« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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lundi 30 juin 2008

Portrait d'un bibliophile : Gilles, alias Lauverjat

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Découvrir un nouveau bibliophile, c'est découvrir une bibliophilie mais aussi une bibliothèque... Ce soir, je vous invite au voyage et vous propose de découvrir ce soir le portrait de Gilles, alias Lauverjat, fidèle lecteur du blog, et qui intervient régulièrement.
Crise du logement.

Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre bibliothèque?

Je suis presque né dans une imprimerie. Mon père était artisan, imprimeur, typographe et linotypiste tout à la fois. L’atelier était devant la maison. Enfant, je surveillais, perché sur un tabouret, une nébiolo, presse feuille à cylindre, qui avait la fâcheuse manie de prendre deux feuilles à la fois. J’appelais mon père du fond de l’atelier quand ça se produisait... ou je jouais avec l’apprenti. J’ai appris la casse, fait fonctionner les machines et aimé le livre. Etudiant (en médecine) je passais inévitablement par l’atelier pour voir ce qui tombait aux recettes des presses, examiner l'encrage et le foulage.

Lettre autographe de Maurice Genevoix du 28 mars 1926 à Pierre Dominique. Il relate le plagiat de son mémoire sur Maupassant, par Louis Barthou bibliophile et académicien, et la duplicité des frères Fischer directeurs littéraires chez flammarion. En 1980, Genevoix, relate enfin cet épisode dans Trente mille jours (E.O. 65 exemplaires)

Simier R. du Roi, Chambolle-Duru, Capé, Messier, Doll

Depuis quand la passion de la bibliophilie s'est-elle emparée de vous?

C’est à dix-neuf ans que j’ai acheté, en brocante, mon premier livre ancien, un manifeste de Dumouriez. Au même moment mes parents m’ont offert les oeuvres d’Horace reliées en plein veau glacé par Simier. Ils auraient pu plus mal tomber et je remercie monsieur Touzot qui les avait conseillés pour cet achat. Mais la bibliophilie est souvent un plaisir solitaire, et peu de camarades de fac pouvaient concevoir qu’on puisse préférer un vieux bouquin à un week-end à la plage ...

Émouvante relique hélas passée dans les mains d'un relieur-rogneur, LABBE DE MONTVERON Gabriel, “Coustumes générales des Pays et duché de Berry avec les annotations de Gabriel Labbe sieur de Montveron conseiller et advocat du Roi au baillage et siège présidial de Berry à Bourges”, seconde édition, à Paris chez Nicolas Buon, 1607 in-4 6 ff., 699 pp. 23 ff., les ex-libris résument l'histoire du livre et du droit à Bourges: “j(ean) chenu ex dono authoris 1607", avec une note sur l’auteur “décédé le xii février 1615 au retour du palais d’une apoplexie” Chenu, avocat, commentateur du droit et compilateur des privilèges de Bourges meurt le 16.12.1627. On trouve ensuite “Mercier” (famille de professeurs en droit de Bourges, ici Jacques ou Jean (1589-1648) puis “thaumasius de la thaumassiere..” (sans la mention d’achat habituelle qui a du être coupée par le relieur). La Thaumassière (1631-1702) est l'historien et le commentateur de la coutume du Berry le plus célèbre, “De Biet 1726" (famille de lieutenants généraux et maires de Bourges), Jacques “Triboudet lieutenant particulier à Bourges 1749" maire de Bourges de 1755 à 1759 écuyer sieur de Mainbray décédé après 1767, enfin un autre ex libris non déchiffré. Sous la ligne “revue et augmentée” une main ajoute: “avec les nottes de Messrs Chenu, Mercier et De la thaumassière”. Le corps du livre est couvert de marginalia des mains de Chenu et de La Thaumassière.

Où achetez vous vos livres.? Internet, salons, libraires?

