Amis Bibliophiles bonjour,
Que reste-t-il des estimations ?
La vente aux enchères du mercredi 15 mai dernier chez Beaussant Lefèvre dispersait le fond précieux de la bibliothèque de Marcel Desjardin. La première partie riche de 72 numéros concernait les livres incunables et du XVIe siècle jusqu’en 1560, la seconde partie, les livres de 1561 à 1800 du numéro 73 au numéro 220 et la troisième partie les livres du XIXe siècle pour 57 numéros. http://www.bibliorare.com/drouot/cat-vent_lefevre15-05-2013.htm. Expert Charles de Broglie, Cabinet Revel.
Vous dirais-je mon enthousiasme à la réception de ce catalogue et à la lecture de la première partie, manifestement la plus séduisante et considérable puisqu’elle occupe une bonne moitié du catalogue par ses descriptions et illustrations? Je cochais ainsi bien trop de références ce qui me fait entrer dans le vif de mon sujet.
La passion ne suffit pas, encore faut-il pouvoir y subvenir financièrement.
Les estimations proposées étaient peut-être alléchantes mais elles me semblèrent d’emblée particulièrement basses, singulièrement pour des ouvrages du XVIe en français, illustrés, dans de bonnes conditions, sur des sujets de littérature ou d’histoire.
Exemples :
- N° 6 « le livre intitulé l’art de bien vivre… » circa 1530, Paris, bois gravés, vélin à rabats, 1000/1200 €
-N° 7 Jean Antoine de Baïf, « Quatre livres de l’amour de Francine… » Paris, 1555, in-12, veau XVIIe un peu usé 300/ 350 €
-N°12 Jean Bouchet « les anciennes et modernes généalogies des Roys de France.. » Poitiers, 1527, reliure maroquin aux armes de Hardy, bois gravés, deux photographies au catalogue deux belles pages à lui seul, 1500/2000 €
-N°15 Alain Chartier, « les fais maistre… » circa 1494 in-4 cuir de Russie Bozérian jeune également deux photographies au catalogue deux belles pages à lui seul, 2000/2500 euros
-N° 16 Guillaume Coquillart « les œuvres de maistre… » 1546, in-16, veau époque à la Du Seuil, fleurons dorés et argentés, 300/400 €
-N° 31 Horae, Lyon 1538, in-12, bois gravés copiés des Heures de Tory, 800/1000€
-N° 34 Heures à l’usage de Rome, Lyon, 1499, sur peau de vélin, nombreuses illustrations, P1 à P8 en déficit, 3000/4000 €
-N° 43 Le Caron Louis « La Poesie » Paris 1554 et Jacques Grévin, Les Regrets de Charles d’Autriche… » Paris 1558 in-12, veau aux armes XVIIIe 300/350 €
-N° 62 Ronsard « Les hymnes » 1555, « Hymne de Bacus » 1555, « le second livre des hymnes » 1556 toutes trois en éditions originales, vélin doré d’époque, deux photographies au catalogue deux belles pages à lui seul, 4000/5000 €
-N°69 « les grandes proesses du tres vaillant noble et excellent chevalier Tristan.. « Paris 1533, in-4°, maroquin à décor de Lortic, 2500/3000 €
-N° 71 Villon « les œuvres » 1542 150/200 €
plus loin en seconde partie :
-N° 101 Brantôme Mémoires, Leyde 1665 à 1722, 9 volumes in-16, maroquin attribuable à Boyet aux emblèmes du baron de Longepierre, 4000/5000 €
-N°125 Du Bellay, « les œuvres » Lyon, 1575 2 vol. in-12 maroquin rouge de Chambolle-Duru 600/800 €
-N° 137 La Boétie « vers françois.. » Paris 1572 in-12, 20 pp. E.O. vélin 250/300 €
J’arrête de peur de vous lasser à reproduire ce très bel ensemble.
