« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mercredi 3 avril 2013

L'amour des livres et la folie du livre, par Henry Houssaye

Amis Bibliophiles bonjour,


"Ecoutez tous les moralistes et tous les satiriques qui, depuis La Bruyère, ont raillé les bibliophiles. Un bibliophile a des livres pour ne les lire jamais. Il n'en connaît que le format, la date de ma publication, le nom de l'éditeur, les fautes d'impression qui distinguent le premier tirage, la mesure au millimètre; il ne les estime que pour leur reliure ou leurs vignettes; il ne les prise que pour leur rareté et leur valeur vénale. Il voit l'extérieur d'un lire, le fond lui est indifférent; il se passionne pour le contenant, peu lui importe le contenu. 

Le bibliophile n'aurait pas ouvert la boîte de Pandore! 

Parlez-lui de la grandeur de Bossuet, de la naïveté savante de La Fontaine, de l'art de La Bruyère, il vous répondra par la netteté des Elzeviers, la grâce d'Eisen, la perfection de Trautz-Bauzonnet. Il a étudié la littérature dans le Manuel du libraire. Encore les railleurs ne mettent-ils en cause que les bibliomanes experts dans leur partie ; ils ont la bonne foi de ne pas rappeler ce personnage qui commanda un jour à un libraire « pour garnir son cabinet de travail, » cent vingt mètres de livres bien reliés ! 


Tel amateur pousse si loin le raffinement, épurant de plus en plus sa collection, qu'il en arrive à ne conserver que cinquante volumes irréprochables : une bibliothèque qui vaut deux cent mille francs et qui tiendrait dans une valise. Tel autre achète sans choix, sans goût, sans méthode, au hasard de la rencontre. Il lui faut acheter chaque jour, il a le prurit de l'achat. Il entasse, il entasse, il entasse. Les livres sont placés sur ses rayons par quatre rangs de profondeur, comme les fantassins dans l'ordre de bataille du temps de Louis XIV. Mais bientôt les tablettes ne suffisent plus. Le flot monte toujours. Les bouquins envahissent les placards et les tiroirs, escaladent les tables, grimpent sur les fauteuils, s'échafaudent en piles dans les angles de la pièce, s'amoncellent en tas sous tous les meubles, gagnent la salle à manger, les salons, les corridors, le logis entier, jusqu'aux chambres des bonnes. 

"C'est à vous d'en sortir... 
La maison m'appartient, je le ferai connaître." 

Et, de fait, on n'a plus qu'à déménager. 

Comme toute espèce du règne animal, l'espèce bibliophile a ses variétés. Ergaste est tout ce qu'il y a de plus éclectique; on trouve dans sa bibliothèque la première édition de l'Imitation et l'édition illustrée de Monsieur, Madame et Bébé. Chez Cléante, l'exclusivisme est tel qu'il confondrait les rédacteurs des Index librorum prohibitorum. Qu'on cite devant lui Alde ou Anthoine Vérard, il reste froid ; il ne sera touché que si l'on nomme Elzevier ou Didot l'aîné. De même, vantez à Damis l'invention, le style, le caractère des figures d'Albert Durer, de Hans Burgmaïr, de Geoffroy Tory, de Bernard Salomon, il ne vous entend pas: pour lui, l'illustration des livres commencée à Gravelot et finit à Le Barbier. Certains bibliophiles ne jurent que par Derôme le jeune ouTrautz-Bauzonnet; ils sont insensibles aux entrelacs des Clovis Eve et aux compartiments au pointillé de Le Gascon, et tiennent en mépris les reliures italiennes du XVIe siècle. 

D'autres, au contraire, déclarent ex-cathedra que la décadence de la reliure date de Derôme, font des reliures italiennes l'objet constant de leurs recherches et ne conviendraient pour rien au monde que le travail en est lourd et la dorure bavochée. 

Il arrive que les amateurs les plus absolus dans leurs idées sont ceux qui y renoncent le plus aisément. Soudain, ils prennent en dégoût une classe de livres, mettent leur bibliothèque en vente et commencent à collectionner d'autres bouquins, à l'égard desquels ils affichaient, peu de temps auparavant, la plus dédaigneuse indifférence. En cela, obéissent-ils bien à leur goût ? Ne subissent-ils pas plutôt les caprices, la tyrannie de la mode? La mode régit la curiosité comme les ajustements. Naguère, on recherchait surtout les incunables, les gothiques, les éditions princeps, puis on en est venu aux Elzeviers, aux poètes du XVIe siècle, aux éditions originales du XVIIe siècle, enfin aux livres à figures du XVIIIe siècle. 