J’ai ensuite fréquenté, entre les cours, les salles de vente de Drouot. J’y ai beaucoup appris et assez peu acheté pour cause de bourse plate. Pendant longtemps j’ai arpenté les quais et j’y ai rencontré quelques libraires aujourd’hui installés. Depuis je suis resté fidèle aux salles de vente quand j’ai le temps. Je pousse les portes des librairies partout où elles s’ouvrent y compris en vacances en tenue de randonneur! Je fréquente inévitablement les salons depuis toujours, celui du Slam en ses lieux changeants, celui des Cordeliers puis du Carrousel, celui de l’ORTF puis de Saint-Germain, celui du Gippe à Saint-Sulpice, celui de la Charité-sur-Loire, d’autres aussi. Je n’ai plus le temps d’aller à Brassens qui me semblait moins intéressant avec le temps il y à déjà quelques années... Je boude les brocantes et les villages du livre où j’ai trop souvent l’impression qu’une masse de bouquins occulte quelques livres anciens. J’ai de bonnes relations avec les libraires, du moins j’espère, il faut bien que tout le monde vive. J’ai le privilège d’y avoir trouvé de rares amis. J’épluche assidûment et avidement les catalogues des libraires que je redistribue autour de moi. Certains professionnels font un travail extraordinaire, Jean-Marc Dechaud par exemple. Depuis peu j’achète un petit peu sur e-bay, de petits ouvrages et de la documentation. Je m’y méfie des descriptions, des ouvrages non collationnés et des attributions de provenances hâtives. Certains livres de ma bibliothèque proviennent de la collection d’un ami, mon aîné en bibliophilie et dans mon métier et mon tuteur dans notre société d’histoire locale. Il tenait lui-même ses livres d’un illustre prédécesseur local aux mêmes occupations.
Eusèbe Pamphile évêque de Césaréé traduction Claude de SEYSSEL, Histoire ecclésiastique translatée de Latin en Fra(n)çois... imprimé à Paris Maistre Geofroy Tory de Bourges, Marchant Libraire et Imprimeur du Roy , 21 octobre 1532, in 4 E.O. de la traduction de Seyssel. Que le récent imprimeur du roi publie une traduction en français n'était pas innocent, et répondait à la politique de francisation ménée par François Ier. Notez le toret perçant le pot cassé, urne funéraire, qui symboliserait le cœur percé de l'imprimeur à la mort de sa fille dont l'âme s'envole.

A ceci s’ajoute ma fréquentation des collections publiques où évidement je n’achète rien mais où j’apprends et je découvre beaucoup, mais les bibliophiles s’y font rares!

Jean Chaumeau, Histoire de Berry… Lyon, Antoine Gryphius 1566, petit in-folio, vue dépliante de la ville de Bourges.

Quels sont vos domaines de prédilection, ou votre approche est-elle éclectique et vous fonctionnez au coup de coeur?

Aujourd’hui ma collection concerne surtout le Berry historique et la petite ville où j’ai élu domicile. J’ai autrefois beaucoup recherché les E.O. sur grands papiers de Maurice Genevoix que j’ai parfois enrichies de lettres autographes. C’était une collection abordable pour un étudiant. Avec Genevoix j'ai rencontré le plaisir d'une langue maîtrisée et des thèmes chers, la Sologne d'une part, la Meuse et 1914 d'autre part qui me rappelaient mon grand-père. J’ai aussi une passion pour l’histoire, et les chroniques du seizième siècle si bien imprimées et parfois illustrées de bois gravés. Je cherche aussi les occasionnels des guerres de religion qui concernent le Berry. Mais ce genre d'imprimé se fait de plus en plus coûteux depuis quelques temps. Enfin je suis bibliopégimane. Par dessus tout, j’adore les relieurs du XIXe et je confesse des achats seulement motivés par la reliure. Mais une belle page de titre bien composée me séduira toujours. J’essaie de concilier tout cela et de rester cohérent et je n’aime pas les livres en mauvais état ou “à problème” comme dit Hugues. En un mot, je deviens difficile et ça m’inquiète. J'essaie de me concentrer sur les éditions du XVIe, les impressions régionales, les auteurs rares et les témoignages manuscrits.

Antoine Leconte, Tractatus de diversis morae generibus…. Bourges, Guillaume Lauverjat 1587.
L'auteur né à Noyon en 1517 environ, vient à Bourges en 1557. il y exerce le droit canon en 1558, puis le droit civil. Professeur de de Thou, recteur en 1576, il meurt en 1586. Son portrait gravé est signé des initiales G. L. pour Germain Lauverjat, libraire maillon d'une dynastie sur Bourges. L'imprimeur qui ne signe pas est Nicolas Levez dont on reconnaît le matériel typographique.

Quant à ma bibliothèque elle est installée dans une petite pièce transformée en cabinet, protégée du soleil (et de la lune!). Les livres n’y ont pas assez de place et ils subissent un déclassement régulier pour rejoindre la bibliothèque générale familiale, en libre accès!