Quant à moi, après réflexion j’ai limité mes efforts à un seul livre, que je n’ai d’ailleurs pas emporté, renonçant même à enchérir sur le N°43 persuadé que l’estimation serait largement dépassée. Ce qui fut le cas.
La gazette Drouot s’esbaudie du succès et des estimations pulvérisées.
Voici les prix d’adjudication des lots énumérés ci-dessus
N° 6 : 1000/1200 vendu 21 000 € (17,5 fois l’estimation haute)
N° 7 : 300/350 vendu 8 200 € (23,5 fois l’estimation haute)
N° 12 : 1500/2000 vendu 5 500 €
N° 15 : 2000/2500 vendu 22 500 €
N° 16 : 300/400 vendu 7 000 € (17,5 fois l’estimation haute)
N° 31 : 800/1000 vendu 5 500 €
N° 34 : 3 000/ 4 000 vendu 16 500 €
N° 43 : 300/350 vendu 4 800 € (13 fois l’estimation haute)
N° 62 : 4000/5000 vendu 175 000 € (35 fois l’estimation haute)
N° 69 : 2500/3000 vendu 15 500 €
N° 71 : 150/200 vendu 12 000 € (60 fois l’estimation)
N° 101 : 4000/5000 vendu 100 000 € (20 fois l’estimation haute)
N° 125: 600/ 800 vendu 4 500 €
N° 137: 250/ 300 vendu 62 000 € (206 fois l’estimation haute)
.... Oui, vous avez bien lu, 206 fois l'exposition, ou plus de 20 000%...
Résultats auxquels il faut ajouter 21,10 %.
Bien sûr pour que le prix d’un livre s’envole il suffit que deux acheteurs le veuillent à n’importe quel prix ; l’un d’eux l’aura à ce prix-là !
Quelques livres respectèrent leurs estimations, ouvrages en latin, cependant, le N° 23 Flavius Joseph illustré de 14 bois à pleine page in-8 de 1517 se vendit même 800 € sur une estimation de 1200/1500, et le N° 57, édition vénitienne de 1506 de la légende des saints estimée 2000/2500 € fut vendue 800 €, un petit coup de fatigue dans la salle ?
Des 72 premiers lots, seul le 70 ne fut pas vendu. La somme totale des estimations hautes des 71 lots restant était de 127570 € ils totalisèrent 633 530 € soit presque 5 fois plus.
Ceci dit je suis persuadé que nombreux sont ceux qui auraient voulu casser leur tirelire à l’estimation.
La seconde partie de la vente, en dehors des lots ci-dessus, recueille au contraire une plus grande adéquation estimations/résultats. (Bien que l’impact des reliures aux armes sur le prix final semble sous-estimé). Les livres y étaient beaucoup plus communs et la césure étrange « livres de 1561 à 1800 » indique assez le changement de registre attendu par les organisateurs de la vente.
Est-il normal que les estimations sur de bons ou très bons livres soient si souvent dépassées ou sont-elles volontairement trop basses ?
Et parfois de façon aussi disproportionnée?
L’expert considère-t-il en conscience que les acheteurs sont dans l’erreur et que les livres à vendre ne valaient pas plus que ses estimations ?
Cependant, à considérer la mise en valeur des livres de cette première partie il est trop évident que les responsables de la vente en attendaient de bons résultats.
Existe-t-il une stratégie psychologique du prix d’appel bas?
A partir de quel niveau cette stratégie de prix bas franchit-elle allègrement le ridicule, posant la question de la compétence de l'expert, ou de son indépendance (on peut rêver)?
Dans ce cas, en ce qui me concerne, cette stratégie échoue puisque je n’enchéris même plus. Quant à attirer le néophyte pour qu’il enchérisse sur une expertise 4, 5 ou 10 fois dépassée…. A partir de quand ceci ira-t-il trop loin et éloignera les amateurs?
