« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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samedi 22 janvier 2011

Connaissance de la reliure: les contreplats à la fanfare des grands relieurs du XIXème siècle

Amis Bibliophiles bonjour,

Je l'avoue, j'aime le maroquin. Dans mon idéal il est d'époque, mais je confesse que ma quête d'exemplaires en bon état me conduit régulièrement à préférer un maroquin issu des grands ateliers du XIXème siècle à un veau certes d'époque, mais en mauvais état. Les bons relieurs du XIXème et en tête de liste Lortic et Trautz, les plus récompensés de leur époque, ont en effet atteint un degré de raffinement extrême qui ne peut que ravir le bibliophile. 

Et quand ce raffinement se cache, il est encore plus exquis. Les contreplats à la fanfare sur des reliures qui sont très souvent d'inspiration janséniste en sont le meilleur exemple. C'est l'un des grands plaisirs de bibliophiles que de découvrir sous un austère maroquin, un décor d'une grande finesse. En voici quelques exemples, signés par de grands noms, pris au hasard des rayonnages:

.
Anatole France - Le Procurateur de Judée, 1902, par la Société des Amis du Livres, tiré à 130 exemplaires. Exemplaire nominatif, n°54.  
Reliure plein maroquin de Canape, étui. Contreplats de maroquin vert à caissons signés CANAPE R. D.


Sophoclis Tragoediae - Heidelberg, Jerome Commelin, 1597
Exemplaire de R.
Plein maroquin rouge signée Capé. Contreplats de maroquin bleu à la fanfare, signés Capé.


Caractères de La Bruyère, Tours, Mame, 1868, exemplaire sur vergé.
Un volume in-4, maroquin janséniste rouge signé Hardy Ménil. 
Contreplats de maroquin vert signé Marius Michel Doreur.


Des beautés qui ne se dévoilent qu'à ceux qui ouvrent leurs ouvrages.

H

7 commentaires:

Lauverjat a dit…

"Au hasard des rayonnages"!!!!!!! fichtre!
Contrairement à Hugues qui a un faible pour Lortic, je préfère Capé pour la finesse de ses reliures. Il faisait beaucoup travailler à façon le doreur Marius Michel (Jean Michel) le père, très inspiré des reliures XVIe. Le père s'associa à Marius Michel (Henri Michel) le fils en 1866. Les Michel adjoignirent un atelier de reliure à la dorure en 1876. J'ai lu que Marius Michel fils avait été en apprentissage chez Capé?. D'après Fléty, il avait appris la dorure chez son père et suivi l'Ecole des Arts Décoratifs puis l'Ecole Nationale des Beaux Arts. En tous cas il a parfois réutilisé des décors éprouvés chez Capé.
Quand à Georges Canape, il succède à son père en 1894. Personnellement je placerai quelques livres "au hasard" entre le sien et les deux autres.

Lauverjat

Pierre a dit…

Le hasard est heureux... Magnifiques ouvrages, Hugues. Et puis, les contreplats ne sont jamais insolés ni ne présentent pas d'usure par frottement.

Il faudrait inventer des reliures réversibles... Pierre

Olivier a dit…

Surtout pas Pierre!
Olivier

Hugues a dit…

Quand je dis au hasard, c'est bien sûr que ces ouvrages ne sont pas les uns à côté des autres dans ma bibliothèques... et non pas que j'ai 300 ouvrages de la sorte. :)
H

Anonyme a dit…

Fanfare, fanfare... C'est Nodier qui demanda à Thouvenin de lui réaliser un décor imitant le style en vogue fin 15 ème. "Fanfares et courvées abbadesques des roule-Bontemps de la haute et basse cocquaigne" 1613 Chambéry
Depuis on parle de fanfare autant pour les décors de la fin 15ème que poue pour ceux que vous montrez...
Roulement de tambours pour les roule-bontemps.
Bien à vous.
Sandrine

Hugues a dit…

En fait Sandrine, tout était dit là:
http://bibliophilie.blogspot.com/2007/12/les-reliures-i-la-reliure-la-fanfare.html
H

Anonyme a dit…

Oups en plus j'ai fait une erreur... 16ème pas 15ème.
oui je viens d'aller faire un tour;
C'est très beau
Bien à vous
Sandrine

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