, des tableaux sont crevés car personne n'y fait attention..
Je passe mes journées à la BNF. Celle de Tolbiac, comme celle, historique de Richelieu.
Avec, quelques ruses, il est simple de voler certains exemplaires (par ex tous les Almanachs Royaux sont en libre services).
Les systèmes de sécurité sont difficilement applicables (par ex l'obligation de prendre une malette transparente ne règle rien, il suffit d'y placer un plastique opaque).
Bref, c'est facile et pourtant, cela n'arrive que très peu, et c'est plutôt rassurant.
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