Reliure estampée à froid sur une impression de Guillaume LeRouge de 1512

Quel est le ou les livres qui vous font rêver? Et les livres que vous possédez déjà et qui vous sont particulièrement chers?

Une quête impossible ? Mon Graal ? En voici trois improbables : une édition originale du XVIe dans une reliure mosaïquée à la cire ou de Pietro Duodo, le bréviaire perdu de Saint-Satur, qui serait alors le premier livre imprimé à Bourges en 1523, relié par Bozérian si possible, le Champfleury de Geofroy Tory, dans une reliure de son atelier au pot cassé à un prix raisonnable. (J’en ai vu un une fois, je n’ai pas pu m’aligner!). Mais il y a une autre réponse à cette question. Beaucoup d’expositions de livres m’ont fait rêver ces dernières années. Chantilly d’abord et encore Chantilly (merci au duc d'Aumale et à Emmanuelle Toulet conservateur) et la Bnf, mais aussi les bibliothèques de Valenciennes, d’Arras, de Saint-Omer, l’exposition des manuscrits de Saint-Benoît à Orléans, les manuscrits du Mont-Saint-Michel à Avranches, et aussi le Salon International du Livre Ancien.
Quelques uns de mes livres illustrent cet article.

Bois gravé sur: Gilles Nicole, "les très elegantes et copieuses annales …des belliqueuses Gaulles", Paris 1541.

Vous savez que les lecteurs du blog aiment les histoires, auriez-vous une anecdote à nous raconter, sur une trouvaille, un livre, autre chose qui touche à la bibliophilie?

Voici quelques années je repère sur le catalogue d’une célèbre librairie parisienne un livre du XVIe où je savais trouver le récit du siège d’une petite ville en Berry, Aubigny-sur-Nère autrefois tenue par les Stuart. Le libraire au téléphone me déclare embarrassé que ce livre, “celui-ci justement” est vendu. J’insiste pour en savoir plus sur son hésitation et je finis par apprendre que la Britsh Library l’a réservé (les Stuart je pense) ... dommage. Deux ou trois mois plus tard en plein mois d’août, un message sur mon répondeur me proposait de passer prendre le livre après carence de l’acheteur précédent. J’avais bénéficié de la lenteur des institutions et d’un libraire à l’organisation et la mémoire structurée!

Alain Chartier, (ou Le Bouvier Gilles dit “Héraut Berry” ), L’Histoire mémorable des troubles de ce royaume sous le roi Charles VII...Nevers, Pierre Roussin, 1594, (2)- 206 ff. (mal chiffrés 204), Seconde édition produite par le prototypographe de Nevers, l’E.O. était parue en 1528 chez François Regnault à Paris. Sur la page de titre figurent les armes du duc de Nevers, Louis de Gonzagues. Gilles le Bouvier (1386-1454) originaire du Berry fut choisi en 1420 par le Dauphin pour être son héraut, il est l’un des premiers à faire état du rôle de Jeanne d’Arc

Enfin, vous êtes un visteur fidèle du blog... qu'en attendez-vous?

De pouvoir y cultiver ma passion, et de m’immerger dans le livre. Apprendre des autres, bibliophiles, libraires et bibliothécaires, donner et échanger quelques fois des informations. Vivre une passion un peu moins solitaire... Longue vie au Blog!

Jean Mercier (professeur de droit à Bourges, la génération qui précède le possesseur du Labbe),édité par la veuve et les héritiers de Jean Lauverjat libraire à Bourges.
Gilles/Lauverjat

P.S. Et le nouveau “fléty” du XVIe au XIXe, ouvrage collectif du Blog des Bibliophiles, on le fait?

Merci Gilles!
Pour faire plaisir à Hugues, une reliure XXe de Georges Cretté.


H

samedi 28 juin 2008

Pour en finir avec les abréviations

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Lire un catalogue est un plaisir exquis, mais encore faut-il pouvoir comprendre nos amis les libraires. Aussi à toutes fins utiles, je vous propose ce "lexique", issu de diverses sources.