Peut-être, en définitive, cette estimation s’adresse-t-elle plus au vendeur qu’à l’acheteur ? Le vendeur ne pourra pas faire grief d’un lot invendu à cause d’une surestimation, mais à ce point de sous-estimation il risque de se poser des questions.
A moins que l’acheteur du Ronsard puisse ainsi laisser traîner ce catalogue dans la maison familiale sans encourir les récriminations d’un conjoint scandalisé !
Alors qu’en pensez-vous ?
Lauverjat
21 commentaires:
Certains experts ne veulent pas avoir de problème avec les clients (souvent des héritiers) qui leur confient des livres et leur donnent une estimation minimale: ils ne pourront pas être accusés d'avoir mal vendu.
Mais je ne suis pas sûr que cela fonctionne pour une vente comme celle-ci:
• à ces niveaux-là, je pense que les vendeurs (ou les héritiers) savent la valeur de leur(s) livre(s);
• des vendeurs complètement ignorants pourraient être tentés, à Paris (concurrence), d'aller voir des experts plus enthousiastes, un peu comme des vendeurs immobiliers vont voir l'expert qui donne la valeur la plus élevée.
Je pense donc qu'il s'agit bien d'une volonté d'attirer des acheteurs qui se fieraient à ces estimations mais qui, dans le feu de l'action, seraient prêts à aller plus loin que ce qu'ils pensaient au départ. Mais 200 fois plus, j'en doute.
Bref, comme vous, je suis perplexe.
Guillaumus
Avant toute chose, cela repose la question de la qualification des "experts".
"Expert" dans l'univers du livre ancien ne veut hélas plus rien dire: pas de qualification requise, pas d'examen, pas de contrôle.
N'importe qui, vous, moi, peut se qualifier d'expert.
Les experts aujourd'hui ne sont que des rédacteurs de catalogue sans valeur ajoutée, qui font exactement ce que les SVVS, leurs employeurs, leur disent de faire.
Et comme, à part Alde et Piasa, les SVVs n'y connaissent strictement rien aux livres, elle appliquent encore l'attrappe-gogo de base fondé sur des estimations basses; modèle qui aura bientôt vécu.
Et elles font ceci sans prêter attention aux livres vendus: une vente avec de très beaux ouvrages est donc gérée de la même façon qu'une vente avec des ouvrages moyens: "mettons des prix bas, cela va attirer les pigeons".
Ca marche.
Mais ça marche de moins en moins.
Et surtout, si j'étais expert, je raserais les murs... "Pisse-copie" serait en effet mieux adapté comme qualificatif. Sourire. En tout cas, il y a clairement une "sous-fifrialisation" de cette catégorie d'acteurs. Il y a 20 ans, je prêtais attention à l'expert d'un catalogue, cela en disait beaucoup sur la vente. Aujourd'hui, qui s'arrête encore une seule seconde sur leur nom?
Matanasius
Il y a une explication simple : si jamais l' expert avait il y a peu fait une estimation de la bibliothèque pour le règlement de la succession, base sur laquelle les frais d' héritage ont été payées par les héritiers, il ne peut pas se déjuger ensuite - ni vis à vis des autres héritiers, ni vis à vis du fisc.
Cela ferait beaucoup d'estimations liées à des successions, non?
J'ai en effet l'impression que cette tendance est une tendance lourde.
Je rejoins en tout cas Matanasius: je suis sans doute plus jeune que lui, mais je me souvient d'un temps où je prêtais attention au nom de l'expert, et où cela influençait mes choix.
Aujourd'hui, j'ai le sentiment que les experts sont surtout des rédacteurs de catalogues.
Hugues
Tous les examens qu'on pourraient faire passer à un expert n’empêcheront pas que la présentation d'un catalogue et l'estimation d'un prix sont deux choses tout à fait différentes et indépendantes.
Le travail de l'expert est de mettre en valeur l'ouvrage par une fiche alléchante mais irréprochable.
Le prix devrait être une affaire entre le commissaire-priseur et le vendeur.
