Amis Bibliophiles bonjour,
Le Club Caxton a été fondé le 26 janvier 1895 à Chicago par 15 bibliophiles désirant favoriser la publication de beaux livres. Le nom de Caxton fût choisi en référence au premier imprimeur anglais William Caxton. Né en 1422 en Angleterre, celui était présent en 1471 à Cologne, là où l'avenir de l'imprimerie se jouait. Quelques années plus tard, il collabora à l'impression du premier ouvrage imprimé en langue anglaise, The Recuyell of the Historyes of Troye. Il quitta finalement les Pays-Bas avec une presse et installa son imprimerie à côté de l'abbaye de Westminster. En 1477, c'est lui qui proposait le premier livre imprimé en Angleterre, The Dictes or Sayings of the Philosophers. Un an plus tard, il imprimait les célèbres Canterbury Tales de Chaucer.
Les 15 fondateurs du Caxton Club étaient bibliophiles, éditeurs, artistes et libraires. En créant ce club, ils suivaient l'exemple d'autres associations de bibliophiles récemment crées: Le Club Grolier à New York (1884), le Club of Odd Volumes à Boston (1886), le Rowfant Club à Cleveland (1892), et le Philobiblon Club à Philadelphie (1893). Ne nous y trompons pas, si leur objectif avoué était la re-publication de beaux livres, ils souhaitaient aussi simplement se retrouver à l'abri de la folie du monde pour deviser autour de leur passion, et petit à petit organiser des expositions ou favoriser la recherche en constituant une bibliothèque documentaire. De 1899 à 1918, le Caxton Club organisa des expositions, développa sa bibliothèque et publia de très beaux ouvrages. Si le club souffrît pendant la 1ère Guerre Mondiale, au point de devoir réduire considérablement ses activités, il su ensuite renaître et existe toujours aujourd'hui (vous pouvez visiter le site http://www.caxtonclub.org).
On le sait, les relations entre les grands bibliophiles français et nord américains étaient étroites, Robert Hoe par exemple était le correspondant et membre honoraire de plusieurs sociétés de bibliophiles français. Il était donc légitime que le Caxton Club propose à Uzanne de publier un ouvrage sur les relieurs et les doreurs français du 18ème siècle.
L'ouvrage dût traduit par Mlle Mabel McIlvaine, et parut aux éditions du Caxton Club en 1904 sous le titre The French Bookbinders of the eightenth century.
C'est un magnifique ouvrage de 3 - (133) pages, à très grandes marges, tiré à 252 exemplaires seulement, dont 243 seulement furent proposés à la vente et 3 imprimés sur vélin du Japon.
Il propose une très riche illustration : 5 vignettes inspirées d'aquarelles de Paul Avril, 14 étiquettes de relieur à l'encre rouge, et 20 planches hors-texte assez curieuses qui représentent des reliures de l'époque.
Il se décompose en 5 chapitres, des Notes, une Bibliographie et un Index:
Chapitre 1: l'origine et les traditions des relieurs du 18ème siècle
Chapitre 2: les premières tentatives de décor Renaissance dans la communauté des relieur-doreurs du 18ème siècle
Chapitre 3: les maîtres relieurs et doreurs de l'époque
Chapitre 4: le travail sur le corps du livre. La pratique, les outils, les matériaux bruts, les prix
Chapitre 5: soie, broderies, etc. comme décoration pour les reliures.
Ce qui séduit avant tout, avec la qualité d'exécution de l'ouvrage, c'est la mine d'informations disponibles pour qui s'intéresse au sujet, et que je n'ai pas croisées ailleurs: biographies des relieurs bien sûr, et pas uniquement des plus connus, prix pratiqués... et même les chansons imaginées par les apprentis des ateliers pour brocarder tel ou tel maître.
Les illustrations en couleurs sont admirablement choisies et permettent de comprendre le propos d'Uzanne. En ce qui concerne les étiquettes de relieurs, c'est tout simplement incroyable et je vous proposerai prochainement un article entièrement consacré au sujet.
Mon exemplaire, en état quasi parfait est en cartonnage de l'époque... occasion unique de le confier à un relieur, non? Qu'en pensez-vous?
H
21 commentaires:
elle est bien bonne !
non, il faut le confier à un club de reliure amateur, pour qu'on puisse se faire la main dessus.
Il faut casser cet ouvrage, dont le texte est chez nous incompréhensible ici et encadrer les plus belles illustrations pour décorer le garage !
Tous des jaloux !...