En passant, j'en profite pour rappeler que "frottis" n'est pas un terme bibliophilique, même si on le croise très très (en fait lire trop trop) fréquemment dans les descriptions de professionnels, ou alors il faut le réserver au Baudelocque... Et encore!
Dans le même genre, on ne dit pas vElin, mais vélin. Non mais! :)

bas. basane
bibl. bibliothèque
bibliogr. bibliographie
br. broché
cart. cartonnage, cartonné
cart. éd. cartonnage d’éditeur
chag. chagrin
coul. couleur
couv. couverture
couv. cons. couverture conservée
couv. imp. couverture imprimée
défr. défraîchi
demi-rel. demi-reliure
dent. int. dentelle intérieure
dépl. dépliant
éd. édition, éditeur, édité
E.O. ou éd. or. édition originale
emb. emboîtage
encadr. encadrement
ép. époque
ex. exemplaire
fasc. fascicule
f. ff. feuille(s), feuillet(s)
f. ff. n.ch. feuille(s), feuillet(s) non chiffré(s)
fig. figure
fil. filet
f° in-folio
front. frontispice
gd, gr. grand
gr., grav. gravé, gravure, graveur
h.c, H.C. hors commerce
h-t., ht., H/T. hors-texte
ill. illustration, illustrateur, illustré
imp. imprimé, imprimeur, imprimerie
in-fol. in-folio
in-t in-texte
jasp. jaspé
lég. léger(s)(e)(es), légèrement
mar. maroquin
mouch. moucheté
mouill. mouillures
mq., mque manque
ms, mss manuscrit(s)
n° numéro, numéroté
nb. nombreux, nombreuses
n.c. non coupé
n.ch., n.chiff. non chiffré
n.r. non rogné
P. Paris
p., pp. page(s)
p.de titre et de tom. pièce de titre et de tomaison
perc. percaline
pet. petit
piq. piqûres
pl. planche
pl. rel. pleine reliure
préf. préface
qq. quelques
rel. reliure, relieur, relié
rel. ép. reliure de l’époque
rel. post. reliure postérieure
rouss. rousseurs
s. siècle
s.d. sans date
s.l. sans lieu
s.l n.d. sans lieu ni date
s.n. sans nom (d'éditeur)
sup. supérieur
t. ou tom. tome, tomaison
tr. tranche
tr. dor. tranches dorées
trad. traduit, traduction, traducteur
us. usagé
v. veau
vol. volume

Faites-en bon usage!

H

mardi 24 juin 2008

Recréations scientifiques et bibliophiliques

Amis Bibliophiles Bonsoir,

C'est notre ami Bernard qui vous présente aujourd’hui quatre ouvrages de récréations mathématiques et physiques que vous avez certainement déjà rencontrés lors de vos recherches.

Récréations mathématiques composées de plusieurs problèmes plaisans et facétieux, d’arithmétique, géométrie, astrologie, optique, perspective, méchanique, chymie, et d’autres rares et curieux secrets : plusieurs desquels n’ont jamais esté imprimez.

Rouen, chez Charles Osmont. 1629.

1 volume in-12 ; (4), 220 - (4), 72, (14) - (4), 47, (2) pp.

Jean Leurechon (1591-1670), né à Bar le Duc, entre à 18 ans au collège des jésuites de Tournai, en Belgique. Il poursuit ses études à Nancy, puis à Pont-à-Mousson où il demeure jusqu’en 1627. Il observe la comète de 1618 et écrit un Discours de la comète qui paraît à Pont-à-Mousson puis à Paris. En 1624 il publie chez Jean Appier Hanzelet à Pont-à-Mousson, son ouvrage principal Récréation mathématique; composée de plusieurs problèmes plaisants et facétieux; en fait d'arithmétique, géométrie, méchanique, optique, et autres parties de ces belles sciences. Il s’est inspiré des problèmes présentés par Gian Battista Della Porta. Il quitte Pont-à-Mousson pour Reims en 1627. Deux mathématiciens parisiens annotent son ouvrages : D.H.P.E.M. (Denis Henrion) et D.A.L.G. (Claude Mydorge). La première édition rouennaise date de 1628 ; un travail sur les feux d’artifices de Thybourel, préalablement publié en 1620 y est ajouté en troisième partie.

L’ouvrage est divisé en trois parties, chacune avec sa page de titre. Les deux premières sont consacrées aux récréations mathématiques. La troisième est composée d’un Recueil de plusieurs plaisantes et récréatives inventions de feux d’artifice, plus la manière de faire toutes sortes de fuzées, tant simples que doubles, avec leur composition, le tout représenté par figures.