Aujourd'hui, ce sont les romantiques et les livres à vignettes d'il y a quarante ans qui font prime, à la condition toutefois qu'ils soient à toutes marges et dans leur couverture imprimée. Hors de la couverture, point de salut. On donnerait tout le volume pour la seule couverture ! En fait de reliures, la mode a les mêmes fluctuations. Les bibliophiles de l'ancienne école estimaient les reliures modernes, signées des bons faiseurs, à l'égal des reliures anciennes en maroquin, mais ils cassaient impitoyablement toutes les reliures en veau^ quel qu'en fût l'état de conservation. Nos contemporains sont las des reliures modernes. Ils exaltent les vieux maroquins et réhabilitent les vieux veaux. Nous avons ouï dire qu'un célèbre bibliophile fit un jour remplacer une reliure en veau aux armes de Mme de Maintenon, recouvrant un exemplaire de l'édition originale in-12 d'Esther, par un maroquin de Lortic ou de Trautz. Cela serait désormais considéré, et non sans raison, comme un crime de lèse-bibliophilie. 

Sans doute, au nombre des railleries auxquelles sont en butte les bibliophiles, il en est de bien fondées. L'amour des livres est une passion, et, comme toute passion, il a ses écarts et ses égarements. Mais cette passion, qui dégénère parfois en folie, qui donne les émotions du jeu dans les ventes publiques, les émotions de la chasse chez les bouquinistes, et qui, il le faut bien reconnaître, est souvent une des formes de l'avarice — le collectionneur ne se complaît-il pas dans la valeur vénale de sa collection et ne la proclame-t-il pas ? N'appréhende-t-il pas une baisse des livres qui déprécierait les siens, encore qu'elle lui permît d'acquérir à bon compte ceux qu'il convoite ? — cette passion, disons-nous, a une base rationnelle, une origine bien estimable ; cette passion est élevée, car elle a pour fondement l'amour des lettres. 

Voici, en effet, comment on devient bibliophile. Nous parlons de l'élite, nous parlons aussi du grand nombre, nous ne parlons pas des exceptions. Nous n'avons point à nous occuper des gens qui s'improvisent un beau matin bibliophiles par genre ou par ennui, et qui créent une bibliothèque en six mois à grands coups de billets de banque. 

On commence par aimer les livres uniquement pour ce qu'ils sont. On lit les chefs-d'œuvre et les demi-chefs-d'œuvre dans des volumes à trois francs, voire même à un franc. On les relit, on se promet de les relire encore. Pour conserver, et aussi pour honorer ces livres, on les fait relier, — très mal d'abord ! Ces humbles volumes sont le noyau de la bibliothèque. Puis on s'arrête devant l'étalage des bouquinistes en plein vent. On trouve là quelques livres anciens, intéressants, qu'on n'avait pas lus. On les achète. On a déjà deux ou trois cents volumes sur ses rayons. Si l'on continue ainsi, on aura la bibliothèque d'un lettré, — celle d'un érudit, au cas où l'on s'attacherait à une spécialité. Si, au contraire, on est prédestiné, marqué pour la bibliophilie, une transformation s'opère. On ne s'en tient plus aux parapets des quais, on entre chez les libraires en boutique, on fait de longues haltes devant les vitrines rutilantes des grands bouquinistes des passages, on pénètre timidement dans ces terres promises, on va aux ventes, on lit les catalogues et les manuels, on demande des conseils que l'on suit plus ou moins. On fait bien des écoles ; on achète à tort et à travers, et sans y regarder de trop près, les Elzeviers rognés à la marge, les poètes du XVIe siècle roussis et piqués, les prosateurs du XVIIe siècle outrageusement lavés, les livres à figures de second tirage, les gothiques incomplets, les romantiques maculés, les maroquins anciens à coiffes brisées, à coins écornés, à plats éraillés, les reliures armoriées salies ou remboîtées. Peu à peu pourtant, le goût se forme et s'épure. On possède par hasard quelques exemplaires irréprochables; on les compare avec ses autres livres et l'on devient tout confus. 


On se débarrasse des volumes qu'il y a un an encore on considérait comme joyaux inestimables, on devient difficile, on n'achète plus qu'à bon escient. Mais en même temps que le goût se raffine, il dévie. La curiosité se mêle à l'amour du livre. On achetait jadis les livres pour les lire, on les achète pour les posséder. On voulait un bon texte dans une belle édition, ornée de belles gravures, et dans un bel exemplaire revêtu d'une belle reliure. On ne demande plus que la belle édition, les belles gravures, le bel exemplaire, la belle reliure ; pour le bon texte, on n'en a cure. La passion de la typographie des Elzeviers qu'on a prise dans le César de 1635 ou dans le Régnier de 1642, entraîne à acheter la Description d'Amsterdam en vers burlesques ou le Pastissier français ; le goût pour les figures d'Eisen qu'on a pris dans les Contes de La Fontaine, met en honneur toute une classe de méchants poètes et en tête le fade Dorât. Les armes du comte d'Hoym sont sans prix sur un Molière ou un Pascal ; mais on ne les recherchera guère moins si elles brillent sur les plats de la Clotilde, de Boyer, ou de l'Usage des Passions du Père Sénault. C'est la folie qui commence. On achète désormais selon l'occasion, avec goût, mais sans méthode et sans plan. On a les neuf éditions sacramentelles de La Bruyère dans la plus magnifique condition. Mais on n'a point un seul La Rochefoucauld, parce qu'on n'en a point encore trouvé un qui parût digne de la bibliothèque d'un véritable amateur ! 

