Amis Bibliophiles bonjour,
Comme promis, j'ai quelques sujets de débats et de discussions pour les jours à venir, et la période des fêtes durant laquelle nous aurons tous peut-être un peu plus de temps.
On l'a vu la bibliographie, même privée, est à la mode ces derniers temps et la question que peut se poser chaque amateur est de savoir s'il est nécessaire de dresser systématiquement une fiche de ses ouvrages? C'est en tout cas une question que Gonzalo et moi nous posons.
La réponse est me semble-t-il évidente, et forcément affirmative et pourtant je crois savoir que nous sommes peu à mettre ceci en pratique. En ce qui me concerne, j'avoue que c'est le temps qui me fait défaut et qui fait que je n'ai pas de fiche dans un très grand nombre de mes livres. Pour autant, quand le livre est acheté chez un libraire j'accorde beaucoup d'importance à ce qu'il contienne une fiche et c'est d'ailleurs pour moi un gage de la qualité du travail du libraire (au moins à partir d'un certain prix - je peux en effet comprendre que le libraire n'ait pas non plus le temps de faire une fiche pour chaque "bouquin"). Certains libraires ne font pas de fiche, d'autres décrivent l'ouvrage dans leur catalogue mais hélas quand vous recevez le livre convoité, il ne contient pas de fiche alors qu'il serait si simple d'insérer la description déjà rédigée. D'autres enfin, et ce sont mes préférés, prennent le temps de rédiger une fiche précise, de la réduire à la taille de l'ouvrage et de la glisser entre le premier plat et le faux-titre. On touche là à la perfection quand la fiche est bien faite.
Pour autant, la fiche du libraire n'est pas toujours suffisante. Chaque amateur peut avoir envie d'ajouter quelques lignes à lui, ce que je fais parfois, quand j'ai finalement identifié les armes, ou trouvé de nouvelles informations.
Dans le cas d'un livre acheté en salles des ventes, lors d'une vente cataloguée, je photocopie en général la page de la notice (si elle est correctement rédigée), je la découpe et je l'insère dans l'ouvrage, en attendant mieux.
Il ne m'est arrivé que très rarement de "ficher" moi-même un livre, par manque de temps, et dans ce cas j'utilise le modèle des descriptions bibliographiques, et j'ajoute en général un commentaire historique sur l'auteur, voire une citation si j'ai lu le livre et si un passage m'a particulièrement marqué.
Et vous? Cataloguez-vous systématiquement chaque ouvrage entrant? Cela vous semble-t-il nécessaire et si oui, à quoi ressemblent vos fiches? A des fiches de libraires, à des notices de catalogues, avez-vous une norme? Si vous avez des exemples, n'hésitez pas à m'en envoyer (blog.bibliophile@gmail.com) et je les diffuserai. J'ajouterai les miens dès que je pourrai.
Alors... pour résumer?
1. Les fiches sont-elles utiles?
2. En faites-vous?
3. A quoi ressemblent-elles?
H
14 commentaires:
C'est marrant: je ne me suis jamais dit que je pouvais utiliser la description donnée par un catalogue de libraire comme fiche.
D'abord parce que je n'achète quasiment pas sur catalogue: l'essentiel de mes achats vient de salle des ventes ou d'ebay. Mais aussi parce que la plupart du temps, les descriptions de libraires ne me satisfont pas pleinement (ce n'est pas une critique, ni un nouveau débat).
Pour ce qui me concerne, le constat est le suivant: je n'ai établi une fiche descriptive que pour env. 20% de mes livres "bibliophiliques". Les fiches en question sont relativement longues (une à trois pages), très détaillées. Chaque fiche contient une transcription complète de la page de titre, une collation complète (avec signature), une liste détaillée des planches. Puis un texte plus ou moins long décrivant l'édition, son histoire, son contexte, son intérêt.
Mais pour établir chacune de ces fiches il me faut environs deux heures... D'où mon hésitation: quel modèle adopter, qui satisfasse mes soucis de bibliographes, et qui ne me prenne pas tout mon temps.
Je fais des fiches pour chacun de mes livres ... qui en valent la peine, jadis manuellement et depuis 20 ans de manière informatisée. Au départ un scan de la fiche du vendeur ou de son catalogue. Comme beaucoup de catalogues sont maintenant consultables sur Internet il suffit d'en extraire la partie utile ce qui simplifie encore les choses. J'y ajoute des références bibliographiques ou de prix, souvent glanées postérieurement.
La fiche est une feuille A4 perforée de 3 grands trous (classeur américain) elle est parfois complétée de feuilles supplémentaires car après des décennies les références s'accumulent. Le travail n'est pas fastidieux dès l'instant où on le fait régulièrement. Au départ il y a un gros retard à résorber mais quel plaisir de réouvrir des livres dont on avait oublié jusqu'à l'existence. En gros le contenu ressemble fort à celui des fiches de Gonzalo mais j'y consacre nettement moins de temps, sauf exception, car je creuse beaucoup moins profond.
Je consulte souvent mes fiches pour le plaisir (voir la phrase en tête du B M) et aussi pour comparer avec ce que je rencontre au grè des blogs et des catalogues.
René de B l C
Je n'ai hélas pas le temps de faire des fiches et je me contente le plus souvent de celles fournies par les libraires compétents. De fait, l'ensemble n'a pas de cohérence générale. Pour les autres ouvrages, je me console en me disant que cela me fera une saine occupation pour mes vieux jours, ou que je pourrais un jour me payer les services d'un(e) bibliographe (à ce sujet voir l'intéressant article dans la Revue des Livres Anciens).