Dans cet ouvrage, l’auteur prétendait qu’un boulet tiré par une grosse pièce de canon pointée vers le zénith, ne retomberait pas sur terre. Descartes écrivit à Mersenne en avril 1634 que cette expérience méritait d’être faite. Dans l’ouvrage de Varignon Conjectures sur la pesanteur , se trouve une gravure représentant le Père Mersenne et Pierre Petit, intendant des fortifications, guettant le retour éventuel d’un boulet qu’il venait de lancer à la verticale, au moyen d’un mortier braqué vers le zénith.

On trouve, dans cet ouvrage, une idée du premier télégraphe : « Quelques-uns ont voulu dire que, par le moyen d'un aimant ou d'autre pierre semblable, les personnes se pourraient entre parler. Par exemple, Claude étant à Paris et Jean à Rome, si l'un et l'autre avait une aiguille frottée à quelque pierre dont la vertu fût telle qu'à mesure qu'une aiguille se mouvrait à Paris, l'autre se remuât tout de même à Rome. Il se pourrait faire que Claude et Jean eussent chacun un même alphabet et qu'ils eussent convenu de ce parler de loin tous les jours à 6 heures du soir. L'aiguille ayant fait trois tours et demi pour signal que c'est Claude et non un autre qui veut parler à Jean; alors Claude, lui voulant dire que le roi est à Paris, il ferait mouvoir et arrêter son aiguille sur L, puis sur E, puis sur R, O, I, et ainsi de suite. Or, en même temps, l'aiguille de Jean, s'accordant avec celle de Claude, irait se remuant et s'arrêtant sur les mêmes lettres, et, partant, l'un pourrait facilement écrire ou entendre ce que l'autre lui veut signifier. L'invention est belle, mais je n'estime pas qu'il se trouve un aimant qui ait telle vertu : aussi n'est-il pas expédient, autrement les trahisons seraient trop fréquentes et trop couvertes. »

On doit à Leucheron le mot thermomètre « instrument pour mesurer les degrés de chaleur ou de froidure qui sont en l’air ».

L’ouvrage sera réédité avec de légères variantes jusqu’à la parution du livre d’Ozanam à la fin du XVIIème siècle.

Recréations mathématiques et physiques, qui contiennent plusieurs problèmes d'arithmétique, de géométrie, d'optique, de gnomonique, de cosmographie, de mécanique, de pyrotechnie, & de physique. Avec un traité nouveau des horloges élémentaires.

Paris, J. Jombert. 1696.

2 volumes in-8 ; frontispice, (14), 265 pp, 45 pl. - (8) pp, pp 273 à 583, (23) pp, pl 46 à 64, 20 pl.

Jacques Ozanam (1640-1717), mathématicien, vécut longtemps de quelques leçons et du jeu, puis se fit une réputation par de bons ouvrages de mathématiques.

Cet exemplaire est peut être une contrefaçon hollandaise de l’édition originale publiée en 1694 chez Jean Jombert. Ces Récréations se présentent sous forme de problèmes : Arithmétique (36 Pb.) – Géométrie (43 Pb.) – Optique (30 Pb.) – Gnomonique (21 Pb.) – Cosmographie (32 Pb.) – Mécanique (45 Pb.) – Pyrotechnie (38 Pb.) – Physique (48 Pb.). Les soixante-quatre planches ne sont pas dans l’ordre.

A la fin du deuxième volume, de la page (469) à 583, se trouve le Traité des horloges élémentaires, ou de la manière de faire des horloges avec l'eau, la terre, l'air, et le feu, traduit de l'italien de Dominique Martinelli de Spolete, paru à Venise en 1663. Ce traité est illustré de vingt planches.

L’ouvrage a eu un énorme succès au XVIIIème siècle ; on en connaît au moins vingt éditions différentes, en plusieurs langues

Nouvelles récréations physiques et mathématiques...

Paris, Gueffier. 1769-1770. EO.

4 volumes in-8 ; (4), IV, IV, XXIII, (1), 243, (5) pp, 23 pl, 2 tableaux - (4), X, (2), 322 pp, 16 pl, 1 tableau - XVI, 240, (8) pp, 23 pl, 1 tableau - (4), XVI, 232, (8) pp, 11 pl, 4 tableaux.

