Amis Bibliophiles Bonsoir,
Vous connaissez peut-être l'anecdote de cet immense bibliophile français qui vînt un jour assister à une vente à Drouot, en 1990 (très exactement la vente du marquis du Bourg de Bozas Chaix d'Est-Ange le 27 juin 1990) et qui lors de la visite s'assît simplement sur une chaise, sans regarder un seul ouvrage mais en écoutant une collaboratrice lui lire le catalogue dans ses moindres détails.
Ce vieil homme, bibliophile admirable est le commandant Paul-Louis Weiller, et s'il possède une bibliothèque sublime, il est malheureusement devenu aveugle et doit désormais imaginer chaque lot en écoutant sa description.
Toutes proportions gardées et avec l'immense respect que l'on doit à M. Weiller (bachelier à 15 ans, chevalier de la Légion d'honneur à 23 pour ses actes héroïques de pilote aérien pendant la première Guerre Mondiale, emprisonné puis contraint à l'exil en 1940 en raison de ses origines juives, rétabli dans ses droits, biens et décorations en 1947, etc.), c'est parfois ainsi que je lis certains catalogues. J'essaie de me représenter un livre, simplement en en lisant la description. Le mieux étant de comparer les résultats de son imagination avec la réalité quand le catalogue propose également une image du livre en question.
Bien sûr, c'est surtout pour la reliure que peut s'exercer l'imagination, et dans ce domaine précis, il en est un que j'affectionne particulièrement, celui des couleurs des matériaux employés.
Si la Bibliophilie est un langage, la description des couleurs d'une reliure est souvent un poème. Ainsi, bibliophiles que nous sommes, nous ne nous contentons que rarement des couleurs de l'arc-en-ciel et pour nous un maroquin peut être cerise, brique, grenat vert émeraude ou bleu pétrole, et ces couleurs sont presque des classiques.
Plus rares, on croise les lavallière, aubergine, améthyste, ébène, lie de vin, citron, chocolat, sang, sable, parme, lilas, framboise écrasée (la nuance est capitale!), vert sapin, ou châtaigne...
Et encore moins communs, et là on frise l'inventaire à la Prévert, mais j'avoue que j'aime beaucoup quand le rédacteur d'une notice se laisse aller à la poésie, on peut croiser des vert lierre, des safran, des moutarde, des saumon, des chamois, roux ou terre de sienne.
Mais que dire d'un box rouge-gorge ou d'un box puce?
Vous connaissez peut-être l'anecdote de cet immense bibliophile français qui vînt un jour assister à une vente à Drouot, en 1990 (très exactement la vente du marquis du Bourg de Bozas Chaix d'Est-Ange le 27 juin 1990) et qui lors de la visite s'assît simplement sur une chaise, sans regarder un seul ouvrage mais en écoutant une collaboratrice lui lire le catalogue dans ses moindres détails.
Ce vieil homme, bibliophile admirable est le commandant Paul-Louis Weiller, et s'il possède une bibliothèque sublime, il est malheureusement devenu aveugle et doit désormais imaginer chaque lot en écoutant sa description.
Toutes proportions gardées et avec l'immense respect que l'on doit à M. Weiller (bachelier à 15 ans, chevalier de la Légion d'honneur à 23 pour ses actes héroïques de pilote aérien pendant la première Guerre Mondiale, emprisonné puis contraint à l'exil en 1940 en raison de ses origines juives, rétabli dans ses droits, biens et décorations en 1947, etc.), c'est parfois ainsi que je lis certains catalogues. J'essaie de me représenter un livre, simplement en en lisant la description. Le mieux étant de comparer les résultats de son imagination avec la réalité quand le catalogue propose également une image du livre en question.
Bien sûr, c'est surtout pour la reliure que peut s'exercer l'imagination, et dans ce domaine précis, il en est un que j'affectionne particulièrement, celui des couleurs des matériaux employés.
Si la Bibliophilie est un langage, la description des couleurs d'une reliure est souvent un poème. Ainsi, bibliophiles que nous sommes, nous ne nous contentons que rarement des couleurs de l'arc-en-ciel et pour nous un maroquin peut être cerise, brique, grenat vert émeraude ou bleu pétrole, et ces couleurs sont presque des classiques.
Plus rares, on croise les lavallière, aubergine, améthyste, ébène, lie de vin, citron, chocolat, sang, sable, parme, lilas, framboise écrasée (la nuance est capitale!), vert sapin, ou châtaigne...
Et encore moins communs, et là on frise l'inventaire à la Prévert, mais j'avoue que j'aime beaucoup quand le rédacteur d'une notice se laisse aller à la poésie, on peut croiser des vert lierre, des safran, des moutarde, des saumon, des chamois, roux ou terre de sienne.
Mais que dire d'un box rouge-gorge ou d'un box puce?
Et vous, quelles autres couleurs avez-vous croisées?
H
H
10 commentaires:
Anthracite c'est pas mal non plus. J'ai un Dubout en plein maroquin anthracite avec en mosaïque sur le premier plat une grosse dodue comme Dubout les aimait. Toute rondouillarde en tons de rose et sable, avec le bout des seins mosaïqué en rouge vif...
Je suis certain que la plupart ici ont déjà l'imagination qui galope...
Ceux qui veulent une photo pour comparer leur système imaginatif et leur système visuel. Pas de problème.
Amitiés colorisées, Bertrand
Bonsoir,
Bah moi ma compagne dit que je suis daltonien (ou, à tout le moins, que je suis incapable de nommer correctement une couleur). Bref j'aurais pu croiser une reliure chamois que je l'aurais prise pour... je ne sais quoi...!
Bien à vous tous,
Olivier
Un grand classique : la "tête de nègre" (= chocolat).
Jean-Paul
J'ai dû croiser une autruche pistache ;-)
J'aime les mots cyan et magenta ; ma préférence irait certainement à un chagrin pourpre ou bien pers.
Un billet plein de poésie...
Vérification faite : la couleur tête-de-nègre est une "couleur noire tirant sur le bleu, avec un reflet rougeâtre".
Jean-Paul
Pour découvrir des noms de couleurs absolument inconnus, je vous recommande le site pourpre.com :
flavescent, céruléen...
Je vous fais partager mes trouvailles au jour le jour, c'est ça ma conception de la bibliophilie.
Aujourd'hui je tombe sur une mention d'un "maroquin amarante" (reliure du XIXè s. signée Purgold).
Amarante = plante herbacée annuelle assez grande de la famille des Amaranthacées. Donc couleur verte.
Poétique non ?
Amitiés, Bertrand.
Bertrand, l'amarante n'est ce pas plutôt rouge? de la couleur de son inflorescence?
Avez vous vu la reliure ?
Cordialement
Philippem
Autant pour moi Philippe, vous avez raison, à y regarder de plus près, ce sont les fleurs de cette plante qui ont une couleur caractéristique rose/rouge//fushia...
Je suis allé trop vite en bsogne (tiens... pan ! une claque je me mets !)
Heureusement que vous étiez là pour corriger ma bourde.
PS : ce n'était qu'un desriptif de reliure lu dans un catalogue du XIXè siècle... donc pas de photo.
Amitiés, Bertrand
amarante : couleur pourpre velouté.
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