A.
PS.: vive les libraires qui renseignent leurs ouvrages avec de jolies fiches. Je ne comprendrai jamais ceux qui vous envoient un livre (acheté sur catalogue ou même sur ebay, et donc décrit), sans fiche, quand le texte existe... Anecdote: il m'est arrivé une fois de demander à un libraire du sud de la France de me faire une fiche pour un ouvrage qui valait quelques centaines d'euros, acheté dans sa librairie. Il a promis de me l'envoyer avec un air étonné/outré. J'attends encore (depuis 5 ans). Mais cela devrait être la règle, non?
Idem, le temps que je consacre à gagner de l'argent pour acheter mes livres grignote le temps qui me reste et que je pourrais consacrer à des fiches.
Je me contente donc des fiches des libraires ou des salles des ventes en attendant mieux, mais quel travail herculéen... Trop tard.
Mathieu
Moi, j'inscris "édition rare" au crayon de bois sur la garde de tous mes livres.
On se sait jamais, ce sera peut-être vrai un jour.
Montag
Depuis toujours, je fais des fiches, dont j'ai la prétention de croire qu'elles sont plus complètes que celles des libraires. Cela peut aller de quelques lignes : titre, description, lieu d'achat, prix , quelques ligne et les références bibliographiques. Les plus complètes font quelques pages et j'aime mettre les livres en relation entre eux. Il y a tout un "réseau" qui se crée dès que l'on s'intéresse à un sujet particulier. La rédaction des fiches est un de mes plus grands plaisirs de bibliophile, c'est le prolongement naturel de ma passion des livres. En les rédigeant, j'ai l'impression de prendre vraiment possession du livre, de le faire mien, de l'intégrer à mon univers.
J'aime tellement cela que, suivant l'injonction de Ségolène Beauchamp dans son article du dernier numéro de la Nouvelle Revue des Livres Anciens, je goûte "La saveur du partage de connaissance", en en publiant une partie sur Internet.
Jean-Marc
Bibliophile depuis peu je fais des fiches ou plutôt j'entasse de la documentation glanée à droite et à gauche sur les livres que j'aimerais acquérir. Ainsi j'ai l'impression de les posséder un peu, même si pour certains cela me semble un rêve impossible. Mais le désir est aussi le moteur de la connaissance.
L'aspect pratique de la chose est d'apprendre, outre à en évaluer la valeur intrinsèque, aussi à en évaluer la valeur marchande, si cela est possible, pour faire le bon achat au bon moment, lorque celui-ci se présente.
Lorsque le livre tombe dans mon escarcelle le plaisir de le lire me fait laisser de coté toute cette "science" accumulée.
Bon, je me dis que j'ai encore du chemin à parcourir lorque je lis vos commentaires. Je suis preneur d'une fiche type "méthode".
Salutations, Sylvain
Matériellement je ne fais pas de fiche propre à truffer mes livres. Je tiens à jour plusieurs documents et depuis toujours. Un cahier sommaire des entrées (ordre chronologique d'achats, lieux, circonstances, prix...) qui comprend absolument tous mes livres, depuis les plus courants, et parfois les sorties. Un second cahier où les livres sont classés par rubriques comporte les renseignements bibliographiques des livres (titre, collations, édition, reliure, illustrations....) Enfin un catalogue sur informatique et régulièrement réimprimé concerne quelques domaines privilégiés avec des notices étoffées, aussi complètes que possible,(particularités de l'exemplaire, histoire propre, autres exemplaires rencontrés, intérêts du texte, de la publication, de l'édition ..)
Lauverjat
René de B l C précise qu'il est retraité et que ça facilite beaucoup les choses. Auparavant il était chimiste ... à ses moments perdus.
Pas de fiche individuelle pour chaque livre mais un catalogue informatisé ( 600 pages actuellement!), complété à chaque achat. En plus de la description physique de l'exemplaire, j'indique les éditions successives, et leurs différences. Je note également les liens qui unissent l'ouvrages aux autres ouvrages de l'auteur et aux ouvrages des contemporains. J'indique aussi l'apport du texte dans l'évolution des connaissances.
En résumé ce catalogue décrit plus le contenu que l'aspect extérieur du livre. Toujours la même question: Suis-je un bibliophile? Stress....
Amitiés à tous et bonnes fêtes de fin d'année.
Bernard
Bernard, ce n'est pas un catalogue que vous décrivez là: c'est une oeuvre à part entière. Il faut en envisager la publication: Essai de bibliographie de l'histoire des sciences. Les oeuvres, les auteurs, les théories.
J'intercale une petite notice dans mes ouvrages de valeur, notice que je glane sur des fiches de confrères et que j'adapte à mon propre exemplaire. je crois gagner du temps...
Les articles de mon blogue même incomplets et souvent superficiels sont une occasion inespérée (mais lente) de me faire mon petit catalogue virtuel.
Pierre
Pour Gonzalo
Je n'envisage pas la publication mais pourquoi pas la mise à disposition pour tous via internet?
Bernard,
Nous sommes preneur d'un article extrait de votre énorme travail, d'autant plus que les spécialistes de livres scientifiques et bibliophiles ne sont pas nombreux.
JP F et H O pour LA NRLA
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