Passe encore que les pauvres diables, dévorés de la passion des livres et plus riches de désirs que d'argent, prennent l'ombre à défaut de la proie. On conçoit que ceux-là se contentent d'Eisen dans le marquis de Pezaï, — ils ne peuvent l'avoir dans La Fontaine — et qu'ils soient tout heureux du mouton de Longepierre sur un Pradon, puisqu'ils ne sauraient le posséder sur un Racine. Mais les autres, les grands bibliophiles, les providences des libraires et les rois des ventes publiques, ne devraient-ils pas remonter à la véritable source de leur passion, l'amour du livre pour sa valeur littéraire ? 

Le vrai luxe, le luxe suprême, le luxe poussé jusqu'à l'insolence, ce serait de n'avoir dans sa bibliothèque que les livres qu'on y aurait en in-12 à trois francs, reliés en demi-veau, si l'on était un simple lettré, et d'avoir ces livres-là dans les éditions les plus belles et les plus rares, dans les exemplaires les plus irréprochables, dans les reliures les plus riches et les plus curieuses. 

Nous avons rêvé cette bibliothèque. Nous en donnons un aperçu dans une de ses divisions : Les poètes latins anciens : 

POÈTES LATINS ANCIENS: 

1. T. Lucretius. De rerum natura. S. /. n. d. (Brixiae, circà 1473). 
In-fol. ; maroq. brun à comp. or et couleur, doublé de maroq. rouge. 
Armes du duc d'Aumale à l'intérieur; tr. dor. {Trautz-Bauzonnet). 
Édition princeps; un des trois exemplaires connus. 
(Bibliothèque de Mgr le duc d'Aumale.) 

2. Publii Virgilii maronis OPERA. Lugduni, apud Stephanum Doletum, 
1540. In-8; maroq. rouge, comp. à entrelacs, tr. dor. (Lortic). 
Édition imprimée chez Etienne Dolet, d'une extrême rareté, non citée au 
Manuel du Libraire. 
(Bibliothèque de A. Firmin-Didot.) 

3. Q. Horatii Flacci OPERA. Londini, Tabulis œneis incidit Johannes 
Pine, 1733-1737. 2 vol. in-8°, texte gravé; fig. ; maroq. citron, à incrustations mosaïques de maroq. bleu, 
rouge et vert représentant des fleurs, tr. dor. (Derôme). 
Premier tirage. 
(Bibliothèque de J.-Ch. Brunet.) 

4. Catullus, Tibullus, Propertius. Jos. Scaliger recensuit. Lutetiœ, 
apud Mamertum Patissonium, 1577,2 parties en i vol. in-8*»; maroq. 
vert, à comp. de volutes, de rinceaux et de feuillage, tr. dor. {Reliure 
du XVIe siècle). 
Exemplaire en grand papier, aux premières armes de J.-A de Thou. 
(Bibliothèque de M. E. Quentin-Bauchart.) 

5 P. Ovidii Nasonis, Fastorum libri VI, Tristium libri V, de Ponto 
libri III, etc. Venetiis in œdibus Aldi et Andreœ Socerij i5i6. In-8; 
maroq. bleu foncé, fil. et fleurons, tr. dor. [Reliure du XVIe siècle]. 
Exemplaire de Marc Laurin, seigneur de Watervlied. Le plat recto de la reliure 
porte sa devise : Virtus in arduo, et le plat verso les mots : M, Laurini et amicorum. 
(Bibliothèque de Mgr le duc d'Aumale.) 

6. Les Métamorphoses d'Ovide, en latin et en françois, de la traduction 
de M. l'abbé Banier. Paris, Hochereau; 1767-1771 - 4 vol. in-4; 
Fig. de Boucher, Eisen, Moreau, Choffart, etc., etc.; maroq. rouge, 
fil. tr. dor. [Derôme], 
Un des 12 exemplaires en grand papier. 
(Bibliothèque du baron James de Rothschild) 

7. Phadri Aug. Liberti, fabularum œsopiarum, libri V. Notis illus- 
travit David Hoogstratanus. Amstelaedami, ex typographiae Francisci Halmae, 1701. 
In-4''; fig. en médaillons; maroq. rouge, fil. tr, dor. [Anguerran], 
Exemplaire en grand papier. 
(Bibliothèque de M. Lebœuf de Montgermont.) 