Il y a trop d'impondérables pour faire du prix une science exacte. Le pire ne serait-il pas de voir ces ouvrages ne plus trouver d’acquéreur, les derniers bibliophiles ayant disparu ?
Pierre (qui reste médusé par certains prix, quand même !)
C'est vrai que l'écart entre les estimations et les prix réalisés est ici caricatural, au même titre que dans d'autres ventes d'ailleurs ... Si certaines estimations semblaient à peu près correctes au vu des manques dans certains des livres ( n°6 par exemple) dont le prix s'est cependant envolé, d'autres me semblent totalement irréalistes : Villon à 150 euros ou la Boétie à 250 ... Je ne vois pas comment ces estimations extrêmes peuvent ne pas être volontaires. Je n'avais pas de vues sur les ouvrages qui se sont envolés, mais je n'ai rien eu quand même ...
Philippem
Villon à 150€?
Foutage de g... !
L'expert se couvre de ridicule.
Benoit
Jeu de dupes qui est, je pense, pleinement assumé par les priseurs ( moins sans doute par les experts).
Le but est vilement commercial ne nous y trompons pas, des estimations basses attirent l'enchérisseur à priori et flattent les records à posteriori.
La pulvérisation des estimations est un argument de promotion pour les svv.
L'aspect psychologique du prix bas fonctionne, même lorsque l'on est pas dupe : Aussi infime soit-il on a l'espoir que le prix ne monte pas trop.
Lors de cette vente, pour laquelle je m'étais déplacé pour un lot, j'ai posé une enchère bien plus haute que je ne l'avais prévu, même si je n'ai pas eu le livre au final.
Si l'estimation sur catalogue était conforme au prix qu'a fait le lot, je ne serais même pas venu...
Dans le feu des enchères on peut vite être moins raisonnable que prévu.
Si ça marche sur moi qui ne suit pas totalement benêt, ça doit marcher je suppose sur d'autres pas moins/plus benêts que moi.
Pourquoi les SDV se priveraient-elles de notre potentielle déraison ? :)
Il n'empêche que certaines estimations, même si personne n'est dupe, ne grandissent pas le sérieux des experts.
Je crois qu'il ne reste plus qu'a nous organiser :
-Distraire les libraires et gros enchérisseurs lors de le vente par divers stratagèmes ingénieux.
-Sabotage des lignes téléphoniques de l'arrondissement.
-Adjonction, le matin de la vente, d'un laxatif puissant dans les repas et boissons servies tout autour de Drouot.
Ceci n'est qu'un petit exemple des actions que nous pouvons mener afin de remporter quelques lots.
Nicolas
Le même expert surestime en général les prix des ouvrages vendus sur Expertissim.
Sans oublier les erreurs grossières des experts.
J'ai reçu récemment
- un ouvrage de la Fontaine décrit comme étant in-4 (édition de 1729) mais en réalité petit in-8 (l'édition in-4 étant de 1726).
- Une édition originale qui était une réimpression des années 1960
-etc..
Pas terrible les experts..
L'estimation basse présente l'énorme avantage de laisser l'acheteur estimer le prix du livre qu'il convoite, comme forcément si il veut le livre c'est qu'il le juge supérieur aux autres livres à ses yeux, son estimation sera plus haute que la raison, chaque acheteur enchérissant sur le meilleur livre à ses yeux de la vente. Ainsi avec des estimations bidons, vous vous retrouvez avec 100 acheteurs qui achètent tous le meilleur livre de la vente et font tous un bonne affaire ;)) Tant que tous les bibliophiles ont des goûts légèrement différents il est plus judicieux de leur laisser faire le prix du livre. De plus il y a un mécanisme psychologique que l'on retrouve en Svv comme sur ebay, l'acheteur veut le livre mais surtout ne veux pas qu'un autre l’achète ! L'avantage du départ à prix bas, c'est que le livre sera forcément vendu, et le nombre d'acheteurs potentiels étant plus important au départ, cela le rend plus désirable encore pour ceux qui ont les moyens réels d'acheter ce livre in fine. J'ai quand même la forte impression et suis même convaincu que les ventes en SVV avec départ à l'estimation réaliste bloque le processus de désir, limite le nombre d'acheteurs en salle et au téléphone et augmente grandement le nombre de livres ravalés.