Trêve de plaisanteries, bel achat d'un ouvrage rare en bon état, d'un auteur agréable à lire, parangon des bibliophiles,qui mérite une reliure, sans précipitation, comme il se doit, après un entretien avec le relieur choisi (j'ai quelques noms à proposer).
Pourquoi incompréhensible ? juste parce que c'est en anglais ou parceque la traduction de Mabel McIlvaine nest pas bonne?
Sans aller jusqu'à le casser pour en décorer le garage, je ne le ferais pas relier.
Relier de la doc, c'est un peu m'as-tu vu. A moins que vous ne fassiez déjà relier vos catalogues de la Redoute; dans ce cas ...
T
Textor, où fixez-vous la différence entre doc et bibliophilie?
La plupart des études sur les imprimeurs, la reliure, etc. publiées avant 1914 étaient imprimées sur du beau papier, avec une typo élégante... Plaisir de bibliophile également.
Les Bretons ne veulent rien entendre au langage des barbares Angles et Saxons ...
Il y a de la documentation qui valent mieux qu'un roman d'auteur du XVIIIe ... comparer un texte d'Octave à un catalogue de la Redoute est blasphématoire.
Bonjour, serait-il possible d'avoir quelques infos sur l'extraordinaire reliure orientalisante reproduite dans cet ouvrage (et dans le billet précédent)? Merci!
S. Dartiguepeyrou
J'ai un exemplaire de la 1ere édition de la Bibliographie des ouvrages relatifs a l'amour, aux femmes, au mariage etc. de Gay reliée par David et je confesse que ça ajoute au plaisir (déjà grand) de la lire.
Bonne journée!
Olivier
Je pense que je vais le faire relier, à la fois pour le préserver... et pour vous proposer un article original autour du travail d'un relieur sur un ouvrage. Photos avant, après, pendant, etc.
H
Concept vu déjà ailleurs.
Où est l'intérêt d'ailleurs dans ces choix tout à fait personnel?
Arthur.
L'intérêt est double: dans l'approche plus que dans le choix, pour commencer, et surtout cela permet d'échanger, comme vous le faites Arthur, et avec profit pour tous.
Hugues
L'approche et l'echange vont-ils modifier le choix de detruire un cartonnage en parfait état, ou légitimer le choix du relieur sur ce type de travaux, à un moment ou on parle plus de respect et de conservation?
Arthur.
C'est au bibliophile de décider, non?
Benoît
Bien sûr;
Surtout quand il a les moyens de faire intervenir les plus grands.
Mais cela reste un echange et la vision la plus proche du respect de l'ouvrage est souvent, quand même, la plus proche du bon sens.
Arthur.
Et je vous ai donné le sentiment que j'avais un autre objectif "Arthur"? Ou vous considérez simplement que le bibliophile manque de bon sens, et que le relieur est un gardien du temple?
Hugues
C'est drôle, je connaissais l'expression "se faire appeler Arthur", mais je ne savais pas que cela voulait dire choisir un autre pseudo pour pouvoir enfin être publiée dans les commentaires... :)
Pour ma part, j'attends de mes relieurs un conseil et un échange technique, pour ce qui est du goût et des traditions et usages bibliophiliques, je ne me sens pas moins bien informé qu'eux. Au contraire.
Benoît
Non, bien sur. C'est juste un echange et un point de vue personnel.
Pas plus que le bibliophile, le relieur est 'gardien du temple'.
C'est tellement subjectif, tout ça.
Votre livre est rare, je pense.
Cela merite qu'on s'y attache.
Pour la discussion que vous ouvrez, ou que vous allez ouvrir.
Aprés, chacun prend ses responsabilités et fait bien faire ce qu'il veut sur ses livres, au prix qu'il veut, qu'il peut.
Arthur.
S'il y a un "gardien du temple", c'est le bibliophile, certainement pas le relieur.
Voilà une sentence qui pourrait bien rester dans les annales Bibliophile Rhemus ! ... et faire grincer des dents aussi ... mais pas les miennes... (sourire)
B.
Pour garder le temple encore faut il qu'il soit construit. Si le bibliophile en est le gardien, le relieur le constructeur, le rôle de l'architecte me semble assez mal défini !... Tant en restauration, qu'en reliure neuve, qui fait la maquette, et encadre avec précision le projet ?... Quelques relieurs en sont capables, quelques bibliophiles aussi, mais dans la majorité des cas c'est bien souvent le chaînon manquant !...qui peut entraîner quelques catastrophes ! A l'instar des bâtiments de France, après le permis de construire, à quand le permis de relier et restaurer les livres!... :o)
Daniel B.
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