Qui peut me dire à qui appartiennent ces armes qui sont sur l’ex-libris de l’ouvrage ?

Edme Gilles Guyot (1706-1786), géographe et physicien, remplit les fonctions de Directeur du Bureau général des postes de Paris et fut membre de la Société littéraire et militaire de Besançon. Il fit paraître en 1769 ses Nouvelles récréations physiques et mathématiques, contenant ce qui a été imprimé de plus curieux dans ce genre. Comme Guyot l’annonce dans sa préface, son œuvre est inspirée d’Ozanam. Certains bibliographes attribuent cet ouvrage de Guyot, qui d'après l'indication des pages de titre est de la Société Littéraire et militaire de Besançon, à Guillaume-Germain Guyot (1724-1800).

Cet ouvrage intéressant est richement illustré de planches coloriées à la main, est « indispensable au prestidigitateur, à l'illusionniste, et à tous ceux qui aiment pratiquer ou enseigner des récréations avec l'aimant, la mécanique, les nombres, la subtilité des mains (les cartes à jouer, gobelets), la géométrie, la perspective, la lumière, l'optique, l'électricité, et la catoptrique. »

Tome 1 : Jeux de l’aiman. Tome 2 : Récréations sur les nombres. Tome 3 : Illusions de l’optique. Tome 4 : Amusemens des encres sympathiques, de l’air, de l’eau et du feu.

Une seconde édition en quatre volumes a paru de 1772 à 1775, puis une troisième édition en trois volumes en 1786.

Dictionnaire encyclopédique des Amusemens des Sciences Mathématiques et Physiques.

Paris, Panckoucke. 1792.

1 volume in-4 de texte et 1 volume in folio de planches :

(6) pp, pp VII et VIII, 870 pp, 2 tableaux – Atlas : 86 pl dont 2 doubles.

Cet ouvrage est du à Jacques Lacombe (1724-1811), avocat et libraire français. Il fait partie de l’Encyclopédie méthodique. Il offre tous les détails pour l’explication des amusements de physique, de mécanique, d’optique, de pyrotechnie, de tours occultes, de cartes, jeux de société… « Nous avons rapproché, dans ce dictionnaire, tout ce que MM. Macquer, Nollet, Ozanam et son continuateur, les éditeurs du Dictionnaire de l’Industrie, ceux de la Bibliothèque physico-économique, Guyot, Decremps, Pinetti, et une infinité d’autres auteurs anciens et modernes ont publié à cet égard de plus intéressant et de plus curieux ». Les planches ont paru dans le tome VIII des planches de l’Encyclopédie méthodique.

On dit de cet ouvrage qu'il a fait de Robert Houdin un magicien. « Volume dans lesquels j'ai puisé mes premières inspirations dans l'art de l'escamotage ». Robert Houdin

Un ancien propriétaire a collé quelques figures peintes au dos de certaines planches.

Merci beaucoup Bernard!!!

H

dimanche 22 juin 2008

Identification - Entraide

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Et oui, c'est comme ça, on s'absente 10 minutes et quand on revient, il y a 3 nouveaux messages sur le blog. Ceci est un message qui va faire appel à vos méninges, pour aider Pierre et un autre lecteur du blog à identifier un chiffre et un ex-libris. Ci-après, vous pouvez également trouver deux autres messages, l'un sur l'agenda, et l'autre qui présente la vision du libraire de demain par Jean-Luc (et qui redonne sacrément la foi!).

Identification, donc :

Un lecteur du blog vient d'acquérur une plaquette sur la Bibliothèque de Grenoble, par H. Gariel (1878) et y a découvert l'ex-libris ci-dessous, visiblement dessiné par Katia Henry... Une idée? Quel mystère...
De son côté, Pierre s'est offert une nouvelle grammaire espagnole. Les vacances se préparent et il convient d'être bien compris de ces charmants autochtones… Seule ombre au tableau, le premier propriétaire a laissé un « crapaud » entre deux feuilles et Pierre désire légitimement lui restituer son bien. Problème, il n'a malheureusement ni son nom ni son adresse. Mais tout n'est pas perdu puisque Pierre dispose malgré tout du chiffre de l'ancien propriétaire, de l'année de l'édition de l'ouvrage (1798) et l'indication du relieur : P Simier (il s'agit manifestement d'un R tronqué).
Avez-vous une idée?

Merci pour eux.

H

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