Des objets autour des livres, dont une commode de style "n'importe quoi", le combat de l'Etat contre Aristophil...
Quand on parcourt les catalogues, on tombe parfois sur un objet qui éveille notre intérêt de bibliophile, même s'il est presque totalement étranger à notre univers. Cette semaine, deux objets de ce type ont retenu mon attention: une croix de prélat en argent dans un étui en plein maroquin d'une sobriété très catholique, et cette commode pour le moins étonnante.
Autant, à la limite, je peux comprendre l'étui en maroquin, à la limite, autant la commode me laisse muet... :)
Les photos ne sont pas de très bonne qualité hélas, mais vous comprendrez que les 3 côtés sont recouverts de livres et que pour ouvrir un tiroir, il faut tirer un livre qui sert ensuite de poignée (estimation 2000 - 2500 euros, je ne sais pas combien elle a fait finalement. Laval enchères, 27/10).
Pendant ce temps là, le site du Nouvel Observateur nous apprend que l'Etat va en justice contre Aristophil pour récupérer des manuscrits du général de Gaulle.
Le désaccord porte sur 313 messages signés par le général entre 1940 et 1942 et la question est de savoir s'ils sont propriété de l'Etat qui les réclame ou du musée des Lettres et Manuscrits, géré par la société Aristophil, qui les a acquis.
Je cite le Nouvel Observateur: "Ces manuscrits ont été adressés depuis Londres par le général de Gaulle à ses compagnons et cadres de la France libre, ainsi qu'à Churchill et Staline entre décembre 1940 et décembre 1942, selon le Musée des Lettres et Manuscrits, un établissement privé.
Ils sont placés depuis un an sous séquestre et la justice doit examiner l'affaire mercredi à la 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Paris.
L'Etat en revendique la propriété, "estimant qu'il s'agit d'archives publiques relevant du domaine public, imprescriptibles et inaliénables", a expliqué à l'AFP Me Cédric Burel, avocat du ministère de la Culture qui représente l'Etat.
Mais pour l'avocat du musée et de la société Aristophil qui le gère, Me Arnaud Cazin d'Honincthun, ils "ne peuvent être assimilés à des archives publiques car le général de Gaulle ne représentait pas une autorité d'Etat, ni le Comité français de libération nationale un gouvernement à cette période".
"Ce n'est pas faire injure à la mémoire du général, mais ce n'est pas parce qu'on est légitime qu'on est un Etat. De Gaulle lui-même a dit clairement jusqu'en 1942 qu'il n'avait jamais voulu créer un Etat. Ces documents remontent à une période comprises entre 1940 et 1942. Est-ce qu'à l'époque les autorités de Londres étaient l'Etat français? Nous pensons que non", soutient Me Cazin."
Pour en savoir plus: http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20131015.AFP8804/l-etat-va-en-justice-pour-recuperer-des-manuscrits-du-general-de-gaulle.html
De son côté, le site du magzine Que choisir (http://www.quechoisir.org/argent-assurance/epargne-fiscalite/placement-financier/actualite-aristophil-l-etat-veut-recuperer-des-manuscrits-du-general-de-gaulle) précise que la première chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a examiné le dossier le mercredi 16 octobre et rendra sa décision le 20 novembre.
Pour Que Choisir: "Le code du patrimoine stipule dans son article L. 221-4 que les archives publiques sont « les documents qui procèdent de l'activité, dans le cadre de leur mission de service public, de l'État […] ou des personnes de droit privé chargées d'une telle mission ». Le régime juridique de ces archives est simple : elles sont inaliénables et inexportables. Elles sont la propriété de l’État, qui peut les réclamer sans dédommager ceux qui en avaient la garde.
Le 16 octobre, l’avocat général est allé dans le sens du ministère de la Culture, qui voit dans cette correspondance un élément d’archives nationales. Les 313 messages (adressés à des collaborateurs du général, avec quelques écrits à Churchill ou Staline) sont depuis un an sous séquestre aux Archives nationales. Le jugement a été mis en délibéré au 20 novembre."
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