8. Juvenalis, Persius. Aldus 1535, In-8; veau brun, à comp. d'entrelacs, tr. dor. 
[Reliure du XVIe siècle]. 
Exemplaire de Grolier, avec sa devise Grolieri et amicorum sur le plat recto 
de la reliure, et sa signature au bas du dernier feuillet du volume. 
(Bibliothèque de M. Eugène Paillet.) 

9.. Lucanus. Romae [Sweyhheym et Parmartz) 1469. In-fol.; maroq, brun, 
à comp. en mosaïque, doublé de maroq. rouge, à comp. tr. dor 
{Cape). 
Édition princeps. 
(Bibliothèque de Mgr le duc d'Aumale.) 

10. Statu opera. Lugduni, Seb. Gryphius, 1547. In-16; maroq. vert, 
fil. tr. dor. (Reliure du XVIIe siècle). 
Aux armes du comte d'Hoym. 
(Bibliothèque de M. le marquis de Faletans.) 

11. M. V. Martialis, epigrammatum libri XIV. Lugduni, in œdibus Joharnis Moylin, 1522.In-fol. gothique; fig. sur bois; maroq. rouge, fil. 
tr. dor. (Ancienne reliure). 
(Bibliothèque du marquis de Morante.) 

12. Ausonii Opera, R Th. Pulmanno in meliorem ordinem restituta. 
Antuerpiœ, Chr. Plantinus, 1568. In-16; maroq. rouge, comp. de fil. 
au pointillé , tr. dor. (Le Gascon). 
(Bibliothèque de M. H. H.) 

13. M. Acci Plauti comoediae, ex recensione J. F. Gronovii. Lugduni, 
Batavorum ex officind Hackiana, 1664. 1 tome en deux vol. in-8; 
front, gr. maroq. bleu, fil. tr. dor. (Pasdeloup). 
Exemplaire de Longepierre, avec les insignes de la Toison d'Or sur le dos et 
aux coins de la reliure. 
(Bibliothèque de M. Robert S. Turner.) 

14. Pub. Terentii comoediae, ex recensione Heinsianâ. Lugd. Batavorum, ex officina Elzeviriana
1635. In-12; front, gr. maroq. rouge; 
fil. doublé de maroq. rouge, dent. tr. dor. (Boyet). 
(Bibliothèque de M. le baron Roger Portails.) 

15. L. Annei Senecae Tragoediae. (in fine) Impressum Venetiis per Bernardinum de Vianis de Lexona, 
Vercellensem, 1522. In-fol.; fig. sur bois; maroq. rouge, fil. tr. dor. (Reliure du XVIe siècle). 
Exemplaire aux armes du prince Eugène de Savoie. 
(Bibliothèque de A. Firmin-Didot.) 

Il n'y a là que quinze ouvrages, mais ces livres-là sont de ceux qu'on ne se lasse point de relire. Ce catalogue de quinze numéros seulement comprend deux incunables des plus rares, une impression gothique, deux Aldes, un Etienne Dolet, un Mamert Patisson, un Gryphe, un Plantin, un Elzevier, un Hack, deux belles éditions du temps de Louis XV, des livres à figures des XVI, XVII et XVIIIe siècles. Ces quinze volumes ont été reliés à l'époque de la Renaissance par des artistes lyonnais et parisiens, ou plus tard par Le Gascon, Boyet, Anguerran, Pasdeloup, Derôme, Trautz-Bauzonnet, et ils portent les armes ou la devise de Grolier, de Laurin, de J.-A. de Thou, du prince Eugène de Savoie, de Longepierre, du comte d'Hoym, du duc d'Aumale. C'est toute la poésie latine, et c'est en même temps la synthèse de l'histoire de l'imprimerie, de la gravure et de la reliure; c'est une des plus glorieuses pages de l'armorial des grands amateurs de livres. Quelle jouissance pour l'esprit, quelle joie pour les yeux, quel contentement au cœur du bibliophile ! 

Henry Houssaye."

Le Livre, Bibliographie rétrospective, 4ème année.

3 commentaires:

Textor a dit…

Comme tout cela est vrai ...

Anonyme a dit…

Couvrons-nous la tête de cendres, en chemise et la corde au cou allons faire amende honorable à Sainte Wiborade en lui jurant de ne plus recommencer. Serment de bibliophile bien entendu !

René

Anonyme a dit…

Superbe texte avec juste ce qu'il faut de passion et de raison

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