Daniel B
Cela veut dire que le livre ancien se porte bien, du moins certains livres (16e siècle, illustré, en bel état, en maroquin, en langue vernaculaire), contrairement à ce qu'on entend ici ou là de la part des libraires notamment.
Tour à fait d'accord avec SebV et Daniel. L'estimation basse ne réjouit pas l'expert mais agréent le commissaire-priseur et l'acheteur ! Cela ne remet absolument pas en cause la compétence de l'expert et, en plus, ça valorise celui qui ne fait jamais d'erreurs...
Lauverjat, il faut être beau joueur : vous avez quand même participé à une vente aux enchères de près de 1 million d'euros, ce qui en période de crise est rassurant ;-)) Pierre
Le fameux marchand de vieux papiers en copropriété était-il dans la salle?
Bon, enfin, estimations ratées ou pas, c'était une belle vente et les ouvrages de cette qualité ne se voient pas tous les jours.
J'étais dans la salle et je n'ai qu'un regret c'est celui d'avoir manqué un livre que je voulais absolument, le lot 28, Gualle sur les antiquités de Pavie, 1505. Estimé 1500-2000, il a fait 1200 et je m'y attendais si peu que j'ai oublié de lever la main !
Grr
Bonne soirée
Textor
Un expert de salle des ventes est surtout là pour décrire l'objet vendu. Dans ce cadre, l'estimation est une technique commerciale.
Ces vaines polémiques sont soulantes, car c'est le jeu des svv. Arretez de jouer les naïfs.
Il vaut mieux critiquer les experts qui mettent "édition originale" pour une réedition qui suit de 20 ans la 1ère (vente prochainement) ou qui vous assurent qu'un livre est sur Hollande quand il ne l'est pas (entendu il y a peu). Et quand ces experts sont considérés comme les "grands experts parisiens", ça fait froid dans le dos.
Vous devriez faire une pétition; Matanasuis en tête...
Vous avez sûrement plus d'expérience que d'autres, mais je vous trouve assez cyniques. Bien évidemment que c'est une manoeuvre "commerciale", mais ne trouvez vous pas que c'est un dévoiement quand même. Peut-être faudrait il remplacer le terme "estimation" par "prix de départ" ? Pour être jusqu'au boutiste, on peut aussi indiquer "in folio" pour un "in-16"en arguant du fait que l'expert est surtout là pour collationner l'ouvrage ... Pour ma part, je trouve que l'expert ne gagne pas en réputation à s'associer à ces manoeuvres.
Bon, cela dit, je lui en veut (ainsi qu'à mon banquier ...) de n'avoir rien obtenu à cette vente ... :-)
Philippem
Emmanuel de Broglie sait parfaitement à qui il vendra les livres à 100 k€, les estimations basses ca le fait marrer.
Ca fait discuter , ca fait du buzz, la preuve.
Parlez en en bien, en mal, mais pourvu que vous en parliez !
E de Broglie aime plaisanter avec ses lecteurs, la preuve, il n'a meme pas utilisé son vrai prenom d'expert ici.
Lorsqu'il y a un risque, alors l'estimation est sérieuse.
Sinon allez faire un tour sur la chapitre correspondant à l'analyse des différences entre estimations et résultats sur l'essais sur les ventes aux enchères telechargeable sur ebibliophilie
a bientot
Yohann
Chez Sotheby's aussi on aime plaisanter :
http://www.sothebys.com/en/auctions/ecatalogue/2013/books-manuscripts-n09066/lot.10.lotnum.html
Philippem :-)
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